Margot Pilz

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Margot Pilz
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École royale et impériale des arts graphiques de Vienne (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Margot Pilz, née en 1936 à Haarlem aux Pays-Bas, est une artiste visuelle autrichienne et une pionnière de l'art conceptuel et numérique. Elle est l’une des premières artistes autrichiennes à combiner ordinateurs et photographie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Margot Pilz est née en 1936 à Haarlem aux Pays-Bas[1]. En 1939, sa famille fuit la montée du nazisme et part s'installer à Semarang, dans le centre de Java, en Indonésie. Lorsque le Japon envahissent l'Indonésie en mars 1942, le père de Margot Pilz est envoyé dans un camp de concentration à Sumatra. Elle et sa mère passent deux ans, dans le camp de concentration de Lampersari, à Semarang[2],[3],[4]. Margot Pilz souffre du typhus et l'une de ses jambes est infectée et restera plus courte que l'autre[2].

En 1954, Margot Pilz se rend à Vienne pour étudier la photographie au Höhere Graphische Bundes-Lehr- und Versuchsanstalt (de). De 1971 à 1978, elle travaille en tant que photographe à Vienne. En 1976, elle obtient son Meisterprüfung (certificat de maîtrise) en photographie[4].

De 1990 à 1992, elle travaille à l'Université technique de Vienne. En 1991, elle est professeure invitée à l'université d'Athènes. De 1993 à 1994, elle travaille à l'Université technologique de Graz[4].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Ses œuvres reflètent la culture d'avant-garde des années 1960 et 1970 dans leurs techniques expérimentales et leurs aspects performatifs[5]. Son travail a reçu une attention renouvelée dans les années 2010[6].

Elle choisit souvent des approches féministes, abordant les tabous, les stéréotypes[1] et les préoccupations environnementales. Une grande partie de son œuvre est autobiographique[4].

Margot Pilz est profondément marquée par son arrestation par des policiers en civil lors du troisième Festival des femmes à Vienne le 14 avril 1978. Elle aborde ces événements à travers la création d'une série d'autoportraits centrés sur le corps, communiquant l'émotion au public à la fois par des gestes expressifs et par l'état de la veste en lin qu'elle portait au moment de l'arrestation[7],[8].

En 1978, Margot Pilz rejoint le réseau d'artistes féministes IntAkt – Internationale Aktionsgemeinschaft bildender Künstlerinnen. Son travail est étroitement lié au mouvement féministe des années 1970 et 1980. Elle explore l'institution du mariage, les conditions de travail des femmes et leur rôle social[8],[9]. Pour l'œuvre Arbeiterinnenaltar (Autel des ouvrières) de 1981, elle photographie les ouvrières de la torréfaction de café Eduscho et s'interroge sur leurs conditions de travail[10].

Pour la série, The White Cell Project (1983-1985), elle place ses sujets qu'elle photographie dans une cellule de 165 centimètres de coté, qui concrétise le poids et la contrainte des attentes et des normes sociétales. Elle invite d'autres artistes à créer des œuvres au sein du White Cell Project, dont Renate Kordon (de), Linda Christanell et Liesbeth Waechter-Böhm[11].

Pour Kaorle am Karlsplatz, installation dans l'espace public en 1982, elle verse du sable sur la Karlsplatz à Vienne pendant le Wiener Festwochen (Festival de Vienne) et fait installer des chaises longues[12],[13].

En 1991, elle crée Delphi Digital avec Roland Alton-Scheidl pour l'Ars Electronica de Linz. L'installation numérique interactive amène les visiteurs à remettre en question la politique environnementale et la démocratie[14]. En en 2015-2016, elle réalise une version avec des smartphones[15].

La rétrospective Meilensteine (Milestone) montre l'ensemble de son œuvre à Vienne en 2015[10].

Ses œuvres font partie de l'Avant-garde féministe des années 1970[16],[17].

En 2018, Margot Pilz fait partie avec Renate Bertlmann, Linda Christanell, Lore Heuermann (de) et Karin Mack , des protagonistes du film Sie ist der andere Blick (Elle est l'autre regard). Il s'agit d'un documentaire créé par Christiana Perschon et Iris Dostal. Le film se concentre sur les artistes féministes des années 1970 qui faisaient partie de la scène artistique viennoise. Le film examine la manière dont leur pratique artistique et leur engagement interagissent, alors qu'elles évoquent les défis et les obstacles auxquels elles sont confrontés et comment elles les surmontent dans les espaces personnels et politiques. Le film a remporté le prix Theodor Körner en 2018[18].

Expositions[modifier | modifier le code]

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

  • 1983 : Staatsstipendium für bildende Kunst [33]
  • 1985 : Römerquelle Fotopreis[33]
  • 1988 : Preis der Österreichischen Postsparkasse [34]
  • 1990 : Prix Theodor Körner[33]
  • 1996 : Pfann-Ohmann-Preis, Künstlerhaus, Vienne [34]
  • 2008 : Goldener Lorbeer, Künstlerhaus, Vienne[34]
  • 2009 : Goldener Lorbeer, Künstlerhaus, Vienne[34]
  • 2011 : Preis der Stadt Wien für Bildende Kunst (Prix de la Ville de Vienne pour les Beaux-Arts) [35]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Vránová, « Margot Pilz 7.6. – 30.7.2017 », The Brno House of Arts, (consulté le )
  2. a et b Pilz, « Once upon my time – Java 1942 », Margot Pilz, KÜNSTLERHAUS WIEN (consulté le )
  3. a et b Rohringer, « Margot Pilz – Once upon my time – Java 1942 : Geschichten ohne Ende », Artmagazine,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d « MARGOT PILZ. Meilensteine (Milestones), The House of Arts, Jaroslav Král Gallery 7/6/2017–30/7/2017 », Wien Museum, MUSA (consulté le )
  5. « Personale im MUSA – Margot Pilz – Meilensteine », Presse-Service Rathauskorrespondenz, (consulté le )
  6. « Kultur Späte Zündung: Museen und Galerien entdecken vergessene Künstlerinnen neu Von ( 24. 2. 2016 ) », Profil,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Eva Krauthaker, The Feminist Avant-Garde. Art of the 1970s. The Sammlung Verbund Collection, Vienna, Munich, Germany, Prestel, , 126–137 p. (lire en ligne), « Margot Pilz. Psychoanalytical-performative Photography »
  8. a et b « MARGOT PILZ. Meilensteine – The House of Arts, Jaroslav Král Gallery 7/6/2017–30/7/2017 », Wein Museum MUSA (consulté le )
  9. « Intertwining discourses: a visual history of bodies », roots§routes,‎ n.d. (lire en ligne, consulté le )
  10. a et b « Margot Pilz: "Wir wissen nicht, ob es Kunst ist" Interview », Die Standard,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Die Pionierin », Weiner Zeitung, (consulté le )
  12. Vienna Art Week 2015 : creating common good, Vienna, Art Cluster Vienna, (lire en ligne), p. 25
  13. Krasny, « Under Construction: Normalization takes Command Kunst – Stadt – Normalität, No 4 », Common, no 25,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a et b « Margot Pilz – Milestones », Wien Museum MUSA (consulté le )
  15. « Margot Pilz Meilensteine Von der performativen Fotografie zur digitalen Feldforschung », FindArt.cc (consulté le )
  16. a et b « Feminist Avant Garde Of The 1970s Explored At The Photographers' Gallery », Artlyst (consulté le )
  17. Shemilt, « WOMAN Feminist Avant-Garde of the 1970s from the SAMMLUNG VERBUND Collection, Vienna », University of Dundee, (consulté le )
  18. « Sie ist der andere Blick », I R I S D O S T A L (consulté le )
  19. « KUNSTBERICHT 1981 », BUNDESMINISTERIUM FÜR UNTERRICHT UND KUNST (consulté le )
  20. 21er HausZurück in die Zukunft —Ein retroperspektiver Blick auf ein Museum, Berlin, Revolver Publishing, (lire en ligne), p. 169
  21. « Mostre dal 1979 al 2005 », Dryphoto, (consulté le )
  22. a et b « WERKSCHAU XIII INTAKT – DIE PIONIERINNEN », Fotogallerie Wien (consulté le )
  23. « Margot Pilz », Steirischer Herbst (consulté le )
  24. « Margot Pilz », Six Pack Film Database (consulté le )
  25. « Pilz. Die Auflösung der Fotografie – der kalte Raum », Database – Angewandte (consulté le )
  26. « The Spirit of St. Lucifer Nr. 3 Austria 1992 Margot PILZ », MKA (consulté le )
  27. « Tacit Surveillance Austria 1992 Margot PILZ », MKA (consulté le )
  28. « Künstlerinnen – Positionen 1945 bis heute. Mimosen – Rosen – Herbstzeitlosen », Die Angewandte (consulté le )
  29. « Die Liebe zu den Objekten », artCore, (consulté le )
  30. Brigitte Borchardt- Birbaumer et Ronte Dieter, Aktionistinnen, Kunstmeile Krems, (ISBN 978-3-901261-60-2, lire en ligne)
  31. « Aging Pride/Die Kraft des Alters at BELVEDERE », The Art VieW, (consulté le )
  32. (en-US) Lisa Davidson, « Marking catalytic years in women’s rights, Women.Now. is a potent exhibition chronicling their impact on contemporary society and art... », sur We Heart, (consulté le )
  33. a b et c « 50 Margot Pilz », Kunstasyl 2018 (consulté le )
  34. a b c et d « Preise und Ehrungen », Künstlerhaus (consulté le )
  35. « kunst- und kulturbericht / frauenkulturbericht der stadt wien 2011 », City of Vienna (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]