Gaëlle Bourges

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gaëlle Bourges
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Autres informations
Site web

Gaëlle Bourges, née le à Boulogne-Billancourt, est une danseuse et une chorégraphe française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille, jeunesse[modifier | modifier le code]

Née en 1967 à Boulogne-Billancourt, Gaëlle Bourges grandit à Châtenay-Malabry et fait ses études au collège et lycée Lakanal, à Sceaux, jusqu’en hypokhâgne.

Au début de son adolescence, elle passe une année avec sa famille dans le Tennessee, aux États-Unis, expérience qu’elle relate en partie dans le spectacle Lascaux[1].

Formation et créations[modifier | modifier le code]

Elle débute la pratique de la danse à l’âge de 5 ans, et après une dizaine d’années de danse classique, elle s'oriente vers le modern jazz et les claquettes avant d’intégrer la section « danse contemporaine » de l'École Paris-Centre à Paris, après un DEUG d’anglais à la Sorbonne[2].

Après deux ans, elle quitte cette école pour suivre l’enseignement du même professeur à la Ménagerie de Verre pendant cinq ans. Elle se forme à la même période à la commedia dell’arte et en clown avec la comédienne Nicole Félix, puis intègre un cursus de théâtre à l’École du Passage, dirigée par Niels Arestrup[1]. Après ces années d’études, elle crée une première structure de travail avec la danseuse Florence Bresson, la Compagnie du K, et signe trois pièces : L’Ange et le Soleil (1994), La Vie de Barbara Haynes (avant sa mort) (1996) et Le Marin acéphale (1999), qui fondent une relation entre la peinture, le cinéma et des formes expérimentales de récit qui seront le creuset du travail à venir[3].

Après Le Marin acéphale, elle entreprend une licence et une maîtrise en arts du spectacle option danse à l’université Paris 8, et crée une nouvelle structure, le Groupe Raoul Batz[4], avec la scénographe Béatrice Le Sire, et la comédienne-performeuse-administratrice Adélaïde Ronchi. Elles inventent et signent à trois, entre 2000 et 2005, une déclinaison de performances intitulée Homothétie 949 ou les contours progressifs de l’index 10 — une étude sur le corollaire entre l’invention de la perspective centrale, l’anatomie, la naissance de la scène dite « à l’italienne », les automates et le cogito de Descartes[5],[6].

Parallèlement, elle découvre de nouvelles pratiques qu’elle explore assidûment — danse contact, contact improvisation, etc. ; et des techniques somatiques (elle entreprend la formation diplômante en Body-Mind Centering en Allemagne, puis aux États-Unis).

Elle n'achève pas sa maîtrise, le Groupe Raoul Batz se sépare, mais la fabrication de spectacles continue : L’Âne (2006) est un solo où elle expérimente une première forme de récit autobiographique ; Strip est une performance qu'elle interprète avec Carla Bottiglieri, Marianne Chargois et Alice Roland pour Nuit Blanche 2017, à Paris, et qui propose une lecture iconoclaste du strip-tease[3]. Ce spectacle donnera lieu à Je baise les yeux en 2009, qui ouvre une nouvelle ère dans son travail chorégraphique[7].

Gaëlle Bourges a également suivi une formation de chant et de piano en conservatoire, puis a chanté dans différents groupes de rock et pop. Elle a cofondé et animé au début des années 1990 une compagnie de comédie musicale pour et avec des enfants (le Théâtre du Snark) ; elle a travaillé en tant que régisseuse plateau à la BnF entre 2001 et 2006, puis comme strip-teaseuse entre 2006 et 2009 (expérience relatée dans la pièce Je baise les yeux)[2].

Création de l'association Os[modifier | modifier le code]

En 2005, Gaëlle Bourges, Carla Bottiglieri, danseuse, chorégraphe et chercheuse, et Monia Bazzani, danseuse, toutes trois étudiantes au département danse de l’université Paris 8, créent l’association Os. Sous ce nom, Gaëlle Bourges va développer son travail à partir de 2009[8].

Je baise les yeux est la première pièce qui reçoit une reconnaissance dans le milieu de la danse contemporaine[7] : conférence sur la pratique du striptease coécrite avec Marianne Chargois, Gaspard Delanoë et Alice Roland, elle est à la fois le prolongement de la question sur l’œil posée plus tôt par Homothétie 949, et le fruit de la réflexion entamée avec Strip : une tentative de faire une histoire critique de la représentation des corps, et notamment des corps nus[5].

Créations depuis 2009[modifier | modifier le code]

  • 2009 : Je baise les yeux, une conférence sur la pratique du strip-tease.
  • 2010 : La Belle Indifférence, sur le rapport entre les nus féminins dans la peinture européenne et les modèles féminins dans le travail sexuel.
  • 2012 : En découdre (un rêve grec), pour une solution à la crise grecque, en rendant hommage à l’Antiquité et à l’efficacité nulle des assignations de genre et de sexe.
  • 2013 : Le Verrou (figure de fantaisie attribuée à tort à Fragonard), ou comment l'histoire de l'art rend fou ; Un beau raté, sur ce qu'on rate magnifiquement, et notamment la maison d'Emily Dickinson à Amherst, Massachusetts.
  • 2014 : 59, sur la fin de l'industrie textile à Roubaix ; A mon seul désir, programmé au festival d'Avignon en 2015, sur la tapisserie de La Dame à la licorne, autour de 1500.
  • 2015 : Lascaux, sur la grotte de Lascaux et la préhistoire dans le Tennessee.
  • 2016 : Revoir Lascaux (spectacle tous publics) ; Front contre front, sur un chapiteau roman du XIe siècle à Poitiers.
  • 2017 : Conjurer la peur, sur la fresque du Bon et du Mauvais Gouvernement peinte par Ambrogio Lorenzetti, à Sienne, Italie, XIVe siècle[9] ; Incidence 1327, cosignée avec la plasticienne et performeuse Gwendoline Robin — une commande du festival d'Avignon 2017 dans le cadre des « Sujets à Vif » - sur l'incidence des rencontres, notamment celle de Laure et Pétrarque au XIVe siècle.
  • 2018 : Le Bain (spectacle tous publics), sur deux scènes de bain du XVIe siècle ; Confluence n°... avec Gwendoline Robin et Stéphane Monteiro a.k.a XtroniK, sur les lunes de Jupiter ; Ce que tu vois, sur la tapisserie de l'Apocalypse d'Angers, XIVe siècle.
  • 2020 : OVTR (ON VA TOUT RENDRE), sur le pillage de l'Acropole par Lord Elgin et son équipe au début du XIXe siècle[10],[11].
  • 2021 : (La bande à) LAURA (spectacle tous publics), sur la disparition des deux modèles féminins dans l'Olympia d'Édouard Manet, 1863[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Patrice Trapier, « Portrait : Gaëlle Bourges, archéologue multi-sens », Théâtral magazine,‎ (lire en ligne).
  2. a et b « Gaëlle Bourges, itinéraires », sur gaellebourges.com (consulté le ).
  3. a et b « Archives », sur gaellebourges.com (consulté le ).
  4. « Gaëlle Bourges | Workshop camping », sur Centre national de la danse (consulté le ).
  5. a et b « Gaëlle Bourges : Rencontres chorégraphiques 2013 », sur rencontreschoregraphiques.com (consulté le ).
  6. « H949 #3’ (HOMOTHÉTIE 949) - Le Forum de Blanc-Mesnil », sur theatreonline.com (consulté le ).
  7. a et b Cathy Blisson, « Je baise les yeux, de Gaëlle Bourges », Télérama,‎ (lire en ligne).
  8. « Association OS », sur gaellebourges.com (consulté le ).
  9. Rosita Boisseau, « Gaëlle Bourges fait vivre une toile d'Ambrogio Lorenzetti », Le Monde, 23 novembre 2017.
  10. Patrick Sourd, « Bon baisers de l'Acropole », Les Inrockuptibles, 20 janvier 2021.
  11. Elisabeth Franck-Dumas, « Gaëlle Bourges : la cariatide, la Grèce et le lord pilleur », Libération, 29 mars 2021.
  12. « Spectacles », sur gaellebourges.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Presse[modifier | modifier le code]

Émissions de radio[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]