Édouard-Auguste de Kent

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Édouard-Auguste de Kent
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait par Sir William Beechey (1818).

Titre

Gouverneur de Gibraltar


(17 ans, 7 mois et 30 jours)

Prédécesseur Charles Barnett
Successeur John Pitt
Biographie
Titulature Duc de Kent et Strathearn
Dynastie Maison de Hanovre
Distinctions Ordre de la Jarretière
Ordre du Bain
Naissance
Londres
Décès (à 52 ans)
Woolbrook Cottage
Sépulture Chapelle Saint-Georges
Père George III
Mère Charlotte de Mecklembourg-Strelitz
Conjoint Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld
Enfants Victoria
Religion Église d'Angleterre

Description de l'image Coat of Arms of Edward Augustus, Duke of Kent and Strathearn.svg.

Le prince Édouard-Auguste de Grande-Bretagne, duc de Kent et Strathearn, né le au palais de Buckingham et mort le à Woolbrook Cottage [1] à Sidmouth, comté de Devon, est le quatrième fils du roi George III de Grande-Bretagne et le père de la reine Victoria.

Le , il est titré comte de Dublin, duc de Kent et Strathearn. C’est un membre de la famille royale britannique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le prince Edward, entre 1768-1769

Il est le cinquième enfant et quatrième fils du roi George III et de la duchesse Charlotte de Mecklembourg-Strelitz.

Le , à l'âge de 22 ans, il est initié en franc-maçonnerie [2], dans la loge L'Union des coeurs [3], la plus importante loge maçonnique de Genève au XIXe siècle[4], loge dont il est brièvement le second surveillant, du jusqu'à son retour en Angleterre le (où il devient grand maître de la Grande Loge des « Anciens » jusqu'à l'union des deux Grandes Loges en 1813).

Au cours de son service militaire il fut transféré à sa demande sur la colonie britannique du Bas-Canada en [5] en compagnie de sa maîtresse Julie de Saint-Laurent après un mariage morganatique, possiblement dans une église catholique romaine à Québec. Il resta à la maison du Duc-de-Kent sur la rue Saint-Louis à Québec de 1792 à 1794[6].

L'Île-du-Prince-Édouard, au Canada, reçoit le nom de ce prince en 1798 et une ville de Nouvelle-Écosse, Kentville, est nommée ainsi en son honneur. Le 23 mars 1802, il est nommé gouverneur de Gibraltar et conserve ce poste jusqu’à sa mort[7].

En 1817, la mort de la princesse Charlotte, héritière du trône après son père, menace d'extinction la maison de Hanovre. En effet, aucun des fils ou des filles du roi George III n'a d'enfants légitimes. Aussi, ces princes quinquagénaires doivent-ils rompre avec leurs maîtresses de longue date et chercher urgemment des épouses fécondes. Déjà, en 1815, le duc de Cumberland, cinquième fils du roi, a épousé la princesse Frédérique de Mecklembourg-Strelitz, sœur de l'héroïque reine de Prusse Louise, qui a déjà 37 ans mais lui donnera une fille et un fils.

En 1818, ses frères aînés et cadet se marient également. Le duc de Clarence, troisième fils du roi, épouse à 53 ans la princesse Adélaïde de Saxe-Meiningen qui en a 26. Le couple aura deux enfants qui mourront au berceau. Le duc de Cambridge, benjamin de la fratrie, épouse à 43 ans la princesse Augusta de Hesse-Cassel qui en a 20.

Enfin, le duc de Kent, âgé de 51 ans, se sépare de sa maîtresse de vingt-huit ans, Julie de Saint-Laurent, et épouse le la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld, 32 ans. Veuve du prince Emile-Charles de Linange (Emich Carl Fürst zu Leiningen) dont elle a eu deux enfants (Charles et Theodora), c'est sur les conseils de son frère Léopold, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, veuf de la défunte princesse Charlotte et futur roi des Belges Léopold Ier, que la princesse consent à cette union. L'ascension des « Saxe-Cobourg » commence.

Le couple a une fille, Alexandrina Victoria, qui naît le et deviendra la reine Victoria (Elle épousera son cousin Albert de Saxe-Cobourg-Gotha. Elle sera donc entourée de sa mère, de son cher oncle le roi des Belges Léopold Ier [8], et de son mari qui sont tous trois des Saxe-Cobourg [9]).

Le duc est notoirement l'ami et le défenseur de Robert Owen, industriel progressiste des filatures New Lanark, promoteur de la coopération (économie sociale) et du socialisme dit utopique britannique[10].

Le duc de Kent ne connaîtra pas longtemps sa fille. Ayant pris froid au cours d'une longue marche dans le froid et l'humidité, il succombe à une pneumonie le , six jours avant son père. Sa fille régnera sur le Royaume-Uni et ses colonies pendant 64 ans. Devenue la « grand-mère de l'Europe », elle imprimera son style à toute une époque que l'Histoire appelle l'Ére victorienne.

Prince Edward, 1782
par Gainsborough
Royal Collection

Titulature[modifier | modifier le code]

  • -  : Son Altesse royale le prince Édouard-Auguste de Grande-Bretagne ;
  • -  : Son Altesse royale le duc de Kent et de Strathearn

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Wallis, J : Royal Marin Library - WOOLBROOK COTTAGE The late residence of Their Royal Highnesses The Duke & Duchess of Kent. », sur www.rct.uk (consulté le )
  2. © The Library and Museum of Freemasonry (Registered Charity No 1058497) 2010, « A LIBRARY AND MUSEUM OF FREEMASONRY INFORMATION LEAFLET, ENGLISH ROYAL FREMASONS, N°9 Edward Augustus, Duke of Kent (1767-1820) » [PDF], sur www.freemasonry.london.museum, (consulté le )
  3. « Histoire », sur www.union-des-coeurs.org (consulté le )
  4. Plaquette commémorative…: «  L’Union disposait d’un spacieux local en ville, la Maison Caillate, entre le Molard et Longemalle, et d’un autre à la campagne, aux Eaux-Vives, où l’on se rendait en été. Le local en ville était fort vaste, doté de deux étages, avec un cercle où l’on jouait aux cartes et au billard. »
  5. Nathan Tidridge, "Prince Edward, Duke of Kent: Father of the Canadian Crown (Toronto: Dundurn Press, 2013), 56.
  6. ameriquefrancaise.org
  7. London Gazette, numéro 15133, page 458, publié le 14 mai 1799.
  8. « Léopold Ier et le Royaume-Uni », sur FONDATION CULTURELLE FRANCOPHONE DE LONDRES, (consulté le )
  9. « L'histoire des Saxe-Cobourg Gotha : une famille puissante et influente en Europe depuis le 19e siècle », sur RTBF (consulté le )
  10. Joanny Moulin, Victoria, Reine d'un siècle, Flammariàn, 2011, p. 22

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]