Société des études médiévales du Québec

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Société des études médiévales du Québec
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Domaine d'activité
Objectif
Promouvoir les études médiévales au Québec et dans le monde, coordonner les initiatives actuels et futurs en ces domaines, favoriser l'interdisciplinarité, resserrer les liens entre les professeurs, les chargés de cours, les chercheurs, les enseignants et les étudiants des différentes universités, inciter à la recherche et à la publication dans les domaines des études médiévales.
Siège
Pays
Langue
Organisation
Président
Vice-président
Secrétaire
Madeline Tellier
Publication
Site web

La Société des études médiévales du Québec (SEMQ) est une association savante québécoise née de l'initiative de Michel Hébert en 1985. Elle regroupe des chercheurs et des chercheuses, du Québec et d’ailleurs, issus de différentes disciplines (histoire, histoire de l’art, littérature, philosophie, théologie) qui se consacrent aux études médiévales. Elle est une société enregistrée à but non lucratif, établie au département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal. Elle édite la revue Memini. travaux et documents depuis 1997. Elle organise chaque année depuis 2002 un colloque destiné à la promotion du travail des jeunes chercheurs en études médiévales.

Contexte précédant sa création[modifier | modifier le code]

Les études médiévales occupent une place non négligeable dans l'enseignement universitaire au Québec depuis le premier tiers du XXe siècle.

En 1931, le couvent des dominicains d'Ottawa fonde à Ottawa un Institut d'Études médiévales[1]. Il est dirigé par le Père Marie-Dominique Chenu et parrainé par le philosophe français Étienne Gilson, qui a par ailleurs fondé en 1929 le Institute of Mediaeval Studies (désormais l'Institut pontifical d'études médiévales) à Toronto[2]. Il s'agit à la base d'une institution d'enseignement ne conférant aucun grade, l'Institut ne dépendant d'aucune université[3].

La fondation de l'Institut donne naissance aussi à la Société d'études médiévales d'Ottawa pour offrir un lieu de discussion et de diffusion des travaux à ses membres. Les principaux intérêts de la Société sont alors l'histoire, la théologie et la philosophe médiévales. À partir de 1933, la Société s'affilie à l'Association canadienne-française pour l'avancement des sciences (ACFAS)[4].

En 1942, la Faculté de philosophie de l'Université de Montréal se divise lors d'une réorganisation en trois parties : le département de philosophie, un Institut de psychologie, dirigé par Noël Mailloux, et un Institut d'études médiévales[5]. Il s'agit en fait du même Institut fondé par Marie-Dominique Chenu désormais transféré à Montréal et affilié à l'Université de Montréal[6]. Elle change de nom et s'appelle maintenant la Société d'études médiévales Albert-le-Grand. C'est à partir de cette date que l'Institut offre des grades universitaires en sciences médiévales[7]. La philosophie et la théologie sont les principales disciplines enseignées, les autres disciplines n'étant considérées que comme support à titre secondaire[4].

Après la Révolution tranquille, la croissance et la sécularisation du réseau universitaire entraîne la fermeture de l'Institut en 1989 qui est remplacé par le Département d'études classiques et médiévales. La crise économique des années 1980 a entraîné une reconsidération des ressources financières et la suppression des petites unités académiques. La fusion avec des études médiévales et classiques dans un seul et même département vise à redonner vie aux études classiques en les jumelant avec les études médiévales. Toutefois, le département est aboli en 1995 et les professeurs sont alors redistribués dans les départements d'histoire, de philosophie et d'études françaises. Les études médiévales et l'approche multidisciplinaire qu'elles encouragent disparaissent alors[4].

Historique de la Société[modifier | modifier le code]

Le samedi 27 avril 1985 est fondée la Société des études médiévales du Québec à l'Université du Québec à Montréal[8]. Elle résulte de la recommandation d'un comité fondateur composé de Danielle Courtemanche, Maurice da Silva, Giuseppe di Stefano, Michel Hébert et Jean-Marcel Paquette. Lors de l'assemblée de sa fondation, le professeur Paul Zumthor, ayant soutenu dès l'origine l'initiative, a été élu président d'honneur de la Société et Michel Hébert en a assuré le premier mandat à la présidence. Les lettres patentes de la Société ont été obtenues le 11 août 1988 avec le statut d'organisme sans but lucratif. La revue Memini. Travaux et documents a été créée à la suite de l'assemblée générale du 22 octobre 1996.

Selon les statuts de la Société, elle a trois objectifs spécifiques : tout d’abord, faire connaître et promouvoir les études médiévales et en montrer la pertinence dans le monde contemporain, ensuite, coordonner les initiatives des différents organismes actuels et futurs en ces domaines et favoriser l’interdisciplinarité, finalement, resserrer les liens entre les professeurs des universités, les chargés de cours, les chercheurs, les enseignants du secondaire et du collégial et les étudiants ; inciter les enseignants et les étudiants à la recherche et à la publication dans les divers domaines des études médiévales[9].

Les archives de la Société sont déposées au Service des Archives de l'UQÀM sous la cote 204P depuis 2022.

Activités scientifiques[modifier | modifier le code]

Depuis 2002, la Société parraine annuellement la Disputatio. Il s’agit d’un colloque destiné à la promotion du travail étudiant qui est tenu partout au Québec alternant chaque année entre les différentes universités québécoises. Entre 2006 et 2022, il a eu lieu notamment à l’Université Laval, l’Université McGill, l’Université de Montréal, l’Université d’Ottawa, l’Université du Québec à Montréal.

La Disputatio n'a pas eu lieu en 2015. Il est possible que les événements de la grève étudiante québécoise de 2015 ait eu un rôle à jouer dans la non-tenue de l'événement.

La XIXe édition s’est exceptionnellement tenue en ligne, les samedis 10 avril et 8 mai 2021, en raison de la pandémie de la COVID-19. Aucun n'a été remis à l'issue de cette journée étant donné les circonstances[10].

La XXe édition s'est ensuite tenue normalement, le samedi 26 mars à l'Université de Montréal. À l’issue de la journée, la Société décerne habituellement deux prix pour les meilleures communications et invite les lauréats à soumettre leur texte au comité de rédaction de la revue Memini. Travaux et documents.

Année Lieu Lauréat(s) Affiliation universitaire des lauréats
2002 Université d'Ottawa Martin Gravel[11] Université de Montréal
2003 Université du Québec à Montréal Florence Migneault[12] Université du Québec à Montréal
2004 Université Laval Robert Marcoux[13] Université Laval et Université de Bourgogne
2005 Université de Montréal Isabelle Arseneau[14] Université de Montréal
2006 Université d'Ottawa Peggy Faye[15] Université du Québec à Montréal
2007 Université du Québec à Montréal Cédric Champagne / Olivia Faucher[16] Université de Montréal / Université d'Ottawa
2008 Université McGill Baptiste Franceschini / Christian Knudsen[17] Université de Montréal / Université de Toronto
2009 Université Laval Thibault Châtelain / Yanek Lauzière-Fillion[18] Université Laval et Université de Valenciennes / Université du Québec à Montréal
2010 Université de Montréal Lynn Gaudreault / Audray Fontaine[19] Université du Québec à Montréal / Université McGill
2011 Université d'Ottawa Ariane Bottex-Ferragne / Isabelle Delage-Béland[20] Université McGill / Université McGill
2012 Université du Québec à Montréal Rex D. Barnes III / Xavier Biron-Ouellet[21] Université Concordia / Université du Québec à Montréal
2013 Université Laval Maria Allen Demers / Vincent Tremblay[22] Université Laval / Université de Sherbrooke
2014 Université McGill Arnaud Montreuil[23] Université Laval
2016 Université d'Ottawa Christian Veilleux[24] Université McGill
2017 Université du Québec à Montréal Samantha Lafleur[25] Université d'Ottawa
2018 Université Laval Maria Allen Demers[26] Université de Montréal
2019 Université McGill Jimmy La Manna[27] Université Laval
2020 Université de Sherbrooke Arnaud Montreuil / Justine Robidas[28] Université d'Ottawa / Université de Montréal
2021 En ligne Nil[10] Nil
2022 Université de Montréal Vincent Tremblay / Casey Williams[29] Université de Montréal / Université de Concordia
2023 Université du Québec à Montréal Adrien Savard-Arsenault / Yanick Laverdière Université de Montréal / Université de Montréal

Activités éditoriales[modifier | modifier le code]

La Société édite un Bulletin des médiévistes québécois relayant l’information à ses divers membres. Le premier numéro a été publié en 1983 avant la fondation de la Société. Michel Hébert, le fondateur de la Société, a été le premier responsable de la publication. Memini voit le jour grâce à la collaboration financière du Programme d’aide financière aux chercheurs (PAFAC), de l’Université du Québec à Montréal et de l'Université de Montréal[8].

Depuis 1997, la Société publie la revue Memini. travaux et documents consacrée à l’ensemble des sujets qui traitent de près ou de loin au Moyen Âge. Sa mise en ligne sur la plateforme OpenEditions est effective depuis le 28 janvier 2012[30]. Les numéros 11 et suivants sont accessibles gratuitement en ligne.


Références

  1. Pierre Thibault, Savoir et pouvoir. Philosophie thomiste et politique cléricale au XIXe siècle, Québec, Presses de l'Université Laval, , p. 18-20
  2. Elsa Guyot, Rejouer l'histoire : Le Moyen Âge dans les musées du Québec, Montréal, Leméac, , p. 23
  3. Fra Domineco, « L'Institut d'études médiévales d'Ottawa », Revue dominicaine, vol. 37,‎ , p. 167-170
  4. a b et c Marc Potter et Yves Gingras, « Des « études » médiévales à « l’histoire » médiévale : l’essor d’une spécialité dans les universités québécoises francophones », Historical Studies in Education / Revue d'histoire de l'éducation, vol. 18, no 1,‎ , p. 27-49 (lire en ligne)
  5. Ceslas-Marie Forest, « Réorganisation de la Faculté de Philosophie de l'Université de Montréal », Revue Dominicaine, vol. 48,‎ , p. 104-107
  6. Louis-Marie Régis, « L'Institut d'études médiévales de Montréal », Revue Dominicaine, vol. 48, no 2,‎ , p. 107-112
  7. Claude Sutto, « L'Institut d'études médiévales de l'Université de Montréal », Anuario de estudios medievales, vol. 6,‎ , p. 602
  8. a et b Michel Hébert, « Éditorial », Memini. Le bulletin des médiévistes, no 1,‎ , p. 1-2 (lire en ligne)
  9. « Les statuts de la SEMQ »
  10. a et b « Colloque annuel Disputatio de la SÉMQ », Memini. Bulletin annuel de la Société des études médiévales du Québec, no 84,‎ , p. 3
  11. « Procès-verbal de l'assemblée générale de la SÉMQ », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 54,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  12. « Prix Disputatio Montis Regii 2003 », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 57,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  13. « 3e Colloque de la SEMQ », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 58,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  14. « Colloque de la SÉMQ », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 61,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  15. « Colloque de la SÉMQ », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 62,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  16. « Colloque de la SÉMQ », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 65,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  17. « Disputatio McGillensis Septième colloque de la Société des études médiévales du Québec », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 68,‎ , p. 1-2 (lire en ligne)
  18. « Disputatio Quebecensis », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 71,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  19. « Disputatio Montis Regii », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 72,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  20. « Disputatio Ottaviensis », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 74,‎ , p. 5 (lire en ligne)
  21. « Disputatio Université du Québec à Montréal », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, vol. 75,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  22. « Disputatio Quebecensis : Douzième colloque annuel de la SEMQ », Memini. Bulletin de la Société des études médiévales du Québec, no 77,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  23. « XIIIe colloque Disputatio »
  24. « XIVe colloque Disputatio »
  25. « XVe édition du colloque Disputatio »
  26. « XVIe colloque Disputatio »
  27. « XVIIe édition du colloque Disputatio »
  28. « XVIIIe édition du colloque annuel Disputatio »
  29. « XXe édition du colloque annuel Disputatio »
  30. Geneviève Dumas et Laurent Brun, « Préface », Memini. Travaux et documents, no 14,‎ , p. 5 (DOI https://doi.org/10.4000/memini.304)