Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris

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Église Saint-Gervais-Saint-Protais
Image illustrative de l’article Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église paroissiale
Rattachement Archidiocèse de Paris
Début de la construction 1494
Fin des travaux XVIIe siècle
Style dominant Gothique flamboyant
Classicisme (façade)
Protection Monument historique (1862)
Site web paris.fraternites-jerusalem.orgVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris IVe
Coordonnées 48° 51′ 20″ nord, 2° 21′ 16″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Église Saint-Gervais-Saint-Protais

L'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris, généralement connue sous le nom d'église Saint-Gervais, est une église parisienne située dans le quartier du Marais, sur la place place Saint-Gervais, dans le 4e arrondissement, à l'est de l'Hôtel de Ville.

Historique

Église Saint-Gervais-Saint-Protais vue du sud-est
Arrière de l'église.

Bâtie sur les fondations du premier bâtiment connu rive droite à Paris, à savoir une basilique dont on trouve l'existence dès la fin du IVe siècle, elle constitue de ce fait la plus ancienne paroisse sur la rive droite de la Seine.

La façade présente la particularité exceptionnelle de disposer des colonnes des 3 ordres : dorique au rez-de-chaussée, ionique au premier étage, corinthien au second étage.

Le duo des Saints Saint Gervais et Saint Protais est très populaire à l'époque de la fondation de cette église, et on compte de nombreuses fondations d'églises sous leur invocation au cours de cette période (aux alentours du XVIe siècle).

La construction de l'église actuelle, commencée en 1494, s'est déroulée sur une période de 150 ans environ. Même si l'architecture de l'église Saint-Gervais est d'aspect globalement gothique, la façade des architectes Salomon de Brosse et surtout Clément II Métezeau, achevée en 1621, est inspirée par le classicisme français. Le jeune François Mansart en a reproduit les deux niveaux supérieurs (ionique et corinthien) sur la façade de l'église conventuelle des Feuillants (1623-1624).

Elle abrite Le martyre de sainte Pétronille de Giovan Francesco Barbieri Guercino ainsi qu'une grande toile de Sebastiano Ricci, Saint Grégoire le grand et Saint Vital intercédant pour les âmes du Purgatoire. Une chapelle abrite le cénotaphe du chancelier de France Michel Le Tellier[1]. Les statues de René Potier (1579-1670), premier duc de Tresmes (en), de son épouse Marguerite de Piney-Luxembourg, et de leur fils Louis, provenant du couvent détruit des Célestins, ont été transférées dans la même chapelle.

Le 29 mars 1918 un obus allemand tiré par un canon de type Grosse Bertha tomba sur l'église tuant 88 personnes et en blessant 68 autres. L'obus pulvérisa le toit pendant le service du Vendredi Saint. Ce fut le bombardement le plus meurtrier de la guerre.

En 1975, la paroisse est confiée par le Cardinal Marty aux Fraternités de Jérusalem.

Les vitraux

L'église possède une grande variété de vitraux réalisés depuis la Renaissance :

  • parmi les vitraux datant du XVIe siècle, ceux réalisés par Jean Chastellain : La Sagesse de Salomon (baie no 16) réalisée en 1531 et dans la chapelle de la Vierge datant de 1517, restaurée par Baltard, on trouve des vitraux réalisés par Jean Chastellain décrivant la vie de la Vierge : Mariage de la Vierge et La Vierge au Temple (baies no 0), les vitraux consacrés à Anne et Joachim (baie no 1) puis La Visitation et Le doute de saint Joseph (baie no 2). On lui attribue aussi les deux anges du tympan de la baie no 18.
  • les vitraux réalisés probablement sur des dessins de Jean Cousin (1490-1561) en 1540 près du maître-autel : La Guérison du paralytique (baie no 103), La Résurrection de Lazare (baie no 105)et Le Martyre de saint Laurent (baie no 108).
  • des vitraux du début du XVIe siècle se trouvent dans les baies du côté nord des chapelles du chœur : verrière de sainte Marie-Madeleine (baie no 15) réalisée entre 1494 et 1503 par celui qu'on qualifie de “maître de la Vie de saint Jean-Baptiste”, le vitrail de la Vie de saint Jacques (baie no 11) dont il subsiste des fragments, puis la progression de la construction des chapelles se faisant de l'ouest vers la chapelle d'axe, sont réalisés avant 1517 les vitraux de la chapelle des Trois-Maries (chapelle Sainte-Geneviève-et-Sainte-Barbe) qui illustrent la Vie de sainte Isabelle de France (baie no 9) et La Passion (baie no 7). De ces vitraux il ne subsiste que les tympans, car la confrérie de Sainte-Geneviève obtient en 1734 l'autorisation d' "éclaircir" sa chapelle[2]
  • la reprise des travaux de construction de l'église à la fin du XVIe siècle va permettre la mise de verrières hautes dans la nef au début du XVIIe siècle - vitrail Le lavement des pieds (baie no 117) vers 1600-1605, Apparition de saint Jacques à la bataille de Clavijo (baie no 124) vers 1610-1620.
  • des vitraux du XIXe siècle.
  • des vitraux abstraits réalisés dans la seconde moitié du XXe siècle par le maître-verrier Sylvie Gaudin sur les thèmes de La Nativité, Le Baptême, La Crucifixion, La Pentecôte et La Résurrection.
  • des vitraux modernes réalisés par le maître verrier Claude Courageux pour les baies hautes du vaisseau central sur Adam et Ève, L'Arche de Noé, les grands patriarches et leurs épouses[3].

Les orgues

Grandes orgues

L'église Saint-Gervais accueillit, pendant plus de deux siècles, à partir de 1653, une grande dynastie de musiciens français : les Couperin. L'orgue de Louis et François Couperin est aujourd'hui encore présent à l'intérieur de l'église.

Le grand orgue de tribune

Construit par Thierry au XVIIe siècle, enrichi par François-Henri Clicquot en 1768, mis au goût du jour par L. P. Dallery en 1843, restauré par la firme Danion-Gonzalez en 1974 et revu par Muhleisen (2003). Il a conservé son buffet du XVIIIe siècle.

Il comporte 5 claviers (3 claviers de 51 notes, 1 clavier de 32 notes, 1 clavier de 27 notes) et un pédalier de 28 notes pour 41 jeux ; traction mécanique des claviers et des jeux.

L'orgue de chœur

Orgue Daublaine-Callinet (1845) dans son buffet XIXe siècle; revu par Gutschenritter (1967) et Dargassies (1992).

La console comporte 1 clavier de 54 notes, 1 clavier de 42 notes et un pédalier de 30 notes. Transmissions mécaniques. 16 jeux (15 réels).

Galeries photographiques

Façade

Chœur

Nefs

Piliers reconstruits

Notes et références

  1. Hurtaut & Magny, Dictionnaire historique de la ville de Paris, tome III, 1779, page 154
  2. Françoise Gatouillat, Claudine Lautier, La première Renaissance (1500-1520), dans Vitraux parisiens de la Renaissance, p. 53-55, Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 1993 (ISBN 2-905118-46-6)
  3. Aline Dumoulin, Alexandra Ardisson, Jérôme Maingard, Murielle Antonello, Reconnaître Paris, d'église en église, p. 71-76, Massin, Paris, 2008 (ISBN 978-2-7072-0583-4)

Voir aussi

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