Édouard Richard

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Édouard Richard
Fonctions
Conseiller de la République

(1 an, 10 mois et 30 jours)
Élection 8 décembre 1946
Circonscription Haut-Rhin
Groupe politique SOC
Député français

(1 an et 21 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
Circonscription Haut-Rhin
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Groupe politique SOC
Maire de Colmar

(2 ans)
Prédécesseur Karl Schmidt
Successeur Joseph Rey

(5 ans)
Prédécesseur Eugène Hertzog
Successeur Karl Hellstern
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Colmar (Haut-Rhin)
Date de décès (à 84 ans)
Lieu de décès Colmar (Haut-Rhin)
Nationalité Française
Parti politique SFIO

Édouard Richard est un homme politique socialiste français né le à Colmar et mort le dans cette même ville.

Biographie[modifier | modifier le code]

Édouard Richard est le fils d'un maître serrurier. Ses grands parents maternels étaient des modestes agriculteurs de Horbourg. Après ses études primaires, il exerce la profession de typographe. En 1904, il sera secrétaire du cartel syndical de Colmar. Édouard Richard sera secrétaire à la caisse des malades de Colmar à partir de 1915 il en deviendra le gérant en 1919.

Il adhère à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) créée en 1905, notamment sous l'influence de Jean Wagner, typographe comme lui, et participe à la vie politique de sa région.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Avant la première guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1914, Édouard Richard entre au conseil municipal de Colmar.

Les évènements de novembre 1918 à Colmar[modifier | modifier le code]

Édouard Richard est président du conseil d'ouvrier et de soldats de Colmar en où, comme Jacques Peirotes à Strasbourg, il s'efforce de maintenir l'ordre afin de préparer l'arrivée des troupes françaises.

Il raconte lui-même[1] comment il a été amené à créer avec ses camarades un conseil d'ouvriers et de soldats alsaciens. Ils a appris que venait de se créer un conseil de soldats allemands et ils tenaient à lui faire barrage. Le conseil allemand accepte de ne s'occuper que de préparer le départ des soldats allemands puis il disparait. Cependant l'administration allemande a disparu elle aussi, préfet et sous-préfet s'enfuyant vers Fribourg, l'anarchie menace donc de s'installer jusqu'à l'arrivée de l'armée française. Richard prend des mesures énergiques et nomme Max Lehmann comme maire pour remplacer le maire allemand Friedrich Dieffenbach déchu de ses fonctions[2] et charge les soldats de maintenir l'ordre, en évitant surtout les pillages par la populace. Il est d'autant plus inquiet que les journaux allemands annoncent que les soldats français ont eux aussi formé des conseils révolutionnaires et que Foch a été assassiné[3] ; il décida donc d'entrer en contact avec l'armée française qui avait commencé à franchir les Vosges mais n'avançait que lentement. Il y réussit le et participa à une délégation de notables auprès de l'état major français à Gérardmer, dont le général de brigade Adolphe Messimy afin que les troupes françaises se dirigent rapidement vers l'Alsace mais apprit que les Français n'entreraient à Colmar que le 18, il fallut donc à la fois maintenir l'ordre et assurer le ravitaillement de la ville ; il veilla à une discipline sévère, s'assurant surtout que les soldats démobilisés rendissent leurs armes, qu'il remit ensuite à l'armée française. Il dut s'occuper aussi d'accueillir, de nourrir et de loger des prisonniers français libérés et en route vers la France. Ses fonctions cessèrent pour son grand soulagement quand l'armée française, le , pénètre dans Colmar au milieu d'un enthousiasme indescriptible.

Par la suite il participe aux instances municipales, mises en place par l'autorité française, afin d'assurer les affaires courantes jusqu'aux nouvelles élections municipales de 1919. Le président de cette commission municipale était Antoine François Conrath[4].

La mairie de Colmar[modifier | modifier le code]

Il est réélu au conseil municipal de Colmar en 1919 sur une liste constituée de radicaux et de socialistes, avec comme tête de liste Antoine François Conrath qui est élu maire. Les élections de 1929 sont défavorables à l'équipe sortante, c'est une coalition Union populaire républicaine - communiste qui est élue. En 1935, il est tête de la liste « Bloc de propreté et d'unité anti-fasciste ». Il exerce les fonctions de maire de Colmar entre 1935 et 1940, avant d'être destitué par l'occupant. Il redevient maire en et le demeure jusqu'aux élections d', date à laquelle il cède la place à Joseph Rey, nouveau maire MRP.

Conseil général[modifier | modifier le code]

Il est élu au conseil général de 1919 à 1928 puis de 1934 à 1945.

Les mandats nationaux[modifier | modifier le code]

Il est élu député lors des élections à la proportionnelle de la première assemblée constituante ( - ) et de la deuxième assemblée constituante ( - )[5].

Puis du au , il est élu au Conseil de la République, nom de la chambre haute sous la IVe République française, correspondant au Sénat sous les IIIe et Ve République[6].

Ses principales actions[modifier | modifier le code]

Il dote la ville de Colmar d'équipements publics adaptés :

L’hôpital Louis Pasteur est inauguré le par le ministre de la Santé publique Marc Rucart, entouré d'Édouard Richard et du Dr Joseph Duhamel, respectivement président et vice-président de la commission administrative du nouvel hôpital. Il est l’œuvre de l’architecte William Vetter (1902 – 1986) disciple de l'architecte Auguste Perret.

Logements sociaux[modifier | modifier le code]

Édouard Richard est intervenu en particulier pour promouvoir des logements sociaux et des cités-jardins. En effet à la suite d'un rapport d'Édouard Richard, le conseil municipal de Colmar crée l'Office municipal d'habitation à bon marché. De nombreux logements seront réalisés par cet office :

  • 40 logements sociaux situés rue de Belfort qui sont livrés en 1925 ;
  • Les 349 logements de la cité Jardins livrés entre 1928 et 1930 ;
  • La cité des Vosges avec 172 logements en 1931 ;
  • La cité de la Fecht avec 166 logements en 1932 ;

...

De 1935 à 1964, Édouard Richard préside l'office qui est transformé en 1950 en société d'HLM

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. On le lira dans Novembre 18 en Alsace par Jacques Granier, Éditions des Dernières Nouvelles de Strasbourg, 1968
  2. Sous le régime allemand les maires n'étaient pas élus par le conseil municipal mais nommés par le gouvernement.
  3. Ces rumeurs que faisaient courir les autorités allemandes sur l'assassinat de Foch étaient jugées ridicules par Spindler. Le 13 novembre ce dernier écrit dans son journal : « Fumisterie aussi la nouvelle que donne le journal du soir : Poincaré, Foch et Clemenceau sont renversés par la Révolution ! » Mais Spindler qui appartient à la bonne bourgeoisie est bien informé ; l'Alsacien moyen ne peut lire que la presse allemande dans laquelle on avait copieusement parlé des mutineries de 1917 dans l'armée française et elles sont encore dans les esprits. Robert Heitz lui-même avoue son inquiétude (in Novembre 18 en Alsace, op. cit.)
  4. « Les maires de Colmar », sur francegenweb.org (consulté le )
  5. « BASE DE DONNÉES DES DÉPUTÉS FRANÇAIS DEPUIS 1789 », sur assembleenationale.fr (consulté le )
  6. « RICHARD Edouard », sur senat.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]