Anise Postel-Vinay

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Anise Postel-Vinay
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Denise Angèle GirardVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
André Postel-Vinay (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Membre de
Conflit
Lieux de détention
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense (AC 21 P 625837)
Service historique de la Défense - site de Vincennes (d) (GR 16 P 257145)Voir et modifier les données sur Wikidata

Anise Postel-Vinay, née Denise Girard le dans le 16e arrondissement[1] de Paris et morte le à Paris[2], est une déportée résistante française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Denise Angèle Girard, ép. Postel-Vinay, dite Anise Postel-Vinay, est la fille de Louis-Lucien Girard, ORL[3], médecin pendant la Première Guerre mondiale et de Germaine Riss[2]. Elle faisait partie de la section neutre de la Fédération française des éclaireuses[3]. Elle obtient son baccalauréat au lycée Molière à Paris[4], puis elle entreprend des études d’allemand à la Sorbonne[2].

À l'âge de 19 ans, elle intègre le réseau Gloria du Secret Intelligence Service[2],[5]. Elle est notamment chargée de relever les positions des bunkers allemands autour de Paris[6]. Ces renseignements étaient « traduits en anglais, photographiés, miniaturisés et envoyés à Londres », cachés dans des « fonds de boîtes d'allumettes »[2]. Anise Postel-Vinay découvre ultérieurement que le traducteur, « ce camarade qui savait si bien l'anglais, qui traduisait et transmettait les documents au photographe, c'était Samuel Beckett »[3].

Elle est arrêtée pour faits de résistance le à l’âge de 20 ans[6]. Emmenée au siège de la Gestapo n° 11 rue des Saussaies, elle est incarcérée à la prison de la Santé, puis transférée à la prison de Fresnes[2]. Elle passe une année à Fresnes, puis elle est déportée à Ravensbrück via Aix-la-Chapelle par le convoi I.146 parti de Paris les 21 et 28 [7]. Elle reçoit le matricule de déportée N° 24562[7]. Elle fait la connaissance dans le train de déportation de l'ethnologue Germaine Tillion[8], puis au camp, de Geneviève de Gaulle[2] et se lie avec ces deux femmes. Elle est employée à l'« atelier de fourrure », c'est-à-dire qu'elle découd les ourlets de manteaux des déportés pour y trouver d'éventuels objets de valeur[2].

Elle est libérée le par la Croix-Rouge suédoise[2]. À son retour à Paris, elle apprend la mort de sa sœur, Claire Girard. Cependant, son frère est rescapé de Buchenwald et son père du camp de concentration de Dora.

Années d'après-guerre[modifier | modifier le code]

Elle épouse le le haut fonctionnaire André Postel-Vinay, lui-même ancien résistant et compagnon de la Libération[9]. Ils ont quatre enfants : le journaliste Olivier Postel-Vinay, Daniel, l'historienne Claire Andrieu et Cyril[10].

Elle participe aux activités d'associations d'anciens déportés, notamment l'ADIR dont elle a été secrétaire générale[11] et contribue aux trois ouvrages publiés par Germaine Tillion sur le camp de Ravensbrück, notamment Ravensbrück[12] et Une opérette à Ravensbrück[13]. Elle est cofondatrice de l'association Germaine Tillion, et en est la première secrétaire générale[14]. Elle anime l'Association pour l’étude des assassinats par gaz sous le régime national-socialiste (ASSAG).

Elle assiste aux obsèques nationales au Panthéon de Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay, le . Le président François Hollande la mentionne dans son discours[15], évoquant une « femme sublime » et « sœur de souffrance et d’espérance » des deux résistantes entrées au Panthéon[2].

Elle publie en 2015 un récit biographique et de témoignage sur sa déportation, Vivre, avec Laure Adler[2].

Publication[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Elle est reconnue « Déportée résistante »[16].

Hommage[modifier | modifier le code]

Exposition[modifier | modifier le code]

Elle fait partie des 16 femmes dont le parcours est présenté dans le cadre de l'exposition temporaire « Déportées à Ravensbrück, 1942-1945 » organisée par les Archives nationales (site de Pierrefitte-sur-Seine) du au [18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Germaine Tillion,  » Verfügbar » à Ravensbrück », sur www.resistances-morbihan.fr (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j et k Antoine Flandrin, « La résistante Anise Postel-Vinay est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c Vivre, Anise Postel-Vinay, Laure Adler, Grasset, 2015.
  4. Bulletin 2021 de l’Association amicale des anciens et anciennes élèves du lycée Molière, 2021, p. 18-19.
  5. « Titres, homologations et services pour faits de résistance - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  6. a et b Missika 2021.
  7. a et b Fondation pour la mémoire de la déportation, « Liste du convoi I.246 parti de Paris les 21 et 28/10/1943 via Aix-la-Chapelle » (consulté le )
  8. Alicia Paulet, « Anise Postel-Vinay : «Germaine Tillion était une personne généreuse» », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. [hommage] Laurent Douzou, « André Postel-Vinay », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. « Biographie André Postel-vinay Inspecteur général des finances honoraire », sur www.whoswho.fr (consulté le )
  11. Anne-Marie Pavillard, « Les archives de l'Association nationale des déportées et internées de la Résistance (ADIR) à la BDIC », Histoire@Politique, vol. 5, no 2,‎ , p. 10 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Anise Postel-Vinay, « Les Exterminations par gaz à Hartheim », in Ravensbrück, Paris, Le Seuil, 1988, (ISBN 2-02-010157-2) notice du Sudoc [lire en ligne].
  13. Catherine Viollet, « Germaine Tillion, Le Verfügbar aux Enfers. Une opérette à Ravensbrück, 2005 », Genesis (Manuscrits-Recherche-Invention), vol. 27,‎ , p. 185-187 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Communiqué de l'Ordre de la Libération, , [lire en ligne].
  15. « 27 mai 2015 : le discours de François Hollande au Panthéon », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  16. « Base des déportés-résistants - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  17. Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française - fiche Anise Postel-vinay » (consulté le )
  18. Archives nationales, « Expositions » (consulté le ).


Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]