Pierre Faure

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Pierre Faure
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Pierre Ange François-Xavier Faure, né le à Nantes, est un ingénieur géographe français à bord du Naturaliste au départ de l'expédition Baudin.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

La naissance de Pierre Faure datée du figure sur sa fiche matricule d'élève de la seconde promotion 1795[1],[2] de l'École polytechnique. Il convient de noter toutefois que les fiches des premières promotions ont été établies postérieurement à 1800 par la recopie d'informations de documents antérieurs.

Pourtant, lorsque Pierre Faure se marie le à Port-Louis (Île-de-France), l'acte de mariage[3]qu'il émarge lui attribue trente ans, soit une naissance à Nantes en 1777, date que reprend Dany Bréelle dans son article Les géographes de l'expédition Baudin et la reconnaissance des côtes australes[4]. On trouve effectivement trace le en l'église Saint-Nicolas de Nantes du baptême d'un Pierre Ange François-Xavier Fort[5],[6], né le et fils de François et de Perrinne Lequeqc, qui pourrait correspondre avec celui qui se marie le et est déclaré pareillement fils de François et de Perrine Lequeque.

On trouve les précisions suivantes pour celle de Faure : « Entré à l'École le 1er pluviôse an IV (). Nommé le 16 ventôse pour passer dans le corps des aérostiers en conséquence d'un arrêté du Directoire du 13 ventôse an V (). A quitté l'école le 1er germinal an V (). Est entré dans le corps des ingénieurs géographes. Rentré le 1er pluviôse an VII () pour remplir les fonctions de chef de brigade. Séance du 28 nivôse an VII (). Il lui a été délivré un duplicata de sa carte d'élève le 21 messidor an VII () etc.[2] ». Le mathématicien Hachette, adjoint de Monge dans le département consacré à la géométrie descriptive, précise dans sa Correspondance sur l'École impériale Polytechnique que Faure fait partie de la promotion du 23 nivôse an IV ()[7] mais Fourcy[8], bibliothécaire et secrétaire du Conseil d'administration de l'École polytechnique (1818-1842) qui fait autorité, le range dans la promotion 1795 (An IV)[9].

L’École nationale aérostatique[10] est alors une annexe de l'École des géographes, créée par la loi du 30 vendémiaire an IV () et l'arrêté du 10 thermidor an IV () ; cette dernière a ouvert ses portes au printemps 1797, dans le bureau du cadastre, et est dirigée par Prony[11]. Faure en sort ingénieur géographe, et le 27 vendémiaire an IX (), il part du Havre à bord du Naturaliste[12] que commande Hamelin pour un voyage de découvertes aux terres australes. Lui et son collègue Boullanger[13] embarqué sur le Géographe sont les deux ingénieurs hydrographes de l'expédition. Prony, nommé le 29 brumaire an IV () dès l'origine[14] membre de l'Institut national et à l'époque secrétaire de l'Académie des sciences[15], n'est sans doute pas étranger à la présence de ses deux anciens élèves de l'école des géographes.

L'expédition est en effet soigneusement préparée et l’Institut, récemment créé en 1795 pour remplacer les anciennes académies supprimées par la Convention, joue un rôle déterminant en créant à cet effet une commission comprenant la fine fleur des savants de l’époque : Lacépède, Jussieu, Laplace, Cuvier, Bougainville, Fleurieu, Bernardin de Saint-Pierre, et quelques autres moins célèbres. C’est la première fois, dans l’histoire des voyages de découvertes, qu’est mis à contribution un tel nombre de sommités scientifiques, chargées de préparer les instructions qui seraient données au chef de l’expédition[16]. Le minéralogiste Lelièvre[17], comme Prony membre de l'Institut[18] et du premier Conseil de perfectionnement de l’École polytechnique[19], a la responsabilité de sélectionner les deux géographes de haut niveau de l'expédition[4],[20] ; il retient d'abord les noms de Boullanger et Caunes[21],[22],[23], puis Faure remplace son camarade de promotion Caunes qui renonce.

Au moment du départ de l’expédition, Faure fait partie des correspondants de la Société des observateurs de l'homme, avec les botanistes Michaux[12] et Riedlé[13], les zoologistes Maugé[13] et Péron[13], l’astronome Bernier[12], l'aspirant Bougainville[24] (le fils du navigateur Louis-Antoine, membre résidant de la Société), et les deux commandants, Baudin et Hamelin[4]. Installé d'abord sur Naturaliste durant ce voyage d'exploration scientifique, il est le premier à apercevoir et à dessiner le plan de l'île Faure[25],[a 1], une île de la baie Shark[a 2] à laquelle l'expédition donne son nom. Lorsque Baudin décide à Port Jackson[a 3] de renvoyer en France le Naturaliste et de le remplacer par le Casuarina, Faure rejoint Boullanger sur le Géographe le [12], ce qui permet à ce dernier de passer ensuite à deux reprises sur la goélette le Casuarina, d'abord du 7 au , puis du au [13], afin de cartographier avec L. de Freycinet.

Dans leur pratique géographique, Faure et Charles-Pierre Boullanger intégrèrent les méthodes tout récemment mises au point par l’ingénieur-géographe Beautemps-Beaupré, mais en utilisant parallèlement les méthodes de relèvement plus traditionnelles, à la boussole notamment, multipliant par là-même les mesures. À la manière de Beautemps-Beaupré, ils relèvent avec le cercle à réflexion la position et la route de l’expédition ainsi que les points remarquables des côtes. Ils font leurs mesures conjointement avec l’astronome de l’expédition, Bernier, et certains officiers, particulièrement les frères Louis et Henri de Freycinet. On trouve sa signature sur une carte de la Terre Napoléon[26].

Selon ses propres désirs, Faure met un terme à sa carrière de géographe le [12] au retour de l’expédition lorsqu'elle relâche à l'île de France et que Milius reçoit à son bord Barois, en qualité d’ingénieur-géographe en remplacement. Milius, ex-commandant en second du Naturaliste, laissé malade au port Jackson le et qui a rejoint entre-temps l’Île-de-France, a pris au décès de Baudin le commandement du Géographe le [27]. De son côté, Barois[28] est aide de camp de Decaen, administrateur des Mascareignes, avec la mission secrète de remettre au premier Consul et au ministre de la Marine les dépêches du gouverneur de l'île[4]. Faure s'installe à l'île de France, se marie le à Port-Louis[3],[6] puis fonde une famille.

Cartographie[modifier | modifier le code]

Sur les cartes de l'Australie, Faure a laissé son nom :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Expédition Baudin
  • François Péron, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre I, de France à l'Île-de-France, inclusivement, t. 1er, Paris, Imprimerie impériale, , 1re éd., 496 p. (lire en ligne).
  • François Péron et Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre I, de France à l'Île-de-France, inclusivement, t. 1er, Paris, Arthus Bertrand, , 2e éd., 400 p. (lire en ligne).
  • François Péron et Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Livre III, de Timor à Port Jackson inclusivement, t. 2e, Paris, Arthus Bertrand, , 2e éd., 532 p. (lire en ligne).
  • Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Navigation et géographie, Paris, Imprimerie royale, , 2e éd., 576 p. (lire en ligne).
  • Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Navigation et géographie, Paris, Imprimerie royale, , 2e éd., 576 p. (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
  • Louis Claude de Saulces de Freycinet, Voyage de découvertes aux Terres Australes, exécuté par ordre de sa Majesté, l’Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe, le Naturaliste et la goëlette le Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804 : Navigation et géographie, Paris, Imprimerie royale, , 2e éd., 576 p. (lire en ligne).
Ouvrages contemporains
  • Jean Bourgoin et Étienne Taillemite (article publié dans la revue trimestrielle XYZ de l'Association Française de Topographie), « L'expédition Baudin en Australie 1800 - 1804 », Revue XYZ, no 91,‎ (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Faure, Pierre Ange François Xavier (X 1795 ; 1778-????) », sur École polytechnique.
  2. a et b
  3. a et b « Ile de France PORT-LOUIS NMD 1807 (p. 46-47-48/394) », sur ANOM
  4. a b c et d Dany Bréelle, « Les géographes de l'expédition Baudin et la reconnaissance des côtes australes »
  5. « AD 44 Nantes St-Nicolas BMS 1777 (p. 250/339) », sur AD44
  6. a et b Guillaume de Tournemire, « Pierre Ange François Xavier FAURE », sur le site de généalogie Geneanet (consulté le ).
  7. Correspondance sur l'École impériale Polytechnique sur Google Livres
  8. « Ambroise Louis Fourcy Gauduin », base Léonore, ministère français de la Culture
  9. « Histoire de l'École polytechnique, promotion de 1795 (An IV) (p. 399) », sur Gallica
  10. Ambroise Fourcy, « Histoire de l'École polytechnique (p. 135) », sur Gallica
  11. Ambroise Fourcy, « Histoire de l'École polytechnique (p. 380) », sur Gallica
  12. a b c d et e « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 19/604 »
  13. a b c d et e « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 16/604 »
  14. « Les membres du passé dont le nom commence par P », sur Académie des Sciences
  15. « Secrétaires de la 1re classe de l’Institut (Académie des sciences) [an IV (1795) - an XI (1803)] », sur Académie des Sciences
  16. L'expédition Baudin en Australie 1800 - 1804, p. 37
  17. « Claude-Hugues Lelièvre (1752-1835) »
  18. « Les membres du passé dont le nom commence par L », sur Académie des Sciences
  19. « École polytechnique, livre du centenaire, 1794-1894. Tome 1 », sur Gallica
  20. « Portés par l'air du temps : les voyages du capitaine Baudin », sur DIGITHÈQUE (Université libre de Bruxelles)
  21. « Caunes, Jacques Joseph (X 1795 ; 1777-????) », sur École polytechnique.
  22. Correspondance sur l'École impériale Polytechnique sur Google Livres
  23. « Histoire de l'École polytechnique, promotion de 1795 (An IV) (p. 398) », sur Gallica
  24. « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 14/604 »
  25. a et b « Voyage de découvertes aux terres australes (Atlas, deuxième partie, 1811) p. 34/42 »
  26. Boullanger, Faure, H. Freycinet et Bernier, « Carte d'une partie de la Terre Napoléon (à la Nouvelle-Hollande) », mars, avril et décembre 1802
  27. « Voyage de découvertes aux terres australes (Tome 5 : Navigation et géographie, 1815) p. 17/604 »
  28. « Pierre BAROIS (2 août 1774- 29 juillet 1861) »
  29. L. Freycinet et Faure, « Carte de la Baie des Chiens-Marins, (Shark's Bay de Dampier) à la Terre d'Endracht », août 1801 & mars 1803
  30. « Cap Faure (Île Rottnest) »
  31. L. Freycinet, H. Freycinet, Heirisson et Boullanger, « Carte d'une partie des Terres de Leuwin et d'Edels (a la Nouvelle Hollande) »,
  32. « Cap Faure (Île Schouten) »
  33. Boullanger, Faure et H. et L. Freycinet, « Carte générale de la côte orientale de la Terre de Diemen », janvier, fevrier et mars 1802

Références dans l'atlas[modifier | modifier le code]

(en) « Atlas », sur tageo.com (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Margaret Sankey, Les journaux de l’expédition scientifique de Nicolas Baudin (1800-1804) et la construction du savoir scientifique (lire en ligne).