Édit de Nantes

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Édit de Nantes
Description de cette image, également commentée ci-après
Seconde version remaniée, adressée au parlement de Paris pour enregistrement (Archives nationales), J//943/2 ou AE/II/763
Présentation
Titre Édit de Nantes en faveur de ceux de la religion prétendue réformée
Pays Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Adoption et entrée en vigueur
Promulgation 1598

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L’Édit de Nantes est un édit de tolérance promulgué en avril 1598 par le roi de France Henri IV et révoqué par Louis XIV dans un nouvel édit, l'édit de Fontainebleau en octobre 1685. Cet édit accordait notamment des droits de culte, des droits civils et des droits politiques aux protestants[1] dans certaines parties du royaume et leur concédait, dans des annexes appelées « brevets », un certain nombre de places de sûreté (environ 150) et une indemnité annuelle à verser par les finances royales. La première version de l'édit, effectivement signée et scellée à Nantes, est perdue et n'est plus connue que par une copie conservée à la Bibliothèque publique et universitaire de Genève. C'est donc la seconde version, toujours datée d'avril 1598 quoique probablement rédigée plus tard, qui constitue le texte authentique et qui fut adressée aux parlements pour enregistrement.

La promulgation de cet édit mettait fin aux guerres de religion qui avaient ravagé le royaume de France au XVIe siècle.

Historique

Antécédents

L’édit de Nantes, dont la visée est de clore en France la période troublée des guerres de religion, n’est pas le premier texte de ce type en France. À la suite des troubles constatés depuis quatre décennies, Charles IX a signé l’édit de Saint-Germain (ou édit de Janvier) le 17 janvier 1562 qui, dans le même esprit que le futur édit de Nantes, accordait la liberté de culte aux protestants dans les faubourgs. On peut noter également l’édit d'Amboise (19 mars 1563) qui réduit l'application de ces droits aux seuls gentilshommes, ainsi que la paix de Saint-Germain (8 août 1570) qui accorde aux protestants la liberté de conscience, la liberté de culte et quatre places fortes : La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité-sur-Loire. Ce qui fait la différence entre ces textes et l’édit de Nantes, c’est la mise en application réelle de ce dernier grâce à l’autorité d’Henri IV, qui était lui-même un ancien réformé.

Élaboration du traité

Henri IV par Frans Pourbus le Jeune.

La rédaction du futur « édit de Nantes » a peut-être commencé à Angers[2] où le roi séjourne du 7 mars au 12 avril 1598. Face à la Bretagne longtemps hostile au prétendant du trône, Angers, bien située aux marches du royaume, était une place forte d’importance.

En 1597, la ville d’Amiens est reprise aux Espagnols. Henri IV peut tourner toutes ses forces vers le dernier soutien de la Ligue, allié des Espagnols : le duc de Mercœur, gouverneur de la Bretagne. La situation de ce dernier n’est plus tenable : l’ensemble du royaume de France est revenu dans l’obéissance au nouveau roi, grâce à ses succès militaires et à sa conversion au catholicisme.

Dans les premiers jours de 1598, le roi envoie ses armées vers la Bretagne et se met en chemin par la vallée de la Loire. Des milliers de soldats convergent vers l’Anjou et Angers devient une ville de garnison. Le sieur de La Rochepot, gouverneur de la place d’Angers, organise avec la population et les édiles locaux, l’accueil et le séjour du roi de France.

Arrivé à Angers, Henri IV multiplie les gestes symboliques pour rallier les catholiques favorables à la Ligue. Il se rend à la cathédrale pour entendre la messe. Il reçoit à genoux, à l’entrée de l’église, la bénédiction de l’évêque. Quelques jours après, il suit la procession des Rameaux, une palme à la main et son collier de l’ordre du Saint-Esprit sur les épaules. Henri IV lave les pieds de treize pauvres au palais épiscopal, touche les malades des écrouelles sur le parvis de la cathédrale suivant la tradition royale. Enfin il pose la première pierre du couvent des Capucins de la ville.

Pendant ce temps le duc de Mercœur envoie sa femme, Marie de Luxembourg, en compagnie de ses représentants auprès du roi de Navarre, pour négocier sa soumission (la Bretagne se soulève contre son duc et Mercœur perd plusieurs places fortes bretonnes qui rallient le roi de France, la dernière en date Dinan, dans laquelle la population, secourue par les Malouins, crie « Vive le Roi », « Vive la liberté publique »). Henri IV refuse d’accueillir la dame de Mercœur à Angers. Elle est refoulée aux Ponts-de-Cé (faubourg sud de la ville situé sur la Loire). Néanmoins elle rencontre la maîtresse du roi, Gabrielle d’Estrées. Les deux femmes se mettent rapidement d’accord pour un mariage entre la fille unique des Mercœur, Françoise avec César de Vendôme, fils naturel du roi et de Gabrielle d’Estrées. Après cette entrevue, Henri IV se laisse convaincre par sa maîtresse et accepte enfin de recevoir à Angers la femme de Mercœur, ainsi que les délégués envoyés par son mari.

Henri IV prépare la reddition du duc de Mercœur et la préparation de l’édit de pacification. Un accord est signé avec les émissaires de Mercœur le 20 mars : celui-ci renonce à son gouvernement de Bretagne moyennant une importante somme d’argent (on parle de 2 millions de livres sur les 30 millions utilisés pour le rachat des Ligueurs), mais doit consentir au mariage de sa fille unique Françoise avec César de Vendôme, fils naturel du roi et de Gabrielle d’Estrées.

Le 28 mars, le duc de Mercœur rencontre Henri IV à Briollay, chez le duc de Rohan avec lequel le roi aime chasser. Mercœur se jette aux pieds du roi et jure de lui être fidèle. Duplessis-Mornay, ami fidèle d’Henri IV assiste à cette situation bien manœuvrée par Mercœur. Le roi n’est pas dupe et accepte cette soumission de bonne grâce. Il est vrai que Mercœur possède encore des forces militaires, notamment avec la présence de 2 000 Espagnols qui campent au Pellerin le long de la Loire et de 5 000 autres au Blavet sous le commandement de son allié Don Juan d’Aguila.

Henri IV quitte alors Angers pour Nantes le 12 avril 1598, laissant son grand conseil au couvent des Jacobins d'Angers mettre la dernière main à la rédaction de l’édit[3] qui sera signé à Nantes[4]. À l’époque, l’édit n’est pas appelé « édit de Nantes », ni même « édit d’Angers » mais « édit de pacification ». Henri IV reçoit les ambassadeurs d’Angleterre et des Provinces-Unies qui tentent de le persuader de continuer la guerre contre l’Espagne, mais Henri IV tient à mettre un terme à tant d’années de souffrances, de malheurs et de calamités dans son royaume, comme le rapporte Sully.

Le 2 mai 1598, la paix de Vervins est signée entre la France et l’Espagne. Le royaume récupère toutes ses possessions au Nord du pays et les troupes espagnoles quittent Le Pellerin et le Blavet.

L’édit de pacification

L’édit de Nantes fut signé en avril 1598. Le sceau dont il est revêtu est aujourd’hui de couleur brune, et certains historiens du XIXe siècle le voyaient jaune : on a donc cru qu’il n’avait pas été scellé avec de la cire verte, utilisée pour les édits perpétuels, mais avec de la cire jaune, comme un édit temporaire, ce en dépit des sources de l’époque (en particulier le registre d’enregistrement au Parlement). Des études faites sur la composition chimique du sceau montrent cependant qu’il contient bien un pigment vert : il semble que la cire utilisée par la chancellerie à cette époque ait été de mauvaise qualité[5]. La thèse du calcul politique est donc exclue. Rien ne prouve qu'il ait été promulgué au château des ducs de Bretagne dans lequel le roi séjourna[6]. Cependant, certains historiens relatent que selon la tradition populaire, celui-ci aurait pu être signé dans une demeure baptisée « Maison des Tourelles » sise au no 4 du quai de la Fosse (au niveau de rue Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny), hôtel particulier du plus riche marchand de la ville, André Rhuys[7],[8]. Cette demeure sera détruite lors des bombardements durant la Seconde Guerre mondiale.

Imposition de la loi commune (l’édit de Nantes) en Béarn. Les protestants du Béarn avaient refusé d’appliquer l’édit de Nantes. En 1620, le Louis XIII décide, seul et contre l’avis de son Conseil, d'y faire respecter cet édit. Il quitte Poitiers en septembre à la tête de son armée qui doit mettre le siège aux places fortes du Béarn. Le 15 octobre, le roi entre à Pau et reçoit l’allégeance des Béarnais, le catholicisme est rétabli et les biens du clergé confisqués par les protestants reviennent à leurs premiers propriétaires. La légende de revers et le motif se rattachent probablement à cet épisode, la ville du revers pourrait symboliser Pau et le Béarn, les montagnes sont les Pyrénées.
Description revers : En face d’un groupe d’hommes regardant à gauche, un bras sortant d’un nuage et tenant une épée flamboyante, au-dessus de laquelle brille une étoile ; au second plan, une ville, avec des montagnes dans le lointain ; à l’exergue : .1620. .Traduction revers : « Apprenez la justice de celui qui en est éclairé ».

L'édit fut mal perçu lors de sa proclamation. En effet, les protestants se plaignaient d'avoir peu obtenu, tandis que les catholiques étaient indignés que le roi accordât des avantages aux protestants, si bien que ce texte rencontra l'hostilité de quasiment tous les parlements du royaume à commencer par celui de Paris, qui n'enregistra le traité que le 25 février 1599, après que le roi, dans un discours resté célèbre, eut affirmé sa détermination à appliquer le traité et à l'imposer aux parlements. La plupart des parlements des pays d'états enregistrèrent l'Édit en 1600 (le roi dut envoyer une lettre de jussion au parlement d'Aix et deux au parlement de Rennes) ; seul le parlement de Rouen n'enregistra l'Édit qu'en 1609[9].

L’édit de Nantes « ne fut pas un acte gracieux, dû à la volonté du roi, dans la plénitude de sa souveraineté, mais un traité dont les articles furent débattus comme avec des belligérants »[10]. Garantissant la liberté de conscience partout dans le royaume, il accorde la liberté de culte dans les lieux où le protestantisme était installé avant 1597, ainsi que dans 3 500 châteaux de seigneurs justicieux et dans deux localités par bailliage.

Dans certaines villes, notamment (Bordeaux, Grenoble, et Castres), les protestants sont jugés par des tribunaux constitués pour moitié de protestants. Dans plusieurs villes, le culte protestant est interdit (Paris, Rouen, Dijon, Toulouse ou encore Lyon…) mais dans d’autres c’est l’inverse (Saumur, Sedan, La Rochelle, Montauban ou Montpellier). Pierre Miquel raconte que les catholiques « qui voulaient garder la foi de leurs pères ne pouvaient se rendre à l’église : elle était détruite, ou la porte en était barrée par des piquets, sur ordre d’un chef protestant ».

Les réformés recouvrent leurs droits civils, ont accès aux charges et aux dignités et peuvent ouvrir des académies, instituts de formation supérieure. Une dotation de 45 000 écus est prévue pour les pasteurs.

Environ 150 lieux de refuges sont donnés aux protestants, dont 51 places de sûreté (notamment La Rochelle, Royan, Niort, Cognac, Saumur, Bergerac, Montauban, Montpellier, Nîmes, Alès, Briançon). Ces places peuvent être défendues par une armée potentielle de 30 000 soldats.

Ce traité ne fut pas accueilli facilement ; des villes comme Paris, Rennes, Rouen ou autres (villes catholiques) ne le ratifieront qu’au bout de 10 ans sous la pression d’Henri IV alors que des protestants comme Théodore Agrippa d'Aubigné, proche de Henri IV, le qualifièrent d’« abominable édit » et le font s'exiler à Genève.

L’idée de tolérance n’apparaît pas dans l’édit. À cette époque, ce mot est connoté négativement. Il est synonyme d’« endurer » ou encore de « supporter ». « Si ce que nous nommons tolérance signifie accepter la pensée de l’autre comme aussi vraie que sa propre opinion, voilà qui est parfaitement impossible au XVIe siècle. Dans le domaine religieux, chacun est sûr de détenir la vérité. Connaissant cette dernière, sachant que l’autre est dans l’erreur et joue son destin éternel, il serait criminel de l’abandonner et de renoncer à ce que nous appellerons un droit d’ingérence pour le sauver, y compris par la force[11] ». En 1586, Catherine de Médicis s’adresse au vicomte de Turenne : « roi ne veut en ses États qu’une religion ». Ce à quoi le vicomte répond « Nous aussi. Mais que ce soit la nôtre ».

Aux yeux des catholiques et des protestants, cet édit permet un état transitoire[1]. En pratique, l’édit de Nantes marque un tournant dans l’histoire des mentalités : sa signature marque la distinction entre le sujet politique, qui doit obéir, quelle que soit sa confession, à la loi du roi, et le croyant, libre de ses choix religieux dorénavant cantonnés à la sphère privée.

Pierre Joxe a mis en valeur un des paradoxes de l’édit de Nantes. Il montre que ce texte, communément présenté comme fondant la tolérance, n’a pas autant bénéficié aux protestants qu’on le croit. La recherche actuelle insiste dans cette lignée sur le fait que l’édit a tout au contraire entériné la dominance catholique, limitant le culte protestant en certains lieux tout en autorisant le catholicisme dans l’ensemble du royaume[12]. Furent créées ainsi les conditions d’une recatholicisation de la France. De plus, l’édit fonde, autour d’une religion d’État dont le souverain est le pivot, l’absolutisme. Son aboutissement est une véritable religion royale, qui culminera avec Louis XIV.

Révocation

La révocation s’est faite en trois étapes.

La révocation des clauses militaires (1629)

Le versant militaire de l’édit de Nantes, à savoir la possibilité pour les protestants de conserver des places fortes militaires, avait été révoqué sous le règne de Louis XIII, par la promulgation de l’édit de grâce d’Alès (28 juin 1629).

Cet édit, qui fait suite au siège de la Rochelle, ville protestante, en 1628, interdit les assemblées politiques et supprime les places de sûreté protestantes. Mais il maintient la liberté de culte dans tout le royaume, sauf à Paris.

La politique de conversion (années 1660 - 1685)

Louis XIV, par Hyacinthe Rigaud.

La modération vigilante (1661-1679)

Phase qui consiste à convaincre les protestants de se convertir à la religion officielle de l'État, le catholicisme. L'état s'appuie sur une interprétation très stricte de l'Édit de Nantes: il va être attentif à ce que l'on respecte ce qui est autorisé, mais tout ce qui n'est pas explicitement autorisé, c'est-à-dire écrit, est interdit. La monarchie fait mener des enquêtes et procède à des interdictions (destructions de temples construits sans autorisation). Ces interdictions sont accompagnées de toute une législation restrictive, autrement dit une publication de décrets qui expliquent ce qu'il n'est plus possible de faire pour les protestants (2 vagues : 1661-1663, et 1670-1671). Par exemple, en 1671, un arrêt est promulgué dans le domaine de l'éducation. L'État interdit l'enseignement de la Bible dans les écoles protestantes, les professeurs n'ont le droit d'enseigner que l'écriture, la lecture et l'arithmétique. Cette mesure n'empêchera néanmoins pas les maîtres d'écoles protestants de faire la promotion du protestantisme.

Cette phase que l'on peut qualifier de modérée échoue. Les protestants résistent très bien à ces interdictions, comme en témoigne l'absence de conversions massives, surtout dans les régions du Dauphiné, du Languedoc, de la Normandie, du Poitou-Aunis, et également à Paris, principaux foyers protestants.

Le durcissement (1679-1685)

C'est au cours de ces 6 années que le pouvoir royal, essuyant l'échec de sa politique modérée, passe réellement à l'action. La politique des décrets qui tend à tout interdire aux protestants s'intensifie (1685: 52 décrets). Il s'agit d'une restriction très sévère (les protestants désormais exclus des offices, des professions libérales, les mariages entre catholiques et protestants interdits, les enfants protestants convertis d'autorité dès l'âge de 7 ans sans l'autorisation des parents.). C'est à partir de l'année 1679 que les protestants français commencent à émigrer vers les principaux pays protestants à savoir l'Angleterre et les Provinces-Unies.

A la violence légale s' ajoute la violence physique, c'est-à-dire la violence militaire. Louis XIV va utiliser un corps de troupe réputé pour sa cruauté que l'on appelle les Dragons et qui font des dragonnades. Les habitants sont obligés par la loi de loger ces militaires de passage. Louis XIV va donc les faire loger chez les protestants les plus aisés qui vont se ruiner à entretenir ces dragons qui n'ont aucun respect pour ceux qui les logent. Quand cela ne suffit pas, ils usent de violence physique envers les membres de la famille. La méthode est appliquée dans toutes les provinces du royaume. Sous l'effet de la peur provoquée par l'arrivée des dragons, les conversions se multiplient.

Cet apparent succès pousse Louis XIV à aller au bout de son idée, à savoir, révoquer définitivement l'édit qu'avait promulgué son grand-père.

La révocation de l'édit de Nantes (1685)

Pour achever cette politique importante, Louis XIV révoqua le versant religieux de l’édit de Nantes en signant l’édit de Fontainebleau, contresigné par le chancelier Michel Le Tellier, et enregistré au parlement de Paris le 22 octobre 1685. Le protestantisme devenait dès lors interdit sur le territoire français (excepté en Alsace où l’édit de Nantes ne fut jamais appliqué, cette région n’étant intégrée au royaume qu’en 1648).

Interdiction des prêches et arrestation de protestants à Paris après la révocation de l'Édit de Nantes.

Cette révocation entraîne l’exil d'au moins 200 000 protestants (sur les 800 000 que comptait le royaume à la fin du XVIIIe siècle). La révocation de l’édit de Nantes peut être considérée comme une erreur historique commise par Louis XIV, en ceci qu'elle appauvrit et affaiblit le pays pour la fin de son règne. Cette décision a non seulement des conséquences humaines dramatiques mais son coût en guerres et en soulèvements armés de protestants, comme la guerre des camisards des Cévennes est élevé. À la suite de ces événements dramatiques, le nombre des protestants vivant en France connaît une très forte érosion, par le massacre, l'assassinat, la fuite, l’exil ou la conversion progressive au catholicisme.

Outre le fait que les puissances étrangères furent toutes scandalisées par cet édit, ce dernier ne règle pas la question protestante, car il y a beaucoup de conversions de façade, que le clergé catholique dénonce auprès d'un Louis XIV dépassé par cette question protestante. Cette révocation n'a fait que compliquer la situation car maintenant les protestants se cachent. En 1698, Louis XIV recommande d'éviter la violence dans le but de respecter l'édit de Fontainebleau. Il reconnait implicitement que le protestantisme existe toujours.

Sous les successeurs de Louis XIV, le protestantisme resta interdit, mais l’interdiction fut appliquée de façon progressivement moins militante, et de nombreuses communautés protestantes purent, de ce fait, subsister.

Il fallut attendre près d'un siècle, pour qu'en 1787, Louis XVI institue par l’édit de Versailles, l'édit de tolérance qui mit officiellement fin aux persécutions qui visaient l'exercice de la religion protestante en France. La Révolution française de 1789 redonne un total droit de cité aux protestants et restitue la nationalité française à ceux qui l’avaient perdue en quittant le royaume pour échapper aux persécutions.

La croix huguenote fut créée selon plusieurs sources, par l’orfèvre nimois Maystre, trois ans après la révocation de l'édit de Nantes.

Notes

  1. a et b Article «Édit de Nantes», Dictionnaire de l'Histoire de France, Larousse, 2005, édition en ligne, p. 858.
  2. L'Édit de Nantes préparé à Angers.
  3. Michel Grandjean ; Bernard Roussel ; François Bos ; Béatrice Perregaux Allisson, Coexister dans l’intolérance : l’édit de Nantes (1598), Genève, Labor et Fides, 1998, 544 p., (ISBN 978-2-83090-878-7).
  4. L'édit ayant la forme de grandes lettres patentes, il n'est daté que du mois et de l'année..
  5. Voir en particulier la note de Bernard Barbiche dans le numéro 17 des Collections de l’Histoire, 2002.
  6. Pétré-Grenouilleau 2008, p. 40.
  7. Gaëtan de Wismes, « Les personnages sculptés des monuments religieux et civils de Nantes », p. 99.
  8. Pied 1906, p. 123.
  9. Joel Cornette, L'affirmation de l'État absolu (1492-1652),Hachette Supérieur, 2012.
  10. Jacques Bainville, Histoire de France, Marabout, 1986.
  11. Gabriel Audisio, Le Figaro, 30 avril 1998.
  12. Robert Descimon et Christian Jouhaud, La France du premier XVIIe s, Paris 1996, p. 45-46.

Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes