Nichiren shōshū

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La Nichiren shōshū (日蓮正宗?) est une des principales écoles qui, dans le bouddhisme de Nichiren (un courant du bouddhisme japonais), se fondent sur les enseignements de Nichiren (1222-1282)[1]. « Nichiren shōshū » signifie littéralement « école orthodoxe de Nichiren »[1] ou « véritable école de Nichiren »[2].

Elle a été fondée par l'un des six principaux disciples de Nichiren, Nikkō Shōnin (en) (1246-1332), que l'école a toujours considéré — à la différence d'autres écoles — comme le successeur de Nichiren. Mais elle a durant la plus grande partie de son existence été incluse dans le courant Hommon-shû (« école de la Porte principale »). Le Hommon sera une école mineure pendant quelques siècles, avant de gagner en importance, pour enfin rompre définitivement, vers 1900, ses liens avec l'école originelle Nichiren Shū et prendre alors le nom de Nichiren shōshū[2]. On notera ainsi qu'il existe plusieurs écoles qui se réclament de Nichiren[1].

Nichiren désigna Nikkō comme prêtre principal du Kuon-ji (久遠寺?) et il lui aurait transmis sa succession et l’authentification de son Gohonzon ; il aurait ainsi demandé à ses disciples laïques et religieux de suivre désormais sa direction.

Histoire[modifier | modifier le code]

Taisekiji Kaidan no Dai Gohonzon.

Selon les écoles qui ont repris les préceptes de Nichiren Daishonin, ce dernier aurait désigné — ou non — un successeur. À la mort de Nichiren en 1282, ses 260 disciples se divisent. La quasi-totalité d'entre eux se rapprochent de l'école fondatrice Nichiren Shū. Quant à la Nichiren shōshū, fondée par Nikkō Shōnin (en) (1246-1333) à qui Nichiren a transmis le Gohonzon ainsi que les deux documents de passation, elle affirme que Nikkō est reconnu comme son « successeur[3] », et elle est restée fidèle à l’enseignement de Nichiren, reconnaissant dans celui-ci (et non plus Siddharta Gautama) le Bouddha fondamental de l'ère de la fin du Dharma (mappō) dans lequel le bouddhisme était entré. Nichiren établit cependant sa doctrine sur la base d'un sûtra attribué à Siddharta Gautama, le Sūtra du Lotus.

En 1290, le Seigneur d´Ueno fit construire pour Nikkō le Taiseki-ji (Tahō Fuji Dainichirenge-zan Taiseki-ji) à Oishigaraha, à la suite d'un différend opposant Nikkô aux six doyens (ou moines aînés) qui se chargeaient de répandre la doctrine de Nichiren.

Nikkō Shonin, qui avait recueilli les enseignements oraux de Nichiren (Ongi kuden (en)) de son vivant, consolidera l'œuvre de ce dernier en propageant ses écrits, en multipliant les conversions, en s'opposant à la prière devant des statues à l'effigie du bouddha Shakyamuni. Il écrira les 26 articles de Prévention. Plus tard il nommera des moines pour protéger l'enseignement de Nichiren, dont Nichimoku (1260-1333)[4],[5] qui deviendra le troisième Grand Patriarche de l'école.

Nichikan Shonin (1665-1726), 26e Grand Patriarche du Taiseki-ji, a consolidé la doctrine selon laquelle Nichiren Daishonin était le Bouddha Primordial et non Shakyamuni[réf. nécessaire].

En 1899, le Taiseki-ji devint la Honmon Shū, puis en 1900 la Nichiren Shu Fuji-Ha et enfin en 1912 la Nichiren shōshū[6].

Dans les années 1930, au Japon, naît la Sōka gakkai, au départ une branche laïque de la Nichiren shōshū. Elle a été « excommuniée » par le 67e Grand Patriarche Nikken Shonin le .

Pratique[modifier | modifier le code]

Hōan-dō du Taiseki-ji (2009).

La Nichiren shōshū a plus de 700 temples et locaux pour pratiquer au Japon, une douzaine en Amérique, plusieurs en Europe, en Afrique et en Asie[7]. Son temple principal, le Taiseki-ji, est situé au pied du mont Fuji.

Critiques[modifier | modifier le code]

La Sōka gakkai[8] reproche à la Nichiren shōshū de ne pas respecter plusieurs articles de prévention[Quoi ?] stipulés par Nikkō Shōnin (en), notamment celui qui exclut toute primauté du Grand Patriarche sur tous les autres pratiquants[9]. Elle affirme également que Nichiren a désigné Nikkō comme son successeur[10] dans deux documents de passation, rédigés l'un en septembre et l'autre en .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , 1304 p. (ISBN 978-0-691-15786-3), p. 582.
  2. a et b Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme [détail des éditions].
  3. (en) Anne Mette Fisker-Nielsen, Religion and Politics in Contemporary Japan : Soka Gakkai Youth and Komeito, Routledge, , 264 p. (ISBN 978-1-136-29890-5, lire en ligne), p. 43.
  4. « Nichimoku (1260-1333), troisième grand patriarche », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ).
  5. Nichimoku Shonin (en)
  6. Lopez 2016, p. 188.
  7. (en) « Nichiren Shoshu Myokan-ko official website », sur myokan-ko.net (consulté le ).
  8. Karel Dobbelaere, La Soka Gakkai. Un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, Turin, Elledici, , 106 p. (ISBN 88-01-02240-9).
  9. Soka Gakkai France, La Nichiren Shôshû. Histoire d'une déviation, la rupture dans la transmission de la Loi, Paris, ACEP, , 366 p. (BNF catalogue général).
  10. « Les successeurs de Nichiren Daishonin : Nikkô Shonin (1246-1333), successeur direct de Nichiren Daishonin », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) A Dictionary of Buddhist Terms and Concepts, Tokyo, Nichiren Shōshū International Center (NSIC), (ISBN 4-88872-014-2).
  • (en) Richard Causton, Nichiren Shoshu Buddhism, Londres, Rider & Co, (ISBN 0-712-62269-1).
  • (en) Donald S. Lopez Jr., The Lotus Sûtra. A Biography, Princeton, Princeton University Press, coll. « Lives of Great Religious Books Book » (no 26), , 266 p. (ISBN 978-0-691-15220-2), p. 65-115 et passim

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]