Philippe Madrelle

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Philippe Madrelle
Illustration.
Philippe Madrelle en 2011.
Fonctions
Sénateur français

(38 ans, 10 mois et 26 jours)
Élection
Réélection

21 septembre 2008
28 septembre 2014
Circonscription Gironde
Groupe politique SOC
Successeur Hervé Gillé
Président du conseil général de la Gironde

(26 ans et 6 mois)
Prédécesseur Jacques Valade
Successeur Jean-Luc Gleyze

(9 ans et 3 jours)
Prédécesseur Raymond Brun
Successeur Jacques Valade
Maire de Carbon-Blanc

(25 ans et 3 jours)
Successeur Franck Maurras
Conseiller général de la Gironde

(47 ans et 17 jours)
Circonscription Canton de Carbon-Blanc
Prédécesseur René Cassagne
Successeur Canton supprimé
Président du conseil régional d'Aquitaine

(3 ans, 4 mois et 19 jours)
Prédécesseur André Labarrère
Successeur Jacques Chaban-Delmas
Député français

(11 ans, 10 mois et 14 jours)
Élection 30 juin 1968
Réélection 11 mars 1973
19 mars 1978
Circonscription 4e de la Gironde
Législature IVe, Ve et VIe (Cinquième République)
Groupe politique FGDS (1968-1973)
PSRG (1973-1978)
SOC (1978-1980)
Prédécesseur René Cassagne
Successeur Pierre Garmendia
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Seurin-de-Cursac (Gironde, France)
Date de décès (à 82 ans)
Lieu de décès Bordeaux (Gironde, France)
Nature du décès Cancer
Nationalité Française
Parti politique SFIO
Parti socialiste
Fratrie Bernard Madrelle
Profession Professeur d'anglais

Philippe Madrelle, né le à Saint-Seurin-de-Cursac (Gironde) et mort le à Bordeaux, est un homme politique français.

Membre du Parti socialiste, il est député de la Gironde de 1968 à 1980, président du conseil général de la Gironde entre 1976 et 2015 et sénateur de 1980 à sa mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Philippe Madrelle est le fils de Jacques Madrelle (1911-2004)[a],[2], militant de la SFIO, conseiller municipal de la commune de Saint-Seurin-de-Cursac en 1945 puis élu maire en 1947, qui lui insuffle le goût de la politique et du sport. Sa mère est Charlotte Raymond[3]. Il a une sœur, Nicole (1935-2018), et un frère, Bernard (1944-2020).

Il épouse en 1960 Claudine Cottinet, avec qui il a deux garçons : Nicolas, né en 1964, maire de Mombrier et de Carbon-Blanc, conseiller régional de 2010 à 2015, et Jérôme, né en 1970[3]. En secondes noces, Philippe Madrelle épouse en 1989 Jacqueline Durighello, son assistante parlementaire, avec qui il a une fille Julie, née en 1992[4]. Il a également une fille naturelle, Catherine Lachiaile (née en 1977), qu’il fera embaucher au conseil général de la Gironde, ce qui lui vaudra des accusations de népotisme qu’il dément[4].

Formation[modifier | modifier le code]

Après l'école primaire de Saint-Seurin-de-Cursac, Philippe Madrelle est pensionnaire au collège et au lycée de Blaye. Après son baccalauréat, il fait ses premiers pas d'instituteur en 1957 à Cartelègue et Saint-Loubès. Il complète sa formation initiale pour devenir professeur des collèges à partir de 1960. Il enseigne l'anglais à Lesparre-Médoc puis à Ambarès-et-Lagrave où il s'installe avec sa femme.

Sollicité au début des années 1960 par Michel Sainte-Marie, secrétaire des socialistes girondins, il entre en politique quelques années plus tard[5]. Candidat SFIO à 28 ans, il obtient son premier mandat en 1965, en devenant conseiller municipal d'Ambarès-et-Lagrave.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Député de la Gironde (1968-1980)[modifier | modifier le code]

Deux ans après avoir été élu conseiller municipal, il est désigné par les socialistes girondins pour briguer la circonscription du Blayais aux législatives de 1967, où son père a une certaine assise politique. Cependant, le secrétaire fédéral, René Cassagne, s'oppose à ce choix et préfère présenter Jacques Baurein, membre de la Convention des institutions républicaines. Pour calmer les remous provoqués par ce revirement, il propose à Philippe Madrelle de devenir son suppléant sur sa circonscription de Bordeaux rive droite, dans laquelle il se représente. René Cassagne est réélu en 1967 et 1968.

Après la mort de René Cassagne, en , Philippe Madrelle devient député de la quatrième circonscription de la Gironde, étant à 31 ans le benjamin de l'Assemblée nationale[6]. Il devient également conseiller général pour le canton de Carbon-Blanc, à la suite d’une élection partielle. Résidant à Carbon-Blanc, il est élu conseiller municipal en 1971 et réélu député en 1973. Adjoint à la mairie de Carbon-Blanc, il est élu maire à la suite de la démission d'André Vignaud-Anglade en 1976, et réélu l'année suivante, à la tête d'une liste d'union de la gauche.

Philippe Madrelle est réélu député de la Gironde en 1978 et deux ans plus tard, en 1980, il est tête de liste socialiste aux sénatoriales en Gironde. Il est élu sénateur, mandat qu'il conserve sans interruption jusqu'à sa mort . Pierre Garmendia lui succède comme député, après une élection partielle.

Président du conseil général de la Gironde (1976-1985)[modifier | modifier le code]

Lorsque François Mitterrand s'installe à la tête du Parti socialiste en 1971, Philippe Madrelle ne lui est pas du tout proche. De même à cette date, seulement député, il ne s’intéresse pas à la vie de la fédération socialiste de Gironde. Ce n'est qu'à partir de 1976 qu'il va s’investir dans la politique départementale et à partir du congrès de Metz de 1979 qu'il s'affiche comme un « mitterrandiste » de stricte observance. Au cantonales de 1976, la gauche s'ancre fortement dans le département, lui offrant la possibilité d'emporter la présidence du conseil général détenu par la droite. Le secrétaire de la fédération socialiste, Michel Sainte-Marie soutient la candidature de Philippe Madrelle contre celle Pierre Lagorce plus âgé[7].

En , Philippe Madrelle est réélu conseiller général de Carbon-Blanc, et devient président de l'institution départementale en succédant à Raymond Brun, à la tête du conseil général depuis 1951.

Avant 1981, le conseil général, malgré son assemblée élue, dépend de la responsabilité directe du préfet, qui en exécute le budget. Pour autant, Philippe Madrelle prend une initiative particulière en créant le Fonds départemental d'aide à l'équipement des communes (FDAEC) en 1977. La Gironde, le Lot, et la Nièvre sont alors les seuls départements à disposer de ce fonds. Dans un souci d'aménagement du territoire, ce fonds est attribué à chaque conseiller général qui, sur son canton, le redistribue aux communes selon leurs projets.

En 1985, la droite ravit sept départements à la gauche, dont la Gironde. Jacques Valade devient président du conseil général.

Président du conseil régional d'Aquitaine (1981-1985)[modifier | modifier le code]

Après l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République en , Philippe Madrelle soutient très activement l'application des lois de décentralisation de 1982 et 1983.

Il est élu président de la région Aquitaine par ses pairs en 1981, et contribue à poser les bases d'une région décentralisée avec une équipe jeune réunie dans son cabinet : Alain Anziani, Alain Rousset, Gilles Savary...

En , consécutivement à la perte de la présidence du conseil général, le siège de président de région de Philippe Madrelle est menacé. En effet, l'égalité est parfaite entre les voix du bloc de droite et du bloc de gauche. Jacques Chaban-Delmas accède à la présidence grâce à une voix de gauche, celle de Jacques Jacques Étourneau, maire socialiste de Bassens sur la rive droite, qui a voté par hostilité et opposition à Philippe Marelle[8]. L'année suivante en 1986, dans le mouvement d'alternance nationale, et lors des premières élections au suffrage universel des conseillers régionaux, la région Aquitaine reste à droite et Jacques Chaban-Delmas conserve la présidence. Philippe Madrelle est élu conseiller régional siège qu'il conserve jusqu'en 1989.

Président du conseil général de la Gironde (1988-2015)[modifier | modifier le code]

Au printemps 1988, après trois ans passés dans l'opposition, il est de nouveau élu président du conseil général de la Gironde. Il lance les contrats de développement social urbain (CDSU) et rural (CDSR) qui viennent soutenir les communes dans l'accompagnement de leurs quartiers sensibles, et des zones rurales fragilisées.

En 1993, à la suite du décès du sénateur Marc Boeuf et de la défection de Joëlle Dusseau, la gauche perd sa courte majorité au conseil général. Philippe Madrelle reste président, mais choisit la cohabitation, inédite au département, six mois avant les nouvelles élections cantonales de 1994 que les socialistes remportent avec un avantage de trois sièges.

Philippe Madrelle s'emploie dès lors à conforter la majorité départementale. Dans la foulée des législatives anticipées de 1997, qui voient la gauche remporter 9 circonscriptions sur 11, le conseil général conforte l'avance de la gauche et du Parti socialiste aux élections cantonales de 1998 avec onze sièges. Après un léger recul aux élections cantonales de 2001, la majorité est renforcée en 2004, 2008, et 2011. En 2014, le conseil général de la Gironde compte 50 conseillers généraux de gauche (47 socialistes, trois communistes) et 13 du centre et de droite.

Il ne se représente pas aux élections départementales de 2015[9].

La « Madrellie »[modifier | modifier le code]

Figure politique du département de la Gironde, Philippe Madrelle à occupé successivement et parfois de manière simultanée de nombreux mandats locaux et nationaux. La presse locale et certains de ses opposants parlaient alors de ce fief comme de la « Madrellie »[10]. Des élus, au premier rang desquels son frère Bernard Madrelle, y étaient alors apparentés, à l'instar d'Alain Rousset, d'Alain Anziani et de Philippe Plisson.

Sénateur de la Gironde (1980-2019)[modifier | modifier le code]

Philippe Madrelle est élu sénateur de la Gironde le . Il est réélu le , le , le et le . À partir du , il est le doyen d’âge du Sénat, ayant succédé à Serge Dassault[11]. Il indique ne pas souhaiter se représenter à l’échéance de son mandat sénatorial, en 2020[12]. Il meurt des suites d'un cancer, le à Bordeaux[13],[14].

Détail des mandats[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Madrelle est né le 15 décembre 1911 à Bordeaux. A son mariage, il quitte Bordeaux pour s’installer dans le Blayais. Il est agent des contributions indirectes. Résistant actif durant l’Occupation, notamment lors des combats sur le Front du Médoc, il adhère à la SFIO à la Libération. Il entre au conseil municipal de Saint-Seurin-de-Cursac en 1945, occupe le siège de maire de 1947 à 1953 puis redevient conseiller municipal jusqu’en 1977. Il est le premier socialiste à être élu maire dans le Blayais, territoire traditionnellement à droite et figure parmi l’un des socialistes les plus influents de l’après-guerre[1]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Anziani, Cent Ans de socialisme en Gironde, 1999, p. 155.
  2. « Le laboureur de Gironde », sur lexpress.fr, (consulté le )
  3. a et b « Fiche de Philippe Madrelle », sur prabook.com (consulté le )
  4. a et b Jean-Jacques Allevi, « Gironde: un conseil général dynastique », sur lexpress.fr, (consulté le )
  5. Sainte-Marie 2017, p. 40-42
  6. Sainte-Marie 2017, p. 56-58
  7. Sainte-Marie 2017, p. 76-78
  8. Sainte-Marie 2017, p. 168-169
  9. Conseil général de la Gironde : Philippe Madrelle ne repart pas
  10. « Gironde : le sénateur socialiste et ancien président du département Philippe Madrelle est décédé », sur France Bleu, (consulté le ).
  11. https://www.publicsenat.fr/article/politique/philippe-madrelle-le-doyen-du-senat-est-mort-144909
  12. Michel Feltin-Palas, « Champion du cumul des mandats, Philippe Madrelle, le César de la Gironde », sur lexpress.fr, (consulté le )
  13. « Philippe Madrelle est décédé », sur hautegironde.fr, (consulté le )
  14. « Baron socialiste de la Gironde, Philippe Madrelle tire définitivement sa révérence », sur rue89bordeaux.com, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]