Gregor Gysi

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Gregor Gysi
Illustration.
Gregor Gysi en 2018.
Fonctions
Député au Bundestag
En fonction depuis le
(18 ans, 6 mois et 10 jours)
Élection 18 septembre 2005
Réélection 27 septembre 2009
22 septembre 2013
24 septembre 2017
26 septembre 2021
Législature 16e, 17e, 18e, 19e et 20e
Groupe politique Die Linke
Prédécesseur Siegfried Scheffler
Président du Parti de la gauche européenne

(2 ans, 11 mois et 28 jours)
Prédécesseur Pierre Laurent
Successeur Heinz Bierbaum
Président du PDS

(3 ans, 1 mois et 14 jours)
Prédécesseur Parti créé
Successeur Lothar Bisky
Président du SED

(7 jours)
Prédécesseur Egon Krenz
Successeur Parti dissous
Biographie
Nom de naissance Gregor Florian Gysi
Date de naissance (76 ans)
Lieu de naissance Berlin-Est (Zone d'occupation soviétique en Allemagne)
Nationalité Allemande
Parti politique SED (1967-1989)
PDS (1990-2007)
Die Linke (depuis 2007)
Diplômé de Université Humboldt de Berlin
Profession Avocat

Gregor Gysi, né le à Berlin, est un homme politique et avocat allemand membre du parti Die Linke (La Gauche).

Entre 2005 et 2009, il partage avec Oskar Lafontaine le poste du président du groupe Die Linke au Bundestag ; à la suite du retrait de ce dernier de la politique nationale et jusqu'en 2015, il est seul à ce poste.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Gregor Gysi est né à Berlin dans la zone soviétique en Allemagne. Son père, Klaus Gysi, a occupé de hautes fonctions en République démocratique allemande ; il a notamment été ministre de la Culture de 1966 à 1973. Sa mère, Irene, était la sœur du militant politique Gottfried Lessing (en), lequel avait épousé l'écrivaine britannique et lauréate du prix Nobel Doris Lessing alors qu'il était en exil en Rhodésie du Sud. Le patronyme « Gysi » est originaire de Suisse alémanique[1]. Gregor Gysi est partiellement d'origine juive : sa grand-mère paternelle était juive, ainsi que l'un de ses arrière-grands-pères maternels[1],[2]. L'une de ses arrière-grands-mères maternelles était russe[1]. Sa sœur, Gabriele, est actrice, et a fui la RDA en 1985. De 2007 à 2008, elle a été régisseur en chef à la Volksbühne à Berlin.

Formation[modifier | modifier le code]

Gregor Gysi fréquente l'école intégrée (Polytechnische Oberschule) de 1954 à 1962, puis de 1962 à 1966 le lycée Heinrich-Hertz à Berlin (à partir de 1965 en spécialité mathématique). En 1966, il obtient son baccalauréat et en même temps son CAP d'éleveur bovin[3].

Il étudie le droit à l'université Humboldt de Berlin où il obtient en 1970 sa licence en droit[3].

Vie politique[modifier | modifier le code]

Gregor Gysi lors d'un discours devant des manifestants sur l'Alexanderplatz (Berlin), le .

Membre du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), parti unique de la RDA, depuis 1967, ce n'est qu'en 1989 et à l'occasion des manifestations lors desquelles le peuple exprime son mécontentement vis-à-vis du régime communiste, qu'il se fait connaître du public. Le , il s'exprime à Berlin devant une foule de 500 000 personnes revendiquant une réforme du système électoral, ainsi que l'institution d'un conseil constitutionnel. Son éloquence est très remarquée et contribue à son élection au poste de président du SED le . Il préconise alors une collaboration des deux États allemands souverains. Il refuse de dissoudre le SED qui devient le Parti du socialisme démocratique (PDS) dont il assure la présidence jusqu'au . En 1990 il est élu député au Bundestag, et réélu jusqu'en 2002 lorsqu'il prend le poste du sénateur de l'économie du Land de Berlin. Il n'y reste cependant que six mois, démissionnant de son poste à la suite d'une affaire politique dans laquelle il est impliqué. Il revient sur la scène politique aux élections fédérales de 2005, lors desquelles il est réélu député. Il préside depuis lors le groupe Die Linke au Bundestag, en tandem avec Oskar Lafontaine jusqu'en 2009, puis seul. En , il est élu président du Parti de la gauche européenne.

En 2017, il publie ses mémoires politiques, Ein Leben ist zu wenig. Die Autobiographie, qui sont un succès éditorial surprise avec plus de 100 000 exemplaires écoulés en cinq mois. Il y revient sur l'histoire de la RDA, faisant l'éloge de ses idéaux sociaux et culturels mais condamnant l'autoritarisme politique de l'ancien régime est-allemand[4].

Opinions[modifier | modifier le code]

En 1999, il a déclaré que l'Allemagne avait mené une guerre de pure agression contre la Serbie lors de la guerre du Kosovo[5].

Controverses[modifier | modifier le code]

Parlement allemand[modifier | modifier le code]

En , après avoir été invité par Inge Höger et Annette Groth, membres de la gauche parlementaire, à discuter avec elles au parlement allemand, le Bundestag, les journalistes Max Blumenthal et David Sheen ont appris que Gysi, bien que lui-même critique envers Israël en ce qui concerne la bande de Gaza et la Cisjordanie après 1967, a essayé d'annuler les rendez-vous au motif que Blumenthal et Sheen ont une opinion « extrémiste » sur les colonies israéliennes[6],[7], de laquelle il souhaite dissocier la gauche allemande[7]. Un incident, ultérieurement surnommé « Toiletgate » (le mot anglais toilet signifiant « toilettes », et la construction étant une allusion à l'affaire dite du Watergate), est survenu plus tard : Blumenthal et Sheen attendaient Gysi pour « le mettre face aux crimes d'Israël à Gaza et aux diffamations que Gysi et ses acolytes ont disséminées à leur encontre »[8].

Gysi s'est enfui, suivi des deux et d'autres membres du parlement, en descendant par un couloir du parlement et arrivant dans des toilettes. Après cet événement, il a été conseillé à Blumenthal et Sheen de ne plus remettre les pieds dans le Bundestag[9],[10],[11],[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Craig R. Whitney, « Upheaval In The East; East German Asks Help of U.S. In Keeping His Country Separate », New York Times, (consulté le ).
  2. (de) Konstantin Kamp, « Frage zum Thema Familie », Abgeordnetenwatch.de (consulté le ).
  3. a et b (de) « Gerade auf LeMO gesehen: LeMO Gregor Gysi », sur www.hdg.de (consulté le ).
  4. Thomas Wieder, « En Allemagne, le succès des mémoires d'un politicien de l’Est crée la surprise », Idées Le Monde, cahier du Monde n°22779, samedi , p. 4.
  5. « L'Europe vassale des États-Unis », Nouvelles de Synergies européennes, no 41, juillet-août 1999, p. 3.
  6. (en) Arne Delfs, « Israel Critics Chase Left Leader in German Parliament », Bloomberg News, .
  7. a et b (de) « Gysis ungebetene Gäste », Die Zeit, 11 november 2014.
  8. (en) « Video: German politician hides in toilet from truth about Israel », (consulté le ).
  9. (en) David Mikcis, « Wild Thing: Max Blumenthal's Creepy Anti-Zionist Odyssey », Tablet,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Benjamin Weinthal, « German politicians, media outraged over leftists' anti-Israel ‘toiletgate’ », The Jerusalem Post, (consulté le ).
  11. (en) « Israel critics chase Gysi into bathroom stall », The Local, (consulté le ).
  12. (en) « Why I Was Censored From Talking About Israel In Germany », (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]