Ciby 2000

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Ciby 2000
Création 27 avril 1990
Fondateurs Francis Bouygues
Personnages clés Jean-François Fonlupt[1]
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social Boulogne Billancourt
Drapeau de la France France
Direction Olivier Jacobs
Actionnaires BouyguesVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Production de films pour le cinéma
Société mère Groupe Bouygues[1]
SIREN 377938212

Ciby 2000 (également écrit CiBy 2000 et CIBY 2000) est une société de production et de distribution créée en 1990 par Francis Bouygues[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Après avoir laissé la direction du groupe Bouygues à son fils Martin en 1989, Francis Bouygues souhaite désormais investir son argent dans le monde des médias. Le 16 mai 1990, il fonde alors Ciby 2000, une société de production cinématographique, ambitionnant de créer un grand groupe de communication allié à TF1 et d'en faire un leader mondial du secteur. Le nom de Ciby 2000 (anagramme de Cécil B. De Mille[3]) provient d'une contraction de Ci pour cinéma et By, abréviation de Bouygues[4]. Il avait l'avantage de représenter les initiales de la fille de Francis Bouygues, Corinne, prononcés à l'anglaise.

Il s'entoure d'une équipe comptant le producteur Jean-Claude Fleury, qui devient directeur général, et de Pierre Rissient et Pierre Edelman, chargés de nouer le contact avec de grands cinéastes. Parmi les conseillers officiels et officieux, on relève notamment le producteur Daniel Toscan du Plantier. L'attrait de Ciby 2000 doit résider d'une part dans la production de films populaires pour être rentable et d'autre part dans des films d'auteur et indépendants de grands réalisateurs à qui on laisse une grande latitude (plusieurs adhèrent, comme David Lynch, Jane Campion, Emir Kusturica ou encore Pedro Almodovar). Le siège est situé au 90 avenue des Champs-Élysées et Ciby 2000 compte 65 employés[4].

Alors que l'entreprise essuie les railleries de l'entourage de Martin Bouygues (notamment Patrick Le Lay) et du milieu du cinéma, plutôt de gauche alors que Martin Bouygues était généralement classé à droite, Ciby 2000 a toutefois produit ou coproduit une cinquantaine de films dont quatre Palmes d'or : La Leçon de piano, Underground, Le Goût de la cerise et Secrets et Mensonges[4].

En 1993, Francis Bouygues est hospitalisé, cesse toute activité puis meurt. Jean-François Fonlupt lui succède mais opère plusieurs changements, notamment une austérité budgétaire passant par la fermeture du bureau de Los Angeles, écarte certains employés, réduit les frais de déplacement et annule un projet de Claude Pinoteau au Népal avec la troupe du Splendid. On lui reproche alors de ne pas comprendre la dimension artistique de l'entreprise. Les réalisateurs déjà sous contrat poursuivent leur travail et donnent plusieurs films primés mais d'autres choix sont contestés, comme le financement de nanars français et le refus de signer des films prometteurs comme Le Garçu de Maurice Pialat ou Pulp Fiction de Quentin Tarantino.

La société s'arrête en 1998 à la suite de difficultés financières[2],[5] et du peu d'entrain de Martin Bouygues de la soutenir. La Paramount fait une offre de rachat de 500 millions de francs mais Monique Bouygues, veuve de Francis, refuse ; le catalogue est donc dispersé entre TF1, MK2 et plusieurs sociétés[4]. Elle est relancée en 2004 avec la production de Immortel, ad vitam.

Films produits ou coproduits[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

En 9 ans d'existence, les films produits ou coproduits par la société ont accumulé 4 palmes d'or, 2 césars et 3 oscars sous la direction de Jean-François Fonlupt.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Isabelle Durieux, « Qui veut du joli petit canard du Groupe Bouygues? », L'Expansion,‎ (lire en ligne)
  2. a et b « Groupe Bouygues: histoire », Groupe Bouygues (consulté le )
  3. « Bouygues modère ses ambitions hollywoodiennes », sur lesechos.fr
  4. a b c et d Romain Blondeau, « La dernière séance du roi du béton », Vanity Fair n°39, septembre 2016, pages 166-173.
  5. (en) Michael Fleming, « Ciby 2000 on block », Variety,‎ (lire en ligne)