Édouard de Savoie

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Édouard de Savoie
Illustration.
Édouard de Savoie.
Titre
Comte de Savoie

(6 ans et 19 jours)
Prédécesseur Amédée V
(son père)
Successeur Aymon Ier
(son frère)
Biographie
Dynastie Maison de Savoie
Date de naissance
Lieu de naissance Baugé, seigneurie de Bresse
Date de décès (à 45 ans)
Lieu de décès château de Gentille
Père Amédée V de Savoie
Mère Sibylle de Baugé
Conjoint Blanche de Bourgogne
Enfants Jeanne

Édouard de Savoie

Édouard de Savoie, dit « le Libéral », né en 1284 à Baugé et mort le 4 novembre 1329 au château de Gentille, est un seigneur de Bresse, avant de prendre le titre de comte de Savoie, duc d'Aoste et de Maurienne de 1323 à 1329.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Édouard est le fils aîné d'Amédée V, comte de Savoie, prince d'Empire, et de sa première épouse Sibylle de Baugé[1]. Il naît, selon Samuel Guichenon, le (on trouve également l'année 1281)[2]. Le lieu de naissance ne semble pas clairement connu, si Guichenon donne le château de Baugé (aujourd'hui Bâgé), capitale de la Bresse avec[2], repris par un grand nombre d'auteurs, on trouve parfois d'autres lieux comme Bourg (en Bresse) sur le site Sabaudia.org ou encore château de Pont-d'Ain dans Topographie historique du département de l'Ain (1873)[3]. Il prend son nom du roi d'Angleterre, Édouard Ier[2], fils du roi Henri III d'Angleterre et d'Éléonore de Provence, issue de la maison de Savoie par sa mère. Il a 6 ou 7 frères, dont Aymon qui sera son successeur[1],[4].

Jeune prince, il reçoit l'héritage de sa mère Baugé et la Bresse[2].

Il participe aux combats durant les guerres gebenno-savoyardes. Le , il reçoit l'hommage du comte Amédée II de Genève pour des terres, à la suite du traité d'Aix[5]. Ce dernier s'engage également de reproduire cet hommage lors de son avènement[5]. Quelques années plus tard, en 1297, sa sœur, Agnès, est mariée avec le fils du comte de Genève, Guillaume III[6].

Il épouse le au château de Montbard, en Bourgogne, Blanche de Bourgogne[7],[8]. Cette dernière est la fille du duc et de la duchesse Robert II de Bourgogne et Agnès de France, fille du roi Saint-Louis[7],[8]. Cette dernière, devenue veuve en 1306, a cherché à placer ses enfants[8]. Le choix se porte sur le fils du comte de Savoie. Les pourparlers se déroulent à Paris, près du roi, et trouvent un accord le [8]. La princesse apporte en dot 20 000 livres tandis que le comte de Savoie promet de faire de son fils son successeur[7],[8]. De même, si le couple a un fils, ce dernier sera fait comte, écartant de fait une succession féminine[7].

Comte[modifier | modifier le code]

Édouard de Savoie succède à son père le . Il fait ses premières armes en Flandre sous Philippe IV le Bel, roi de France et a la régence du comté pendant l'expédition de son père en Italie. Devenu comte, il est battu par Guigues VIII, dauphin du Viennois à la bataille de Varey en 1325, puis se distingue dans l'armée de Philippe VI de Valois à la bataille de Cassel, en 1328.

Il autorise les juifs à s'établir en Savoie, et abolit la compensation pécuniaire pour les crimes. La tradition le donne comme étant celui qui autorise leur installation à Chambéry, à partir de 1319[9]. Ils semblent pourtant bien installés dans la capitale du comté, dès le tout début du XIVe siècle, avec l'obtention d'un cimetière en 1302[9]. Il accorde de nombreuses franchises (Saint-Germain-d'Ambérieu en 1323/1328, Billiat (Haut-Rhône), Léaz (Haut-Rhône), Yvoire (Chablais) en 1324, Ballon (Haut-Rhône) en 1326)[10], d'où le surnom de « Libéral ».

Il s'allie avec le nouveau comte Guillaume III de Genève en 1312[11]. Un contrat est passé avec le comte et son frère, Aymon, où l'on s'engage à diviser la baronnie de Faucigny, en cas de mort sans héritier du seigneur Hugues Dauphin[11].

En 1320, il assiège et prend le château de Château-Neuf et se conduit en allié fidèle des Valois. Vers 1325[12], il donnera la seigneurie de Meillonnas à Humbert de Corgenon, bailli de Bresse. Édouard le Libéral est le premier prince savoyard à s'intituler « duc d'Aoste » dans un acte du .

Mort et succession[modifier | modifier le code]

Le comte Édouard meurt dans sa résidence de Gentilly, près de Paris[13], le [14]. Son corps est transféré en Savoie[13]. Ce périple dure 18 jours[14]. Son corps est inhumé dans la nécropole des princes de Savoie, l'abbaye d'Hautecombe, le [14].

Sa fille, Jeanne, est mariée en 1330 à Jean III (1286 † 1341), duc de Bretagne[1]. Elle réclame son héritage, Édouard n'ayant pas eu de fils. Bertrand Ier de Bertrand, archevêque-comte de Tarentaise, qui préside les États généraux de Savoie, lui apporte la réponse suivante : « que par une ancienne coutume du pays de Savoie, les filles ne succédoient jamais à sa couronne pendant qu'il y avoit des mâles ; et que les Etats de Savoie ne tombaient jamais de lance en quenouille »[15].

Son frère, Aymon, lui succède[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Palluel-Guillard, p. 18.
  2. a b c et d Guichenon, 1660, p. 374.
  3. Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 299.
  4. Palluel-Guillard, p. 17.
  5. a et b Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p. (lire en ligne), p. 222.
  6. Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p. (lire en ligne), p. 244.
  7. a b c et d Guichenon, 1660, p. 380.
  8. a b c d et e Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race Capétienne : avec des documents inédits et des pièces justificatives, vol. 7, Kraus Reprint (lire en ligne), p. 5.
  9. a et b Timoléon Chapperon, Chambéry à la fin du XIVe siècle, Dumoulin, (lire en ligne), p. 197-198.
  10. Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne), p. 11, 13, 15.
  11. a et b Pierre Duparc, Le comté de Genève, (IXe – XVe siècles), t. XXXIX, Genève, Société d’histoire et d’archéologie de Genève, coll. « Mémoires et documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 621 p. (lire en ligne), p. 254-255.
  12. Marie-Claude Guigue, op. cit., p. 227.
  13. a et b Nadia Pollini, La mort du prince, rituels funéraires de la maison de Savoie, 1343-1451, vol. 9, Université de Lausanne, Faculté des lettres, Section d'histoire, coll. « Cahiers lausannois d'histoire médiévale », , 286 p. (ISSN 1661-965X), p. 45.
  14. a b et c Laurent Ripart, « Ultimes itinérances. Les sépultures des ducs de la Maison de Savoie entre Moyen Age et Renaissance », dans A. Paravicini Bagliani et alii (dir.), L’itinérance des seigneurs (XIVe – XVIe siècle), Lausanne, coll. « Cahiers lausannois d’histoire médiévale », (lire en ligne [PDF]), chap. 43, p. 193-247.
  15. Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, vol. 3, t. 2, Chambéry, J.F. Puthod, , p. 61 (vol. I). (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe au début du XVIe siècle, Rennes, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-548-3, BNF 34771817). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article ;
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3).
  • Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie ou Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie justifiée par titres, fondations de monastères, manuscrits, anciens monumens, histoires, et autres preuves authentiques, chez Jean-Michel Briolo, (lire en ligne), p. 374-383. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]