Barbara Lefebvre

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Barbara Lefebvre, née le à Paris, est une enseignante, essayiste et chroniqueuse française.

Enseignante dans un collège de banlieue dans les années 2000, elle témoigne en 2002 dans l'ouvrage collectif Les Territoires perdus de la République.

Autrice de plusieurs essais, elle est également chroniqueuse depuis 2019 dans Les Grandes Gueules et depuis 2020 sur LCI.

Biographie[modifier | modifier le code]

Dans le cadre de sa formation universitaire d'histoire à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne entre 1994 et 1996, son objet d'étude porte sur la période pré-coloniale et les débuts de la colonisation au Soudan occidental (actuel Mali)[1]. Ses recherches portent sur la figure de Mademba Sy, roi de Sansanding, puis sur les processus d'ethnicisation au Soudan Occidental au début de la période coloniale.

Elle réside une année à l'université hébraïque de Jérusalem au milieu des années 1990 [2]. Le , le bus qui précédait le sien est soufflé par l’explosion d’une bombe, et plusieurs étudiants qu'elle connaît y perdent la vie[3].

Elle enseigne dans le secondaire l'histoire-géographie à partir de 1998[1].

Barbara Lefebvre est titulaire d'une maîtrise de lettres modernes sur Gustave Flaubert (Paris Sorbonne Nouvelle, 2001).

Enseignante dans un collège de Colombes, elle affirme avoir été marquée par les cris de joie dans son collège et dans la cité au moment des attentats du 11 septembre 2001[3].

En 2003, elle est auditionnée, en tant que professeure agrégée d'histoire-géographie, par la commission Stasi dont les travaux aboutiront à la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises votée en mars 2004.

En 2004, elle entre à la LICRA, où elle copréside avec Alain Seksig la Commission Éducation. Elle restera membre active du bureau exécutif jusqu'à sa démission à la suite de l'élection d'Alain Jakubowicz à la tête de l'organisation en [1].

De à , elle est chargée de mission au Haut Conseil à l'intégration et membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l’intégration[1].

Depuis 2014, elle est enseignante spécialisée (elle a étudié les conditions de scolarisation en milieu ordinaire des élèves avec des troubles du spectre autistique[1]).

Depuis , elle est présidente de l'association Voir et Dire ce que l'on voit qui dénonce la judiciarisation du débat d'idées en France. Cette association est née à la suite du procès intenté à l'historien Georges Bensoussan par le Collectif contre l'islamophobie en France.

Présence médiatique et analyses[modifier | modifier le code]

En 2002, elle contribue à l'ouvrage collectif Les Territoires perdus de la République sous la direction d’Emmanuel Brenner (pseudonyme de Georges Bensoussan). Elle y livre un témoignage personnel sur la montée de l'antisémitisme et du sexisme dans les établissements scolaires des zones urbaines sensibles. Elle dénonce avec ses coauteurs l'inertie des autorités devant la montée de la haine anti-juive et anti-occidentale provenant de jeunes se réclamant de leur identité musulmane. Elle participe activement à la médiatisation de l'ouvrage entre 2003 et 2005 (interventions télévisuelles, radiophoniques, conférences). Ce livre se démarque pour être l'un des premiers ouvrages à parler d'une possible rupture culturelle dans les quartiers dit « sensibles », face à ce que d'aucuns nomment « la montée de l'islamisme ». La revue Valeurs actuelles parle de ce livre comme d'une publication qui confirmait, avant l'heure, un rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale, connu sous le nom de Rapport Obin[3].

En 2005, dans Élèves sous influence, elle analyse avec quel a priori idéologique anti-américain et quelle avalanche de simplifications le terrorisme est, selon elle, présenté par les éditeurs de manuels scolaires[4].

Entre 2006 et 2009, elle est membre du comité éditorial du mensuel néoconservateur Le Meilleur des mondes (publié chez Denoël). Entre 2006 et 2010 elle est membre du comité éditorial de la revue Controverses dirigée par Shmuel Trigano.

Elle publie de nombreuses tribunes dans la presse française de droite conservatrice[5] (Le Figaro, Causeur, Valeurs Actuelles)[6] sur la question scolaire et éducative, l'antisémitisme, la défense de la laïcité républicaine[7].

En 2018, dans Génération « j'ai le droit », elle parle de son expérience face à une génération d'élèves et de parents qui, selon elle, croient que leurs droits individuels prévalent sur l'intérêt général dans un phénomène de non-consentement à l'autorité, sensible dans les années 2000 mais encore accentué dans les années 2010 par l'explosion des réseaux sociaux. Elle y parle d'élèves qui se lèvent en plein cours et tutoient leurs enseignants dans une école qui, en étant moins exigeante, se serait délégitimée et aurait perdu sa capacité intégratrice, la crise de l'autorité se doublant d'une crise de la culture[8].

En 2019, dans C'est ça la France…, elle juge que les jeunes Français sont devenus des voyageurs sans bagages, ignorant l’histoire, la géographie et la littérature de leur propre pays. Elle juge que les ministères ont capitulé et dénonce un état d’esprit qui, selon elle, vise à discréditer l’idée de nation[9].

Barbara Lefebvre est chroniqueuse depuis 2019 dans l'émission de radio-télévision Les Grandes Gueules présentée par Alain Marschall et Olivier Truchot sur RMC et RMC Story[10]. En 2020, elle intervient régulièrement sur LCI.

À partir de 2020, elle rédige régulièrement des articles dans la revue Front Populaire de Michel Onfray et Stéphane Simon, principalement sur les problématiques liées à l'enseignement[11],[12],[6].

Prises de position et engagements[modifier | modifier le code]

Selon Le Parisien, Barbara Lefèvre est classée dans le camp des conservateurs depuis sa participation à l'ouvrage collectif Les Territoires perdus de la République. Jean-Yves Camus la classe également parmi les conservateurs[8],[13].

En 2004, Alain Gresh la qualifie de « pseudo-spécialiste de l’islam », aux côtés de co-auteurs d'un hors-série de la revue Cités[14].

En , à la suite de son échange en direct avec Emmanuel Macron alors candidat à la présidence de la République, dans L'Émission politique de France 2 portant sur la fracture culturelle française, Barbara Lefebvre est interpellée par le journaliste Karim Rissouli. Celui-ci, qui l'a invitée comme témoin en tant que professeur de collège, lui reproche alors d'avoir caché son engagement politique en faveur du candidat Les Républicains François Fillon en amont et durant l'émission[15]. En effet, durant l'émission une polémique est née avec la diffusion de tweets rapportant la participation de Barbara Lefebvre à trois tables rondes d'experts de la société civile organisées par « Familles avec Fillon » portant sur le handicap à l'école[16]. Le fait que Barbara Lefebvre n'intervienne qu'en tant que simple professeur et n'affiche pas son appartenance politique en période de campagne électorale posait des questions d'objectivité dans les interventions et d'équité dans le décompte des temps de parole médiatique en période de campagne électorale. En réponse, Barbara Lefebvre assure ne pas faire partie de la campagne officielle de François Fillon. Interrogée sur la présence de son nom sur le site officiel du candidat comme membre du comité national « France solidaire avec Fillon »[5], elle dément[17],[18] et publie quelques jours plus tard une tribune dans Le Figaro dans laquelle elle répond aux critiques et se dit victime[19].

Elle est signataire le de l'appel de 17 intellectuels : « Que la vérité soit dite sur le meurtre de Sarah Halimi »[20].

En , elle signe le « manifeste contre le nouvel antisémitisme » paru dans Le Parisien[21].

Le , sur le plateau de l'émission 24 heures Pujadas (LCI), elle se positionne contre l'euthanasie et le suicide assisté et crée une polémique en déclarant : « Je vais être très triviale : quand on vous annonce une maladie incurable, vous n'êtes pas encore en état végétatif, eh bien, vous sautez d'un pont »[22],[23].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Les Territoires perdus de la République, sous la dir. d'Emmanuel Brenner, éd. Mille et une nuits 2002 et réédition augmentée éd. Hachette Pluriel 2015
  • Élèves sous influence, coécrit avec Eve Bonnivard, éd. Audibert, 2005
  • Comprendre les génocides du 20e siècle. Comparer-enseigner, coécrit avec Sophie Ferhadjian, éd. Bréal, 2007
  • L'Image des Juifs dans l'enseignement scolaire, coécrit avec Shmuel Trigano, éd. du Nadir, 2008
  • Une France soumise. Les voix du refus, sous la dir. de Georges Bensoussan, éd. Albin Michel, 2017
  • Autopsie d'un déni d'antisémitisme. Autour du procès fait à Georges Bensoussan, ouvrage collectif, éd. L'Artilleur, 2017
  • Génération « J'ai le droit » : La faillite de notre éducation, Paris, Albin Michel, , 240 p. (ISBN 978-2-226-39821-5)
  • C'est ça la France... : Qu'a-t-on fait pour mériter ça ?, Paris, Albin Michel, , 224 p. (ISBN 978-2-226-43952-9)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Barbara Lefèbvre », sur gala.fr
  2. Génération J'ai le droit , Albin Michel, 2018, p. 195
  3. a b et c Mickaël Fonton, « Barbara Lefebvre, la combattante », sur valeursactuelles.com,
  4. Dominique Vidal, « De l’antisémitisme au terrorisme », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le ).
  5. a et b « Finalement, l'enseignante anti-Macron, qui assurait ne pas être filloniste, soutiendra Fillon », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  6. a et b Loris Guémart, « Barbara Lefebvre ou l’ascension d’une toutologue », sur arretsurimages.net, .
  7. « Barbara Lefebvre montre l'école en marche… arrière », Causeur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b « Génération « J’ai le droit » : « Dès la 6e, les élèves se lèvent en plein cours, tutoient » », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  9. Alexandre Devecchio, « Barbara Lefebvre: «C’est notre faiblesse, notre fatigue qui fait la force de minorités tyranniques» », sur lefigaro.fr,
  10. Barbara Lefebvre (Les Grandes Gueules) : « Dans Face à l’info, on sert la soupe à Eric Zemmour » ; « Cyril Hanouna tire le populaire vers le bas... », toutelatele.com, 13 décembre 2020
  11. « Front Populaire - Barbara LEFEBVRE », sur frontpopulaire.fr (consulté le ).
  12. Sonya Faure et Erwan Cario, « Ils participent à la revue d'Onfray », sur Libération (consulté le ).
  13. Jean-Yves Camus, « « Front populaire » : une revue souverainistement correcte », Charlie Hebdo,‎ (lire en ligne)
  14. Alain Gresh, « Les nouveaux habits du racisme », sur Le Monde diplomatique, (consulté le ).
  15. Magazine Marianne, « Soutenir ou pas Fillon... Barbara Lefebvre ne serait-elle pas en train de se foutre de nous ? », sur www.marianne.net, 2017-04-11utc11:10:04+0100 (consulté le ).
  16. Mickaël Fonton, « Barbara Lefebvre, la combattante », Valeurs actuelles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. Geoffroy Clavel, « Face à Macron, la professeure d'histoire nie soutenir François Fillon. Et pourtant… », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  18. « Ce qu’il faut retenir du passage d’Emmanuel Macron dans « L’Emission politique » de France 2 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Après l'avoir nié en direct, Barbara Lefebvre avoue qu'elle soutient effectivement François Fillon - Les Inrocks », sur lesinrocks.com (consulté le ).
  20. « L'appel de 17 intellectuels : « Que la vérité soit dite sur le meurtre de Sarah Halimi » », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. « Manifeste contre le nouvel antisémitisme », sur leparisien.fr, .
  22. « Euthanasie : Barbara Lefebvre conseille aux gens de "sauter d'un pont" sur LCI », sur ozap.com (consulté le ).
  23. « David Pujadas scandalisé par les propos choc d'une éditorialiste sur l'euthanasie », sur Femme Actuelle (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]