Nat Hentoff

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Nat Hentoff
Nom de naissance Nathan Irving Hentoff
Naissance
Boston (Massachusetts)
Décès (à 91 ans)
New York (État de New York)
Activité principale Écrivain, journaliste, romancier, critique
Genre musical jazz

Nat Hentoff, né à Boston (Massachusetts) le et mort à New York (État de New York) le [1], est un journaliste, historien, romancier et critique américain de jazz et de musique country.

Au cours de sa longue carrière, il fait paraître de nombreux ouvrages sur le jazz, des romans, biographies, ainsi que de la littérature d'enfance et de jeunesse. Il est également chroniqueur pour de nombreux journaux et magazines américains comme The Village Voice durant plus de 50 ans.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hentoff fait des études à l'école Boston Latin School, puis à l'université Northeastern University, où il obtient un Bachelor of Arts en 1946 et, en 1985, un doctorat honorifique en droit. Il suit ensuite des cours à l'Université Harvard. En 1950, il reçoit une bourse Fulbright, s'inscrit à des cours à la Sorbonne à Paris et obtient un diplôme de l'institution française en 1950[1],[2].

Après la Seconde Guerre mondiale, il entame une carrière de journaliste sur une station de radio de Boston, WMEX. À 19 ans il a son émission de radio et, à la fin des années 1940, il anime les émissions JazzAlbum et From Bach To Bartok. Jusqu'à la fin des années 1950, il anime également une émission intitulée The Scope of Jazz sur la station WBAI-FM basée à New York. En 1952, il est engagé par le magazine Down Beat pour rédiger des chroniques régulières, puis l'année suivante, à 28 ans, il devient éditeur associé du magazine jusque 1957 où il est licencié pour avoir engagé une personne de couleur[3]. Publié en 1955, son premier ouvrage, intitulé Hear Me Talking to Ya, « est une contribution remarquable à l'histoire du jazz »[4]. L'année suivante, en 1958, il fonde avec Martin Williams et Hsio Wen Shih le magazine The Jazz Review. En 1960, Hentoff crée le label Candid Records qu'il dirige jusque 1961. Pendant sa courte période d'existence, le label accueille cependant dans son répertoire des séances d'enregistrements de musiciens de renom comme le contrebassiste Charles Mingus, la chanteuse Abbey Lincoln et le saxophoniste Phil Woods[5]. En outre, pendant cette période, il « devient professeur à l'Université de New York »[6].

Rédacteur de chroniques pour des journaux, notamment The Village Voice, Legal Times, The Washington Times, il est également attaché comme journaliste au magazine The New Yorker pendant 25 ans. Il signe ensuite des articles pour The New York Times, The New Republic, The Atlantic Monthly et The Washington Post.

Paru en 1982, son premier roman policier, Le Diable et son jazz (Blues for Charlie Darwin), « qui décrit l'univers de Greenwich Village avec ses trafics en tous genres »[4], est traduit en français dès l'année suivante et paraît dans la collection Série noire.

Dans les années 1990, il rédige de nombreuses liner notes sur des enregistrements de jazz de différents styles et écrit régulièrement sur le jazz pour le quotidien américain The Wall Street Journal.

Militant pour les libertés[modifier | modifier le code]

Nat Hentoff est aussi connu en tant que libre-penseur et militant pour la liberté d'expression, contre la peine de mort, contre l'avortement (pro-life)[7],[n 1] et les décisions politiques ayant des conséquences sur la vie des Américains[8]. Il soutient Israël et, en 2003, l'opération menée pour libérer l'État irakien, mais critique la loi antiterroriste USA PATRIOT Act votée sous le gouvernement de George W. Bush en 2001. Il critique aussi le parti démocrate des États-Unis, qui a émis en période d'élection des doutes sur les motifs de déclaration de guerre du président Bush au sujet des prétendues armes de destruction massive en Irak. Il critique aussi certaines lois approuvées par le gouvernement précédent de Bill Clinton, en particulier Antiterrorism and Effective Death Penalty Act of 1996[9].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Nat Hentoff se marie avec Miriam Sargent en 1950 et Trudi Bernstein en 1954, deux mariages qui finirent en divorce. Il se marie une troisième fois avec Margot Goodman en 1959[1].

Publications[modifier | modifier le code]

En plus des nombreux livres consacrés au jazz et aux livres orientés sur des questions politiques, Hentoff a également écrit des romans et les livres pour enfants. Il a aussi rédigé une autobiographie.

Romans[modifier | modifier le code]

  • Jazz Country (1965)
  • Call the Keeper (1966)
  • Onwards! (1966)
  • I'm Really Dragged But Nothing Gets Me Down (1968)
  • Blues for Charlie Darwin (1982)
    Publié en français sous le titre Le Diable et son jazz, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Série noire » no 1927 (1983) (ISBN 2-07-048927-2) ; réédition Éditions Gallimard, coll. « Folio » no 2583 (1994) (ISBN 2-07-038858-1)
  • The Man from Internal Affairs (1985)
    Publié en français sous le titre La Police des polices, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Série noire » no 2070 (1986) (ISBN 2-07-049070-X)

Littérature d'enfance et de jeunesse[modifier | modifier le code]

Série Sam at School[modifier | modifier le code]

  • This School Is Driving Me Crazy (1975)
  • Does This School Have Capital Punishment? (1981)

Autres ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse[modifier | modifier le code]

Ouvrages sur le jazz et autres essais[modifier | modifier le code]

Autobiographie[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

En 1972, il est récompensé par une bourse Guggenheim[10]. En 1995 il reçoit un prix de la National Press Foundation Award pour de remarquables contributions dans le journalisme. En 2004, le NEA le récompense d'un Jazz Master, il devient à cette occasion la première personne non musicienne à recevoir ce prix.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Son opposition à l'avortement, depuis les années 1980, lui vaut de nombreuses critiques et ennemis même parmi ses collègues du Village Voice.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en)« Nat Hentoff, Journalist and Social Commentator, Dies at 91. », Robert McFadden, The New York Times, 7 janvier 2017.
  2. (en) « Nat Hentoff -biography », sur washingtonpost.com (consulté le ).
  3. (en) Ian Patterson, « Nat Hentoff: The Never-Ending Ball », sur allaboutjazz.com, (consulté le ).
  4. a et b Dictionnaire des littératures policières, p. 958.
  5. (en) Scott Yanow, « Nat Hentoff -biography », sur allmusic.com (consulté le ).
  6. Dictionnaire des littératures policières, volume 1, p. 957.
  7. (en) « Nat Hentoff on Abortion », sur mit.edu (consulté le ).
  8. (en) « Nat Hentoff -Senior Fellow », sur cato.org (consulté le ).
  9. (en) Nat Hentoff, « Chapter Two -The Diminishing First Amendment », sur worldcat.org (consulté le ).
  10. (en) « John Simon Guggenheim -Fellows », sur gf.org (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]