Didier Georgakakis

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Didier Georgakakis
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Didier Georgakakis, né le à Lyon (Rhône), est un universitaire français, spécialisé dans la sociologie politique de l'Union européenne.

Didier Georgakakis est professeur de science politique et chaire Jean Monnet[1] au département de science politique de l’Université Paris I – Panthéon-Sorbonne et membre du Centre européen de Sociologie et de Science politique (CNRS/P1/EHESS)[2]. Membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, il est également professeur visitant au Collège d’Europe de Bruges dont il dirige le programme d'études européennes générales en 2021.

Enseignements et recherches[modifier | modifier le code]

Ses enseignements en France et à l’étranger portent sur la sociologie politique de l’Union européenne[3],[4], sous discipline qui fait de lui l’un des précurseurs[5].

A Paris I, il est titulaire du cours d'introduction à la politique européenne qu'il a créé ainsi que des cours sur les acteurs de l'administration et la politique européenne en master. Au Collège d'Europe, il enseigne deux cours : Sociologie de la construction européenne et Sociologie de la bulle européenne : mapping et perspectives socio-professionnelles. Au cycle international long de l'Ecole Nationale d'administration, il enseigne le cours de sociologie du milieu décisionnel central de l'Union européenne.

Ses recherches portent d'abord sur l’histoire et sur la sociologie de la communication politique, notamment dans sa thèse Information et propagande d'État sous la IIIe République. Les échecs d'une spécialisation[6] dirigée par Michel Offerlé, remaniée et publiée plus tard sous le titre La République contre la propagande. L’échec originel de la communication d’État en France (1918-1940)[7].

À partir de la fin des années 1990, il travaille plus particulièrement à une sociologie des institutions européennes et de leurs acteurs. Il publie plusieurs ouvrages collectifs et dossiers de revue comme L'Europe en formation[8] avec Delphine Dulong, Les métiers de l’Europe politique, «La nouvelle gouvernance européenne : de la critique du concept à l’analyse de ses usages" [9],[10] avec Marine de Lassalle et Le Champ de l’Eurocratie, Une sociologie du personnel de l’UE[11],[12].

Dans son livre Au service de l’Europe, crise et transformations de la fonction publique européenne[13],[14], il montre les enjeux de pouvoir que la définition sociale de cette fonction publique et ses récents changements impliquent et il fait avancer la réflexion sur les liens sociologiques et culturels très spécifique qui l’attache aux institutions.

Auteur d'une cinquantaine de contributions dans des revues à comité de lecture ou des ouvrages collectifs, il a plus récemment écrit pour des revues en ligne telles que Politika, Le Grand Continent, ou encore AOC. Pour Le Grand Continent, il a notamment écrit un article qui s'intitule Comprendre les nominations à la tête de l’UE (Juillet 2019)[15], pour la revue Politika, Pour une sociologie historique et politique de l’intégration européenne, en 2021[16]. Enfin pour AOC, il a notamment publié les deux articles suivants : Le Covid-19, un tournant pour l’Union européenne ? (2020)[17] et Qui va gouverner l’UE (et qu’est-ce que cela pourrait changer) ? (2020)

Carrière[modifier | modifier le code]

Tout au long de sa carrière, Didier Georgakakis s’est investi dans l’institutionnalisation des études européennes et des sciences sociales du politique ainsi que de la pluridisciplinarité au sein des sciences sociales et humaines européennes.

À Strasbourg, il dirige à partir de 1997, le cursus délocalisé du DESS de politiques publiques en Europe de l’IEP de Strasbourg à l’Université de Wrocalw[18] et co-dirige l’année suivante le cursus de Strasbourg. Dans le cadre de la réforme LMD, il construit au début des années 2000, le master de politiques européennes de l’IEP de strasbourg, doté de trois parcours et de 80 étudiants, qu’il dirige jusqu’à 2012[19],[20].

Entre 2003 et 2007, il dirige le groupe de sociologie politique européenne avec Marine De Lassalle et porte ce centre de recherche à la reconnaissance du CNRS dans le cadre du laboratoire prisme[21], aujourd’hui fusionné dans le laboratoire Sage[22].

Directeur-ajoint de la maison des sciences de l’homme d’Alsace[23], entre 2005 et 2007, dont l’activité est centrée sur les études interdisciplinaires sur l’Europe et sur les sciences de l’antiquité, il contribue en tant que chargé de mission pour la présidence de strasbourg III, Florence Benoit-Rohmer, au développement du pole européen d’administration publique associant l’ENA, les universités strasbourgeoises et l’Euroinstitut de Kehl[24],[25]

Il contribue à cette époque aux écoles politiques du Conseil de l’Europe et au projet visant à les rassembler dans un évènement commun, projet qui a donné naissance au Forum mondial de la démocratie [26]. En 2017, il est élu à l'institut universitaire de France et obtient sa première Chaire Jean Monnet.

Responsabilités académiques et scientifiques récentes[modifier | modifier le code]

À Paris 1, Didier Georgakakis est actuellement responsable du parcours Affaires Publiques Européennes[27] et du parcours-joint «action publique en Europe» (ENA/Paris 1) du master de science politique de la Sorbonne. Il a représenté en outre Paris 1 au Steering Commitee du consortium Europaeum, qui associe notamment les universités d’Oxford, Paris 1, Leyde, Jagellone (Cracovie), Charles (Prague), Bologne, Complutense (Madrid), Helsinki, etc. Il est par la suite fortement impliqué dans l'alliance européenne Una Europa.

En 2021, il est nommé coordinateur du programme Etudes Européennes Générales[28] au Collège d’Europe par la rectrice Federica Mogherini. Le programme d’études européennes générales a pour but de renforcer les approches et les méthodes de travail interdisciplinaires et tournées vers les sciences humaines et sociales dans leur ensemble, afin de favoriser une réflexion pluraliste de fond sur l’intégration européenne. Dans le cadre de ce programme, il lance un cycle de conférence intitulé Global Europe in the real new millennium[29] et un cycle de colloque annuel.

Didier Georgakakis est enfin investi depuis de longues années dans les associations représentatives et la cause des sciences humaines et sociales. Il est, dès la fin des années 1990, membre du bureau de l'Association Nationale des enseignants chercheurs en science politique, puis élu au conseil de l’Association Française de Science Politique entre 2006 et 2019. Vice président de l’association entre 2012 et 2019, il est aussi membre du conseil d’orientation de l’alliance Athena[30] et devient vice-président de la confédération européenne des associations de sciences politiques en 2012.

Dès 2013, il fait partie des intellectuels européens qui alertent sur le danger qui pèse sur le budget des SHS dans horizon 2020[31]. Il fait ensuite partie des six fondateurs de l’alliance européenne des Sciences humaines et sociales et mobilise pour un grand programme pour promouvoir la recherche sur la démocratie et les transformations sociales[32]. A Bruxelles, il défend également le concept des alliances européennes et la plaide pour un tournant critique des "European studies" devant le Commissaire Tibor Navracsics lors du trentième anniversaire des Chaires J. Monnet.

Représentant la cause de la recherche collaborative en sciences humaines et sociales auprès des institutions européennes, il mobilise jusqu’au dernier moment de l’accord budgétaire de décembre 2020[33] et contribue au triplement de leur budget dans Horizon Europe[34].Son action européenne lui vaut d'être sollicité pour intégrer le Groupe thématique national[35] et animé le groupe miroir du cluster 2[36] auprès du DGDS du CNRS. Il est nommé membre du conseil scientifique du nouvel institut national du service public (ex-ENA) au printemps 2022[37].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. CESSP, « Chaire Jean Monnet : Sociologie de l'administration et des politiques européennes », sur CESSP, (consulté le ).
  2. (en) « Didier Georgakakis | Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne - Academia.edu », sur univ-paris1.academia.edu (consulté le )
  3. « GEORGAKAKIS Didier - CESSP », sur cessp.cnrs.fr (consulté le )
  4. « Didier Georgakakis : biographie, actualités et émissions France Culture », sur France Culture (consulté le )
  5. Larat Fabrice, Mangenot Michel, Sylvain Schirmann, dir., Les études européennes. Genèse et institutionnalisation, Paris, Hors-Série collection FARE, L'Harmattan, décembre 2018.
  6. « Information et propagande d'État sous la IIIe République. Les échecs d'une spécialisation », sur Thèses.fr
  7. Didier Georgakakis, « La République contre la propagande d'État ? Création et échecs du Commissariat général à l'Information (juillet 1939-avril 1940) », Revue française de science politique, vol. 48, no 5,‎ , p. 606–624 (DOI 10.3406/rfsp.1998.395304, lire en ligne, consulté le )
  8. sous la direction de Delphine Dulong et Didier Georgakakis., « L'Europe en formation(s) », Politix, vol. 11, no 43,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « La nouvelle gouvernance européenne : de la critique du concept à l’analyse de ses usages, dans Georgakakis (Didier) et de Lassalle (Marine) et, dirs, La nouvelle gouvernance européenne. Les usages politiques d’un livre blanc, Presses universitaires de Strasbourg, coll « sociologie politique européenne », 2007, p. 9-48.
  10. The Political Uses of Governance: Studying an EU White Paper, Verlag Barbara Budrich, (ISBN 978-3-86649-483-1, lire en ligne)
  11. Didier Georgakakis, dir, Le champ de l’eurocratie, une sociologie politique du personnel de l’UE, Economica, 2012
  12. Didier Georgakakis et Jay Rowell, « Introduction: Studying Eurocracy as a Bureaucratic Field », dans The Field of Eurocracy, Palgrave Macmillan UK, (ISBN 978-1-349-45156-2, lire en ligne), p. 1–15
  13. « Au service de l’Europe : Crises et transformations sociopolitiques de la fonction publique européenne » [livre], sur journals.openedition.org, Éditions de la Sorbonne, (consulté le ).
  14. The euro civil service in (times of) crisis. A political sociology of the changing power of Eurocrats, forthcoming, Palgrave, coll “European Political sociology”), 2017, 329 p.
  15. « Comprendre les nominations à la tête de l'Union », sur Le Grand Continent, (consulté le ).
  16. « Pour une sociologie historique et politique de l’intégration européenne », sur Politika (consulté le ).
  17. « Le Covid-19, un tournant pour l’Union européenne ? », sur AOC media - Analyse Opinion Critique, (consulté le ).
  18. « University of Wroclaw, Wrocław, Pologne », sur masterstudies.ca (consulté le ).
  19. Timothée Beckert, « L’IEP de Strasbourg au carrefour de la politique européenne », sur taurillon.org, Le Taurillon, (consulté le ).
  20. « 503 Backend fetch failed », sur mastereurope.eu via Wikiwix (consulté le ).
  21. « Groupe de sociologie politique européenne (Strasbourg ; 1994-2005) », sur idref.fr (consulté le ).
  22. « Présentation - SAGE - Université de Strasbourg », sur unistra.fr (consulté le ).
  23. « Maison Interuniversitaire des Sciences de l'Homme », sur misha.fr (consulté le ).
  24. « Présentation du PEAP », sur peapstrasbourg.wordpress.com, (consulté le ).
  25. « Pôle Européen d’Administration Publique », sur strasbourg-europe.eu (consulté le ).
  26. « Les Ecoles au Forum mondial de la démocratie 2016 : "Démocratie et égalité - que peut l'éducation ?" », sur coe.int, Council of Europe, (consulté le ).
  27. « UFR11: Parcours Affaires publiques européennes », sur www.pantheonsorbonne.fr (consulté le )
  28. (en) « European General Studies programme », sur coleurope.eu (consulté le ).
  29. « College of Europe Podcast (Bruges) », sur Spotify (consulté le )
  30. « Home », sur alliance-athena (consulté le ).
  31. https://www.liberation.fr/culture/2013/11/28/quel-futur-pour-la-recherche-en-sciences-humaines-et-sociales-en-europe_962718/
  32. https://univ-paris1.academia.edu/DidierGeorgakakis/Talks
  33. https://legrandcontinent.eu/fr/2020/12/07/democratie-horizon-europe/
  34. https://www.afsp.info/lue-investit-massivement-dans-les-shs/
  35. https://www.horizon2020.gouv.fr/pid30028/anticiper-les-prochains-appels.html
  36. https://www.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/horizon-europe-un-nouveau-souffle-pour-la-recherche-europeenne
  37. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045423091

Liens externes[modifier | modifier le code]