Claude Zidi

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Claude Zidi
Nom de naissance Claude Raymond Djemil Zidi
Surnom Claude Zidi
Naissance (89 ans)
Paris 14e, (Seine), France
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Réalisateur
Scénariste
Producteur
Films notables Les Bidasses en folie
L'Aile ou la Cuisse
Les Sous-doués
Les Ripoux
Astérix et Obélix contre César

Claude Zidi, né Claude Raymond Djemil Zidi[1], le à Paris 14e, est un réalisateur, scénariste et producteur français.

Diplômé en 1955 de l'École technique de Photographie et de Cinématographie, il entame sa carrière au poste d'assistant opérateur, puis cadreur et directeur de la photographie (notamment pour Claude Chabrol). À partir de 1970, il devient réalisateur et scénariste en mettant en scène Les Charlots, dans quatre films qui obtiendront de grands succès : Les Bidasses en folie, Les Fous du stade, Le Grand Bazar et Les Bidasses s'en vont en guerre.

À l'instar de Gérard Oury, Francis Veber et Jean-Marie Poiré, il s'impose comme l'un des plus prolifiques réalisateurs de films comiques populaires des années 1970 à 2000, avec des comédies comme La Moutarde me monte au nez, L'Aile ou la Cuisse, L'Animal, La Zizanie, Les Sous-doués, Inspecteur la Bavure, Banzaï, Les Ripoux et Astérix et Obélix contre César.

Sur trente années de carrière, Claude Zidi a dirigé les plus grands acteurs du cinéma français, tels Pierre Richard, Louis de Funès, Coluche, Julien Guiomar, Annie Girardot, Jacques Villeret, Jean-Paul Belmondo, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, Philippe Noiret, Patrick Bruel, Christian Clavier et Gérard Depardieu.

Ses films ont attiré des dizaines de millions de spectateurs en Europe, en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique. Très peu apprécié par la critique, il reçoit toutefois la reconnaissance de la profession en 1985 avec le César du meilleur réalisateur et celui du meilleur film pour Les Ripoux.

Avec vingt-cinq longs-métrages réalisés entre 1971 et 2003, Claude Zidi est le troisième réalisateur français ayant attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les cinémas français, avec plus de 80 millions d’entrées. Il se place juste derrière les réalisateurs Henri Verneuil et André Hunebelle[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et famille[modifier | modifier le code]

Claude Zidi est né à Paris, de Mohand Tayeb Zidi (1905-1991)[3], né à Tifra en Algérie, et de Marguerite Georgette Krug (1910-1971), née à Ostwald en Alsace[4].

Il se marie trois fois, d’abord avec Nicole Ruby de 1958 à 1982, puis avec Marie-Dominique Girodet de 1983 à 2004 et enfin avec Mireille Berthereau depuis le 30 juillet 2007. Il est le père de six enfants[5], dont Hélène Zidi-Cheruy née en 1960, comédienne, metteur en scène et coach, Claudine Zidi, née en 1961, scripte, Julien Zidi, né en 1973 et décédé accidentellement le 9 mai 2021[6], assistant réalisateur (notamment de plusieurs épisodes de la série télévisée Cherif et de On va s'aimer un peu, beaucoup...)[7], Marie Zidi née en 1978, comédienne de doublage, Claude Zidi Jr., cadreur et réalisateur[8] et enfin Zoltan Zidi, né en 1989, qui est assistant réalisateur et critique cinéma sur sa chaîne YouTube Critique de Zoltan et sur les podcasts La Bonne Toile, The Marvel Initiative/The DC Alternative et La Saga.

Carrière[modifier | modifier le code]

Assistant opérateur, cadreur, directeur de la photographie[modifier | modifier le code]

Claude Zidi suit d'abord, de 1953 à 1955, une formation de directeur de la photographie à l'ENPC « Vaugirard » (École nationale de photographie et cinématographie - école de cinéma qui deviendra, en 2012, l'ENS Louis-Lumière)[9]. En 1955, il est engagé comme stagiaire sur le film de Marc Allégret L'Amant de Lady Chatterley.

En décembre 1955, alors que le conflit algérien s'aggrave, il est incorporé sous les drapeaux et envoyé en Algérie en 1956. Après avoir passé quelques mois dans le djebel algérien, il est transféré au service cinématographique des Armées (SCA) d'Alger, chargé de mettre en valeur la politique de pacification et les bienfaits de la colonisation à travers des films. Il est démobilisé en décembre 1957. Parmi les dizaines de films qu'il a tournés, seul un court-métrage, intitulé « Les Zibans, pays des palmes »[10], lui est attribué[11].

Il gravit ensuite progressivement les échelons, travaillant sur une cinquantaine de films comme assistant opérateur, cadreur puis directeur de la photographie jusqu'en 1970. Il collabore avec de grands metteurs en scène, tels Claude Autant-Lara, Georges Franju, Louis Daquin, Jean-Pierre Mocky, René Clément ou Claude Chabrol. Il est engagé sur une dizaine de productions hollywoodiennes tournées en France, dont Le Train de John Frankenheimer, Le Jour le plus long de Darryl Zanuck ou Charade de Stanley Donen.

Metteur en scène et scénariste[modifier | modifier le code]

Les années 1970 : Les Charlots, Pierre Richard, Louis de Funès...[modifier | modifier le code]

En 1971, Michel Ardan, producteur de La Grande Java, premier succès des Charlots, l'engage comme metteur en scène et scénariste sur le deuxième film qu'il a prévu de produire avec le groupe. Ce sont Les Charlots, qui ont apprécié son travail comme directeur de la photographie, qui ont imposé Claude Zidi au producteur. Il écrit le scénario des Bidasses en folie, puis réalise le film qui obtient un succès extraordinaire avec plus de 7 millions d'entrées en France. Zidi écrit et réalise encore trois films avec Les Charlots, qui seront tous de grands succès : Les Fous du stade en 1972, Le Grand Bazar en 1973, Les Bidasses s'en vont en guerre en 1974. Sur des scénarios souvent écrits avec Michel Fabre, il enchaine ensuite les films comiques en faisant tourner Pierre Richard, Coluche, Louis de Funès, Jacques Villeret. Ce seront tous des succès, à l'exception de Bête, mais discipliné, « mitraillé par la critique »[12]. À la fin des années 1970, Claude Zidi a attiré plus de 40 millions de spectateurs dans les salles en France.

Les années 1980 : Coluche, Gérard Depardieu, Daniel Auteuil, Thierry Lhermitte…[modifier | modifier le code]

Ses producteurs Claude Berri et Christian Fechner connaissant des soucis financiers, Zidi décide de se lancer lui-même dans la production avec une comédie au budget modeste et, en vedette, un acteur encore peu connu : Les Sous-doués avec Daniel Auteuil. Ce sera un grand succès avec près de 4 millions de spectateurs.

Le succès est toujours au rendez-vous tout au long des années 1980 et 1990. Avec ses scénaristes Michel Fabre, Didier Kaminka et Simon Michaël, Zidi fait tourner Coluche et Gérard Depardieu. Ils donnent une suite aux Sous-Doués et créent Les Ripoux, avec Philippe Noiret et Thierry Lhermitte. Le film obtient deux César. Zidi ne connaît qu'un échec notable avec Deux, un film sur le couple avec Gérard Depardieu et Maruschka Detmers. En sus de ses propres films, Zidi produit deux films de Francis Leroi (Le Démon dans l'île) et de Jacques Fansten (États d'âme).

Les années 1990 : Josiane Balasko, Christian Clavier…[modifier | modifier le code]

La Totale !, film réalisé en 1991, sera adapté trois ans plus tard à Hollywood par James Cameron avec Arnold Schwarzenegger sous le titre True Lies. Un procès est intenté par un scénariste nommé Lucien Lambert, qui accuse Claude Zidi d'avoir plagié sa pièce de théâtre intitulée Émile. Zidi gagne en première instance mais perd en appel, ce qui peut avoir des conséquences catastrophiques vis-à-vis des producteurs américains qui lui ont acheté les droits. La procédure durera trois ans et prendra fin lorsque le réalisateur André Farwagi annoncera que Lambert lui a précédemment vendu les droits pour un téléfilm intitulé Tous mes maris, ce qu'il avait caché au tribunal. Bien qu'ayant obtenu gain de cause, Zidi sera durablement affecté par cet épisode[13]. Il connaît ensuite un nouvel échec avec Profil bas, un film policier avec Patrick Bruel.

En 1998, Claude Zidi est sollicité par Claude Berri pour réaliser Astérix et Obélix contre César. Il s'agit d'une importante production franco-germano-italienne pour laquelle une distribution internationale et de gros moyens sont réunis. La présence de Zidi rassure les investisseurs, car il a la réputation de respecter les budgets. Ce sera l'un de ses plus grands succès populaires, en France (9 millions de spectateurs) et en Europe (plus de 20 millions). Il produit le film de Pascal Légitimus (Antilles sur Seine).

Fin de carrière et postérité[modifier | modifier le code]

En 2003, Claude Zidi met fin à sa carrière après l'échec retentissant de La Boîte et l'insuccès des Ripoux 3, son vingt-cinquième film.

Le quotidien Le Monde dit de lui, en 2001, qu'il est « un des plus efficaces représentants du comique populaire français des années 1970 et 1980, depuis Les Bidasses en folie (1971) jusqu'aux Ripoux (1984). Sans doute Claude Zidi, entre ce pire et ce meilleur, n'a-t-il jamais eu la prétention de faire dans la finesse. Du moins, quelque chose, dans ses films, parvenait souvent à faire prendre la sauce »[14].

L'historien Jean Tulard le décrit ainsi : « Spécialiste du comique « à la française », il bat, avec son rival Gérard Oury, tous les records de recette. […] Zidi est généralement bien médiocre, mais parfois assez inspiré comme dans L'Aile ou la Cuisse […] ». Selon Tulard, ses films sont « toujours centrés sur une actualité presque immédiate et aisément perceptible par le public du samedi soir ». Cependant, « Les Ripoux, plaisante satire de la police et de la petite délinquance, réconcilient Zidi avec un public plus exigeant […] »[15].

Collaborations récurrentes[modifier | modifier le code]

Il a collaboré à plusieurs reprises avec Julien Guiomar (six fois), Thierry Lhermitte, Coluche (cinq fois), Philippe Noiret, Les Charlots (quatre fois), Pierre Richard, Gérard Depardieu, Michel Aumont, Michel Galabru (trois fois).

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Producteur[modifier | modifier le code]

Cadreur[modifier | modifier le code]

Directeur de la photographie[modifier | modifier le code]

Résultats au box-office[modifier | modifier le code]

Claude Zidi occupe la troisième place parmi les réalisateurs français qui ont attiré le plus grand nombre de spectateurs dans les cinémas français. Entre 1971 et 2003, il a réalisé vingt-cinq longs-métrages qui ont cumulé plus de 80 millions d'entrées en France. Dans les années 1970, il est également le réalisateur qui a attiré le plus de spectateurs avec dix films totalisant 40,4 millions d'entrées, et dans les années 1980, il a encore une fois été en tête avec huit films pour un total de 23,9 millions d'entrées[2],[16].

Film Année Entrées au Box-office France[17]
Astérix et Obélix contre César 1999 8 948 624
Les Bidasses en folie 1971 7 460 911
Les Ripoux 1984 5 882 397
L'Aile ou la Cuisse 1976 5 841 956
Les Fous du stade 1972 5 744 270
Les Bidasses s'en vont en guerre 1974 4 154 509
Les Sous-doués 1980 3 985 214
Le Grand Bazar 1973 3 913 477
Banzaï 1982 3 769 576
La moutarde me monte au nez 1974 3 702 322
Inspecteur la Bavure 1980 3 697 576
Les Sous-doués en vacances 1981 3 570 887
L'Animal 1977 3 157 789
La Course à l'échalote 1975 2 956 550
Ripoux contre ripoux 1989 2 917 115
La Zizanie 1978 2 789 787
La Totale ! 1991 1 639 813
Les Rois du gag 1985 1 510 930
Association de malfaiteurs 1987 1 194 563
Ripoux 3 2003 804 737
Arlette 1997 721 062
Bête mais discipliné 1979 684 518
Profil bas 1993 624 472
Deux 1989 333 717
La Boîte 2001 92 984
Total 80 108 867

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nomination[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Claude Raymond Djemil Zidi est né le 25 juillet 1934 à 12 h 30, dans une maternité aujourd'hui disparue du XIVe arrondissement de Paris. », Vincent Chapeau, Claude Zidi, en toute discrétion, Hors Collection, 2019, p.12
  2. a et b Claude Zidi, une vie à l’ombre du cinéma, série d’entretiens proposée par Jean-Christophe Brianchon, réalisée par Julie Beressi, Radio France, décembre 2020
  3. Fils de Abdallah Zidi et Khedidja Fodil, né dans l'ex-commune mixte de la Soummam en Algérie française, acte de décès n°35 du 25 juillet 1991, mairie de Saint-Pierre-lès-Nemours, Fiche de décès de Mohand Tayeb Zidi, Fichier des décès de l'Insee
  4. Acte de naissance n°26 du 29 septembre 1910 de la commune d'Ostwald, état civil, registre de naissances 1910, côte 4 E 365/11
  5. Mélanie Chaouch, « Mort tragique de Julien Zidi : qui sont les six enfants de Claude Zidi ? », sur Voici, (consulté le ).
  6. Tatiana Wakam, « Terrible deuil pour Claude Zidi : le réalisateur des « Ripoux » pleure la mort de son fils Julien », sur gala.fr, (consulté le )
  7. « Julien Zidi » (présentation), sur l'Internet Movie Database.
  8. « Claude Zidi Jr. » (présentation), sur l'Internet Movie Database.
  9. Claude Zidi, Biostar.
  10. Les Zibans, pays des palmes, SCA/Algérie (service cinématographique de l'armée française en Algérie), 1958
  11. « Ce court-métrage de propagande en noir et blanc de dix minutes évoque la vie dans une région prospère, située à 400 kilomètres au sud d'Alger, grâce à la culture des dattes. Bien qu'une société canadienne ait acquis les droits, le film n'a jamais été diffusé en salles. Les premières images réalisées par Zidi sont donc restées invisibles au grand public », Vincent Chapeau, Claude Zidi, en toute discrétion, Hors Collection, 2019, p.31
  12. Jacques Villeret, Du rire aux larmes, de Gilles Durieux.
  13. Chapeau, p. 339.
  14. Jacques Mandelbaum, « La Boîte », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  15. Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma - Les réalisateurs, Paris, Robert Laffont, , 1009 p. (ISBN 2-221-10093-X), p. 1004.
  16. « Les réalisateurs qui ont réalisé le plus d'entrées dans les cinémas français », sur JP Box-Office
  17. Jpbox-office.com : Page -Claude Zidi entrées France Page consultée le 03 février 2013.

Liens externes[modifier | modifier le code]