Michèle Ressi

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Michèle Ressi
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Michèle Vessillier, dite Michèle Ressi », est une chercheuse en sciences humaines, romancière, dramaturge et scénariste française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Chercheur[modifier | modifier le code]

Michèle Vessillier est née à Paris le , d’un père roumain et d’une mère française, universitaire et essayiste – le nom d’Élisabeth Vessillier apparaît plusieurs fois dans ses livres, comme collaboratrice ou comme dédicataire[1]. Elle entre au CNRS en 1973 et achève sa thèse de doctorat d’État ès sciences économiques, La Crise du théâtre privé, publiée en 1974 aux PUF[2]. Jeune attachée, puis chargée de recherche, elle ne postulera pas au grade de directeur, indispensable pour « faire carrière » : paperasserie administrative et responsabilité d’une équipe, rien ne doit entraver sa liberté selon elle[3].

Passionnée d’art et de culture, elle consacre l’essentiel de ses travaux aux artistes, à leur place dans la société, au statut juridique et à l’économie de la création. Elle est la première à évaluer le total des droits d’auteur (édition, théâtre, audiovisuel et musique), oubliés de la comptabilité nationale et de l’INSEE[4]. Le Métier d’auteur paraît chez Dunod en 1982 avec une préface de Didier Decoin et fait date[5]. L’année suivante, l'Académie des sciences morales et politiques lui décerne le prix Jean Finot[6], qui « récompense un ouvrage aux tendances sociales profondément humanitaires et bienfaisantes[7] ». Sous le titre The Author’s Trade, il est publié dix ans après aux États-Unis, et inclut la seconde catégorie de créateurs (peintres et sculpteurs, graphistes et photographes)[8].

Son rapport général sur La Situation sociale des travailleurs culturels dans les pays de la CEE en 1988, confère une dimension européenne à ses recherches[9]. Entre-temps, paraîtront une dizaine d’essais sur le métier d’écrire, la condition d’artiste, le théâtre, toujours traités dans une perspective historique[10].

Auteur[modifier | modifier le code]

Ce goût et cette proximité avec l’art, thématique récurrente du chercheur, se manifestent plus directement dans l’autre vie de Michèle Ressi. Adolescente, elle joue dans plusieurs téléfilms, notamment Do mi sol, trois filles à marier, dont elle écrit le scénario, préfigurant ce qui devient sa passion première : écrire.

Elle commence comme parolière de chansons et enregistrera une vingtaine de titres. Toi et moi, avec Mireille Mathieu, reste plusieurs semaines au hit-parade en 1970[11], mais Le Chemin du ciel, avec la même interprète, n’a pas le même succès. Enfants d’aujourd’hui, hommes de demain, sur une musique de Paul Mauriat, interprétée par Michèle Torr, est deux fois primée au festival de Tokyo en 1971[12]. L’année suivante, à l’Olympia, Caterina Valente chante Katy, Katia, Catherine, « aériennes variations » sur fond de bossa-nova, saluées par la critique[13].

Elle s'essaye au documentaire[14] et au cinéma, avec trois scénarios pour Max Pécas, juste après Jean-Patrick Manchette, à l'instar duquel elle se lance dans le polar. Son quatrième roman, Le Mort du bois de Saint-Ixe, obtient le prix du Quai des Orfèvres en 1974[15]. Claude Désiré, directeur de la fiction de la toute nouvelle Antenne 2, lui demande de l'adapter pour la télévision. Elle refuse, proposant à la place un scénario original, qu'il accepte et produit : c’est La Preuve par treize, feuilleton de 26 épisodes, avec en vedette une jeune débutante, Sabine Azéma.

En dix ans, elle enchaîne une vingtaine d’heures comme scénariste-dialoguiste, consacrée par un premier succès d’audience avec Ma mie Rose, incarnée par Gisèle Casadesus[16]. Les Dames de cœur, série de 6 épisodes de 52 minutes, six fois rediffusée, réunit Gisèle Casadesus, Odette Laure, Madeleine Robinson, et quelques guest stars[17].

Ses deux derniers téléfilms, diffusés sur TF1 en 1983, s’offrent deux têtes d’affiche de cinéma : Dany Carrel, dans La Dernière cigarette[18] et Danielle Darrieux dans La Dame aux mille et une vies[19]. Pour sa collaboration finale au petit écran, en 1984, elle est dialoguiste pour 30 épisodes d’une des premières sitcoms françaises, Rue Carnot avec Corinne Marchand. Elle refuse deux autres propositions, peu encline à l'écriture à la chaîne et au morcellement du travail.

À partir de 1985, Michèle Ressi se voue au théâtre : espace de rencontre avec les acteurs et liberté plus grande que dans une télévision devenue trop commerciale, sinon industrielle. Huit pièces sont jouées, entre les petites scènes du Festival d’Avignon et du Quartier latin à Paris (Théâtre de Poche, La Huchette), les grandes salles de boulevard des tournées (galas Karsenty-Herbert en France, Belgique, Suisse), ainsi qu'à la Comédie des Champs-Elysées.

Première entrée en scène : « La Part du rêve, c’est tout d’abord un beau texte, l’histoire simple et cruelle d’un metteur en scène de théâtre emprisonné et qui supplie son gardien de lui donner un crayon et du papier. Et, dans sa tête trop pleine et trop vide, l’homme laisse s’agrandir "la part du rêve", celle qu’aucune prison ne pourra jamais censurer… Un très beau voyage immobile de la vie à la mort, très bien servi par un Julian Negulesco (le prisonnier) pathétique et juste… »[20]

Côté théâtre de boulevard : Les Mariés de midi, avec « La bombe Mercadier… L’intrigue fonctionne comme le mécanisme bien huilé des deux bombes qui explosent au milieu de la pièce. Car les Mariés de Midi vivent avec leur temps… »[21]

Dans le genre pièce historique, Les Amants du siècle : « Attention, romantisme à l’état pur ! La dramaturge Michèle Ressi nous entraîne à la suite d’une union fougueuse, celle de George Sand avec le jeune et beau poète Alfred de Musset… Nous les découvrons avec plaisir dans ce texte tourbillonnant, à la fois drôle, percutant et bien documenté. »[22]

La Fontaine, le Libertin de Dieu ressort de la même veine historique : « Le libertin de Dieu… Un beau texte que Tréjan distille en en savourant le goût, comme si c’était le fabuliste lui-même qui s’étonnait encore de la grâce d’écrire et de dire qui est en lui… C’est du théâtre comme on le mériterait. »[23]

Elle écrit aussi une saga en livre de poche, Marie-Bataille, dont quatre tomes paraissent en 1990 aux Presses de la Cité[24].

Sa rencontre avec Henri-Georges Clouzot est l’un moments marquants de sa vie. À titre d’amie et de collaboratrice, elle en témoigne à l’occasion du centenaire de la mort du cinéaste, dans le documentaire de Pierre-Henri Gibert, Le Scandale Clouzot (2017)[25].

Deux autres passions, l'Histoire et les citations remontent à ses premiers travaux de chercheur. Elles se sont épanouies au théâtre (La Fontaine, le Libertin de Dieu et Sand et Musset, les Amants du siècle), et on les retrouve au cœur de trois de ses ouvrages, à commencer par Le Dictionnaire des citations de l’Histoire de France qui sort aux éditions du Rocher en 1990, préfacé par Pierre Miquel, très bien accueilli par la presse[26], malheureusement victime collatérale de la guerre du Golfe qui vide les librairies en . Vingt ans après, L’Histoire de France en 1000 citations paraît chez Eyrolles, avec une préface de Jean Favier.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Recherche[modifier | modifier le code]

Chansons[modifier | modifier le code]

  • Ding-Ding-Dong, par Maria Candido, musique de Paul Mauriat
  • Toi et moi, par Mireille Mathieu, musique de Pallavicinni-Conte
  • Katy, Katia, Catherine, par Caterina Valente, musique d'A. Romero
  • Enfants d’aujourd’hui, hommes de demain, par Michèle Torr, musique de Paul Mauriat
  • Adieu l’été, adieu la plage, musique et orchestre de Paul Mauriat
  • Cent mille fois, par Hubert Pontat
  • Un homme en transes, par Hubert Pontat
  • Au son de mon accordéon, par Jack Lantier et l'orchestre d’Aimable
  • D’où viens-tu, où vas-tu ?, par Thamila, musique de Bendaoud
  • Ah ! si j’avais, par Thamila, musique de Bendaoud
  • Pour faire un homme, par Julie Lande, musique de Jean Setti
  • En avant la musique, par Julie Lande, musique de Jean Setti

Romans[modifier | modifier le code]

Documentaire[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ressources documentaires : auteur Michèle Vessillier-Ressi », sur Céreq (consulté le )
  2. Jean-Jacques Ollivier, « L’art dramatique en cartes perforées », Le Figaro,‎
  3. Liberté, thème récurrent de ses travaux sur les créateurs de métier, sujet de sa première pièce de théâtre, La Part du rêve, mot-clé dans son dernier livre L’Histoire en citations.
  4. Annie Béthery, « Vessillier-Ressi, Michèle. Le métier d'auteur », Bulletin des bibliothèques de France, no 4,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Jacques Cellard, « Profession, écrivain », Le Monde,‎
  6. « L’auteur, ce nécessiteux illustre », Le Soir,‎
  7. « Prix Jean Finot », sur Académie des Sciences morales et politiques (consulté le )
  8. « The author's trade: how do authors make a living? », sur Columbia Law Library Catalog (consulté le )
  9. Gérald Berthoud et Giovanni Busino, La démocratie : une et multiple : Xe colloque annuel du Groupe d'étude "Pratiques sociales et théories", Genève, Librairie Droz, , 276 p. (ISBN 2-600-00000-3, lire en ligne), p. 259
  10. Fabienne Pascaud, « Portrait : La femme savante », Télérama, no 2473,‎
  11. « Hit parade de 1970 » (consulté le )
  12. (ja) « World Popular Song Festival in Tokyo '71 », sur Yamaha Music Foundation (consulté le )
  13. « Caterina Valente à l'Olympia », Le Figaro,‎
  14. « Euréka - Crime », sur INA (consulté le )
  15. « Quand la recherche scientifique mène au Quai des Orfèvres », L'Est républicain,‎
  16. « Ma Mie Rose, une grand-mère très appréciée mercredi soir », France-Soir,‎
  17. « Les Dames de cœur », Le Parisien,‎
  18. « La Dernière cigarette, avec Dany Carrel », Le Parisien,‎
  19. « La radieuse Danielle Darrieux, ce soir sur TF1 », L'Est républicain,‎
  20. Michèle Gazier, « La Part du rêve », Télérama,‎
  21. « Marthe Mercadier dans Les Mariés de midi », Sud Ouest,‎
  22. « Les Amants du siècle », Pariscope,‎
  23. Marcel Jullian, « La Fontaine, le Libertin de Dieu », Le Méridional,‎
  24. Jean-François Maurice, « Michèle Ressi, la bien nommée en littérature », Ouest-France,‎
  25. Festival Lumière de Lyon, 17 et 22 octobre 2017, Cinémathèque française de Paris, 13 novembre 2017, Arte, 15 novembre 2017.    
  26. « À propos d’hommes célèbres », L'Humanité Dimanche,‎

Liens externes[modifier | modifier le code]