Francisco Elías de Tejada

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Francisco Elías de Tejada
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Section de philosophie et de sciences sociales de l'Institut d'études catalanes (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
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La tradición gallega (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Francisco Elías de Tejada y Spínola, né à Madrid le 6 de avril 1917 et mort dans la même ville le 18 février 1978, est un historien et philosophe du droit traditionaliste espagnol.

Il est souvent considéré comme l'un des grands intellectuels de l'époque franquiste, mais pas nécessairement du franquisme lui-même, car il prit rapidement ses distances avec la dictature, bien que l’appréciation et la chronologie de son évolution varient selon les auteurs. En tant que théoricien du droit, il représenta l'école connue sous le nom de droit naturel — ius naturale —, en tant qu’historien des idées politiques, il se focalisa principalement sur le concept d'hispanité, et en tant que théoricien de la politique, il adopta une approche traditionaliste. En tant que carliste, il fut un idéologue plutôt qu'un protagoniste politique.

Famille et jeunesse[modifier | modifier le code]

Siège de Breda par Peter Snayers.

La famille Tejada est originaire de Gênes ; sa branche s'installa à Naples puis, à la fin du Moyen Âge, à Muro de Cameros (La Rioja)[1],[2] et enfin en Estrémadure au début de l'ère moderne[3]. Un ancêtre lointain de Francisco était le chevalier du XVIIe siècle Sancho de Tejada, dont le fils Elías excella pendant le siège de Breda et fit incorporer son prénom au nom de la famille[4]. Au début du XIXe siècle, la famille de « propriétaires terriens hidalgos »[5] possédait des domaines principalement à Castuera et Zalamea de la Serena[6],[7],[8]. Le grand-père de Francisco se fit connaître comme avocat[9]. Le père de Francisco, José Maria Elías de Tejada y de la Cueva (1891-1970)[10], exerça également comme avocat[11] à Castuera[12]. En 1913[11], il épousa Encarnación Spínola Gómez (1891-1953)[13], héritière d'une riche famille de propriétaires terriens locaux. C'est dans son domaine de Rinconada, près de Granja de Torrehermosa, que Francisco et son frère unique[14],[15] passèrent la majeure partie de leur enfance, élevés dans un milieu profondément catholique. Bien qu'étant né à Madrid, il se considérait estrémègne[16],[17],[18],[19].

Lisant des livres sophistiqués depuis sa petite enfance[4] et doué d'une excellente mémoire[20], le jeune Francisco fit d'abord ses études au collège jésuite de Nuestra Señora de Recuerdo dans le quartier madrilène de Chamartín[2],[21]. Après le saccage de ses locaux en mai 1931[22],[23] qui fut suivi par l'expulsion de l'ordre peu après, Tejada poursuivit son apprentissage à Estremoz, au Portugal, toujours chez les jésuites[4],[24],[21]. En 1933, il obtint un bachillerato délivré par l'université de Séville. Inspiré par son mentor jésuite Fernando María de Huidobro[25],[26],[4],[1], il décida d'étudier le droit, ainsi que la philosophie et les lettres à l'Université centrale de Madrid. Diplômé dans les deux disciplines en 1935[27],[28], il partit étudier en Allemagne[29]. À l'éclatement de la guerre il se trouvait à Berlin[27] ; Tejada retourna en Espagne[30],[31] et apprit que de nombreux membres de sa famille avaient été exécutés par les républicains à Granja de Torrehermosa[32],[33]. En septembre à Calera de la Sierra, il s'enrôla dans les troupes nationalistes[31], combattant d'abord à Tolède[27] puis servant comme artilleur pendant la bataille de Madrid[34],[31]. En février 1937, il fut admis à l'école d'Alféreces Provisionales de Séville, qu'il abandonna bientôt pour des raisons de santé[31]. En mai 1937, il avait l'intention de rejoindre l'aviation, mais fut nommé en août alférez assimilé dans une unité logistique de Séville[35], poste qu'il occupa jusqu'à la fin de la guerre[31].

Bien que décrit comme fortement attiré par les femmes[36], Elías de Tejada ne se maria qu'en 1962, à l'âge de 45 ans[37]. Il épousa une Italienne de 20 ans sa cadette, Gabriella Pèrcopo Callet (1937-1986)[38], descendante d'une famille napolitaine distinguée et au grand héritage intellectuel[39], parlant couramment l'espagnol, familière de la culture espagnole et docteur elle-même. Tout au long de sa vie, elle soutint Tejada dans tous les domaines, en tant que secrétaire, relectrice, éditrice, partenaire érudite, co-autrice, organisatrice, inspiration académique et âme sœur[40]. Le couple n'eut pas d'enfant[41],[2]. Francisco Elías de Tejada Lozano, diplomate espagnol du XXIe siècle exerçant comme ambassadeur et haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères[42], est le descendant du frère de Francisco[43].

Carrière académique[modifier | modifier le code]

Faculté de droit de Murcie.

En 1935 déjà, Tejada fut nommé professeur assistant de droit politique à Madrid, une affectation à laquelle il demeura peu de temps car il partit rapidement pour l'Allemagne[31]. Lorsqu'il servait dans l'armée nationaliste, il donna une série de conférences dans des cours de lettres et de philosophie[44],[31] organisés par l'Université de Séville[45], publiant ses premiers travaux en 1939[46]. Après avoir obtenu un doctorat grâce à une thèse sur Jerónimo Castillo de Bobadilla (es), Tejada revint à Madrid en 1939 en tant que professeur assistant[31] pour assister Nicolás Pérez Serrano[24] en droit politique[23]. En 1940, il postula à la chaire de philosophie du droit à Séville et à Oviedo, mais échoua au concours (es) ; les examinateurs le décrivirent comme un orateur érudit et brillant, mais aussi désorienté, immature, ne se concentrant pas sur l'essentiel, manquant d'esprit de réflexion, excessivement lyrique et répétitif[47]. Toujours en 1940, Tejada poursuivit son travail de recherche à l'étranger[31], ce qui lui donna l'opportunité de comparer l'ambiance au début de la guerre mondiale à Berlin et à Oxford[48].

Naples, arc de triomphe d' Alphonse V d'Aragon

En mars 1941, Tejada remporta le concours pour la chaire de droit naturel et philosophie du droit à l'université de Murcie[23] ; en 1942, il intégra l'université de Salamanque, ayant été le seul candidat[23],[31]. En 1951, il échangea sa chaire avec Joaquín Ruiz Giménez Cortés[31] et partit pour Séville, où il dirigea la philosophie du droit pendant 26 ans, présidant aussi périodiquement la chaire d'histoire des idées. Cependant, à l'exception du cours 1960-1961, il passa l'essentiel de la période 1956-1964 à poursuivre ses recherches à Naples, l'université se livrant à de multiples manigances administratives afin de justifier légalement un aussi long séjour[49],[31]. À partir de 1964, il travailla sous un contrat de dedicación exclusiva[50]. En 1969, il fut nommé conseiller honoraire du Conseil national d'Éducation[31], bien que ses relations académiques avec les autorités éducatives franquistes soient restées épineuses[51].

L’université de Séville

À partir du début des années 1970, Tejada tenta d'obtenir un poste à Madrid, mais ses candidatures de 1971[52],[31] et 1974[53],[31] à la Complutense échouèrent. Sa candidature de 1975 pour l'université autonome[54] prit une tournure dérangeante lorsque Tejada contesta ses examinateurs en les qualifiant de linguistiquement incompétents[55], sa protestation étant finalement rejetée. En 1976 il perdit contre Elías Díaz García[56] et fit appel de la décision, la question n'ayant pas été réglée avant sa mort[31]. Cependant, en 1977, il fut nommé sans concours à la chaire de droit naturel et de philosophie du droit de la Complutense, mais mourut dans le courant de sa première année académique d'enseignement dans cette université[31],[57].

Bien qu'il fût membre d'un certain nombre d'institutions scientifiques à travers le monde[58], récipiendaire de plusieurs titres de docteur honoris causa[59], auteur extrêmement prolifique et au cours de sa vie lui-même sujet de 4 thèses de doctorat[31], Tejada ne réussit pas à intégrer l'élite des juristes espagnols et en particulier la Real Academia de Jurisprudencia y Legislación. Sa position dans le champ universitaire a été décrite de façon contradictoire. Certains prétendent qu'il était unanimement regardé comme intransigeant sur le plan doctrinal mais défenseur des étudiants[60], érudit ouvert d'esprit et tolérant[61], comme en témoigna sa direction du doctorat d'Enrique Tierno Galván, futur membre clé du PSOE[62]. D'autres le présentent comme un « inquisiteur » redouté[63], hypocrite extrêmement querelleur poursuivant des objectifs personnels[64],[31] et enclin à faire appel à la sécurité face aux manifestations estudiantines dirigées contre lui[65].

Théoricien du droit[modifier | modifier le code]

Francisco Suárez.

Tejada est considéré comme le principal représentant de l'école de droit naturel durant le franquisme[66], influencé par les premiers juristes espagnols modernes comme Francisco Suárez[67],[68],[69] mais surtout Thomas d'Aquin ; il considérait son propre travail comme une simple glose de l'œuvre de saint Thomas[70]. Par conséquent, au sein du iusnaturalisme, il est classé comme représentant de l'école néo-scolastique, par opposition[71] aux écoles de droit naturel axiologique, néo-kantienne et innovatrice[72]. Considéré avec Michel Villey comme un rénovateur du droit naturel européen classique du milieu du XXe siècle[73],[74], Tejada a clairement distingué sa propre vision[75] du « iusnaturalisme rationnaliste »[76]. Dans ce cadre, il défendit l'idée que le rôle de la jurisprudence était de découvrir plutôt que d'inventer[77].

Le travail de Tejada consista à systématiser des concepts relevant de l'ontologie, l'anthropologie, de la logique et de l'axiologie[78]. Sa contribution originale consista à les fusionner en un système complet[79],[80] tout en introduisant un ensemble de concepts propres. Il n'est pas considéré comme un suiveur mais comme un érudit qui développa la philosophie juridique thomiste, crédité d'avoir tenté une synthèse avec l'école existentialiste[73],[81] ; certains le considèrent comme représentant de l'existentialisme catholique légal, bien que ce point ne soit pas unanimement accepté[66]. Il a été aussi décrit comme l'esprit moteur de l'émergence de l'Asociación Internacional de Iusnaturalistas Hispánicos "Felipe II"[82][83]. Enfin et surtout, Tejada est reconnu comme inspirateur d'un certain nombre d'érudits, en Espagne et dans le reste du domaine hispanique, bien que toutes ses propositions ne fussent pas acceptées par ses partisans[84].

Thomas d'Aquin par Francisco Herrera el Mozo.

Pour Tejada, la loi était le résultat d'un rôle décisif assumé par Dieu, qui rendait néanmoins possible d'y trouver des raisons acceptables selon des critères humains à valeur objective[85],[86], la loi naturelle étant issue de la conjonction de la puissance divine et de la liberté humaine[87],[76],[69]. Son but était double : le salut et la vocation[88], correspondant à la justice dans les relations avec Dieu et à la sécurité dans les relations avec les autres[89]. Bien que des chercheurs signalent une certaine confusion quant aux termes utilisés[90],[88], la plupart s'accordent à dire que pour Tejada, la loi était « la norme politique avec un contenu juste »[91], ou plus trivialement la confluence de la politique et de l'éthique[69][92],[78], soit un système normatif souverain, lié à la religion tout en en étant clairement séparé[93]. Certains spécialistes concluent que Tejada était proche du normativisme[94],[95], d'autres[95] trouvent néanmoins cette idée trop restrictive[96] et prétendent que pour lui, la loi était bien plus qu'une norme[97]. Un aspect distinctif de son discours jurisprudentiel est son application à des domaines culturels très variés[98], bien qu'il tentât de développer et magnifier une loi naturelle hispanique spécifique[99],[100].

Tejada continua d'écrire sur la théorie du droit tout au long de sa carrière universitaire ; sa première contribution dans ce champ fut publiée en 1942[101], d'autres l'étant à titre posthume[102]. À l'exception de deux volumes de Historia de la filosofía del derecho y del Estado (1946), jusqu'à la toute fin de sa vie, l'œuvre de Tejada consista principalement en des articles dans des revues spécialisées, des exposés réalisés lors de conférences jurisprudentielles ou des précis universitaires. Le chef-d'œuvre de Tejada est le Tratado de filosofia del derecho, publié à Séville en deux volumes respectivement en 1974 et 1977, une étude approfondie et très érudite rassemblant toutes ses idées sur la théorie du droit[103]. Il a écrit près de 300 ouvrages (livres, opuscules et monographies) et a participé à environ 400 autres (y compris des contributions mineures), dont plusieurs dizaines sont consacrées à la théorie du droit[104],[105],[106],[107].

Historien de la pensée politique[modifier | modifier le code]

Une illustration de l'Hispanité : processions à l'occasion de la Semaine sainte à Baliwag (Philippines), à 11 600 km de Madrid.

En tant qu'historien des idées politiques, Tejada se focalisa clairement sur le vaste domaine hispanique : il publia des études sur la Castille[108], la Catalogne[109], la Navarre[110], les Vascongadas[111], l'Estrémadure[112], le Pays valencien[113], la Galice[114], écrivit des ouvrages visant à constituer des descriptions synthétiques sur l'Espagne[115] et le Portugal[116], consacra des travaux séparés à la Franche-Comté[117], la Sardaigne[118], Naples[119], la Sicile, la Flandre et Malte[120],[121], et écrivit sur la Floride, le Texas et la Californie hispaniques, les établissements portugais en Afrique et en Asie[121], les Philippines, le Chili, le Brésil[122], la Colombie[123] et l'Amérique latine en général. Cependant, son zèle comparatiste l'amena à discuter de l'histoire de la pensée politique également au-delà des domaines lusophone et hispanique, par exemple en Angleterre, dans les traditions arabes et séfarades, en Allemagne, en Grèce, en Suède, en Norvège, en Islande, en Hongrie, au Japon, en Thaïlande, à Bornéo, en Éthiopie et au Mozambique, entre autres[124].

Tejada s'efforça de reconstruire et de définir une tradition politique hispanique[125] depuis une perspective tantôt d'historien et tantôt de théoricien[126]. Sa compréhension de l'« hispanité » était basée sur le concept de Las Españas — Les Espagnes —, perçues comme une forme politique de confédération[127], mais remontant en essence à une communauté pré-étatique[128]. S'appuyant sur une conception d'unité dans la diversité (en)[129] et intégrant les traditions locales, en particulier les fueros[130], la tradition hispanique se caractérisait par deux traits : une vision catholique de la vie alliée à un esprit missionnaire universaliste incarnés dans une monarchie fédérative[131]. Selon Tejada, l'hispanité était apparue au Moyen Âge, avait atteint son apogée au début de l'Espagne des Habsbourgs[132] avant de décliner à cause de la tradition française centralisatrice importée par les Bourbons[68]. Un thème récurrent dans son œuvre[133] est la confrontation entre les traditions hispaniques et européennes, ces dernières étant considérées comme nées d'une pensée anti-catholique[134], révolutionnaire, moderniste[135] qu'il rendait coupable de la rupture forcée de la communauté hispanique[127].

L'invasion des îles Malouines par l'Argentine en avril 1982, début de la Guerre des Malouines contre le Royaume-Uni.

Tejada comprenait la pensée politique comme un véhicule pour le maintien de la tradition[136] et ignorait les dimensions impérialistes et ethniques de l'hispanité. Il considérait la communauté politique hispanique comme forgée par la volonté du peuple qui en faisait partie, et non comme le résultat d'une conquête[127]. Les caractéristiques ethniques n'étaient que des moyens de transmission du patrimoine et une nation était définie comme une communauté de traditions[137], par opposition aux définitions positivistes axées sur des caractéristiques telles que la langue, la géographie, le régime, etc.[138] Il étendit l'application du concept d'hispanité à des contextes très différents, comme les Philippines, l'Uruguay ou la Franche-Comté. Tejada avait une conception hautement providentialiste de la tradition hispanique, par exemple dans ses confrontations avec l'islam et le protestantisme, ou dans la conquête du Nouveau Monde[139] ; certains spécialistes soulignent que cette approche serait redevable à celle de Giambattista Vico[140],[87]. Il fut également comparé à Marcelino Menéndez Pelayo en raison de certains traits communs : passion pour le patrimoine hispanique[36], grande érudition, un profil « reconstructeur » et un penchant traditionaliste[141],[142]. L'approche de Tejada a été qualifiée de menéndezpelayismo[143][144].

Le premier ouvrage de Tejada sur l'histoire de la pensée politique parut en 1937[145] et les derniers en 1977[146]. Contrairement à la théorie du droit, il ne produisit pas dans ce domaine de synthèse remarquable ; sa pensée se trouve au contraire éparpillée dans un grand nombre de livres, articles ou petits opuscules. En ce qui concerne les œuvres individuelles, on peut citer des études de cas comme le monumental[147],[148] Nápoles hispánico (1958-1964)[149] ou une Historia del pensamiento político catalán[150] inachevée (1963-1965)[151]. Des publications tentant de donner un aperçu plus général sont La causa diferenciadora de las comunidades políticas (1943), Las Españas (1948) et Historia de la literatura política en las Españas (1952, publié en 1991).

Théoricien politique[modifier | modifier le code]

Le traditionaliste Juan Donoso Cortés.

Tejada développa initialement une théorie du leadership[152], (caudillismo ou caudillaje) autoritaire basée sur le concept d'hispanité[153],[154],[155],[156] ; certains rapportent qu'au début des années 1940[157],[158],[159] il aurait effectué une volte-face[160], devenant un antifranquiste véhément[161],[162], mais selon les autres il aurait pris progressivement ses distances avec le franquisme au cours des décennies suivantes[163],[164] ; certains voient 3 phases dans son évolution[165] tandis que d'autres présentent un parcours plus hétéroclyte[166]. Certains universitaires se focalisent sur les œuvres de 1938-1940 et le considèrent comme un « superfasciste »[167],[168], mais les spécialistes tendent à minimiser les écrits liés au caudillaje[169] et, se concentrant sur la période 1942-1978, voient Tejada comme un traditionaliste — ou plus spéfiquement comme « carliste traditionaliste » —[153] ; il a également été décrit comme incarnant une option intermédiaire de « franquisme néotraditionaliste »[170]. Parmi ceux qui le classent dans le traditionalisme, il est souvent considéré comme l'un des plus grands — voire le plus grand[171] — représentant de la pensée traditionaliste espagnole de la seconde moitié du XIXe siècle[172],, bien que certains le présentent comme un théoricien de second rang[173].

Tejada percevait le traditionalisme comme une réponse espagnole singulière[174] à la rupture de 1515-1648 dans la pensée politique européenne[175],[176],[134],[21],[177] ; selon lui, cette dernière avait ensuite dégénéré en absolutisme, libéralisme, totalitarisme[178], et plus récemment en démocraties séculières, parlementaires, basées sur le libre marché et le concept d'État-nation[179][180]. Dans sa vision, le carlisme était la meilleure incarnation politique du traditionalisme[181]. L'essence du traditionalisme était triple. Premièrement, l'unité catholique[182] ; certains spécialistes affirment que Tejada était opposé à la liberté religieuse[183], d'autres soutiennent qu'il était opposé à l'égalité des fois et préconisait une orthodoxie catholique endossée par l'État[184],[185],[23]. Deuxièmement, elle embrassait une monarchie historique[186], sociale[187],[179], responsable[188],[70],[189], représentative[190],[189], forale[191],[192],[193], fédérative[194], missionnaire[195], organique[196] et héréditaire[183],[197],[198],[199]. Troisièmement, il était basé sur un modèle d'État subsidiaire[184]. Ce dernier point marque un renversement total du penchant initial de Tejada pour un leadership aux pleins pouvoirs[200] et reflète la logique traditionaliste de l'État au service de la société, de la société au service de l'homme et de l'homme au service de Dieu. Un État décentralisé[201],[202],[82] en retrait[203], aux fonctions réduites, dont le rôle n'est que de fournir un cadre aux communautés qui le composent, développées historiquement et incarnées dans des institutions juridiques séparées[204] ; les communautés en question doivent être gouvernées par des corps intermédiaires autonomes[70],[205],[206] et participer à la politique de l'État en étant représentées aux Cortès par des délégués issus de divers « guildes, fraternités, regroupements, chambres, communautés et confréries »[207],[70],[206]. Tejada juxtaposait les fueros communautaires espagnols[208] aux libertés individuelles françaises[209]. Selon certains, la proposition de Tejada visait à mener une discussion au sujet de ce à quoi l'Espagne devrait ressembler après Franco[160].

Une d’El Requeté de Cataluña, num. 11 (juillet 1959).

Les travaux de Tejada sur la théorie politique sont moins importants que ceux sur la théorie du droit ou sur l'histoire de la pensée politique ; de surcroît, certains se rapprochent davantage de manifestes politiques que d'écrits savants. Précédé par des feuillets axés sur le caudillaje de la fin des années 1930[210], le corps principal de son traditionalisme fut principalement exposé dans les années 1950, à la suite d'une activité à l'Académie Vázquez de Mella ; son travail le plus complet et la plus direct dans ce champ est La monarquía tradicional (1954)[211] ; certains, comme El tradicionalismo político español, sont restés manuscrits[212]. Il affina sa vision en détail détail dans les années 1960, en particulier lors des Congrès d'études traditionalistes[213], qu'il revisita de façon systématique au début des années 1970, principalement à la suite d'une lutte politique au sein du carlisme : un long manuscrit fut réduit et reformatté sous la forme d'un manuel, officiellement co-écrit avec Rafael Gambra Ciudad et Francisco Puy Muñoz[214] — ¿Qué es el carlismo? (1971) —, avec des remaniements tardifs et des compilations publiés peu avant sa mort ou à titre posthume[215].

Tejada et le carlisme[modifier | modifier le code]

1936-1950 : proximité avec le franquisme[modifier | modifier le code]

Défilé d’un Requeté.

Certains auteurs affirment qu'il n'y avait pas d'antécédents carlistes dans la famille Tejada[216],[1]. Il affirmait lui-même qu'il avait rejoint la Communion traditionaliste à l'âge de 15 ans, était resté carliste pendant son adolescence et rentra en 1936 d'Allemagne pour s'enrôler dans l'armée nationaliste répondant à l'appel de son roi, le prétendant Alphonse-Charles de Bourbon[217] bien qu'il donnât aussi d’autres versions contradictoires[218].

Il fut détaché auprès d'une unité falangiste durant la guerre civile[31]. Ses écrits publiés en 1938-1939 l'identifient toutefois clairement comme adepte du national-syndicalisme et du caudillaje[219] ; certains considèrent que sa préoccupation première est alors de justifier le régime[167]. Il reconnut une grande admiration juvénile pour Hitler[220]. C'est son deuxième séjour en Allemagne en 1940 qui le fit déchanter de l'État autoritaire et du parti unique ; son article de 1940 sur le caudillaje démontre un ton prudent[221]. Au début des années 1940, il adopta une position de plus en plus dissidente. En 1942, il aurait fait référence à la « misère » du système franquiste[222] ; la même année il fut brièvement détenu pour s'être opposé aux enrôlements dans la División Azul[31]. Bien que ses écrits fustigeant le système comme une tyrannie anti-catholique n'eussent aucune chance d'être publiés dans le contexte de la dictature[223],[162], Tejada fit peu de secret de ses opinions et à la faculté de droit de Salamanque, vota contre la délivrance d'un doctorat honoris causa au général Franco[31]. En 1944[224] un commando phalangiste fit irruption chez lui, le traîna jusqu'au parc du Retiro voisin et l'y abandonna inconscient après l'avoir battu[184],[225].

Dom Duarte Nuno

Au milieu des années 1940, Tejada se rapprocha de nouveau du carlisme, à cette époque sans roi, divisé en plusieurs factions et politiquement désorienté. Il entama sa collaboration à la cause carliste en coopérant avec certains de ses périodiques[226], il connut dans les cafés de Madrid des carlistes de différentes courants, y compris les carloctavistes collaborationnistes[23] et les javieristas orthodoxes et intransigeants ; il participa également à leurs protestations publiques de faible ampleur contre le régime[227]. Tejada participa à l'organisation d'un réseau culturel traditionaliste semi-officiel, probablement en accord si ce n'est à la demande du dirigeant politique carliste de l'époque Manuel Fal Conde, qui se matérialisa dans l'Academia Vázquez de Mella de Madrid ; à la fin des années 1940, il figurait parmi ses conférenciers les plus actifs[228]. Désormais ouvertement opposé au régime et ayant prôné le vote « non » au référendum sur la loi de sucession de 1947 qu’il considérait comme une mascarade[229],[230], politiquement Tejada évita de s'identifier clairement à l'un des groupements carlistes. Il semblait plus proche des partisans du prétendant Dom Duarte Nuño de Braganza[231][232] ; selon d'autres sources, il considérait simplement le prétendant portugais comme un candidat viable[233]. Son hésitation prit fin en 1950, lorsqu'il s'aligna sur les javieristas[234] et accepta de siéger dans leur exécutif national ; en 1951 il fut nommé par Don Javier commissaire des affaires extérieures de la Communion traditionaliste[235].

1950-1962 : javierista[modifier | modifier le code]

La Croix de Bourgogne, utilisé comme drapeau du carlisme à partir de 1935.

Au début des années 1950, Tejada s'engagea résolument dans la branche principale du carlisme et adopta une posture politique intransigeante. Il fustigea les carloctavistes dissidents[236],[237],[238], se plaignit à Fal Conde du profil permissif et de plus en plus chrétien-démocrate d'un quotidien carliste semi-officiel Informaciones[239] et préconisa que Don Javier fît preuve d'audace en mettant fin à la régence — ce qui signifiait se déclarer ouvertement prétendant au trône d'Espagne —. Selon certains auteurs (mais certains le réfutent), il co-rédigea la Declaración de Barcelona, déclaration publiée par Don Javier en 1952 et qui annonça effectivement sa propre prétention au trône carliste[240],[238]. Avec la publication en 1954 de La monarquía tradicional, Tejada devint le principal théoricien du carlisme ; la même année, au sein de l'organe suprême du parti, le Comité (Junta) national, il faisait partie de la Commission de culture et propagande[241]. À cette époque, il était considéré comme l'un des politiciens les plus importants du carlisme[242].

Lorsqu'en 1955, Fal Conde fut libéré de la direction du mouvement et que le carlisme abandonna l'opposition intransigeante au régime au profit d'une coopération prudente, Tejada demeura perplexe[243]. Il n'hésita pas à exprimer ses doutes sur la stratégie de collaboration préconisée par le nouveau chef José María Valiente[244], pourtant il décida de s'y conformer et accepta une nomination au Secrétariat nouvellement formé[245] ; de plus, il suggéra à un certain moment la dissolution de l'organisation, car il la jugeait inefficace, et son remplacement par une direction personnelle de Valiente[246]. Il ne croyait pas aux chances de la politique de rapprochement menée[247] et fut de plus en plus frustré par le rejet de l'offre carliste de la part de Franco[248][249]. Cependant, il s'engagea volontiers dans de nouveaux formats d'activités, désormais autorisés par le régime : Tejada fut actif dans la maison d'édition carliste[250] Ediciones Montejurra[251],[252],[253] dont il devint directeur[254], anima le périodique traditionaliste élitiste Reconquista[250], contribua à de nouveaux périodiques comme Azada y Asta[255] et, surtout, se lança dans l'organisation des Círculos Culturales Vázquez de Mella (Cercles culturels Vázquez de Mella), un réseau institutionnel carliste semi-officiel[256]. En 1960, il entra dans la Commission de culture de l'exécutif carliste[257] et préconisa la création d'un Institut d'études juridiques[258].

Don Javier en 1960, au mariage de sa fille Francisca.

Après avoir effectué une mission de recherche scientifique de longue durée en Italie, au tournant des années 1960, Tejada se détacha de plus en plus de la politique carliste quotidienne. Au sein du Secrétariat et de nombreux avant-postes culturels[259],[260], il se détourna quelque peu face à l'émergence d'un nouveau courant de jeunes militants formant l'entourage du prince Charles-Hugues[261]. Bien qu'il en connût certains, en particulier leur meneur Ramón Massó, dans les années 1940 à l'Académie Vázquez de Mella[262],[263], Tejada développa de sérieux doutes sur l'orthodoxie carliste et les véritables intentions des hugocarlistas[264], les soupçonnant de poursuivre un agenda caché[265]. La coopération se détériora pour déboucher sur une crise puis sur un conflit ouvert au début des années 1960, lorsque Charles-Hugues commença à détourner de lui la plupart des traditionalistes de la ligne dure. Tejada ne se fit pas d'illusion sur la possible confrontation de Don Javier avec son fils progressiste[266],[267] et, en juillet 1962[268], décida de rompre avec les Bourbon-Parme[269] ; certains auteurs prétendent qu'il fut expulsé[270]. Il déclara à Charles-Hugues qu'il ne pouvait pas le faire roi, mais qu'il pouvait l'empêcher de le devenir[23],[271],. En 1963 déjà, Tejada le qualifiait d'« aventurier français au sang bâtard »[272],[273],[274].

1962-1978 : opposition aux progressistes carlistes[modifier | modifier le code]

Charles-Hugues de Bourbon-Parme en 1964.

Après la rupture, Tejada ne rejoignit aucune faction carliste, bien qu'on reportât qu'il était favorable à RENACE, dont il appréciait la dimension de dépositaire des valeurs traditionalistes, sans soutien pour aucun prétendant spécifique[275],[276]. Il se lança dans la constitution d'un réseau d'institutions défendant le traditionalisme orthodoxe. En 1963, il cofonda le Centre d'études historiques et politiques général Zumalacárregui, basé à Madrid[277],[278] ; bien qu'officiellement affilié au Secrétariat général du Movimiento Nacional[252], il était conçu comme un think tank carliste[250],[82]. Son activité culmina dans deux Congrès d'études traditionalistes, organisés en 1964 et 1968[250],[252],[23],[82] ; le centre d'études publia également des périodiques et organisa des dénommées Jornadas Forales à travers le pays[279].

Dans la première moitié des années 1960, Tejada émergea comme l'idéologue des Juntas de Defensa del Carlismo, réseau essaimant dans le pays et uni par l'opposition au hugocarlismo[280],[281],[277] ; il contribua également au lancement d'un nouveau périodique, Siempre[282]. Au milieu des années 1960, Tejada figurait en bonne place parmi les leaders des adeptes[283], faiblement organisés, du traditionalisme orthodoxe[284] ; son activité illustra une inclinaison croissante pour un vague compromis dynastique[285], destiné à bloquer les Bourbon-Parme[286] ; cette stratégie le rapprocha des carloctavistas et des sivattistas[287]. En 1966, il soutint le référendum sur la loi organique de l'État (en), qu'il considérait comme un pas en avant fait vers un idéal traditionaliste[288] ; malgré cela, Alberto Carrillo-Linares le décrit comme « représentant une option fossilisée et agissant dans sa critique envers le système comme un franc-tireur isolé »[289]. En 1968, Franco, soucieux d'exploiter des divisions pour son propre bénéfice, reçut Tejada afin de discuter de la question monarchique ; lors de cette unique rencontre personnelle entre les deux hommes[290],[291], Tejada tint au dictateur un discours légitimistes favorable à la lignée du duc de Bragance[292].

Le tournant des années 1970 représenta un désastre politique pour Tejada : le prétendant alphonsiste fut nommé futur roi et les hugocarlistas reprirent fermement le contrôle sur le carlisme. Sur le front officiel, en 1972 il fut jugé pour des propos antigouvernements[293]. Sur le front carliste, son résumé doctrinal de 1971, ¿Qué es el carlismo?, clarifia grandement la position traditionaliste mais ne put empêcher la transformation du javierismo en Parti carliste, dominé par des socialistes[279]. Au cours des dernières années du franquisme, il fut témoin et contribua même à la décomposition croissante du traditionalisme. En 1972, il se montra sceptique face au lancement d'une organisation opposée au hugocarlismo sur une base de Requetés, la «Hermandad de Maestrazgo»[294],[295] et ridiculisa ses dirigeants[296],[297], s'attirant quelques critiques en retour[298]. Cependant, il s'engagea dans une autre initiative anti-hugocarlista, le Real Tercio de Requetés de Castilla[299], et se rapprocha du plus jeune des Bourbon-Parme, Sixte, parfois même considéré comme son mentor intellectuel[300]. En 1975, il accepta Sixte comme chef du mouvement, mais pas en tant que prétendant ni régent, le qualifiant de « porte-drapeau de la Tradition »[301].

Scène de vote à Tolède lors des élections générales de 1977.

Dans un contexte d'amères escarmouches publiques amères avec les partisans du Parti carliste[302], après la mort de Franco Tejada tenta de construire une nouvelle organisation carliste, fondée en 1977 sous le nom de Comunión Católico-Monárquica-Legitimista[184],[303]. Pendant la campagne des élections générales convoquées la même année, il s'associa[304],[23] à l'Unión Nacional Española — qui regroupait d'anciens dirigeants carlistes qui avaient accepté la nomination de Juan Carlos Ier —et à Fuerza Nueva dans la coalition Alianza Nacional 18 de Julio ; il était prévu que Tejada soit candidat au Sénat pour Séville[305],[306], mais lorsque les dirigeants de l'alliance se déclarèrent fidèles à la pensée de Franco, il répondit publiquement que Franco était le plus grand ennemi du carlisme[307] et se retira[31]. Dans l'une de ses dernières interviews, il exprima ses inquiétudes au sujet de la particratie à venir — « la démocratie façon rousseauienne, révolutionnaire à la française, est politiquement la plus grande des tyrannies, la tyrannie irresponsable des masses sans visage, et culturellement, le triomphe de la médiocrité —[308],[2].

Réception et héritage[modifier | modifier le code]

Logo de la Fondation Elías de Tejada

Dans l'Espagne d'après-guerre, Tejada fut principalement connu comme théoricien du droit ; les spécialistes actuels suggèrent que le cadre franquiste fournit un contexte favorable à la domination du iusnaturalisme sur d'autres écoles[309], voire affirment sans ambages que la néoscolastique fut le levier de l'auto-légitimation du régime[310], mis en application et déguisé derrière l'idée de « pluralisme »[311]. Pour le régime franquiste, les écrits de Tejada sur l'histoire de la pensée politique furent appréciés lorsqu'ils étaient susceptibles d'être interprétés comme favorables à la dictature, en la dépeignant comme l'apogée ultime de la tradition hispanique, tandis que la théorie politique traditionaliste — acceptable dans les années 1950 — lorsqu’elle assuma des tons résolument carlistes devint clairement malvenue dans les années 1970[312].

À partir de la transition démocratique espagnole[313], l'intérêt pour l'œuvre de Tejada diminua considérablement ; à la fin de sa vie déjà, il fut considéré dans la presse comme un fanatique ridicule qui ne méritait pas de réponse[314]. Plus tard il put être tantôt bien considéré— qualifié d’« extraordinaire juriste et écrivain » dans le journal conservateur ABC en 1982[315] — et tantôt dénoncé comme une « personnalité distinguée du franquisme »[316]. En 1986, Gabriella Pèrcopo cofonda la Fundación Francisco Elías de Tejada[317] qui rend hommage[318] à sa pensée[319],[250] en promouvant des études hispaniques[320]. Deux institutions qu'il a créées, le centre Zumalacárregui et l'Association "Felipe II"[321],[322],[323] demeurent actives, organisant des conférences et éditant leurs propres publications[324] ; certaines de ces initiatives sont soutenues financièrement[325],[326],[327] par le ministère de l'Éducation[328] et la Real Academia de Ciencias Morales y Políticas (RACMYP) ; cette dernière détient également une partie de la considérable bibliothèque de Tejada[329].

En 1977, Tejada déplorait déjà que les universités espagnoles deviennent des répliques mimétiques des universités européennes[330],[2] ; certains affirment qu'en effet, dans les années 1980 et 1990, le traditionalisme en tant qu'école scientifique fut presque entièrement éradiqué du domaine académique espagnol[331], en dépit de la présence d'un certain nombre d'érudits actifs[332] qui peuvent être considérés comme des disciples de Tejada[333] ou fortement influencés par sa pensée[334],[250]. Au-delà du domaine hispanique et lusophone, il n'eut guère d'impact, malgré quelques exceptions ponctuelles[335]. Plusieurs dizaines de travaux ont été consacrés à Tejada : une monographie de Miguel Ayuso (1994)[336][337], trois autres volumes[338] et des articles essentiellement produits par ses disciples et publiés dans les revues spécialisées[339]. Le trentième anniversaire de la mort de Tejada en 2008 donna lieu à quelques articles commémoratifs, y compris au Chili[340] et en Pologne[341].

Logo du Conseil d'études hispaniques "Felipe II".

L'appréciation générale de la place de Tejada dans le milieu académique espagnol est contrastée. Certains, notamment ses disciples, soulignent l'étendue et la quantité de ses travaux[342],[343],[106] et le font figurer parmi les plus grands intellectuels de son temps[344], qui dirigea sa propre école[345] et construisit un « sistema tejadiano »[135] ou « pensamiento tejadiano » holistique[78]. D'autres le considèrent principalement comme un théoricien du droit[346] ou soulignent ses travaux sur l'hispanité[96]. Ses partisans soulignent également sa personnalité charmante[347],[348],[250] et, le créditant d'une grande érudition, le considèrent comme un immense génie[105]. D'autres suggèrent qu'il était un bigot à l'esprit étroit et à l'ego surdimensionné, vindicatif[349] et avec qui il était impossible de traiter[31], dont la carrière fut rendue possible par la nature anti-démocratique du régime franquiste[167], le qualifient, lui ou sa pensée, de « réactionnaire »[350],[351] et affirment que sa conception de la « tradition espagnole » « n'est ni tradition ni espagnole »[352]. Selon d'autres enfin, il peut être décrit comme un représentant notable mais de second ordre du traditionalisme[353], ou bien comme un érudit éminent pour certaines de ses études de cas[28].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Ideas políticas de Ángel Ganivet, 1939
  • En torno al concepto de nación, 1939
  • En torno al erasmismo de Gil Vicente, 1942
  • Introducción al estudio de la ontología jurídica, 1942
  • La causa diferenciadora de las comunidades políticas, 1943
  • La Tradición gallega, 1944
  • Las doctrinas políticas del Príncipe de Viana, 1944
  • El racismo. Breve historia de sus doctrinas, 1944
  • El hegelismo jurídico español, 1944
  • Las doctrinas políticas de Jerónimo Osorio, 1945
  • Historia de la Filosofía del Derecho y del Estado, 1946
  • Las doctrinas políticas en la Baja Edad Media inglesa, 1946
  • Las doctrinas políticas de Eugenio Mª. de Hostos, 1949
  • Ecos existenciales en la Filosofía del Derecho de la España actual, 1949
  • La filosofía jurídica en la España actual, 1949
  • Si es posible una filosofía jurídica existencialista cristiana, 1950
  • Las Españas. Formación histórica. Tradiciones regionales, 1950
  • Las doctrinas políticas en la Cataluña medieval, 1950
  • Doce nudos culturales hispano-suecos, 1950
  • Las doctrinas políticas en la Cataluña medieval, Barcellona 1950
  • La Filosofía del Derecho en Filandia, 1951
  • Antoni Aparisi y Guijarro, Antología, 1951
  • El superhombre y Don Juan, 1952
  • Positivismo y tradición en el pensamiento político de Ramalho Ortiago, 1953
  • Las doctrinas jurídicas de Raimundo de Farias Brito, 1953
  • La causa diferenciadora de las comunidades políticas, 1953
  • La filosofía jurídica en la Noruega contemporánea, 1954
  • Puerto Rico y el federalismo en el pensamiento de Hostos, 1954
  • La ciencia jurídica en Islandia, 1954
  • Filosofía jurídica brasileña, 1954
  • La Monarquia tradicional, Madrid, Biblioteca del Pensamiento Actual, 1954
  • La satira política en Portugal durante el siglo XV, 1955
  • El pensamiento político de los fundadores de Nueva Granada, 1955
  • Sociología del África negra, 1956
  • Novela y poesía centroamericana, 1956
  • Elefantes blancos pagodas doradas. Nueve noticias de Indochina, 1957
  • Ideas políticas y jurídicas de San Isidoro de Sevilla, 1960
  • Historia del pensamiento político catalán, Sevilla 1963
  • El Señorío de Vizcaya (hasta 1812), Madrid, Minotauro, 1963
  • Nápoles hispánico, 1964
  • La Provincia de Guipuzcoa, 1965
  • El Reino de Galicia hasta 1700, Editorial Galaxia, 1966
  • La filosofía jurídica del profesor De Asis Garrote, 1970
  • ¿Qué es el carlismo?, Escelicer, Madrid 1971
  • Historia de la literatura política en las Españas, 1991
  • La tradición portuguesa. Los orígenes (1140-1521), Editorial Actas, Madrid. 1999
  • La monarchia tradizionale [prefaci de Pino Tosca], Edizioni Controcorrente, Arile. 2001
  • Europa, tradizione, libertà. Saggi di filosofia della politica (Giovanni Turco (ed.)), Edizioni Scientifiche Italiane, 2005
  • Poder y libertad, Ediciones Scire, Madrid 2008
  • Derecho político, Ediciones Jurídicas y Sociales, Madrid, 2008

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Bartyzel 2015a, p. 238.
  2. a b c d et e (es) « Quién es quién en la universidad. Francisco Elías de Tejada, catedrático de historia del derecho en la Facultad de Derecho de la Universidad de Sevilla », ABC,‎ (lire en ligne)
  3. en 1913, ses parents sont décrits comme « appartenant à des familles estrémègnes distinguées, voir (es) « Ayuntamiento », La Época,‎ (lire en ligne)
  4. a b c et d Vallet de Goytisolo 1981, p. 106.
  5. Fernández de la Mora 1989, p. 8.
  6. Fundación Larramendi.
  7. dans les années 1930, plusieurs de ses membres détenaient des propriétés de plus de 5 000 hectares
  8. (es) Fernando Hidalgo Lerdo de Tejada, « Archivos, 957: Archivo de la Diputación Provincial de Badajoz », dans Hidalgo et Suárez (ed.), Estudio de Historia y Genealogía, (lire en ligne)
  9. Justininano et Hermógenes sont enregistrés comme avocats en 1881, (es) Anuario del comercio, de la industria, de la magistratura y de la administración, (lire en ligne)
  10. (es) « Necrológicas. Don José María Elías de Tejada », ABC, Séville,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b (es) « Otras noticias », La Correspondencia de España,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) El Indispensable para el abogado y el útil para los demás, (lire en ligne), p. 182
  13. (es) « Doña Encarnación Spínola Gómez », ABC,‎ (lire en ligne)
  14. le couple eut deux enfants (des garçons)
  15. (es) « Tercer aniversario. La señora Doña Encarnación Spínola Gómez de Elías de Tejada falleció en Madrid el día 22 de diciembre de 1953 habiendo recibido los santos sacramentos y la bendición de su Santidad », ABC,‎ , p. 71 (lire en ligne)
  16. (es) « El profesor Francisco Elías de Tejada y Spínola », sur Fundación Elías de Tejada (consulté le ) : « nacido en Madrid, pero de patria extremeña ».
  17. Ayuso Torres 2008a, p. 15.
  18. Cantero Núñez 1995a. « [metafóricamente era también, y se sentía,] napolitano, sardo y contés, catalán y aragonés, vasco y portugués, andalúz y gallego »
  19. il admit également et distingua une identité andalouse spécifique, voir (es) José F. Lorca Navarrete, « La tradición andaluza sagún Elías de Tejada », dans Ángel Sánchez de la Torre (ed.), Francisco Elías de Tejada. Figura y pensamiento, Madrid, (ISBN 8486926890, lire en ligne), p. 103-108, Fernández de la Cigoña 1996, p. 192 ; Vallet de Goytisolo 1981, p. 106 parle de son «extremeñismo apasionado»
  20. on rapporte que durant les repas au collège un élève lisait habituellement à voix haute des passages d’un livre et que Tejada était capable ensuite de les répéter presque littéralement
  21. a b et c (es) Miguel Ayuso Torres, « Francisco Elías de Tejada y Spínola », sur Diccionario biográfico español, Real Academia de la Historia (consulté le ).
  22. voir l'article «Quema de conventos de 1931 en España (es)» sur Wikipédia en espagnol
  23. a b c d e f g h et i (es) José Martín Brocos Fernández, « Una pequeña historia del Carlismo del siglo XX a través de tres semblanzas: Tomás Domínguez Arévalo, José María Arauz de Robles y Francisco Elías de Tejada », Arbil, no 120,‎ (lire en ligne)
  24. a et b Bartyzel 2015a, p. 239.
  25. né en 1903, il s’enrôla volontairement dans les troupes nationalistes et mourut le 5 avril 1937 au front de Madrid
  26. Cantero Núnez 1995a, p. 128.
  27. a b et c Vallet de Goytisolo 1981, p. 107.
  28. a et b Díaz Díaz 1998, p. 22.
  29. à Berlin et Francfort-sur-le-Main (Vallejo 2015)
  30. en traversant les Pyrénées depuis la France vers la Navarre
  31. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w et x Vallejo 2015.
  32. il affirma que « la horde rouge avait assassiné 23 proches parents » (Vallejo 2015)
  33. sur le déroulement de la guerre à Granja de Torrehermosa en septembre 1936, voir (es) Rodrigo González Ortín, Extremadura bajo la influencia soviética, Badajoz, (lire en ligne), p. 65-68, (es) « ¡Gloria a los Mártires! », ABC,‎ , p. 26 (lire en ligne) ; les troupes nationalistes prirent Granja de Torrehermosa début octobre 1936, voir (es) « Por tierras de Extremadura », ABC, Séville,‎ , p. 5 (lire en ligne), mais la zone demeura une ligne de front jusqu’au début de 1939, voir par exemple (es) « Del día a la mañana », ABC, Séville,‎ , p. 7 (lire en ligne) ; en janvier 1939 Granja fut brièvement reprise par les républicains au cours de la bataille de Valsequillo (en) — leur dernière offensive dans le conflit — ; voir (es) « Ejército de Tierra - Día 8. Frente de Extremadura », La Vanguardia,‎ (lire en ligne) et La Vanguardia du 17 janvier 1939, p. 3
  34. où il resta jusqu’en décembre 1936
  35. Alférez asimilado de Ingenieros au Parque de Automovilismo del Ejército Sur
  36. a et b Cuenca Toribio 1994, p. 370.
  37. (es) « Enlace Elías de Tejada - Spínola Pèrcopo Callet », ABC,‎ (lire en ligne)
  38. Ramírez Jerez 2013, p. 205.
  39. son grand-père Erasmo Pèrcopo était un érudit réputé de l’université de Naples
  40. Bartyzel 2015a, p. 241.
  41. Fernández de la Mora 1989, p. 9.
  42. (es) « Nombramientos. Nuevos embajadores en Filipinas y la ONU (Ginebra) », ABC,‎ , p. 81 (lire en ligne, consulté le ).
  43. (es) « Enlace Martí Fluxá - Elías de Tejada Lozano », ABC,‎ , p. 59 (lire en ligne)
  44. intitulée El pensamiento jurídico-político español en nuestros clásicos de los siglos XVI y XVII
  45. (es) « Lecturas y conferencias », ABC, Séville,‎ , p. 18 (lire en ligne, consulté le ).
  46. (es) « Reuniones, lecturas y conferencias », ABC,‎ , p. 20 (lire en ligne, consulté le ).
  47. Quatre candidats se présentèrent pour deux chaires vacantes ; Tejada disposait d’un registre de publications plus imposant, mais le jury releva qu’il « ne répond pas aux questions de la philosophie du droit », faisait preuve de « manque de réflexion » et d’« excès de transcription », était désorienté et trop orienté vers la sociologie, s’éparpillait en digressions, avec quelques « inexactitudes » et des divagations lyriques et, finalement, était immature, voir (es) Yolanda Blasco Gil et Jorge Correa Ballester, « Primeras oposiciones y concursos de Filsofía del Derecho tras la Guerra Civil (1940-1941) », Facultades y grados. X Congreso Internacional de Historia de las universidades hispánicas, Valence, vol. 1,‎ , p. 264-267
  48. (es) Francisco Fernández Serrano, « Francisco Elias de Tejada y Spínola, extremeño universal », Alcantara, no 191,‎ , p. 24
  49. initialement l’université se montra réticente à lui accorder un détâchement aussi long
  50. statut de fonctionnaire donnant l'obligation de se limiter exclusivement et de se consacrer entièrement à un ancien travail ; selon le système espagnol de l'époque, cela limitait le droit de Tejada à enseigner à une seule institution (Vallejo 2015)
  51. décrit comme un « franc-tireur isolé » en guerre contre le régime, dans les années 1970 Tejada protesta contre les projets des autorités de restreindre la liberté académique (Carrillo-Linares 2008, p. 264, 495, 520) ; on trouve des appréciations contradictoires concernant sa posture envers les étudiants, voir Carrillo-Linare 2008, p. 343 (où il est décrit comme défendat la participation des étudiants dans la vie académique) et Vallejo 2015 (où il est qualifié de « policier autoritaire »)
  52. en philosophie du droit à l’université Complutense
  53. pour le poste de professeur agrégé d’histoire de la pensée politique esapgnole de la faculté de sciences politiques et de sociologie, toujours à la Complutense
  54. pour la chaire de droit naturel et philosophie du droit
  55. selon Tejada, les œuvres qu'il utilisa comme références requéraient la connaissance de l'akkadien, de l'agni, de l'kikuyu, de l'arabe, de l'ashanti, du baoulé, du bété, du tchèque, du chinois, du croate, du danois, du finnois, du gouro, du grec moderne, de l'hébreu, du néerlandais, de l'islandais, du japonais, malais, norvégien, polonais, roumain, russe, sanskrit, sénoufo, suédois, swahili, basque, vietnamien et zoulou
  56. selon son rival Elías Díaz, son échec aurait provoqué un soupir de soulagement parmi le personnel de l'université (Díaz García 1986, p. 7-9)
  57. selon Bartyzel 2008, il serait mort pendant qu'il un cours qu’il donnait
  58. comme l’académie brésilienne des sciences sociales et l’université nationale de Buenos Aires en Argentine
  59. également hors d’Europe (Bartyzel 2015a, p. 240)
  60. il défendait la participation des étudiants aux instances académiques, à l'encontre des règles en vigueur (Carrillo-Linares 2008, p. 343)
  61. Bartyzel 2008.
  62. ainsi que maire de Madrid et l’un des « pères » de la Constitution de 1978, voir (es) César Alonso de los Ríos, « El viejo profesor », Revista El Mundo, no 121,‎ (lire en ligne) ; pour un exemple de thèse de doctorat dirigée par Tejada, voir (es) Vicente Marrero Suárez, La fundamentación filosófica de una filosofía jurídico-social en la obra del P. Ramírez, Universidad de Sevilla (lire en ligne)
  63. Díaz García 1986, p. 7-9.
  64. qui consistait le plus souvent à entreprendre des voyages autour du monde, présentés comme des missions de recherche scientifique
  65. des étudiants manifestèrent leur rejet de Tejada en interrompant ses cours par du charivari (Vallejo 2015) ; Vallejo qualifie l’affaire de « banale » et juge ses plaintes aux autorités universitaires « illustratives de son caractère et de ses idées »
  66. a et b Pérez Luño 2013, p. 7-8.
  67. ainsi que Francisco de Vitoria et Domingo de Soto
  68. a et b Cecotti 2005, p. 209.
  69. a b et c Ayuso Torres 1997, p. 21.
  70. a b c et d Fernández de la Mora 1989, p. 12.
  71. il affirmait la suprématie du prudencia iuris sur ce qu’il considérait comme des courants scientifiques ou techniques (Ayuso Torres 2008a, p. 15-16)
  72. Pérez Luño 2013.
  73. a et b Ayuso Torres 1997, p. 22.
  74. Tejada est néanmoins absent d’une anthologie des théoristes du thomisme du XXe siècle publiée en 2015 (Ottavo de Bertolis et Fulvio de Blasi, Il tomismo giuridico del XX secolo : Antologia di autori e testi, Turin, , 370 p. (ISBN 9788834855898))
  75. voir (es) Francisco Elías de Tejada, « El Derecho Natural, fundamento de la civilización », Revista chilena de derecho, no 1,‎ , p. 287-303
  76. a et b Ayuso Torres 2008a, p. 16.
  77. Vallet de Goytisolo 1981, p. 112.
  78. a b et c Fernández de la Cigoña 1996, p. 190.
  79. organisé en quatre sections : savoir juridique commun, savoir technique (formules juridiques), savoir scientifique (connaissance systématique, spécialisée et vérifiable) et savoir philosophique (principes ultimes, permanents et invariabes)
  80. Vallet de Goytisolo 1981, p. 117.
  81. (de) Luis Legaz y Lacambra, « Die Tendenzen der Rechtsphilosophie in Spanien in den letzten zehn Jahren », Archiv für Rechts- und Sozialphilosophie, nos 45/4,‎ , p. 573
  82. a b c et d Ayuso Torres 2008a, p. 20.
  83. devenue le Consejo de Estudios Hispánicos "Felipe II"
  84. pour une discussion détaillées des controverses suscitées, voir Fernández de la Cigoña 1996, p. 190
  85. un « existentialisme catholique » selon Pérez Luño, bien que Tejada himself n’utilisât pas ce terme
  86. Pérez Luño 2013, p. 8.
  87. a et b Vallet de Goytisolo 1981, p. 113.
  88. a et b Cantero Núnez 1996, p. 152.
  89. Cantero Núnez 1996, p. 152-153.
  90. on lui reproche une distinction ambigüe, voire une confusion, entre loi, droit et norme
  91. « la norma política con contenido justo »
  92. selon Tejada, une loi est une norme politique avec un contenu éthique, une définition tri-dimensionelle : formelle (la norme), factuelle (la politique) et axiologique (l’éthique)
  93. voir les considérations de Mariano Hurtado Bautista dans Fernández de la Cigoña 1996, p. 197-205
  94. Puy 1995, cité dans Ayuso Torres 2008a, p. 16
  95. a et b Cantero Núnez 1996, p. 145.
  96. a et b Cantero Núnez 1996, p. 147.
  97. Cantero Núnez 1996, p. 150-151, 157.
  98. à commencer par l'Espagne, mais couvrant également d’autres entités européennes importantes comme l’Allemagne et l’Angleterre, de plus petits pays comme la Roumanie, la Finlande et la Norvège, des civilisations asiatiques comme le Japon, la Thaïlande et les tribus de Bornéo, et même l’Union soviétique
  99. certains chercheurs soulèvent des questions persistantes sur la question de la manière dont les principes généraux du droit devraient être remplacés par le droit naturel hispanique posent des questions persistantes à certains chercheurs
  100. Cantero Núnez 1996, p. 149.
  101. Introducción al estudio de la ontología jurídica
  102. par exemple (es) « Relaciones entre política y derecho », Verbo, nos 461-462,‎ , p. 13-35
  103. considérée comme son œuvre individuelle la plus importante, il y traite et discute d’environ 800 auteurs (Fernández de la Mora 1989, p. 9-10) ; il y traite principalement de 4 domaines : ontologie juridique, sociologie juridique, logique juririque et droit naturel (Ayuso Torres 2008a, p. 9)
  104. Tejada a écrit 278 livres (livres, opuscules et monographies) et est l’auteur ou co-auteur de 374 travaux, y compris des travaux mineurs Caballero Baruque 1984 ; une partie de ses travaux sont accessibles sur Fundación Larramendi (lire en ligne) ou la base de donnée Dialnet (consulter en ligne)
  105. a et b Ayuso Torres 1997, p. 15.
  106. a et b Ayuso Torres 1994, p. 40.
  107. parmi les plus représentatifs ou les plus cruciaux figurent : Introducción al estudio de la ontología jurídica (1942) ; El hegelismo jurídico español (1944) ; Historia de la filosofía del derecho y del Estado (I-II, 1946) ; La filosofía jurídica en la España actual (1949) ; La filosofía del derecho y del Estado en Rumanía (1949) ; Si es posible una filosofía jurídica existencialista acristiana (1950) ; Filosofía del Trabajo, Madrid, Editorial Revista de Derecho Privado (1955), La filosofía del derecho en Finlandia (1951), La filosofía jurídica en la Noruega contemporanea (1954), « Il tempo nella filosofia giuridica di Kant » dans Rivista Internazionale di Filosofia del Diritto, num. 24 (1957), « Derecho y ley en José Ortega y Gasset » dans Anales de la Cátedra Francisco Suárez num. 5-6 (1965-66), Memoria sobre el concepto, método, fuente, programa y plan de la asignatura Filosofía del Derecho y Derecho Natura (1968), « Ciencia, ciencias y filosofía en Hegel » dans Anales de la Cátedra Francisco Suárez num. 9-10 (1969-1970), « El Adat de los dayak de Borneo ante la filosofía del Derecho » dans Revista de Estudios Políticos num. 183-184 (1972), « La cuestión de la vigencia del derecho natural » dans Francisco Puy (ed.), El derecho natural hispánico. Actas de las I Jornadas Hispánicas de Derecho Natural (1973), « El saber filosófico en la aplicación del Derecho » dans Anuario de Filosofía del Derecho, num. 17 (1973-1974), « El derecho natural, fundamento de la civilización » dans Revista Chilena de Derecho num. 1-2 (1974), p. 287-303 ; [avec José F. Lorca Navarrete et Pablo Badillo O’Farrell] Estudios de derecho bantú. Trabajos realizados en el Seminario de Derecho Africano en el Departamento de Filosofía del Derecho de la Facultad de Derecho de la Universidad de Sevilla (1974), « El futuro del derecho bantú » dans Anuario de Filosofía del Derecho num. 19 (1976-77), Tratado de filosofía del derecho (I-II, 1974-1977), « Los principios generales del derecho en el artículo 1 del Código civil reformado en 1973 » dans El título preliminar del Código civil vol. 1 (1977)
  108. Gerónimo Castillo de Bovadilla (1939)
  109. Las doctrinas políticas en la Cataluña medieval (1950), Historia del pensamiento político catalán (co-écrit avec Gabriella Pèrcopo, 1963-1965), « Balmes en la tradición política de Cataluña » dans El otro Balmes, Séville, 1974
  110. « Navarra-España en los escritores navarros medievales », dans Príncipe de Viana, num. 5/17 (1944), « La literatura política en la Navarra medieval » dans Príncipe de Viana num. 17/63 (1956)
  111. El Señorío de Vizcaya hasta 1812 (1963), La provincia de Guipúzcoa (1965)
  112. Tres escritores extremeños: Micael de Carvajal, José Cascales Muñoz, José López Prudencio (1950), El concepto de lo extremeño. En la filosofia y en el arte (1949), Para una intepretación extremeña de Donoso Cortes (1944), « José Cascales Muñoz, sociólogo extremeño del 98 » dans Revista de la Facultad de Derecho de Madrid, num. 17 (1949)
  113. El concepto del Reino de Valencia (1974)
  114. La tradición gallega (1944)
  115. Historia de la literatura política en las Españas (I-III, 1991), Las Españas. Formación histórica, tradiciones regionales (1948)
  116. Las doctrinas políticas en Portugal. Edad Media (1943), La Tradición portuguesa. Los orígenes 1140-1521 (1999)
  117. El Franco-Contado hispánico (1975), La Franche-Comté hispanique, (1977), « El pensamiento político del Franco-Contado de Borgoña », dans Anales de la Universidad Hispalense, num. 27 (1966)
  118. Cerdeña hispánica (1960), El pensamiento político del reino hispánico de Cerdeña (1954)
  119. Nápoles hispánico (I-V, 1958-1964)
  120. Cantero Núnez 1995a, p. 145.
  121. a et b Ayuso Torres 2008a, p. 19.
  122. As doctrinas políticas de Farías Bito (1952) ; Las doctrinas políticas de Raimundo Farías Bito (1953) ; « José Pedro Galvão de Sousa en la cultura brasileña » dans Verbo num. 221-222 (1984)
  123. El pensamiento político de los fundadores de Nueva Granada (1955)
  124. Fernández de la Mora 1989, p. 11.
  125. pour des discussions détaillées, voir (es) Bernardino Montejano, Las Españas Americanas seguñ Elías de Tejada, p. 109-119, (pt) Clovis Lema García, As Espanhas Luso-Brasileiras, p. 121-126, (it) Silvio Vitale, La Napoli Ispanica, p. 127-133, tous trois dans Ángel Sánchez de la Torre, Francisco Elías de Tejada. Figura y pensamiento, Madrid, (ISBN 8486926890)
  126. Cantero Núnez 1995a, p. 131.
  127. a b et c Ayuso Torres 1997, p. 24-25.
  128. Ayuso Torres 2008, p. 18.
  129. Cantero Núnez 1995a, p. 144.
  130. Cantero Núnez 1995a, p. 148.
  131. Cantero Núnez 1995a, p. 129, 141.
  132. Cantero Núnez 1995a, p. 143, 145.
  133. (es) Consuelo Martínez-Sicluna y Sepúlveda, « La antinomia Europa-España según Elías de Tejada », dans Ángel Sánchez de la Torre (ed.), Francisco Elías de Tejada. Figura y pensamiento, Madrid, (ISBN 8486926890), p. 75-93
  134. a et b Ayuso Torres 1997, p. 25.
  135. a et b Cecotti 2005, p. 205.
  136. Cantero Núnez 1995a, p. 151.
  137. Cantero Núnez 1995a, p. 132.
  138. Cantero Núnez 1995a, p. 142.
  139. Cantero Núnez 1995a, p. 134.
  140. Cantero Núnez 1995a, p. 147.
  141. Cantero Núnez 1995a, p. 123-124.
  142. Fernández de la Mora 1989, p. 11-12.
  143. Ayuso Torres 1997, p. 23.
  144. Cantero Núnez 1995a, p. 128 rapporte qu’il commença à lire Menéndez Pelayo à l’âge de 13 ans
  145. Notas para una teoría del Estado según nuestros autores clásicos, siglos XVI y XVII (1937), Ideas políticas de Ángel Ganivet (1939)
  146. La Franche-Comté hispanique (1977)
  147. et considéré — après Tratado de Derecho — comme la deuxième œuvre la plus importante de Tejada
  148. Fernández de la Mora 1989, p. 10.
  149. totalisant 5 volumes et 2300 pages, co-écrits avec son épouse et résultats de 7 ans passés dans sa mission de recherche à Naples
  150. « Histoire de la pensée politique catalane »
  151. 11 volumes étaient initialement prévus ; seuls 3 sont parus, dont 2 co-écrits avec son épouse
  152. Bartyzel 2015a, p. 253-254 note que le jeune Tejada semblait déterminé à prouver que même les œuvres d'Aristote menaient directement à la théorie du caudillaje, bien qu'il accordât une attention particulière à son intégration dans une tradition hispanique
  153. a et b Ayuso Torres 1997, p. 32.
  154. La figura del Caudillo (1939) contribua au fondement théorique du franquisme et plaça de Tejada dans la lignée de Juan Beneyto Pérez, Francisco Javier Conde García et Luis Legaz Lacambra, principaux théoriciens du droit du début du régime
  155. Bartyzel 2015a, p. 253.
  156. Fernández Riquelme 2008, p. 447, 560-561.
  157. Monarquía y Caudillaje (1941) différenciait déjà entre un caudillaje fondamental et une dictature circonstancielle
  158. (it) Sebastián Martín, « Los juristas en la gènesis del franquismo ¿Un contraste posible? », dans Italo Birocchi, Luca Loschiavo (eds.), I giuristi e il fascino del regime, Rome, (ISBN 9788897524410), p. 412-413
  159. Bartyzel 2015a, p. 257.
  160. a et b Cuenca Toribio 1994, p. 374.
  161. plusieurs pamphlets anti-franquistes, restés à l’état de manuscrits sont Los principados carismáticos según los clásicos españoles, El caudillaje es la tiranía anticatólica et Tríptico sobre las dictaduras, dont la datation est incertaine (ils furent probablement écrits au début ou au milieu des années 1940)
  162. a et b Bartyzel 2015a, p. 260.
  163. Fernández de la Mora 1989, p. 7-8.
  164. selon son disciple Miguel Ayuso, la relation de Tejada avec le franquisme était fluctuante et justifiait l'impression d'une certaine collaboration, mais elle en fait était marquée par le refus de compromettre ses idéaux ; de façon générale, les penseurs traditionalistes demeurèrent prudents avec le franquisme, bien qu’il y eût des exceptions, la plus notable étant Vicente Marrero (Ayuso Torres 1997, p. 32-33)
  165. « dans la première et la plus courte étape, entre 1939 et 1941, Elías de Tejada était un fervent partisan de l'État national-syndicaliste et théoricien du système de pouvoir du caudillaje. Dans la deuxième étape (1941-1955), partant d'une distinction entre dictature et caudillaje, désormais assimilée uniquement à la monarchie traditionnelle et fondée sur le droit, il devint un opposant radical et intransigeant à la dictature personnelle du général Franco, l'appelant avec mépris Caudillandia et voyant le régime autoritaire comme l'une des formes du modernisme politique et du totalitarisme, contrairement à la tradition espagnole et catholique. Dans la troisième étape (de 1955 à la mort de Franco), tout en ne changeant pas son opinion critique sur le régime et son chef, il eut tendance à mener une "politique culturelle possibiliste" au sein du régime », (pl) Jacek Bartyzel, « Tradycjonalizm a dyktatura. Francisco Elías de Tejada y Spínola wobec frankizmu », Studia nad Autorytaryzmem i Totalitaryzmem, Marek Maciejewski, Tomasz Scheffler (eds.), nos 36/2,‎ , p. 7
  166. « élaboré dans le cadre de l’idéologie carliste, traditionnelle-conservatrice et défenseuse du régime du général Franco », (es) « Elías de Tejada, Francisco », dans Gran Enciclopedia de España, Madrid, (ISBN 8487544088), p. 3520
  167. a b et c (es) Anna Caballé et Arcadi Espada, « Entrevista a Alonso de los Rios », Boletin de la Unidad de Estudios Biograficos, no 3,‎ .
  168. une opinion que l’on peut retrouver chez des auteurs étrangers, par exemple (de) Carlos Collado Seidel (de), « Der General, der Krieg und die Kirche », Die Zeit,‎  :

    « Übereinstimmend mit ihren faschistischen Vorbildern, herrschte auch in der Falange das Führerprinzip. Die Partei verkörperte den Willen des Volkes, Franco brachte ihn zum Ausdruck. Seine Entscheidungen waren als "Quell der Souveränität" und "Wurzel irdischer Macht" unanfechtbar, wie der Rechtsphilosoph Francisco Elías de Tejada 1939 pathétique ausführte" »

  169. par exemple Ayuso Torres 1997, p. 32 soutient que la période que Tejada consacra au caudillaje fut brève et ambigüe, et qu’il ne peut par conséquent pas être considéré comme un théoricien du caudillaje ou du national-syndicalisme ; selon cette perspective, il n’est pas anodin qu’au début des années 1940 Tejada se soit référé en privé et ironiquement à l’Espagne franquiste comme caudillandia (Bartyzel 2015)
  170. (es) Jorge Novella, El pensamiento reaccionario español, 1812-1975 : tradición y contrarrevolución en España, Madrid, , 284 p. (ISBN 9788497425483), p. 248-249, et le chapitre «El franquismo tradicionalista: Elías de Tejada y Fernández de la Mora»
  171. avec Gambra, d’Ors et Canals Vidal, qui élevèrent la doctrine carliste à son plus haut niveau d’élaboration, alors que le mouvement commençait à tomber dans une profonde crise (Ayuso Torres 2008b, p. 125) ; selon Wielomski 2006, p. 234, « parmi les penseurs carlistes de l’après-guerre, la première place revient à Rafael Gambra »
  172. Ramírez Jerez 2013, p. 206.
  173. dans González Cuevas 2008, p. 1171-1172, long article encyclopédique sur le traditionalisme, Tejada n’est mentionné que marginalement, les paragraphes consacrés à la période franquiste mettant plutôt en avant Rafael Calvo Serrer et d’autres intellectuels juanistas ; Tejada apparaît comme représentatif du « traditionalisme carliste » et sa pensée est présentée comme une branche secondaire, articulée dans un vaste projet défendu par Calvo Serrer ; González Cuevas 2005 présente une perspective similaire : Tejada y est mentionné 4 fois, Calvo Serrer 8 et Gonzalo Fernández de la Mora 18 fois
  174. d'autres pays catholiques susceptible d’avoir développé leur propre réponse ne l'avaient pas fait, l'Allemagne tombant dans le spéculativisme romantique, la France se désintégrant dans des schémas post-révolutionnaires et la Pologne poursuivant l'illusion politique indépendantiste. Tejada distingua clairement distingué le traditionalisme espagnol, enraciné dans l'histoire et la religion, et les néotraditionalismes européens, qu’il jugeait spéculatifs et privés de l'ingrédient divin et monarchique (Ayuso Torres 2008b, p. 129-130, Ayuso Torres 1997, p. 26-27) ; selon Tejada, un quasi-traditionnalisme européen avait été créé avec une intention anti-révolutionnaire, mais il était dépourvu d'ingrédient religieux et ontologique et était une stratégie plutôt qu'un système de pensée, (es) Joaquim Veríssimo Serrão et Alfonso Bullón de Mendoza, La contrarrevolución legitimista, 1688-1876, Madrid, , 264 p. (ISBN 9788489365155, lire en ligne), p. 24-25
  175. la rupture s'était opérée à 5 niveaux : religieux (Luther), moral (Machiavel), politique (Bodin), juridique (Grotius et Hobbes) et administratif (Traités de Westphalie)
  176. Ayuso Torres 2008b, p. 129.
  177. Cantero Núnez 1995a, p. 149.
  178. Ayuso Torres 1997, p. 26.
  179. a et b Cecotti 2005, p. 208.
  180. Tejada méprisait les États-nations comme étant nés de nationalismes, de nouveaux mouvements non enracinés dans les traditions (Ayuso Torres 2008a, p. 17-18, 23)
  181. Tejada différenciait clairement le traditionalisme du carlisme (Ayuso Torres 2008b, p. 127) ; il considérait le carlisme comme le gardien et le dépositaire de la tradition espagnole voire du traditionalisme lui-même (Cantero Núnez 1995a, p. 154) ; il soulignait également qu’« un traditionalisme espagnol sans carlisme se meut dans l’ordre d’une considération de l'essence sans l’existence » (Fernández Riquelme 2008, p. 562)
  182. il considérait la religion comme le facteur clé d'unification du royaume hispanique bien que, contrairement à Gambra, d'Ors ou Canals Vidal, il n'en fit pas fait son sujet d’étude principal et décisif (Ayuso Torres 2008b)
  183. a et b Ayuso Torres 1997, p. 30.
  184. a b c et d (pl) Jacek Bartyzel, « Elías de Tejada y Spinola Francisco », sur legitymizm.org
  185. En tant que catholique, il resta dans une posture profondément conservatrice, fut très mal à l'aise avec le Concile Vatican II et ne put jamais se concilier avec son issue (Fernández de la Mora 1989, p. 8, Bartyzel 2008) ; profondément religieux mais pas clérical, il commença à assumer une position anticléricale à la suite de l’évolution de la doctrine de l’Église, et se montra de plus en plus favorable aux idées démocratiques et progressistes de l'Église — mondiale et espagnole ; il était l’auteur d’un jeu de mots « Pablo Sexto - Mao Sexto », jouant sur les noms du pape Paul VI et du dirigeant communiste chinois Mao Zedong ; il continuait d’appeler Paul VI par son nom de famille « Montini » — (Bartyzel 2015a, p. 241, (es) Aquilino Duque, « Menéndez Pelayo y la Universidad Internacional de Verano », sur Fundacion Nacional Francisco Franco) ; une invitation à rejoindre le Concile Vatican II lui fut envoyée, mais pour une raison obscure, elle ne lui parvint ; Tejada était particulièrement hostile à la conception chrétien-démocrate de l'élaboration de politiques inspirées par la religion et certains rapportent qu’aurait nourrit une haine contre sa principale incarnation, l’ Opus Dei (Lavardin 1976, p. 146)
  186. c'est-à-dire ancrés dans les traditions locales et fondés sur une identité historique commune ; il affirmait que les peuples étaient des traditions, pas des nations et, suivant Enrique Gil Robles, qu'il n'y avait pas de vie au-delà de la tradition (Ayuso Torres 2008a, p. 17, Ayuso Torres 1997, p. 23)
  187. dans la lignée du Sociedalismo défendu par Vázquez de Mella, et pas du socialisme qu’il rejetait catégoriquement ; Tejada resta farouchement opposé à l'idée de marché libre, réputée née de la conception libérale ; il préconisa à la place un contrôle exercé par l'État guidé par le christianisme, qui empêcherait les excès d'exploitation et d'injustice
  188. et en aucune manière absolutiste ; dans sa conception, les droits monarchiques étaient limités par les corps traditionnels et les lois de Dieu, autorisant la destitution d'un monarque qui n'y obéirait pas
  189. a et b Ayuso Torres 1997, p. 31.
  190. selon la conception traditionaliste, la représentation doit être exprimée par les instances traditionnelles (par exemple des instances de type corporatistes) et non par le biais du suffrage universel ; tous les individus ont droit à une représentation, mais pas en tant qu'égaux
  191. le fuero était considéré comme un élément intrinsèque de l'ordre politique, incarnant tous les droits traditionnels et formant une partie organique de la totalité, par opposition aux abstractions anthropologiques inventées et à la politique mécaniste alimentant la pensée révolutionnaire
  192. Fernández Riquelme 2008, p. 561.
  193. Ayuso Torres 1997, p. 27.
  194. les différents peuples doit se gouverner eux-mêmes, unis par la même foi et le même monarque (Ayuso Torres 2008b, p. 131)
  195. ou « apostolique », c’est-à-dire exerçant une mission par rapport à d’autres entités politiques (Ayuso Torres 2008b, p. 131)
  196. c'est-à-dire une société de sociétés, où toutes les composantes séparées sont unies dans une intégrité qui ne porte pas atteinte à leur pluralité, leur communauté, leur autonomie, leur décentralisation, leur hiérarchie naturelle, leur localisation et leur personnalité, d’après (Ayuso Torres 1997, p. 29) (disciple de Tejada) ; Fernández Riquelme considère en revanche l'organicisme de Tejada'a comme une formule servant d’écran de fumée, destinée à masquer la nature dictatoriale du régime franquiste (Fernández Riquelme 2008, p. 540)
  197. Palomar Maldonado 1995, p. 177-196.
  198. Fernández de la Cigoña 1996, p. 193.
  199. « partisan d’une monarchie traditionnelle, […] catholique, sociale, fédérative, comme une alternative au totalitarisme franquiste » (González Cuevas 2005, p. 190)
  200. il fustigea ensuite la « statolâtrie hégélienne » (Cuenca Toribio 1994, p. 371) ; en 1954, il critiqua le fascisme et le falangisme comme un « mouvement moderniste, affrontant le libéralisme et le marxisme par des moyens empruntés à Renan, Sorel et enfin, Hegel » (Wielomski 2006, p. 234)
  201. prétendument enraciné dans des inspirations catholiques, thomistes et foralistes, opposés à des conceptions régalistes, ontologiques et centralisées, dans la théorie de la politique
  202. Fundación Elías de Tejada.
  203. selon le commentateur traditionaliste Miguel Ayuso, son disciple, pour Tejada l’État était un concept historique (c’est-à-dire ayant émergé dans certains circonstances spécifiques, par opposition à primordial) sans contenu idéologique donné (Ayuso Torres 1997, p. 29)
  204. bien au-delà d'un concept juridique, les fueros constituaient selon Tejara une base de l’organicisme — conception « organique » de la société — et incarnaient une forme de décentralisation, d’autogouvernement (baptisé autarquía, « autarchie »), résumée dans la formule « moins d'État et plus de société » (Ayuso Torres 1997, p. 28)
  205. Cecotti 2005, p. 207.
  206. a et b Fernández Riquelme 2008, p. 562.
  207. « gremios, hermandades, agrupaciones, cámaras, comunidades y cofradías »
  208. en aucun cas réductible à une forme de régionalisme (Ayuso Torres 1997, p. 29) ; la question de savoir si le fuero était une loi ou une norme semble laissée ouverte (Cantero Núnez 1996, p. 148)
  209. Cecotti 2005, p. 206.
  210. La figura del Caudillo. Contribución al derecho público nacional-sindicalista (1939), El nuevo Estado nacional-sindicalista. Antecedentes y teoría, con un esbozo de una nueva teoría del Estado (1938), El pensamiento político de Falange Española y de las J.O.N.S. (1939, 1940)
  211. publié en Italie sous le titre La monarchia tradizionale (1966, 2001)
  212. ou encore Sacrum Imperium und überstaatliche Ordnung (1952)
  213. Discurso inaugural del Primer Congreso de Estudios Tradicionalistas (1964), Discurso inaugural del Segundo Congreso de Estudios Tradicionalistas (1968)
  214. la contribution réelle de chacun des trois auteurs n’est pas clairement établie et certains commentateurs affirment que le document fut essentiellement écrit par Tejada
  215. Decálogo del tradicionalismo español (manuscrit, 1977), Europa, tradizione, libertà. Saggi di filosofia politica (2005), Poder y libertad. Una visión desde el tradicionalismo hispánico (2008)
  216. Gambra 1995, p. 5.
  217. Vallejo 2015. « desde 1932, contando apenas quince años, milité en una de las dos organizaciones inspiradoras del Movimiento Nacional, la Comunión Tradicionalista, tomando parte activa en todas las luchas estudiantiles contra la Anti-España »
  218. lorsqu’on lui demanda pourquoi il avait rejoint les carlistes, Tejada aurait répondu : « parce que sur la carte politique de l'Espagne en 1936, le Requeté était la seule incarnation complète de la sève patrie : le seul mouvement qui arborait le drapeau des âges d’or de nos peuples : les pals rouges sang sur le blanc théologique de la vérité catholique. Le Requeté était l’Espagne tout court (a secas) et je suis espagnol. Parce que la menace européenne et protestante contre les Espagnes reste d’actualité : par exemple, l’attitude honteuse des Europes "yankees" contre notre frère le Portugal. Parce que 1936 ne fut qu’un maillon de plus dans la très longue chaîne de nos luttes défendant la Chrétienté contre l’Europe : Pavía, Mühlberg, l’Invincible, Nordlingen, Rocroy, le partage d’Utrecht, l’aide anglaise au séparatisme américain, la flibusterie anglo-saxonne de 98, l’aide franco-anglaise à Negrín… Parce que tant que les Espagnes seront le dernier réduit de Chrétienté, nous les carlistes monterons la garde contre ses ennemis séculiers », cité dans (es) « ¿Por qué fue carlista Francisco Elías de Tejada? », sur Reino Granada. Órgano del Círculo Tradicionalista General Carlos Calderón,
  219. La figura del Caudillo. Contribución al derecho público nacional-sindicalista (1939), El nuevo Estado nacional-sindicalista. Antecedentes y teoría, con un esbozo de una nueva teoría del Estado (1938), El pensamiento político de Falange Española y de las J.O.N.S. (1939)
  220. ce qu’il considéra, des années plus tard, comme une erreur (Cecotti 2005, p. 210)
  221. voir son article (es) « Monarquía y caudillaje », Revista de la Facultad de Derecho de Madrid, nos 6-7,‎ , p. 69-88, qui fait l’objet d’une discussion détaillée dans Bartyzel 2015a, p. 257-258
  222. opposé à la grandeur de ses origines héroïques ; il défendait un nouveau « soulèvement moral » (Bartyzel 2015a, p. 249) ; allégations attribuées par Galarreta, qui font l’objet de débat, voir (es) Manuel de Santa Cruz (ed.), Apuntes y documentos para la historia del tradicionalismo español (1939-1966), vol. 4, Séville, , p. 135-139
  223. Los principados carismáticos según los clásicos españoles, El caudillaje es la tiranía anticatólica et Tríptico sobre las dictaduras
  224. Bartyzel 2015a, p. 261.
  225. (es) Idoia Estornes Zubizarreta, « Francisco Elías de Tejada », sur Auñamendi Eusko Entziklopedia
  226. en 1942 avec La Misión (Bartyzel 2015a, p. 249)
  227. avec les trois frères Hernando Larramendi, deux frères Zabala, Rafael Gambra, Fernando Polo, Pueyo Alvarez, González Quevedo, Amancio Portabales, Luis Ortiz et Estrada ; leurs démonstrations consistaient par exemple à ne pas lever la main durant le salut franquiste en se tenant dans la foule saluant Franco lors des matchs de football à Madrid (Martorell Pérez 2009, p. 105)
  228. Bartyzel 2015a, p. 246-247.
  229. (es) Manuel de Santa Cruz (ed.), Apuntes y documentos para la historia del tradicionalismo español (1939-1966), vol. 9, Séville, , p. 124-129
  230. Bartyzel 2015a, p. 261-262.
  231. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 13.
  232. L'une des lectures possibles de la théorie de la succession carliste était qu'au cas où toutes les branches descendantes mâles seraient éteintes ou exclues du trône, les droits héréditaires pourraient être transmis à la fille aînée du dernier roi. Alors que certains carlistes appliquaient cette lecture à la fille aînée du prétendant Charles VII, les autres — dont Tejada — l'appliquaient à la fille aînée de Philippe V en tant que dernier roi ayant régné sur toutes « les Espagnes », et successivement à son dernier descendant mâle légitime, Don Duarte, voir (es) Melchor Ferrer, Historia del tradicionalismo español, vol. XXX, Séville, , p. 71-72
  233. Bartyzel 2015a, p. 248.
  234. bien qu’il affirmât qu’il n’était pas un politicien et ne faisait pas de politique (Cantero Núnez 1995a, p. 153)
  235. Bartyzel 2015a, p. 251.
  236. par exemple dans son manifeste adressé au Front national carliste, dans lequel, il s'oppose en usant de son érudition à la revendication dynastique de Charles-Pie — « Charles VIII » —
  237. Ayuso Torres.
  238. a et b Bartyzel 2015a, p. 252.
  239. Martorell Pérez 2009, p. 337.
  240. Vázquez de Prada Tiffe 2011, p. 145-6.
  241. la commission était dirigée par José María Valiente et était divisée en deux sous-commissions ; Tejada dirigea celle de la culture (Vallverdú i Martí 2014, p. 138)
  242. d’après Gambra (Fernández de la Cigoña 1996, p. 191) ; Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 40 va dans le même sens
  243. Bartyzel 2015a, p. 263 affirme que vers le milieu des années 1950, Tejada considérait la position intransigeante de Fal Conde comme une erreur et défendait une prudente ouverture vers le franquisme ; Vázquez de Prada Tiffe 2009, p. 190 note qu’il s’exprima contre la posture collaborationniste de Valiente
  244. Vázquez de Prada Tiffe 2009, p. 190.
  245. Martorell Pérez 2009, p. 393.
  246. Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 41.
  247. il défendait auprès de ses contacts personnels, par exemple en 1956 Jesús Salas, alors vice-secrétaire du Movimiento, que la monarchie traditionnelle (traditionaliste) était la seule option viable à long terme (Vázquez de Prada Tiffe 2009, p. 203)
  248. Martorell Pérez 2009, p. 432.
  249. En 1959 le gouverneur civil de Huelva lui imposa une amende de 30 000 pesetas pour avoir organisé une conférence jugée hostile au régime (Vallejo 2015)
  250. a b c d e f et g (es) « El profesor Francisco Elías de Tejada y Spínola », sur Fundación Elías de Tejada (consulté le ).
  251. certains affirment qu’il cofonda cette maison d’édition
  252. a b et c (pt) Jacek Bartyzel, « Tradycjonalizm a dyktatura. Francisco Elías de Tejada y Spínola wobec frankizmu »
  253. Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 124.
  254. (es) Melchor Ferrer, Breve historia del legitimismo español, Ediciones Montejurra, , p. 2
  255. Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 54.
  256. (es) Manuel de Santa Cruz (ed.), Apuntes y documentos para la historia del tradicionalismo español (1939-1966), vol. 20, Madrid, , p. 119-124, 274-284 ; Tejada eut rapidement des doutes lorsqu’il perçut une influence de l'Opus Dei dans les Círculos, ce qui conduisit le politicien carliste Zamanillo, à penser qu'il avait un parti pris contre ce dernier (Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 126)
  257. Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 114.
  258. Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 167.
  259. par exemple au début des années 1960, en prenant part aux Semanas de Estudios Tradicionalistas organisées par la section universitaire de l’Agrupación Escolar Tradicionalista (es)
  260. Martorell Pérez 2009, p. 465.
  261. Martorell Pérez 2009, p. 445.
  262. Martorell Pérez 2009, p. 382.
  263. Martorell Pérez 2014, p. 45.
  264. en 1959 déjà il mettait Valiente en garde contre l’« incomparable frivolité » de Don Javier, qui permettait les déclarations extravagantes de Charles-Hugues ((es) Juan Cruz Alli Aranguren, El carlismo de Franco. De Rodezno a Carlos VIII (thèse de doctorat), UNED, , p. 664) ; Charles-Hugues et ses partisans de la première heures — bien que ces derniers seulement — considéraient Tejada comme un réactionnaire rance et que seul le versant fuerista de ses écrits était digne d’intérêt (Martorell Pérez 2009, p. 412, Martorell Pérez 2014, p. 80)
  265. en 1961, il lança un avertissement contre les opusdeistas chrétiens-démocrates (Massó était engagé dans l'Opus Dei), subversivement actifs dans le traditionalisme (Bartyzel 2015a, p. 251) ; pour ses doutes autour de l’Opus et Massó, voir Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 121-123
  266. à la fin des années 1950, Tejada semblait avoir un certain espoir en Don Javier — par exemple il lui adressa une lettre, indiquant qu'un quotidien carliste semi-officiel Informaciones faisait la promotion d'hommes de gauche ; il entendait par là les chrétiens-démocrates alignés sur Paul Lesourd — ; certains chercheurs affirment que les problèmes d'Informaciones contribuèrent largement à la désaffection de Tejada de Don Javier au début des années 1960
  267. Martorell Pérez 2009, p. 446.
  268. Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 175.
  269. selon Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 187 et Bartyzel 2015a, p. 265, il le fit à la suite de l’expulsion de Zamanillo ; selon Martorell Pérez 2009, p. 446, le motif décisif du départ de Tejada n’était pas tant sa suspicion à l’égard des penchants socialistes « subversifs » de Charles-Hugues et ses conseillers comme José María Zavala Castella, mais plutôt le fait qu’ils pensaient qu’ils agissaient de façon cachée pour le compte de l’Opus Dei
  270. en décembre 1962 (Lavardin 1976, p. 145) ; Vázquez de Prada Tiffe 2016, p. 174-175 affirme qu'à la suite d'articles de presse venimeux de Tejada visant « monsieur Hugues de Bourbon-Busset » (en français) Massó et son entourage avaient bien l'intention d'expulser de Tejada, sans préciser si l'expulsion eut bien lieu
  271. « yo no tengo poder para hacerle Rey de Espańa, pero puedo hacer que no lo sea » ; le même auteur et (Lavardin 1976, p. 146) soulignent un conflit personnel, suggérant que Tejada s'était retourné contre Charles-Hugues lors de la préparation de son entretien avec Franco et la décision de qui devrait y accompagner le prétendant : Tejada se serait senti offensé de son éviction au profit d’Álvaro d'Ors ; Lavardin présente Tejada comme un personnage très extravagant et imprévisible ; dans le même ordre d’idée, il est décrit comme « passionément impulsif » "apasionamente impulsivo" dans Heras y Borreo 2004, p. 41-42
  272. « este aventurero francés de sangre bastarda »
  273. l'insulte est une allusion à une vieille polémique liée au statut aristocratique de la maison de Bourbon Busset, dont est issue la mère de Charles-Hugues ; selon une interprétation fréquemment attestée, la branche familiale avait été fondée par l'enfant illégitime de Louis de Bourbon, prince-évêque de Liège
  274. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 184.
  275. Garralda Arizcun 1995, p. 197.
  276. Canal 2000, p. 365.
  277. a et b Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 176.
  278. Vallverdú i Martí 2014, p. 230.
  279. a et b Bartyzel 2015a, p. 265.
  280. Vallverdú i Martí 2014, p. 172.
  281. Canal 2000, p. 364.
  282. Vallverdú i Martí 2014, p. 173.
  283. Canal 2000, p. 382.
  284. Canal 2000, p. 373.
  285. une sorte de nouveau « compromis de Caspe » (Bartyzel 2015a, p. 266)
  286. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 181.
  287. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 185.
  288. et fermant la porte au constitutionnalisme d’inspiration française (Santa Cruz 1989, p. 119-124, 274-284, cité dans Bartyzel 2015a, p. 267)
  289. Carrillo-Linares 2008, p. 50. « representando una opción fosilizada y actuando en su crítica al régimen como un francotirador aislado »
  290. Tejada avait déjà rencontré la dictateur dans d’autres cadres, par exemple le 22 février 1961, lorsque ce dernier avait reçu le comité national des Cercles culturels Vázquez de Mella
  291. Lavardin 1976, p. 93.
  292. (es) Francisco Elías de Tejada, « Crónicas apolíticas de quince días », El Pensamiento Navarro,‎  :

    « lo que como carlista y como jurista sostengo, tuve el honor de exponerlo de palabra a S.E. el Jefe del Estado el 20 marzo de 1968, única ocasión en que mereci hablar a solo con S.E. Puesto que entonces lo razoné ante tan altísima autoridad, no voy a repetir aquá mi tesis de que jurídicamente la legitimidad española paréceme ir per S.M. el señor duque de Braganza y sus descendientes »

    , cité dans Heras y Borreo 2004, p. 42, voir également Bartyzel 2015a, p. 266
  293. Vallejo 2015. « autoridad que se aparta de la ley no merece consideración de autoridad »
  294. « confrérie du Maestrat »
  295. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 231-232.
  296. Tejada railla Ramón Forcadell en le qualifiant de « ridicule tigre », référence ironique à ceux qui l’appelaient, el Tigre del Maestrazgo « le Tigre du Maestrat »
  297. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 236.
  298. certains traditionalistes se montrèrent critiques envers Tejada, le caractérisant comme celui qui « sait lancer la pierre et cacher la main » (« sabe tirar la piedra y esconder la mano »), en référence à son absence de la réunion organisée afin de lancer la future Hermandad
  299. « Régiment royal de Requetés de Castille »
  300. opinion de Fal Conde (Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 271)
  301. Caspistegui Gorasurreta 1997, p. 271. « abanderado de la Tradición »
  302. voir par exemple La Vanguardia du 24 septembre et du 5 octobre 1976
  303. ou Comunión Católico-Monárquica (Canal 2000, p. 393) ; en 1986 il fusionna dans la Comunión Tradicionalista Carlista ((es) César Alcalá, D. Mauricio de Sivatte : Una biografía política (1901-1980), Barcelone, , 207 p. (ISBN 8493109797), p. 191
  304. après en avoir convenu avec Sixte
  305. pour Huelva selon La Vanguardia du 10 juillet 1977
  306. Bartyzel 2015a, p. 268.
  307. Ayuso Torres 1994, p. 339.
  308. « la democracia a lo rousseauniano, revolucionara a la francesa, es políticamente la mayor de las tiranías, la tiranía irresponsable de las masas sin rostro, y culturalmente, el triunfo de la mediocridad »
  309. Pérez Luño 2013, p. 7-8. « it would clearly be an overstatement to sustain that the political regime established in Spain by Franco after the Civil War pretended to support a “revival” of the Spanish Natural Law Classics. It is obvious that the so-called Movimiento Nacional (National Movement) had to address more urgent issues, culture not being among their primary concerns. Nevertheless, peculiar circumstances explain a favourable context for an invocation and manipulation of the Salamanca School as it had never been known before »
  310. en affirmant que la liberté est « une option subjective entre des prémisses posées objectivement par Dieu pour chaque cas concret », la néoscolastique présentait le régime franquiste et ses limitations comme déterminés par l’ordre suprême (Ruiz Resa 2015, p. 436)
  311. les seuls systèmes qu’il admettait étaient ceux de la néoscolastique, suivant une ligne catholique dogmatique, et de l'existentialisme, teinté ou non de catholicisme (Ruiz Resa 2015, p. 415) ; selon le philosophe du droit Benjamín Rivaya García, dans les années 1960 « l'accès aux chaires de philosophie du droit était contrôlé » par Tejada, qui exerçait une « terreur intellectuelle » ((en) Benjamín Rivaya, « Political History of the 20-th Century Spanish Philosophy of Law », dans Enrico Pattaro, Corrado Rovers (eds.), A Treatise of Legal Philosophy and General Jurisprudence, vol. 12, Bologne, (ISBN 9789400714793), p. 491)
  312. par exemple : en 1972 il fut poursuivi en justice pour avoir affirmé que l’« autorité qui s’éloigne de la loi ne mérite pas la considération d’autorité » (Vallejo 2015)
  313. Tejada préférait parler de « Deuxième Restauration » (Fernández de la Mora 1989, p. 7)
  314. voir la lettre de Juan Cabré Cires ((es) « Más sobre el carlismo », La Vanguardia,‎ , p. 34 (lire en ligne [archive du ]))
  315. (es) « Fuerte polémica generacional en el II Congreso de escritores extremeños », ABC,‎ (lire en ligne) :

    « Con la mayor energía los escritores reclaman que el extraordinario jurista y escritor extremeño Francisco Elias de Tejada »

  316. dans La Vanguardia du 6 juin 1997, p. 45
  317. (es) « Quiénes somos », sur Fundación Elías de Tejada (consulté le )
  318. en réalisant de nouvelles éditions de ses travaux, en publiant des livres connexes ainsi qu’une revue (Anales de la Fundación Francisco Elías de Tejada) ou en décernant le Prix Francisco Elías de Tejada (des travaux primés sont par exemple (es) Estanislao Cantero Núñez, Francisco José Fernández de la Cigoña, Antonio de Capmany (1742-1812) : Pensamiento, obra histórica, política y jurídica, Madrid, Fundación Francisco Elías de Tejada y Erasmo Percopo, , 446 p. (ISBN 8460483843) et (es) José Joaquín Jerez, Pensamiento político y reforma institucional durante la guerra de las Comunidades de Castilla, Madrid, , 720 p. (ISBN 9788497684156))
  319. le présentant « comme l'un des principaux théoriciens politiques et juridiques espagnols de la seconde moitié du XXe siècle »
  320. « promover el estudio y la difusión del pensamiento católico hispánico anterior a 1800 y asimismo promover la investigación histórico-literaria en el campo de los autores hispánicos, en el sentido amplio que comprende los integrados en la Confederación hispánica de los siglos XVI, XVII y XVIII, respetando las directrices del profesor Francisco Elías de Tejada »
  321. devenue le Consejo de Estudios Hispánicos "Felipe II">, actuellement présidé par Miguel Ayuso sous le patronage de Sixte de Bourbon-Parme ; il organisa trois séries de conférences des Jornadas Hispánicas de Derecho Natural
  322. (es) « Qué hacemos », sur Fundación Elías de Tejada (consulté le )
  323. (es) « Jornadas Hispánicas de Derecho Natural », sur Fundación Elías de Tejada (consulté le )
  324. voir par exemple le programme de la conférence (es) « Maestros del tradicionalismo hispánico de la segunda mitad del siglo XX », sur Fundación Elías de Tejada, en commémoration du 175 anniversaire du carlisme (lire en ligne) ou les « Annales » de la Fondation, dont une partie sont acceptibles en ligne (voir ici)
  325. la création de la Fondation semble issue d'un accord avec la Real Academia de Ciencias Morales y Políticas
  326. Ramírez Jerez 2013, p. 209.
  327. Fernández de la Mora 1989, p. 13.
  328. see BOE 159 (2008), available here
  329. Tejada était un grand bibliophile et accumula l’une des plus importantes bibliothèques privées d’Espagne, rassemblant près de 60 000 ouvrages (Vallet de Goytisolo 1981, p. 107), incluant certaines raretés du XVIe siècle (Ramírez Jerez 2013, p. 210-211) ; la partie gérée par la RACMYP consiste en 24 000 livres (Ramírez Jerez 2013, p. 210) ; la RACMYP n'acceptant en principe que des dons et la veuve de Tejada n'étant pas disposée à en céder la propriété, il fallut de négociations complexes pour parvenir à un accord (Ramírez Jerez 2013, p. 207-210)
  330. « nuestra universidad es la que corresponde a unas gentes que han perdido su identidad de patria »
  331. Garralda Arizcun 1995, p. 198.
  332. pour une brève liste des doctorants qu'il a dirigés à Salamanque et actifs en 2003 voir (es) José Barrientos García, « Francisco de Vitoria y la facultad de teología de la Universidad de Salamanca », dans Vicent S. Olmos (ed.), Aulas y saberes: 6 Congreso Internacional de Historia de las Universidades Hispánicas, Valence, (ISBN 9788437056852), p. 215
  333. Miguel Ayuso, lui-même disciple revendiqué de Tejada inclut parmi ceux-ci Francisco Puy Muñoz, Nicolás María López Calera, Emilio Serrano Villfañe, Jaime Brufau Prats, Mariano Hurrado Bautista, Vladimiro Lamsdorff-Galagne, Manuel Fernández-Escalante, José F. Lorca Navarrete, Pablo Badillo O’Farrell, José Iturmendi Morales, Antonio Enrique Pérez-Luño, Gustavo Villapalos Salas, José Delgado Pinto, Alberto Montoro Ballesteros, Ramón Maciá Manso, Carolina Rovira Florez de Quiñones and Juan Antonio Sardina Páramo (Ayuso Torres 1997, p. 16) ; une monographie sur Tejada (Garralda Arizcun 1995, p. 193) liste 727 personnes qui lui sont liées d’une manière ou d’une autre
  334. les plus notables étant Álvaro d´Ors, Juan Vallet de Goytisolo, Osvaldo Lira et José Pedro Galvão de Sousa
  335. Frederick D. Wilhelmsen et Alexandra Wilhelmsen aux États-Unis et Jacek Bartyzel (pl) en Pologne
  336. Ayuso Torres 1994.
  337. qui a été présentée comme l’« œuvre définitive sur l’œuvre de Francisco Elías de Tejada » ((es) Cristián Garay Vera, « Miguel Ayuso Torres, La filosofía jurídica y política de Francisco Elías de Tejada », Revista chilena de derecho, nos 21/1,‎ , p. 210), de « valeur scientifique élévée » (Cuenca Toribio 1994, p. 375) ou « digne d’applaudissements » (Garralda Arizcun 1995, p. 200)
  338. une bibliographie (Caballero Baruque 1984) et (es) Francisco Elías de Tejada (1917-1977) : El hombre y la Obra, Madrid, (regroupant deux travaux antérieurs de la même autrice), ainsi que (es) Ángel Sánchez de la Torre (ed.), Francisco Elias de Tejada : Figura y pensamiento, Madrid, (ISBN 8486926890)
  339. entre autres : Julieta Amaro Marques, Miguel Ayuso Torres, Pablo Badillo O’Farrel, Jacek Bartyzel, Consuelo Caballero Baruque, Estanislao Cantero Núñez, Daniela Capaccio, Samuele Cecotti, Julio Cienfuegos Linares, José Manuel Cuenca Toribio, Gonzalo Díaz Díaz, Idoia Estornes Zubizarreta, Giovanni Ferracuti, Manuel Fernández de Escalante, Rafael Gambra, Francesco M. Di Giovine, Mariano Hurtado Bautista, Vladimir Lamsdorff Galagane, Roberto de Mattei, José Francisco Lorca Navarette, Consuelo Martínez-Siduna y Sepúlveda, Diego Medina Morales, Bernardino Montejano, Evaristo Palomar Maldonado, Francisco Puy, Pablo Ramírez Jerez, Raúl Sánchez Abelenda, Ángel Sánchez de la Torre, Juan Antonio Sardina Páramo, Rudolf Steineke, Emilio Suñe Llinas, Giovanni Turco, Jesús Vallejo, Juan Vallet de Goytisolo, Piero Vassallo, Silvio Vitale, Pier Francesco Zarcone et Enrique Zuleta Puceiro
  340. (es) Luis R. Oro Tapia, « Elías de Tejada, Francisco (2008): Derecho político », Revista chilena de derecho, no 36,‎ , p. 669-670
  341. Bartyzel 2008, p. XXXV-XXXVI.
  342. parfois publiés en de lieux éloignés, essentiellement en Amérique latine ; il est également crédité de quelques traductions en italien
  343. Ayuso Torres 1997, p. 15-16.
  344. « l’une des principales figures de la vie universitaire et culturelle de l’Espagne au XXe siècle » (Cuenca Toribio 1994, p. 375), « más preclara inteligencia de la Filosofía española del Derecho en este siglo, y una de las cumbres del pensamiento iusfilosóficq en toda la historia de la península » (Gonzalo Ibáñez Santamaría, dans El Mercurio, Santiago du Chile, 2 avril 1978, cité dans Vallet de Goytisolo 1981, p. 105), « una de las figuras más eminentes del iusnaturalismo europeo del pasado siglo » (Vázquez de Prada Tiffe 2011, p. 395), un grand humaniste et l’esprit moteur d’une école entière, mécène et inspirateur (Garralda Arizcun 1995, p. 198)
  345. Ayuso Torres 1997, p. 16.
  346. Fernández de la Cigoña 1996, p. 188.
  347. selon Gambra, il était une combinaison d’Athéna et Dionysos (Bartyzel 2015a, p. 241) ; on lui attribua les qualités de « négligeant, bohême, torrentiel, extraverti, ouvert, véhément, généreux, inexorable, radical, noble, agressif, insouciant, allègre, religieux, croyant, austère, encyclcopédique, caustique, atrabilaire, original, fougueux, ingénu, voyageur prodigieux, polyglotte remarquable, inoubliable narrateur, magnanime, disposé, passionné, cordial, vital, espagnol, entêté, infatigable travailleur, intransigeant, talentueux, bon par-delà les colères […], studieux, curieux, sensible, aigu, ferme, indomptable, patriote. En résumé, un monstre, un génie, un surhomme » (Ayuso Torres 1997, p. 15), des commentaires similaires dans Fernández de la Mora 1989, p. 7-8 et Vallet de Goytisolo 1981, p. 107 ; ses trois grandes passions étaient les voyages, la lecture et les langues — on rapporte qu’il maîtrisait 12 langues et connaissait au moins les rudiments de 26 autres —
  348. Bartyzel 2015a, p. 243.
  349. selon (es) Eusebio Fernández García, « Las tareas y la Filosofía del Derecho de Francisco Elías de Tejada y Spínola », dans Adela Mora Cañada (ed.), La enseñanza del derecho en el siglo XX, Madrid, (ISBN 849772318X), p. 192-205, qui présente Tejada comme un serviteur biaisé du régime, persécutant ses propres collègues, « l'une des personnes qui furent victimes de la persécution de Francisco Elías de Tejada est Elías Díaz » (p. 194-195), en référence à Elías Díaz, Un itinerario intelectual : de filosofía jurídica y política, Madrid, , 270 p. (ISBN 9788497421485), p. 34-35
  350. (es) Antoni Jutglar, Introducción al "Manifiesto del Partido Comunista", y otros escritos, Madrid, , 296 p. (ISBN 9788485887460, lire en ligne), p. 93

    « autor reaccionario »

  351. (es) Ramón Cotarelo, Las ciencias sociales en España : historia inmediata, crítica y perspectivas, Madrid, , 348 p. (ISBN 9788474914887, lire en ligne), p. 89

    « pensamiento reaccionario »

  352. (es) Manuel-Reyes Mate Rupérez, « Pensamientos a media luz », El País,‎
  353. González Cuevas 2008, p. 1171-1172.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]