Angèle Rawiri

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Angèle Rawiri
Angèle Rawiri
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
PuteauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Angèle Christiane Ntyugwetondo RawiriVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père

Angèle Christiane Ntyugwetondo Rawiri, née le à Port-Gentil et morte le à Puteaux, est une femme de lettres gabonaise.

Elle est surtout connue pour son roman Fureur et cris de femmes, qui aborde la question de l'homosexualité féminine et est souvent considérée comme la première romancière gabonaise[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Elle naît en 1954 à Port-Gentil. Son père Georges Rawiri, homme politique, diplomate et poète gabonais, qui a été un ami du président Omar Bongo. Elle est orpheline de sa mère à 6 ans[2]. Elle passe son baccalauréat et fait des études de traduction en France[3]. Elle vit et travaille pendant deux années à Londres, comme interprète, mannequin et actrice[3] avec des rôles secondaires dans des films de James Bond notamment[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

Elle revient ensuite au Gabon en 1979[3] et travaille comme traductrice français-anglais dans une société pétrolière gabonaise, la Société nationale pétrolière gabonaise ― appelée encore Petrogab ― tout en commençant à écrire. Puis elle s'installe à nouveau en France à la fin des années 1980 et se consacre à l'écriture[4],[5],[3].

Son roman Elonga publié en 1980, raconte le retour au pays d'un jeune métis et le choc culturelle qui en découle[6]. Son deuxième roman, G'amèrakano au carrefour, est publié en 1983. Il raconte l'histoire d'une jeune secrétaire, Toula, qui habite dans un quartier excentrique et sinistre où elle côtoie des délinquants et des inactifs[7]. Elle aspire à une autre vie. Une amie lui suggère de perdre du poids, de sortir avec un homme riche et de s'éclaircir la peau[6],[3].

C'est en France qu'elle termine et publie son roman le plus connu, Fureur et cris de femmes, publié en 1989, qui évoque les frustrations de jeunes ayant vécu à l'étranger par rapport à certains blocages de la société gabonaise, le poids des familles, les infidélités, mais aussi l'homosexualité féminine[5],[3],[8],[9].

Elle appartient à une nouvelle génération, post-indépendance, de romanciers africains, incluant une présence significative de femmes[10],[11].

Mort[modifier | modifier le code]

Elle meurt en novembre 2010 à Puteaux[3].

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Les écrits d'Angèle Rawiri sont connus et reconnus dans son pays natal où ils sont étudiés dans les écoles, mais aussi dans plusieurs autres pays. Son roman le plus connu est Fureur et cris de femmes, a été traduit en anglais. Créé en 2015, le prix littéraire Angèle Rawiri récompense chaque année des romans des écrivains gabonais[2].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. C'est le premier roman gabonais qui évoque le sujet de l'homosexualité féminine.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « AMINA Rawiri », sur aflit.arts.uwa.edu.au (consulté le )
  2. a b et c La rédaction d'Info241, « Angèle Rawiri, la toute première romancière gabonaise », sur Info241.com, (consulté le )
  3. a b c d e f et g Odile Cazenave, « Rawiri, Angèle », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes,
  4. Éric Joël Békalé, 50 figures de la littérature gabonaise : de 1960 à 2010, Achères, Dagan Gnammankou Editions, , 135 p. (ISBN 978-2-919612-24-6)
  5. a et b (en) Cheryl Toman, Women Writers of Gabon : Literature and Herstory, Lexington Books, (lire en ligne), p. 1-38
  6. a et b « Angèle Rawiri », sur Africultures
  7. Ntyugwetondo Rawiri, Gʾamèrakano: au carrefour: roman, Silex, (ISBN 978-2-87693-021-6)
  8. Jean-Marie Volet, « Rendre la parole agissante. L'Afrique écrite au féminin depuis les années 1960 », sur uwa.edu.au (Université d'Australie-Occidentale)
  9. Viviane Boule, La construction identitaire du sujet dans les romans d'Angèle N. Rawiri et Jean Divassa Nyama, Université Paris-Est et École doctorale Cultures et Sociétés, Créteil (thèse), (présentation en ligne)
  10. Pierre Fandio, « Mariama Bâ et Angèle Rawiri : Une autre vérité de la femme », Dalhousie French Studies, vol. 30,‎ , p. 171–178 (lire en ligne)
  11. Lilyan Kesteloot, « Dépasser la négritude. Une nouvelle génération de romanciers africains », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bendome Marlène Mba, La représentation littéraire de la violence dans les romans d'Angèle Ntyugwetondo Rawiri : 'Elonga', 'G'amerakano au carrefour', 'Fureurs et cris de femmes', Université de Paris-Nord, 2006, 373 p. (thèse)
  • Christiane Chaulet-Achour, Corinne Blanchaud et Bernard Cerquiglini, Dictionnaire des écrivains francophones classiques: Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, océan Indien, H. Champion, coll. « Champion les dictionnaires », (ISBN 978-2-7453-2126-8), p. 382-384.
  • (en) « Rawiri, Angèle Ntyugwetondo », sur Oxford African American Studies Center (DOI 10.1093/acref/9780195301731.013.50601, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]