Parti communiste d'Autriche

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Parti communiste d'Autriche
(de) Kommunistische Partei Österreichs
Image illustrative de l’article Parti communiste d'Autriche
Logotype officiel.
Présentation
Leader Günther Hopfgartner
Fondation
Siège Drechslergasse 42
A-1140 Vienne
Secrétaire général Florian Birngruber
Porte-paroles Katerina Anastasiou,
Rainer Hackauf,
Günther Hopfgartner,
Sarah Pansy,
Tobias Schweiger,
Natascha Wanek
Johan Spricht,
Veer Sachai
Journal La Voix du peuple
(allemand : Volksstimme)
Positionnement Extrême gauche[1],[2]
Idéologie Communisme[3]
Écosocialisme
Eurocommunisme
Affiliation nationale KPÖ Plus (en)
Affiliation européenne Parti de la gauche européenne
Affiliation internationale Rencontre internationale des partis communistes et ouvriers[4]
Adhérents 3 500 (2004)[5]
Couleurs Rouge
Marron (usuellement)
Site web kpoe.at
Représentation
Élus fédérés
6  /  440

Le Parti communiste d'Autriche (en allemand : Kommunistische Partei Österreichs, abrégé en KPÖ), fondé le [6] sous le nom de Parti communiste d'Autriche allemande (en allemand : Kommunistische Partei Deutsch-Österreichs, abrégé en KPDÖ), est l'un des plus anciens partis communistes d'Europe.

En 1945, le parti gagne 5% des voix et remporte quatre sièges au Conseil national. Un long déclin débute pour le KPÖ qui disparait pratiquement du paysage politique autrichien dans les années 1960. Au début des années 2000, le parti parvient à augmenter ses résultats électoraux en Styrie et à se hisser au Landtag lors des élections régionales de 2005. En 2021, le KPÖ devient le premier parti lors des élections communales à Graz, deuxième ville du pays, avec 29% des voix. En 2023, le parti réalise une autre percée aux élections régionales dans le Land de Salzbourg avec 11,6% des voix et remporte 4 sièges au parlement régional.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le Parti communiste d'Autriche est l'un des deux partis politiques, avec les chrétiens-sociaux, à défendre après 1918 l'idée d'une nation autrichienne indépendante[7].

En 1927, les communistes de tendance trotskiste fondent le Parti communiste d'Autriche-Opposition (KPÖ-O), avec Joseph Frey et Kurt Landau.

Le KPÖ est interdit entre 1933 et 1945, d'abord sous le régime « austrofasciste », puis lorsque l'Autriche passe sous contrôle allemand. La direction du KPÖ s'exile en France et s'établit dans le sud-ouest (Toulouse pour le Comité central, Montauban pour le comité régional). Au printemps 1941, les services de la police spéciale de Toulouse et de Montauban enquêtent sur ses membres, procèdent à une quinzaine d'arrestations, notamment à Montauban, et démantèlent l'organisation clandestine[8]. Le KPÖ joue un rôle important dans la résistance autrichienne contre le nazisme et le fascisme pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il ne compte plus de députés au Nationalrat depuis 1959, mais est représenté au landtag de Styrie.

Depuis 2021 le parti revient sur la scène nationale. Cette année là, il remporte la mairie de Graz, deuxième ville du pays par sa population. En 2023, lors des élections pour le parlement régional de Salzbourg, il gagne des élus dans l'assemblée en passant de 0,3 à 11,3 % des suffrages. Les sondages pour les élections législatives de 2024 le situe autour de 7 % des intentions de vote ce qui permettrait au parti de gagner des élus, une première depuis 1959 dans cette assemblée[9].

KPÖ de Styrie[modifier | modifier le code]

En 2005, aux élections régionales dans le land de Styrie, la liste du KPÖ menée par Ernest Kaltenegger obtient 6,3 % des voix. C'est la première fois depuis 1970 que le KPÖ est représenté à un Landtag[10]. Selon les analystes, les succès du KPÖ en Styrie tiennent largement à la personnalité de Kaltenegger : sous sa conduite, le Parti passe de 4,2 % en 1993 à 20,75 % en 2003 aux municipales à Graz. Entretemps, Kaltenegger, devenu en 1998 adjoint à l'urbanisme après que le KPÖ a obtenu 7,9 %, a mené une politique centrée sur la question des loyers et du logement social[10]. En 2008, sans lui, le KPÖ est retombé à 11,2 %. La stratégie de Kaltenegger, ancien membre des Jeunesses socialistes, est d'investir les secteurs traditionnels de la social-démocratie délaissés par elle. Cette stratégie est donc différente de la ligne nationale d'alignement sur les positions du Parti de la gauche européenne. Ce désaccord explique selon certains que le Parti n'ait pas accordé à Kaltenegger la tête de liste nationale en 2006 ni en 2008. Le KPÖ-Styrie n'est pas non plus représenté à la direction nationale. Le , Ernest Kaltenegger ainsi que le président du KPÖ de Styrie Ernst Parteder ont annoncé leur prochain retrait de la vie politique afin de renouveler les générations au sein du parti[11].

Le KPÖ remporte les élections communales de 2021 à Graz, faisant de sa tête de liste Elke Kahr la première femme et la première communiste à diriger cette ville de 300 000 habitants. Ce succès s'expliquerait par l’engagement de longue date des communistes sur les questions sociales, notamment le logement. Le KPÖ a ainsi lancé un centre d’appel d’urgence pour les locataires et mène des combats juridiques contre les marchands de sommeil et les gros propriétaires commerciaux. Selon la politologue Manès Weisskircher, un autre facteur a été déterminant : « Un aspect important de la crédibilité du KPÖ local est l'engagement personnel des élus. Des heures de travail intensives tout en renonçant à une partie de leur salaire. » Le KPÖ impose à ses élus un plafond salarial correspondant au salaire d'un ouvrier qualifié, les conduisant à reverser généralement les deux tiers de leurs indemnités[12].

Dirigeants[modifier | modifier le code]

Présidents[modifier | modifier le code]

Porte-paroles fédéraux[modifier | modifier le code]

Président statutaire[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections au Conseil national[modifier | modifier le code]

Année Voix % Mandats Rang Gouvernement
1920 105 135 0,9
0  /  183
5e Opposition
1923 22 164 0,7
0  /  165
8e Opposition
1927 16 119 0,4
0  /  165
6e Opposition
1930 20 951 0,6
0  /  165
7e Opposition
1945 174 257 5,4
4  /  165
3e Renner, Opposition
1949 213 066 5,1
5  /  165
4e Opposition
1953 228 159 5,3
4  /  165
4e Opposition
1956 192 438 4,4
3  /  165
4e Opposition
1959 142 578 3,3
0  /  165
4e Extra-parlementaire
1962 135 520 3,0
0  /  165
4e Extra-parlementaire
1966 18 636 0,4
0  /  165
5e Extra-parlementaire
1970 44 750 1,0
0  /  183
4e Extra-parlementaire
1971 61 762 1,4
0  /  183
4e Extra-parlementaire
1975 55 032 1,2
0  /  183
4e Extra-parlementaire
1979 45 280 1,0
0  /  183
4e Extra-parlementaire
1983 31 912 0,7
0  /  183
6e Extra-parlementaire
1986 35 104 0,7
0  /  183
5e Extra-parlementaire
1990 25 682 0,7
0  /  183
7e Extra-parlementaire
1994 11 919 0,3
0  /  183
7e Extra-parlementaire
1995 13 938 0,3
0  /  183
7e Extra-parlementaire
1999 22 016 0,5
0  /  183
7e Extra-parlementaire
2002 27 568 0,6
0  /  183
6e Extra-parlementaire
2006 47 578 1,0
0  /  183
7e Extra-parlementaire
2008 37 362 0,8
0  /  183
8e Extra-parlementaire
2013 48 175 1,0
0  /  183
8e Extra-parlementaire
2017 39 162 0,8
0  /  183
8e Extra-parlementaire
2019 32 736 0,7
0  /  183
7e Extra-parlementaire

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Année Voix Mandats Rang
1996 0,5 %
0  /  21
8e
1999 0,7 %
0  /  21
7e
2004 0,8 %
0  /  18
6e
2009 0,7 %
0  /  17
8e
2014 Membre de L'Europe autrement
2019 0,8 %
0  /  19
7e

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. https://www.rosalux.eu/fileadmin/user_upload/daiber_hildebrandt_die_linke_in_europa_final.pdf
  2. Uwe Backes, Patrick Moreau: Communist and Post-Communist Parties in Europe
  3. (en) Wolfram Nordsieck, « Austria » [archive du ], sur Parties and Elections in Europe, (consulté le )
  4. (en) IMCWP, « Communist and Workers' Parties », IMCWP (consulté le )
  5. (de) « Hintergrund: Mitgliederzahlen sinken konstant », sur Der Standard, (consulté le ).
  6. Paul Pasteur, Histoire de l'Autriche : De l'empire multinational à la nation autrichienne (18e-20e s.), Armand Colin, , 304 p. (ISBN 978-2-200-27558-7, lire en ligne)
  7. « Quand des socialistes autrichiens s’allient à l’extrême droite », Slate.fr,‎ (lire en ligne).
  8. Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
  9. « En Autriche, les communistes aux portes du Parlement | L'Humanité », sur www.humanite.fr, (consulté le )
  10. a et b (en) Manès Weisskircher, « The Electoral Success of the Radical Left: Explaining the Least Likely Case of the Communist Party in Graz », Government and Opposition, vol. 54, no 1,‎ , p. 145–166 (ISSN 0017-257X et 1477-7053, DOI 10.1017/gov.2017.14, lire en ligne, consulté le )
  11. (de) « Kaltenegger nimmt Abschied von der Politik », sur steiermark.orf.at.
  12. Jonathan Lefèvre, « Comment les communistes autrichiens ont gagné la seconde ville du pays », sur solidaire.org, Solidaire, .
  13. À partir de 2006, le KPÖ a un porte-parole fédéral (ou plusieurs) et non plus un président, car, comme l'explique Melina Klaus, « un "président de parti" suscite certaines attentes et le concept se conçoit avec des structures nécessitant des conditions que nous n'avons plus dans notre Parti. Aussi bien au plan financier que politique [...] À mon avis, un "parti de courants", comme nous le sommes selon nos statuts, un "parti pluraliste" a besoin d'autres modèles que des hiérarchies ou des "personnalités dirigeantes" » (interview de Melina Klaus et Mirko Messner, sur le site du KPÖ : kpoe.at)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Lien externe[modifier | modifier le code]