Centrale Méditerranée

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Centrale Méditerranée
Histoire
Fondation
Statut
Type
Grande école d'ingénieurs généraliste
Forme juridique
Établissement public national à caractère scientifique culturel et professionnel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fondateur
Directeur
Carole Deumié
Devise
Nous avons un monde à transformer
Membre de
Groupe des Écoles Centrale, Conférence des Grandes Écoles, T.I.M.E (Top Industrial Managers for Europe)
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
1200 (2023)
Budget
24 000 000 € [1]
Localisation
Pays
France
Localisation
Carte

Centrale Méditerranée, anciennement École centrale de Marseille, est l'une des 204 écoles d'ingénieurs françaises accréditées au à délivrer un diplôme d'ingénieur[2], dit «d'ingénieur centralien»[3].

Elle est située à Marseille, au sein du Technopôle de Château-Gombert, dans le quartier de Château-Gombert, appartenant au 13e arrondissement de la ville ainsi qu'à Nice où elle développe depuis 2023 son diplôme de Bachelor. L'école a le statut d'établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel. Établie sous sa forme actuelle en 2006, elle est l'héritière de l'École d'Ingénieurs de Marseille fondée en 1891 et appartient désormais au Groupe des Écoles centrales.

L'école assure depuis sa création la formation d'ingénieurs, recrutés depuis 2004 par un concours d'admission parmi les plus sélectifs de ceux préparés par les élèves de classes préparatoires.

Historique[modifier | modifier le code]

Développement de l'industrie portuaire à Marseille au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Depuis le milieu du XIXe siècle, la chambre de commerce de Marseille a identifié le besoin grandissant d'ingénieurs mécaniciens[4] pour l'industrie régionale en expansion. Dans un premier temps, la chambre de commerce soutient et subventionne la création de l'École d'arts et métiers à Aix-en-Provence (1843), qui ne répond pas cependant à tous les besoins d'ingénierie dans une ville portuaire[5]. « Le port du XIXe siècle serait un port d'ingénieurs, » d'où le besoin d'une filière de formation régionale d'ingénieurs capables de prendre en main l'expansion portuaire dans l'intérêt de la chambre de commerce, face au Corps des Ponts et Chaussées dirigé depuis Paris[6].

La fondation de l'École d'ingénieurs de Marseille en 1891[modifier | modifier le code]

Créée en 1891 sous l'impulsion d'un « Comité de patronage des hautes études » présidé par Félix Baret, maire de Marseille, l'École a notamment pour administrateurs-fondateurs Jules Macé de Lepinay, professeur de physique à la Faculté des sciences de Marseille, Ernest Marguery, avocat, adjoint au maire de Marseille, ainsi que Louis Ostrowsky, Ingénieur des Arts et Manufactures (École centrale de Paris), qui en devient le directeur-fondateur. Une convention fut ainsi passée le décidant de « la création d'un établissement d'enseignement supérieur technique formant des ingénieurs pour toutes les branches de l'industrie » dont le programme initial s’inspira de celui de Centrale Paris. Elle devait être ouverte aux bacheliers.

Évolution des formations d'ingénieurs à Marseille au XXe siècle aboutissant à l'École centrale de Marseille[modifier | modifier le code]

En 2003, l'École généraliste d'ingénieurs de Marseille (EGIM) est créée à la suite de la fusion de trois ENSI[7] :

  • l'École nationale supérieure de physique de Marseille (ENSPM), créée en 1959.
  • l'École nationale supérieure de synthèses, procédés et ingénierie chimiques d'Aix-Marseille (ENSSPICAM, créée en 1989) et résultant de la fusion de l'École Supérieure de Chimie de Marseille (ESCM, 1909) et de l'École Supérieure d'Ingénierie, de Pétrochimie et de Synthèse Organique Industrielle (ESIPSOI, 1959).
  • l'École supérieure de mécanique de Marseille (ESM2), créée en 1991.

L'EGIM est rejointe en 2004 par l'École supérieure d'ingénieurs de Marseille (ESIM), issue en 1972 du regroupement de l'École d'ingénieurs de Marseille (EIM, 1891), de l'École d'électricité industrielle de Marseille (EEIM, 1907) et l'École de radioélectricité et d'électronique de Marseille (EREM, 1942) et devient officiellement « École centrale de Marseille » le [8].

Centrale Méditerranée se trouve ainsi dotée d'une double capacité : d'une part, la recherche, grâce aux regroupements des laboratoires des différentes écoles, d'autre part, des liens avec les entreprises, longtemps entretenus par les écoles gérées par la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille. La première promotion est sortie en 2006.

Histoire récente[modifier | modifier le code]

Locaux actuels de Centrale Marseille, au cœur du Technopôle de Château-Gombert

En 2010, l'École centrale de Marseille et l'IAE Aix-en-Provence signent une alliance stratégique afin de bâtir ensemble un pôle d'excellence scientifique et managérial à dimension internationale en région PACA[9].

En 2010, l'École centrale de Marseille rejoint la Fondation Centrale Initiatives[10] sous l'égide de la Fondation de France, crée conjointement par l'École centrale de Lille et l'École centrale de Nantes.

En 2010, l'École centrale de Marseille rejoint l'École centrale de Lyon et l'École centrale de Nantes dans Centrale Innovation[11], une filiale commune de valorisation de la recherche.

En 2012, l'École centrale de Marseille crée un track de MBA avec Euromed Management (qui fusionnera en 2012 avec BEM pour former Kedge Business School) intitulé « Complexity, Innovation and Risk Management »[12].

En 2016, le regroupement «Aix-Marseille-Provence-Méditerranée» est créé par le décret no 2016-181 du [13]. Il rassemble, sous forme d’association, les établissements du site (Université d’Aix-Marseille, École centrale de Marseille, Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, Université de Toulon, et Université d’Avignon et des pays de Vaucluse). Les compétences mises en commun concernent l'offre de formation, la qualité pédagogique, l'entrepreneuriat étudiant, la politique scientifique, la formation doctorale, la vie étudiante, l'attractivité du site, la gestion du personnel et des fonctions supports telles que les systèmes d'information, la politique d'achat et les ressources documentaires.

Depuis le 28 avril 2022, l’École est nouvellement dénommée « Centrale Méditerranée » au titre de nom d’usage par délibération du conseil d’administration (délibération 2022.04.28-07). Elle conserve en revanche le nom « Ecole centrale de Marseille » fixé par décret le 26 septembre 2006.

Le 9 mars 2023, la directrice Carole Deumié, accompagnée notamment de Christian Estrosi, maire de Nice, inaugure devant près de 150 invités le campus niçois de Centrale Méditerranée[14].

Enseignement[modifier | modifier le code]

Recrutement[modifier | modifier le code]

Samia Ghali et la ministre Myriam El Khomri en visite à Centrale Méditerranée.

L'admission à Centrale Méditerranée s'opère à travers plusieurs voies de recrutement, la très grande majorité des admis provenant des classes préparatoires aux grandes écoles (filières MP, MPI, PC, PSI et TSI). Depuis 2004, Centrale Méditerranée recrute ses étudiants par le concours Centrale-Supélec (considéré comme très sélectif[15]) commun aux autres Écoles Centrale. Par ailleurs, des places sont également offertes aux étudiants venant de la voie universitaire par concours passerelle ainsi qu'aux étudiants étrangers dans le cadre d'un double diplôme.

Formation d'ingénieur[modifier | modifier le code]

La formation à Centrale Méditerranée est marquée par l'héritage des écoles dont elle est issue et par l’appartenance au groupe des Écoles centrales. En 2007 une réflexion a eu lieu sur le cursus de formation, inspiré de celui des autres Écoles centrales, ce cursus a été mis en œuvre à partir de la rentrée 2009, et se déroule en trois temps répartis sur trois ans.

1er temps : connaissance partagée et développement des compétences[modifier | modifier le code]

Lors des trois premiers semestres, les élèves sont conduits à acquérir des connaissances dans les disciplines scientifiques fondamentales, mais également en matière de langues et cultures internationales ou encore de sciences sociales. Ils se familiarisent avec la résolution de problèmes complexes, avec le monde de l’entreprise à travers des stages et des rencontres organisées par l'école, et ils procèdent à des premiers choix d'enseignements. Les enseignements électifs sont proposés en une vaste liste recouvrant toutes les disciplines du tronc commun permettant aux élèves des ouvertures dans des domaines particuliers de leurs choix et une construction de leur projet personnel et professionnel.

Les enseignements sont de nature scientifique et technique et recouvrent un large spectre issu des compétences diversifiées des écoles fondatrices. Ils se déclinent notamment en :

  • Sciences de base et sciences des spécialités (mathématiques fondamentales, algorithmique, mécanique et génie des procédés, physique quantique, optique électromagnétique, sciences de la matière, physique appliquée, théorie du signal et de l'information, électronique, chimie) pour environ de 45 % du volume horaire
  • Sciences de l’ingénieur (analyse numérique, probabilités et statistiques, informatique, systèmes industriels et économiques, management) pour environ de 20 % du volume horaire
  • Méthodes de l’ingénieur (gestion de projet, projet transverse) pour environ de 10 % du volume horaire
  • Langues et cultures internationales pour environ de 10 % du volume horaire

2e temps : ouverture internationale et parcours personnalisés[modifier | modifier le code]

Le quatrième semestre de formation est personnalisé. Pour environ la moitié de la promotion, il donne l'occasion de réaliser un séjour international, de nature académique dans l'une des universités partenaires ou sous forme de stage en entreprise. Les élèves désirant poursuivre leurs études à Centrale Méditerranée choisissent, dans l'offre proposée, l'un des parcours scientifiques ou sociétaux.

Un choix de 5 parcours thématiques est proposé :

  • Énergie durable
  • Environnement et développement durable
  • Sciences de l’information et société numérique
  • Dynamique, mutation et crises
  • Biotechnologies et santé

Le parcours nanosciences et nanotechnologies était proposé jusqu'à l'année scolaire 2015-2016.

3e temps : approfondissement des savoirs et engagement professionnel[modifier | modifier le code]

La dernière séquence pédagogique (correspondant aux cinquième et sixième semestres) permet 78 combinaisons à partir de 13 parcours d’approfondissement et de 6 filières métier sont proposées. En parallèle, un Master Recherche peut être choisi parmi une vingtaine de mentions. Les étudiants peuvent également décider de suivre la suite de leur formation hors de Centrale Méditerranée avec éventuellement 2 semestres supplémentaires, à l'instar d'un double diplôme international, un double diplôme avec l'IAE ou l'IEP d'Aix-en-Provence, d'une césure professionnelle ou académique ou encore d'une poursuite de la formation dans une autre École Centrale (mobilité inter Centrale). Un travail de fin d'études (TFE) de 24 semaines achève systématiquement le cursus. Il est réalisé en entreprise ou en laboratoire, en France ou à l'international.

Les 13 parcours d'approfondissement sont répartis dans 6 options :

MECA : MECAnique

  • Acoustique industrielle
  • Modélisation mécanique des matériaux et des structures
  • Fluides : énergie, transports, environnement, santé
  • Génie mer

GREEN : biotechnoloGie, ingénieRie, Environnement, Énergie

IRIS : Photonique et systèmes innovants

MMEFI : Mathématiques, Management, Économie, Finance

  • Gestion quantitative
  • Mathématiques appliquées à la finance et l’assurance

Digital.e : Organisations, Mathématiques et Informatique pour les Services

  • Science des organisations
  • Modélisation mathématique
  • Informatique

SIC : Signaux Images et Communications

  • Signaux et perception
  • Systèmes communicants

Parallèlement, six filières métier sont proposées :

  • Recherche et développement : Propriété industrielle, méthodologie, financement, valorisation, créativité
  • Conception, Bureau d’études : Design, CAO, analyse de la valeur
  • Production, Logistique : Gestion de production, GPAO, qualité, maintenance, sécurité, logistique
  • Audit & Conseil : Analyse et stratégie d’accompagnement des entreprises
  • Management d’entreprise et entrepreneuriat : management, marketing, contrôle de gestion
  • Management opérationnel : en partenariat avec l'IAE d'Aix-en-Provence

Masters recherche[modifier | modifier le code]

Les élèves de l'école peuvent entreprendre des études doctorales en suivant, en parallèle avec la troisième année, un master-recherche. Centrale Méditerranée est co-habilité à délivrer les masters recherches suivant :

  • Master mention Énergie nucléaire
  • Master mention Génie des procédés
  • Master mention Informatique
  • Master mention Instrumentation
  • Master mention Matériaux
  • Master mention Mathématiques et applications
  • Master mention Mécanique, physique et ingénierie
  • Master mention Micro et nanoélectronique
  • Master mention Physique
  • Master mention Chimie
  • Master mention Sciences économiques

Mastères spécialisés[modifier | modifier le code]

L'école propose 2 mastères spécialisés :

  • Création d'entreprise et défis de l'innovation, en partenariats académiques avec l'IAE Aix-en-Provence et le centre d'Aix-en-Provence d'Arts et Métiers ParisTech, et en partenariats professionnels avec la pépinière d'entreprises Marseille Innovation, l'incubateur national multimédia Belle de mai, l'incubateur régional Impulse et la SATT Sud Est.
  • Ingénierie et énergies marines, labellisé par le Pôle Mer PACA.

La recherche[modifier | modifier le code]

Les laboratoires[modifier | modifier le code]

Huit laboratoires de recherche de la région marseillaise sont sous la tutelle de l'école (en cotutelle avec Aix Marseille Université et le CNRS). La grande majorité des enseignants de l'école y exercent une activité de recherche.

Les laboratoires partenaires :

  • Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique (LMA)
  • Institut Fresnel, Sciences et technologies de l'optique, l'électromagnétisme et l'image
  • IRPHE, Institut de recherche sur les phénomènes hors équilibre
  • Institut des sciences moléculaires de Marseille (iSm2)
  • M2P2, Mécanique Modélisation et Procédés Propres
  • GREQAM, Groupe de recherche en économie quantitative
  • LATP, Laboratoire d’analyse, topologie, probabilités
  • LIS, Laboratoire d’informatique et systèmes

L'École est de plus partenaire de trois laboratoires d'excellence (LABEX) : MEC (Mécanique, Énergie Complexité), AMSE (École d'économie d'Aix Marseille), Archimède (Mathématiques et informatique).

Classements[modifier | modifier le code]

Classements nationaux (classée en tant que Centrale Méditerranée au titre de son diplôme d'ingénieur)

Nom Année Rang
Le Figaro[16] 2023 22
L’Étudiant[17] 2023 17
DAUR Rankings[18] 2022 22
Génération Prépa[19] 2023 16

Ouverture internationale[modifier | modifier le code]

L'école compte 60 élèves internationaux par promotion, notamment des élèves brésiliens, marocains, chinois et japonais. L'école dispose de 86 accords de partenariat en Europe et dans le monde, ce qui permet à de nombreux étudiants d'effectuer un double-diplôme dans les établissements partenaires. L'école profite également des accords établis dans le cadre du réseau TIME, réseau européen, en tant que membre à part entière.

Quelques anciens élèves[modifier | modifier le code]

Identité visuelle[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. « Maintenant à Nice et Marseille, Centrale Méditerranée présente son plan stratégique 2023-2030 • Blog Headway », sur Blog Headway, (consulté le ).
  2. Arrêté du 25 février 2021 fixant la liste des écoles accréditées à délivrer un titre d'ingénieur diplômé.
  3. « Programme ingénieur | Centrale Méditerranée », sur www.centrale-mediterranee.fr (consulté le )
  4. « La chambre de commerce de Marseille a demandé une école spéciale de mécaniciens pour notre ville. », Essai sur le commerce de Marseille, Jules Juliany, Éditeur Impr. et lithog. de J. Barile, 1843
  5. « Il faudrait qu'une succursale de l'École polytechnique fut établie dans un port de mer. », Essai sur le commerce de Marseille, Jules Juliany, Éditeur Impr. et lithog. de J. Barile, 1843
  6. Christophe Bouneau (dir.) et Yannick Lung (dir.), Les territoires de l'innovation, espaces de conflits, Pessac France, Maison des sciences de l'homme d'Aquitaine, , 298 p. (ISBN 978-2-858-92336-6, OCLC 932582528, présentation en ligne)
  7. Décret no 2003-929 du 29 septembre 2003 portant création de l'École généraliste d'ingénieurs de Marseille
  8. Décret no 2006-1192 du 27 septembre 2006 modifiant le décret no 2003-929 du 29 septembre 2003 portant création de l’École généraliste d'ingénieurs de Marseille
  9. Alliance Stratégique
  10. Fondation Centrale Initiatives
  11. Centrale Innovation
  12. [1]
  13. Décret no 2016-181 du 23 février 2016 portant association d'établissements du site Aix-Marseille-Provence-Méditerranée, (lire en ligne)
  14. « VIDEO. Un avenir Centrale pour Nice », sur tribuca.net (consulté le )
  15. « Ecoles d’ingénieurs post-prépa : le concours Centrale-Supélec, mode d’emploi », sur L'Etudiant (consulté le )
  16. « Classement des écoles d'ingénieurs post-prépa 2023 », sur Le Figaro étudiant
  17. « Classement des écoles d'ingénieurs 2023 », sur L’Étudiant
  18. « Classement des écoles d'ingénieurs 2022 », sur daur-rankings.com
  19. Nicolas Desenlis, « Classement général des écoles d'ingénieurs 2023 - Génération Prépa », sur Génération Prepa, (consulté le )
  20. « L'épopée TURCAT - MÉRY : Simon MERY est le beau-frère de Léon. », sur www.turcat-mery.com (consulté le )
  21. « Hommage à Alexandre Favre », sur www.mecanique-industries.org (consulté le ) Hommage à Alexandre Favre
  22. « Alain Dutheil », sur ST Foundation (consulté le )
  23. « Instances | Centrale Marseille », sur www.centrale-mediterranee.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]