Économie de la Moldavie

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Économie de la Moldavie
Image illustrative de l’article Économie de la Moldavie
Le PIB de la Moldovie, par secteur

Monnaie Leu moldave
Année fiscale calendaire
Organisations internationales ALECE, GUAM, OMC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 7,11 milliards $ (2011)
Produit intérieur brut en PPA 11.93 milliards $ (2011)
Rang pour le PIB en PPA 147e
Croissance du PIB 6 % (2011)
Inflation (IPC) 4 % (2010)
Pop. sous le seuil de pauvreté 29,5 % (2005)
Indice de développement humain (IDH) en augmentation 0,767 (élevé ; 80e) (2021)[1]
Population active 1,27 million (2011)
Population active par secteur agriculture : 27,5 % (2011)
industrie : 12,7 % (2011)
services : 59,8 % (2011)
Taux de chômage 6,2 % (2011)
Commerce extérieur
Exportations 2,22 milliards $ (2010)[2]
Biens exportés Vins de raisins frais, fils et câbles isolés, médicaments, fruits
Principaux clients Drapeau de la Russie Russie
Drapeau de la Roumanie Roumanie
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Importations 4,553 milliards $ (2010)[2]
Biens importés Pétrole, voiture de tourisme, produits du tabac
Principaux fournisseurs Russie, Ukraine, Roumanie, Chine, Allemagne
Finances publiques
Dette publique 31,3 % du PIB (2009)
Recettes publiques 1,751 milliard $ (2009)
Dépenses publiques 2,112 milliards $ (2009)
Sources :
https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/moldova

Les enjeux de l’économie de la République de Moldavie se situent comme sa position géographique entre l’Ouest et l’Est. Le pays, principal fournisseur de vin, de légumes et de fruits pour les anciennes républiques soviétiques, s’est retrouvé après la dislocation de l’Union soviétique en 1991 en limite de zones d’influence initialement partenaires, mais de plus en plus antagonistes à partir de 1992. À l’Ouest, l’Union européenne, l’Alece, le Guam, le Partenariat oriental, l’OTAN et la Roumanie ; à l’Est la CEI, l’Eurasec, l’Ukraine et la sphère d’influence russe. La perte de ses marchés traditionnels, la dépendance énergétique du gaz russe et la sécession de la principale région industrielle, la Transnistrie, ont provoqué la chute dramatique de son PIB. Ce contexte conditionne tant son économie que ses relations internationales[3].

Association européenne de libre-échange (AELE)Euroïsation par accord avec l'UEEspace SchengenEspace économique européenAccord de libre-échange centre-européen (ALECE)Conseil de l'EuropeUnion européenneZone euroUnion douanière de l'Union européenneUnion économique eurasiatiqueUnion de la Russie et de la BiélorussieSuisseIslandeLiechtensteinNorvègeKosovoBosnie-et-HerzégovineAlbanieMonténégroSerbieMacédoine du NordMoldavieOrganisation pour la démocratie et le développementUkraineGéorgieAzerbaïdjanKazakhstanKirghizistanArménieRussieBiélorussieVaticanAndorreSaint-MarinMonacoTurquieRoyaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du NordBulgarieRoumanieTchéquieDanemarkHongriePologneSuèdeChypreIrlandeAutricheBelgiqueEstonieFinlandeFranceAllemagneGrècePays-BasItalieLettonieLuxembourgMalteEspagnePortugalSlovaquieLituanieCroatieSlovénie
Diagramme cliquable montrant les relations entre divers accords et organisations multinationaux européens. v · d · m 

Place de la Moldavie dans les organisations régionales européennes (Alece et Guam) en haut à gauche. La Moldavie est comparable à la Belgique par sa taille (33 843 km2), son relief peu élevé (430 m au point culminant) par son multi-linguisme et par le fait que les langues sont aussi parlées dans les pays voisins. Sa structure politique aussi, avec des unités territoriales autonomes aux langues officielles différentes et tentées par le séparatisme, présente des similitudes avec la Belgique, et génère de semblables difficultés et compromis politiques. Mais la Belgique n’a connu que huit ans de dictature durant les cent dernières années (les deux périodes d’occupation allemande des deux guerres mondiales) et ne subit pas de pressions géopolitiques extérieures entravant son développement, alors que la Moldavie a connu plus d’un demi-siècle de régimes totalitaires successivement fasciste puis communiste stalinien, avec des génocides[4] et déportations[5] qui ont fortement amoindri sa population initiale, et que l’afflux de colons soviétiques n’a pas suffi à compenser : selon les données des recensements, de 1940 à 1950 le pays a perdu un tiers de ses habitants, passant de 3 200 000 personnes selon le recensement roumain de 1938, à 2 229 000 selon le recensement soviétique de 1950. Aujourd’hui, la Moldavie est bien moins peuplée que la Belgique puisqu’elle compte 3,56 millions d'habitants contre onze. Deux décennies de pressions économiques et politiques extérieures ont suivi son indépendance, entravant ses importations d’énergie et ses exportations agricoles et vinicoles. Ces pressions sont venues de l’Est lorsqu’elle tentait de se rapprocher de ses voisins occidentaux, et de l’Ouest lorsqu’elle revenait vers ses voisins orientaux[6].

Conséquence de ce contexte, le niveau de vie n’a rien de comparable : le PNB moldave par habitant (900 $ en 1996) représente moins d’un vingtième de celui de la Belgique (23 000 $ en 1996) ! La densité des infrastructures, les capacités agricoles et le tissu industriel, eux non plus, ne sont pas comparables : située au cœur économique de l’Europe, la Belgique est un attracteur d’investissements et de travailleurs, alors que la Moldavie voit l’argent et la population active s’expatrier. C’est pourquoi le pays tente de se rapprocher de l’Union Européenne tout en évitant de s’aliéner son principal fournisseur d’énergie et importateur de denrées, la Russie : exercice difficile que compliquent encore les rivalités internes culturelles et linguistiques, recouvrant et manifestant des contentieux plus anciens liés aux spoliations, massacres et déportations croisées du passé... Cependant, malgré la brève et limitée guerre civile de 1992, les habitants, les partis et les communautés ont réussi à trouver des compromis acceptables à défaut d'être satisfaisants pour tout le monde, et même si parfois on entend des hommes politiques proférer des menaces ou des manifestants exprimer leurs craintes et leurs colères, la paix règne et malgré tout, la pauvreté recule : les premiers signes de redressement en 2000 sont suivis de plusieurs années de forte croissance économique (plus de 8 % en première partie de 2005). Toutefois, le manque de réformes structurelles et une économie souterraine évaluée à près de 40 % du PIB, provoquent une inflation à deux chiffres (entre 12 % et 15 % par an) et un déficit commercial important (financé en partie par les transferts d’argent des nombreux Moldaves qui travaillent à l’étranger)[7].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Human Development Reports | Specific country data | MDA » [« Rapports sur le développement humain | Données spécifiques par pays | MDA »], sur hdr.undp.org, Programme des Nations unies pour le développement, (consulté le ).
  2. a et b « lemoci.com/Moldavie/14-Indicat… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. Alain Ruzé, La Moldova, L'Harmattan, Paris, 1997, (ISBN 2-7384-6018-6).
  4. en: International Commission on the Holocaust in Romania (Commission Wiesel), Final Report of the International Commission on the Holocaust in Romania,Yad Vashem (The Holocaust Martyrs' and Heroes' Remembrance Authority), 2004, [1]
  5. Nikolaï Théodorovitch Bougaï, Informations des rapports de Béria et de Krouglov à Staline, éd. de l’Acad. de sciences de Moldavie nr. 1, Chișinău, 1991 (Н.Ф. Бугай «Выселение произвести по распоряжению Берии…» О депортации населения из Молдавской ССР в 40-50- е годы – Исторические науки в Молдавии. no 1. Кишинев, 1991. 1.0), Déportation des peuples de Biélorussie, Ukraine et Moldavie, éd. Dittmar Dahlmann et Gerhard Hirschfeld, Essen, Allemagne, 1999, p. 567-581 (Депортация народов из Украины, Белоруссии и Молдавии : Лагеря, принудительный труд и депортация. Германия. Эссен. 1999. 1.3).
  6. Jean Nouzille, La Moldavie, histoire tragique d'une région européenne, éd. Bieler, (ISBN 2-9520012-1-9).
  7. Jean Nouzille, op. cit..