Amazones

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Amazone, fragment de mosaïque de pavement de Daphné (actuelle Turquie), 2e moitié du IVe siècle, Paris, musée du Louvre.

Les Amazones (en grec ancien Ἀμαζόνες / Amazónes ou Ἀμαζονίδες / Amazonídes) sont, selon les versions, soit un peuple fictif et mythologique de femmes guerrières à l'origine d'une société matriarcale, soit un peuple ayant réellement existé. La tradition les situe soit en Anatolie sur les rives de la mer Noire, soit au sud du pays des Scythes et des Sarmates (actuelle Ukraine). D'autres traditions évoquent la présence d'Amazones en Afrique du Nord-Ouest, en Libye et dans les îles Canaries. D'après certains récits historiques et études anthropologiques, il existerait également des Amazones en Amérique.

Les Amazones font partie de la mythologie grecque. Elles apparaissent pour la première fois dans l’Iliade en tant que personnages de fiction, probablement au VIIIe siècle av. J.-C., comme étant toujours et uniquement des femmes. Au-delà de l'aspect mythologique, des historiens suggèrent que les Amazones pourraient correspondre aux femmes guerrières des peuples scythes et sarmates.

Le terme « Amazones » en est venu à décrire tout groupe de femmes-guerrières, que leur existence soit confirmée ou, le plus souvent, fantasmée.

Mythes antiques des Amazones[modifier | modifier le code]

Combat entre les Grecs et les Amazones, sarcophage du Ier siècle av. J.-C., musée du Louvre, Paris.
Pierre-Eugène-Émile Hébert, Amazone se préparant à la bataille, National Gallery of Art, Washington.

La tradition inspirée de l’Éthiopide d'Arctinos de Milet prétendait que les Amazones coupaient leur sein droit ou le brûlaient[1] afin d'être de meilleures archères. Ce ne serait, selon l'historien romain Justin, dans son Abrégé des Histoires Philippiques[2], que le résultat d'une fausse étymologie, le mot « Amazone » étant compris en grec comme a- (ἀ-) et mazos (μαζός), « sans sein »[3]. Or aucun ancien témoignage artistique ne montre d'indice en ce sens[4] : les Amazones sont toujours dépeintes avec leurs deux seins, celui de droite étant simplement recouvert[4].

L'historienne des sciences Adrienne Mayor est également d'avis que le mythe trouve son origine dans une fausse étymologie[4],[5]. Grâce à de nombreux vases grecs peints nous pouvons constater que les Amazones possédaient des arcs courbés, comme ceux utilisés par les archers nomades de la steppe pontique, et qu'elles les tenaient loin de leur poitrine. Tirer à l'arc en chevauchant nécessite en effet une technique instinctive dite d'« ancrage flottant » : la main qui tend la corde n'est pas ancrée à un point fixe du visage ou du corps, ce qui fait que la corde ne fait qu'effleurer le corps mais ne le touche pas. Selon ce principe, les femmes qui tirent à l'arc ne sont aucunement gênées par leurs seins. L'apparition de ce mythe dans la tradition littéraire du Ve siècle av. J.-C. pourrait aussi s'expliquer par la physiologie hippocratique qui veut qu'une atrophie artificielle pratiquée localement avant la croissance d'un enfant peut provoquer, par dérivation de la nutrition, une hypertrophie des parties corporelles voisines[6].

Les attributs des Amazones sont le cheval, la pelte (un bouclier léger en forme de demi-lune), la lance, l'arc et les flèches propres aux cavaliers des steppes ainsi que la hache σάγαρις / ságaris, puis la double hache διδυμοπέλεκυς / didymopélekys à partir de l'époque hellénistique[7], selon Quintus de Smyrne[8]. Le signal avant la bataille est donné par des sistres (sortes de grelots) généralement en bronze.

Selon les récits, de nombreux héros grecs — Bellérophon, Achille, Héraclès, Thésée ou encore Priam — ont eu affaire à elles, et bien souvent, chacun eut sa reine à aimer et, finalement, à tuer. Priam, le vieux roi troyen, aurait lui-même repoussé une invasion d'Amazones[9]. Achille affronte Penthésilée venue secourir les Troyens, s'en éprend et la tue dans le même temps[10]. On retrouve ce thème également chez Hellanicos[11],[12], le pseudo-Apollodore[13], et chez le poète Virgile[14]. Pour son neuvième travail, Héraclès doit s'emparer de la ceinture d'Hippolyte et il finira par massacrer celle-ci et ses compagnes.

Quant à la véritable étymologie du nom, elle reste incertaine mais a été rapprochée des adjectifs indo-iraniens *ha-mazan « guerrier »[15], *ama-janah « virilité meurtrière » ou « meurtrie »[16] ou *ha mashyai, « tribus nomades »[17] tandis que dans la Bible, les « femmes des nomades » sont appelées *Ma gog, et dans le Coran *Mâ jûj[18]. L'étymologie populaire admise pendant l'Antiquité, inspirée de la légende de l’Éthiopide, décompose le mot en un ἀ- / a-, « privatif », et μαζός / mazós, « sein » en ionien : « celles qui n'ont pas de sein »[19].

Pindare évoque les Amazones dans deux de ses œuvres. Dans ses Olympiques (Ve siècle av. J.-C.), il dédie sa huitième ode à Alkimédon d’Égine, renommé à la lutte, où il écrit qu'Apollon pousse vers le Xanthe, vers les Amazones aux beaux coursiers et l'Ister. Il consacre la treizième à Xénophon de Corinthe, célèbre à la course du stade et au pentathlon, il évoque Bellérophon, qui frappe les Amazones du sein des airs aux froides solitudes, extermine cette troupe de femmes archers, ainsi que la chimère crachant des flammes et les Solymes. Dans ses Néméennes, dans une ode dédiée à Aristoclide d'Égine Pancratiaste, il parle de Télamon, qui a suivi Hercule dans son expédition contre Laomédon et les intrépides Amazones aux arcs d'airain.

Diodore de Sicile, dans le livre II de la Bibliothèque historique (Ier siècle av. J.-C.), parle des Scythes qui habitaient un pays voisin de l'Inde, dont des rois célèbres laissèrent leur nom aux Saces, aux Massagètes, aux Arimaspes et à plusieurs autres peuples. À l'époque où la Scythie était livrée à l'anarchie, la royauté fut exercée par des femmes courageuses, dont beaucoup se sont illustrées par leurs exploits, non seulement en Scythie, mais aussi dans les contrées limitrophes. Cyrus, roi des Perses, plus puissant qu'aucun autre roi de son temps, dirigea une armée formidable contre la reine des Massagètes, Tomyris. Mais il fut battu et décapité . C'est là le fondement de la nation des Amazones. En plus de leurs incursions dans les pays voisins, elles soumirent une grande partie de l'Europe et de l'Asie. Autrefois, sur les rives du fleuve Thermodon, vivait un peuple gouverné par des femmes portant les armes, comme les hommes. Une de leurs reines, dotée de l'autorité royale, forte et courageuse, forma une armée féminine, l'accoutuma aux fatigues de la guerre et s'en servit pour soumettre quelques peuples voisins, augmentant sa renommée. Enorgueillie par ses succès, la reine se prétendit fille d'Arès. Elle contraignit les hommes à filer la laine et à se livrer à des tâches de femmes, pendant que les femmes se réservaient les fonctions militaires. Elles estropiaient les enfants mâles dès leur naissance, coupant jambes et bras, pour les rendre inaptes au service militaire. Elles brûlaient le sein droit aux filles, afin de ne pas être gênées au tir à l'arc. C'est (selon l'auteur) l'origine de leur nom d'Amazones. Enfin, leur reine, renommée pour son intelligence, fonda à l'embouchure du Thermodon une grande ville, Themiscyre, et y construisit un magnifique palais. Elle établit une bonne discipline, et, aidée par son armée, elle recula jusqu'au Tanaïs les limites de son empire. Enfin, après maints exploits, elle mourut héroïquement au combat. Sa fille lui succéda au trône, la surpassant en beaucoup de choses. Dès sa jeunesse, elle exerçait les autres filles à la chasse et les entraînaient quotidiennement à la guerre. Elle institua des sacrifices somptueux en honneur de Arès et Artémis, surnommée Tauropole. Portant ses armes au delà du Tanaïs, elle étendit ses conquêtes jusqu'à la Thrace. De retour chez elle et chargée de dépouilles, elle éleva aux deux dieux des temples splendides. Elle se concilia l'amour de ses sujets par la justice de son gouvernement. Puis, elle étendit sa domination jusqu'à la Syrie. Mais, à la suite de la défaite que leur infligea Héraclès, les Barbares du voisinage, méprisant les Amazones ainsi domptées, et se souvenant des injures passées, leur firent une guerre implacable, parvenant jusqu'à effacer le nom même des Amazones. Pourtant, plusieurs années après, Penthésilée, fille d'Arès et reine des Amazones, qui avait échappé à l'extermination, participa à la guerre de Troie. Elle avait fui sa patrie pour se soustraire à la vengeance d'un meurtre. Combattant vaillamment dans les rangs des Troyens, après la mort d'Hector, elle tua nombre de Grecs, avant de périr glorieusement sous le fer d'Achille. Ce fut la dernière Amazone renommée pour son courage ; ce qui restait de cette nation a fini par disparaître entièrement. C'est ainsi que, lorsqu'on parle aujourd'hui de l'histoire antique des Amazones, on croit entendre des contes[20].

Entre 100 et 120, le penseur grec Plutarque rédigea Vies parallèles, recueil de biographies de figures illustres grecques et romaines. Dans la Vie qu'il consacre au militaire romain Pompée, il raconte sa campagne contre Mithridate VI, roi du Pont ; parmi ses ennemis auraient figuré des Amazones[a]. Dans des notes de bas de page d'une édition de l'ouvrage de 2001, l'historienne Claude Mossé commente ce passage. Elle explique que, parvenu aux confins du monde, Pompée, comme tous les grands conquérants (tels qu'Alexandre le Grand), affronte des êtres mythiques le projetant dans la légende. Cela lui permet d'égaler des héros comme Héraclès, Thésée ou les Argonautes. Plutarque situe les Amazones au nord du Caucase, au bord de la mer Caspienne. Celles-ci prennent ici une réalité humaine avec la découverte sur le champ de bataille des cothurnes et des peltes, ces boucliers en demi-lune qui leur furent attribuées par l'imagerie antique. Toutefois, elles gardent leur sauvagerie mythique de combattantes et leur tradition de polyandrie éphémère auprès des populations du sud du Caucase. Le Thermodon est un fleuve antique que Plutarque situe au pied du Caucase. Cependant, l'épisode d'Héraclès et la ceinture d'Hippolyte et celui des Argonautes (marche sur la Colchide) le localisent entre la Cappadoce et la mer Noire[21].

Justin, dans son Abrégé des Histoires Philippiques (IIIe siècle), fait une digression sur l'Arménie, localisant les Amazones près de la terre des Albains, alliés de Jason. Dans une autre digression, sur les Scythes et leurs brillants exploits, il raconte que s'ils ont fondé l'empire des Parthes et des Bactriens, leurs femmes ont fondé celui des Amazones. Deux princes scythes, Ylinos et Scolopitus, chassés de leur pays, vinrent s'établir en Cappadoce, près du fleuve Thermodon, dans les plaines de Thémiscyre. Par la suite, ils pillèrent les peuples voisins, avant que ceux-ci ne se liguèrent contre eux. Leurs femmes, veuves et bannies, prirent les armes afin de les repousser. Elles renoncèrent alors au mariage, le considérant comme une servitude. Fait unique dans l'Histoire, elles formèrent un empire indépendant des hommes qu'elles méprisaient, égorgeant ceux qui restaient avec elles, y compris leurs fils. Pour ne pas s'éteindre, elles s'unirent aux nations voisines. Elles n'épargnaient que leurs filles, qu'elles éduquaient au maniement des armes, l'équitation et la chasse. Par commodité, celles-ci se faisaient brûler leur sein droit dès l'enfance. Divisée en deux, la nation amazone était alors dirigée par deux reines, Marpésia et Lampédo, dirigeant chacune une troupe ; pendant que l'une guerroyait à l'extérieur, l'autre restait pour défendre le pays. Elle s'affirmaient filles de Mars (dieu de la guerre dans la mythologie romaine) afin d'ajouter de l'éclat à leurs succès. Une fois qu'elles conquirent une grande partie l'Europe, elles soumirent d'autres états d'Asie et fondirent des villes telles qu'Éphèse (actuelle Turquie). Puis, elles renvoyèrent en Europe la moitié de leur armée, chargée de butin. Celles restées pour défendre l'empire d'Asie succombèrent face aux attaques des Barbares réunis, Marpésia mourant avec elles. Sa fille Orithye lui succéda. Grâce à ses talents militaires et son honneur d'une vertu toujours conservée sans tache, elle réalisa des exploits couvrant de gloire son peuple. Eurysthée ordonna à son frère Héraclès de rapporter les armes leur reine, qu'il considérait comme invincible. Le demi-dieu, conduisant sur neuf vaisseaux l'élite des guerriers de la Grèce, débarqua à l'improviste. Orithye et sa sœur Antiope étaient alors toutes deux reines. Mais la première combattait en-dehors et il ne restait que la seconde. Bien qu'ayant alors une escorte peu nombreuse, elle ne craignait aucune attaque. Cependant, l'attaque des Grecs fut une surprise et réussit facilement, seules quelques guerrières ayant eu le temps de s'équiper. La plupart des Amazones furent tuées ou capturées. Parmi les captives figurèrent deux sœurs des reines. L'une, Hippolyte épousa Thésée et eu avec lui un fils, Hippolyte. L'autre, Mélanippe fut rendue par Héraclès à sa sœur, qui récupéra l'armure en rançon et la ramena à son commanditaire. Voulant venger cet outrage, Orithye excita ses compagnes contre Thésée. Elle demanda alors de l'aide au roi de Scythie Sagillus, lui rappelant que les Amazones sont filles des Scythes et que, privées de leurs maris, elles ont été forcées de prendre les armes pour défendre leur cause, prouvant que les femmes valent les hommes chez les Scythes. Touché, le roi envoya son fils Panasagore, accompagné d'une cavalerie nombreuse. Mais une dispute éclata entre les deux peuples avant le combat et les Scythes abandonnèrent les Amazones, qui furent battues par les Athéniens. Toutefois, elles purent se réfugier dans le camp des Scythes et, protégées par eux, traversèrent l'Asie pour rentrer chez elles. La reine suivante fut Penthésilée, qui s'illustra contre les Grecs au cours du siège de Troie. Elle mourut toutefois avec son armée. Par la suite, le reste de l'empire amazone résistèrent difficilement contre les attaques de leurs voisins, jusqu'à l'époque d'Alexandre le grand[22].

Isidore de Séville parle des Amazones dans plusieurs livres de son Etymologiae (625). Dans le livre VIII (L'Église et les sectes), il présente plusieurs dieux romains, tels que Mars, celui de la guerre. Il en profite pour dire qu'il existe trois pratiques habituelles de la guerre : celle des Scythes, où hommes et femmes vont au combat ; celle des Amazones, où seules les femmes y vont ; et celle des Romains et des autres peuples, où les hommes seulement y vont. Dans le IX (Langues, nations, royaumes, armée, citoyens, parents), il décrit les Scythes (d'où sont issus les Massagètes), dont les femmes fondèrent les royaumes des Amazones. Il fournit trois hypothèses pour expliquer l'étymologie de leur nom. Soit elles sont nommées ainsiparce qu'elles vivaient ensemble « sans hommes » (en grec ancien « ἅμα ζῶν », « Ama Zon »). Soit leur nom vient du fait qu'elles se brûlaient le sein droit, pour ne pas être gênées par le tir des flèches (« ἄνευ μαζῶν », « Aneu Mazon ») ; Titianus les appelle d'ailleurs Unimammas. Soit il vient de « ἄνευ μαζοῦ, « Aneu Mazou », c'est-à-dire « sans mère ». Elles n'existent plus, parce qu'elles ont été détruits en partie par Hercule, par Achille ou Alexandre. Elles vivaient près des Albans, peuple de la Scythie asiatique qui se croit descendant de Jason. Ils naissent avec des cheveux blancs à cause des neiges fréquentes cette couleur a donné le nom à la nation. Dans le XVIII (Science militaire et jeux), il présene le buccin, instrument de musique à vent d'usage militaire. Il conclue sur le fait que, chez les Amazones, l'armée n'était pas appelée par le buccins, mais par le sistre de la reine, ce qu'il évoquait déjà dans le livre III (Arithmétique, géométrie, musique et astronomie)[23].

Le travail d'Héraclès et le mariage de Thésée[modifier | modifier le code]

Héraclès combattant les Amazones, détail d'une amphore attique à figures noires, vers 530-520 av. J.-C., musée du Louvre.

Un des douze travaux qu'Héraclès se voit ordonné de réaliser par Eurysthée est de lui ramener la ceinture d'Hippolyte, reine des Amazones. L'histoire est racontée par plusieurs sources :

Diodore de Sicile l'évoque dans plusieurs livres de sa Bibliothèque historique (Ier siècle av. J.-C.). Dans le deuxième, il raconte l'histoire des Amazones d'Asie mineure. Il explique qu'au fil du temps, le bruit de leur valeur s'étant répandu par toute la terre, Eurysthée ordonna à Héraclès le travail de lui apporter la ceinture de la reine amazone Hippolyte. Pour l'exécuter, il gagna une grande bataille dans laquelle il détruisit l'armée des Amazones, prit la reine vivante, lui enleva sa ceinture et porta un coup mortel à cette nation[20]. Dans le quatrième, il narre plus en détail ce neuvième travail. Il traversa la mer à laquelle il donna le nom de Pont-Euxin, puis arriva à l'embouchure du Thermodon. Là, il déclara la guerre aux Amazones et vint camper près de la ville Thémiscyre où résidait leur reine. Il leur demanda d'abord la ceinture et, après avoir essuyé un refus, il leur livra bataille. Celles d'un rang inférieur s'opposèrent aux soldats grecs et les plus braves combattirent le demi-dieu lui-même. La première qui l'attaqua fut Aella (« la tempète »), ainsi nommée à cause de sa légèreté à la course, mais elle trouva un ennemi encore plus léger qu'elle. La seconde fut Philippis, qui tomba d'une blessure mortelle, tout comme Prothoë, qui avait vaincu dans sept combats singuliers. Ce fut aussi le cas d'Eriboea, renommée pour sa bravoure, se vantait de n'avoir besoin d'aucun secours. Céléno, Eurybie et Phoebé, compagnes d'Artémis chasseresse, et habiles à tirer de l'arc, manquèrent leur seul but et furent toutes massacrées. Héraclès tua ensuite Déjanire, Astéria, Marpé, Tecmesse et Alcippe. Cette dernière, ayant juré de demeurer vierge, respecta son serment, mais ne sauva pas sa vie. Mélanippe, qui commandait la troupe des Amazones et admirée pour sa bravoure, perdit son commandement. Héraclès tua ainsi nombre d'Amazones et força les autres à s'enfuir. Enfin, il extermina entièrement cette nation. Parmi les captives, il choisit Antiope pour en faire présent à Thésée. Mélanippe se racheta en donnant à Héraclès la ceinture demandée. Par la suite, pendant qu'Héraclès était occupé à son douzième travail, le reste des Amazones se rassembla sur le Thermodon. Elles voulurent se venger sur les Grecs de la défaite infligée par Héraclès. Elles en voulaient surtout aux Athéniens, parce que leur reine Antiope, que quelques écrivains nomment Hippolyte, était retenue en esclavage par Thésée. Après s'être alliées avec les Scythes, elles mirent sur pied une armée considérable. Sous la conduite des Amazones, les troupes traversèrent le Bosphore Cimmérien, parcoururent la Thrace, pénétrèrent enfin dans l'Attique et vinrent camper dans ce qui s'appellera le Champ des Amazones. Informé, Thésée alla à leur rencontre avec ses troupes. Il était accompagné d'Antiope, dont il avait un fils, Hippolyte. Une bataille eût lieu. Les Athéniens taillèrent en pièces une partie de leurs ennemies, et expulsèrent le reste hors de l'Attique. Antiope, combattant elle-même du côté de Thésée, termina sa vie d'une manière héroïque. Les Amazones qui échappèrent au carnage, désespérant de regagner leur patrie, retournèrent dans la Scythie, où elles s'établirent avec les Scythes[24].

Pseudo-Apollodore narre cet épisode dans plusieurs passages de sa Bibliothèque (écrite au Ier ou IIe siècle). Dans le chapitre III du deuxième livre, il raconte que le travail consista à rapporter à Eurysthée le baudrier d'Hippolyte, réclammé par sa fille Admète. Sa propriétaire était la reine des Amazones, qui habitaient les bords du Thermodon et formaient un peuple vaillant et belliqueux. Elles s'exerçaient à la guerre. De leurs enfants, elles n'élevaient que les filles, dont elles comprimaient leur sein droit pour qu'elles ne fussent pas gênées en lançant leurs dards, leur laissaient la gauche pour allaiter leurs enfants. Elle avait reçu le baudrier d'Arès, qui servait parmi son peuple de marque de commandement. Héraclès, ayant rassemblé quelques hommes, s'embarqua sur un vaisseau. Lorsqu'il arriva dans le port de Thémiscyre, Hippolyte vint au-devant de lui. Ayant appris quel était le sujet de son voyage, elle lui promit son baudrier. Mais Héra ayant pris la figure d'une Amazone, souleva les autres, en leur prétendant que ces étrangers enlevaient leur reine. Elles coururent sur-le-champ au vaisseau, à cheval et avec leurs armes. Héraclès croyant à une trahison, tua Hippolyte et prit son baudrier. Ayant ensuite livré combat au reste des Amazones, il se rembarqua et s'en alla. L'épitomé de l'ouvrage nous apprend que Thésée, qui faisait partie de l'expédition, enleva Antiope (ou, comme certains disent, Melanippe, ou encore Glauce, mais Simonide l'appelle Hippolyte). Puis, les Amazones marchèrent contre Athènes, et, ayant pris position autour de l'Aréopage, furent vaincues par les Athéniens de Thésée. Ce dernier, bien qu'il ait eu un fils Hippolyte avec l'Amazone, reçut ensuite de Deucalion en mariage sa sœur Phèdre, fille de Minos. Lors de la cérémonie, sa femme amazone apparut en armes avec d'autres Amazones et menaça de tuer les invités. Mais ils fermèrent les portes en toute hâte, l'interceptèrent et la tuèrent. Cependant, certains disent qu'elle fut tuée au combat par Thésée, ou encore, accidentellement par sa sœur Penthésilée. Quant à Phèdre, après avoir donné naissance à deux enfants, Acamas et Démophon, tomba amoureuse de son beau-fils Hippolyte et le pria de coucher avec elle. Il refusa, parce qu'il détestait toutes les femmes. Mais, craignant qu'il ne l'accusât auprès de son père, elle ouvrit les portes de sa chambre, déchira ses vêtements et l'accusa faussement d'agression. Son mari la crut et pria Poséidon pour qu'Hippolyte périsse. Ainsi, alors que celui-ci montait sur son char et roulait au bord de la mer, le dieu de la mer fit surgir un taureau des vagues. Les chevaux furent effrayés, le char se brisa en morceaux, et le conducteur, empêtré dans les rênes, fut traîné à mort. Mais lorsque sa passion fut rendue publique, Phèdre se pendit[25].

Plutarque est l'auteur des Vies parallèles (rédigées entre 100 et 120), parmi lesquelles figure la Vie de Thésée. Selon une tradition qu'il attribue à l'atthidographe Philochore, Thésée, après avoir mené à bien le synœcisme d'Athènes, s'est joint à l'expédition d'Héraclès. Il reçoit Antiope comme part du butin. Cependant, il estime que d'après la plupart des écrivains, noatmment Phérécyde, Hellanicos et Hérodore, Thésée part seul avec sa propre flotte après le passage d'Hercule et capture lui-même Antiope. Il estime cette seconde version plus vraisemblable car, selon la tradition, il est le seul de son expédition à avoir prit captive une Amazone. Bion de Soles affirme même qu’il l’enleva par surprise. D'après lui, les Amazones, naturellement amies des hommes, ne s’enfuirent pas lorsque Thésée arriva et lui envoyèrent même les présents d’hospitalité. Il proposa celle qui les lui avait apportés à entrer dans son vaisseau, et il partit aussitôt. Les Amazones répliquent en envahissant l'Attique. Selon Hellanicos, les Amazones envahissent l'Attique après avoir passé le Bosphore Cimmérien pris par les glaces, hypothèse que Plutarque juge difficilement crédible[26]. Les Amazones campèrent presque au milieu d’Athènes, ce que prouvent plusieurs toponymes de la ville et les tombeaux de ceux qui périrent dans le combat. Ces sépultures se trouvent sur la place qui mène à la porte Piréique, près du temple du héros Chalcodon. Chaque camp hésita avant de commencer les combats ; Thésée ayant, sur un oracle, sacrifié à Phobos, commença l’attaque. Le conflit eût lieu devant Athènes se déroule au mois de Boédromion, d'où résulte la fête des Boédromies. Clidémus (en) la raconte en détail. Il écrit que l’aile gauche des Amazones s’étendait jusqu’au lieu appelé depuis Amazonium et que l’aile droite s’allongeait vers le Pnyx jusqu’à Chyrsa. L’aile gauche fut chargée la première par leur ennemis, du côté du Mouseîon. Les Athéniens furent repoussés jusqu’au temple des Érinyes (près de Colonus (en)) et reculèrent devant les Amazones. Mais leur aile gauche, qui occupait le Palladium, l’Ardittou et le Lycée, chassa jusque dans son camp l’aile droite de l’armée ennemie, qu'elle massacra. Enfin, au quatrième mois, les deux partis conclurent un traité, par l’entremise d’Hippolyte, nom que Clidémus donne à l’Amazone qui vivait avec Thésée, au lieu d'Antiope. Cepednant, d’autres auteur disent qu’elle fut tuée d’un coup de javelot, en combattant à côté de Thésée, par l'Amazone Molpadia et que c’est sur son corps que fut dressé la colonne du temple de la Terre-Olympique. Plutarque estime que ces incertitude n'ont rien d'étonnant avec des évènements. Ainsi, une autre histoire raconte que les Amazones blessées furent secrètement envoyées à Chalcis, par Antiope. Certaines furent guéries et celles qui moururent de leurs blessures y furent enterrées, dans l'Arnazonium. La guerre finit donc par un traité, comme le prouve le nom d’Horcomosion (ce qui signifie prestation du serment ou jurement d’alliance), que porte un endroit voisin du temple de Thésée. Le prouve aussi l’antique sacrifice fait tous les ans aux Amazones, avant les fêtes Théséennes. Les Mégariens ont aussi chez eux un tombeau d’Amazones, sur le chemin qui va de la place publique au Rhoüs, édifice en forme de losange. On dit encore qu’il en mourut plusieurs à Chéronée et qu’elles furent ensevelies sur les bords du petit ruisseau qui jadis s’appelait Thermodon, nommé depuis Hémon, ce dont Plutarque parle d’elles dans sa Vie de Démosthène[27]. Ce fut en luttant que les Amazones traversèrent la Thessalie car il existe plusieurs de leurs tombeaux, près de Scotussa en Magnésie et des rochers cynocéphales. L’auteur de la Théséide écrivit qu’Antiope provoqua l’attaque des Amazones contre Thésée, pour se venger de ce que son mari allait épouser Phèdre, et qu’elles furent exterminées par Héraclès. Mais Plutarque pense que ce récit a trop évidemment l’air d’une fable inventée à plaisir. Selon lui, Thésée n’épousa Phèdre qu’après la mort d’Antiope, dont il avait un fils nommé Hippolyte, ou, selon Pindare, Démophon[28].

Ce mythe fixé à Athènes au Ve siècle av. J.-C., qui fait des Amazones de simples femmes domestiquées (Thésée rétablit la « juste » frontière des sexes, les Amazones étant renvoyées dans leur rôle domestique), ne doit pas faire oublier qu'il existe d'autres versions du mythe des Amazones. Ce sont des figures héroïques positives dans l’Iliade, où elles sont mentionnées sous le terme d’Antianeirai, ou encore les fondatrices ou protectrices de cités, dans lesquelles on leur rend des cultes funéraires[29].

Participation à la guerre de Troie[modifier | modifier le code]

Homère mentionne brièvement les Amazones dans l'Iliade (composée autour du VIIIe siècle av. J.-C.). Dans le Chant III, le roi de Troie Priam raconte à Hélène qu'il fut autrefois en Phrygie, contrée fertile en vignes. Il vit la foule des guerriers phrygiens, habiles à diriger les coursiers, et les peuples d’Otreus (en) et de Mygdon, qui campaient alors sur les rives du Sangarios. Il figurait parmi eux, comme allié, quand vinrent les Amazones courageuses. Mais ces peuples n'étaient pas encore aussi nombreux que tous ces Achéens aux terribles regards. Dans le Chant VI, Bellérophon, après avoir tué la Chimère et attaqué les Solymes, affronte et vainc les Amazones[30].

Virgile mentionne plusieurs fois les Amazones dans son épopée, l'Énéide (composé entre 29 et 19 av. J.-C.). Dans le Chant I, il décrit la guerre de Troie, où la terrible reine vierge Penthésilée mène les Amazones armées de boucliers en forme de croissant. Le sein nu, couvert d'un baudrier d’or, elle brille par son ardeur au milieu des combattants et ose affronter des guerriers. Dans le Chant V, Énée promet trois prix aux participants d'une course à pied ; au second reviendra un carquois d’Amazone rempli de flèches de Thrace, avec le large baudrier d’or qui l’entoure, attaché par une agrafe arrondie en pierre éclatante. Enfin, le Chant IX narre l'assaut des Latins contre les Troyens. Au milieu des combats bondit l’Amazone Camille, le sein nu pour se battre et le carquois sur l’épaule. Elle attaque ses ennemis tantôt en leur envoyant une grêle de traits rapides, tantôt à coup de sa pesante hache à deux tranchants. Sur ses épaules retentissent l’arc d’or et les armes de Diane. Même poussé à la fuite, sa retraite reste redoutable pour l’ennemi, qu'elle harcèle de ses flèches. Elle est entourée par l’élite de ses compagnes, la vierge Larina, Tulla et Tarpeia qui brandit une hache d’airain. Ce sont des jeunes Italiennes que la divine Camille avait choisies pour l'accompagner pendant la paix comme lors de la guerre. Ainsi lorsque les Amazones foulent les rives du Thermodon et guerroient avec leurs armes peintes, tantôt elles entourent Hippolyte, tantôt elles suivent, en poussant des hurlements confus, le char de la belliqueuse Penthésilée, et bondissent en agitant leurs boucliers en forme de croissant[31].

Pseudo-Apollodore raconte cet épisode dans plusieurs passages de sa Bibliothèque (écrite au Ier ou IIe siècle). Dans le chapitre III du deuxième livre, il raconte les exploits de Bellérophon. Monté sur Pégase, cheval ailé né de Poséidon et de Méduse, il s'envola et tua la Chimère à coups de flèches. Puis, Iobatès l'envoya contre les Solymes qu'il défit. Il lui ordonna enfin de marcher contre les Amazones, qu'il vainquit. Dans l'épitomé de l'ouvrage, on apprend que Penthésilée, fille d'Otréré et Ares, tua accidentellement Hippolyte, puis fut purifiée par Priam. Au combat, elle tua beaucoup d'ennemis, dont Machaon. Mais elle fut ensuite elle-même tuée par Achille, qui tomba amoureux d'elle après sa mort ; il tua alors Thersite pour s'être moqué de lui[25].

Quintus de Smyrne aussi raconte leur intervention pendant la guerre de Troie dans le premier chant sa Suite d'Homère (IIIe ou IVe siècle). Alors que Troie était incendiée, Penthésilée, semblable aux déesses, arriva des bords du Thermodon. Elle regrettait la mort de sa sœur Hippolyte qu'elle avait involontairement tué d'un trait, en poursuivant un cerf, ce qui lui valut subir des reproches et d'être persécutée par la vengeance des terribles Érinyes. Ce drame l'avait poussé à marcher au secours de Troie, pour s'éloigner de sa patrie et expier son crime. Elle était à la tête de douze Amazones, également illustres par leur valeur et par l'éclat de leur naissance. Clonie (en), Polémuse (en), Dérione (en), Evadre (en), Autandre (en), la divine Brémuse (en), Hyppothoë (en), Alcibie (en), Antibrote (en), Dérimaque (en), la belle Armothoé (en) et Thermoduse (en) habile à manier la lance, formaient son magnifique cortège. À sa vue, Priam se consola de la mort sanglante de ses fils et l'accueillit avec la même tendresse que s'il elle fut sa propre fille. Il lui fit servir un repas somptueux, la comble de riches présents, et lui en promet de plus magnifiques encore, si elle délivre les Troyens. Elle s'engagea à vaincre Achille et les nombreux bataillons des Argiens. Puis, elle passa la nuit dans une chambre des appartements du roi. Athéna lui envoya un songe perfide, sous les traits du dieu Arès, son père. Pour hâter sa perte et celle des Troyens, il la pressa de marcher avec confiance contre Achille. Trompée, elle croit que le moment est venu de se signaler par une action mémorable. Dès l'aurore, elle s'élançat brusquement de sa couche sur les armes éclatantes reçues du dieu de la guerre, couvrit ses jambes de brodequins d'or fixés avec des agrafes d'argent, elle se revêtit d'une cuirasse ornée des plus riches couleurs. Autour de ses épaules, elle suspendit gracieusement une longue épée, dont le fourreau était enrichi d'argent et d'ivoire, elle pris son large bouclier en forme de croissant, enfin, elle se coiffa d'un casque ombragé d'un panache doré. En sortant du palais, elle saisit deux dards qu'elle met sous son bouclier; elle portat dans sa main droite une hache à deux tranchants, présent que lui fît Éris, en l'excitant aux combats. Enivrée par l'espoir de vaincre, elle exhorta les Troyens à la suivre dans la mêlée. Elle s'éloigna des murs, montée sur un coursier superbe, cadeau d'Orithye, épouse de Borée, en reconnaissance du bienfait de l'hospitalité, lorsqu'elle partit pour la Thrace. Priam, se tournant vers le temple de Zeus Idéen, récita une prière pour favoriser leur victoire. Juste après, un aigle tenant entre ses serres une colombe expirante fit entendre un cri perçant et s'éleva vers les cieux. Effrayé, le roi sait que les destins étaient fixés : il ne reverra plus Penthésilée[32].

Celle-ci, dés le premier choc, tua avec ses compagnes nombre d'ennemis, tels que Laogon (en) et Ménippe (en). Pour venger la mort de ce dernier, son ami Podarque tua alors Clonie. S'ensuivit une série de combats où le sang noir jaillit à gros bouillons, l'impitoyable Arès soufflant sa rage sur les deux armées, les Parques cruelles accompagnent la mort dévorante et des cris perçants retentissent de toutes parts. Mais rien n'arrête la belliqueuse Penthésilée : elle fondit sur les Danéens, qui fuient reculèrent épouvantés, puis enfonçat les phalanges des Grecs. Admiratifs, les Troyens, fondaient sur elle les plus hautes espérances, ne se doutant pas des malheurs qui allaient les toucher. Ni Ajax, ni Achille, n'avaient encore pris part aux combats. Pendant ce temps, à Troie, les Troyennes regardaient avec émerveillement les combats des Amazones. Tisiphone (en) les encouragea à se battre avec leurs époux. Jettant loin d'elles leurs corbeilles et leur laine pour se couvrir d'armes meurtrières, elles allaient périr dans la bataille, avec leurs alliés. Mais la sage et âgée Théano, grande prêtresse d'Athéna, les convainquit de renoncer à partir au combat sans expérience. De son côté, Ajax finit par entendre les cris des combattants et enjoignit Achille d'aller prêter secours à leurs alliés. Ils se précipitèrent sur le champ de bataille, tandis que Minerve, en agitant son bouclier, leur communiqua sa force. Les Grecs reprirent alors du courage. Achille tua plusieurs Amazones. Penthésilée lui lançat alors un long dard, qui se rompit en frappant sur son bouclier (en), forgé par Héphaïstos. Son ennemi se moqua alors d'elle et lui transperce le sein de sa lance. Elle chercha alors comment se défendre, puis envisagea séduire son ennemi avec l'appât de l'or, ou bien se demanda s'il allait épargner sa jeune adversaire. Mais il l'acheva, elle et sa monture, n'écoutant que sa fureur. Voyant cela, les Troyens fuirent vers leur cité, pleurant la mort de la fille d'Arès et leurs concitoyens. Cypris, pour exciter de vifs regrets dans l'âme du vainqueur, avait conservé à l'Amazone tous ses charmes, même après sa mort. Plusieurs Grecs souhaitaient avoir une épouse aussi belle. Achille lui-même se reprocha de l'avoir tué et de s'être privé de cette reine, que sa taille et ses attraits rendaient égale aux immortelles. Arès, endolori et encoléré par la perte de sa fille, partit aussitôt de l'Olympe pour venger cette mort, avant que Zeus du haut de son trône ne l'épouvante par ses éclairs. Achile, aussi endeuillé par la mort Penthésilée qu'il ne le fut par celle de son fidèle Patrocle, frappa mortellement son allié Thersite, qui lui reprochait son chagrin envers son ennemie. Admiratifs, les Atrides acceptèrent que les Troyens emportassent son corps et ses armes dans Troie. Priam fit dresser devant les portes de la ville un vaste bûcher où fut placé le corps, avec son cheval et ses richesses. Lorsque le feu, animé par Vulcain, eut tout dévoré, chacun éteignit les brasiers en y versant des vins odoriférants. Les os furent ensuite recueillis avec soin et parfumés, avant d'être déposés dans une urne profonde, où l'on fit couler la graisse d'une génisse, choisie parmi les troupeaux des montagnes de l'Ida. Puis, ils l'ensevelirent auprès des murs, dans la tour magnifique, où reposaient les cendres de Laomédon. Le dieu de la guerre en fut satisfait. Tout près d'elle furent inhumées ses compagnes[32].

Légende sur Alexandre le Grand et les Amazones[modifier | modifier le code]

Une tradition située à la frontière de l’histoire et du mythe attribue à Alexandre le Grand une rencontre avec la reine des Amazones, Thalestris (ou Myrina). Cette tradition issue de la Vulgate d'Alexandre (Diodore, Quinte-Curce, Justin[33]) provient de Clitarque et d’Onésicrite, contemporains des conquêtes de l’Asie dont les récits délivrent une part de fables et de merveilleux. Un historien de la conquête, non identifié[34], juge qu’Alexandre se doit de rencontrer les Amazones car Héraclès et Achille, ses ancêtres mythiques, les ont combattues.

Diodore écrit dans le livre XVII de sa Bibliothèque historique (Ier siècle av. J.-C.) qu'en retournant en Hyrcanie, le roi reçut la visite de la reine des Amazones, Thalestris. Elle régnait sur le pays situé entre le Phasis et le Thermodon. D'une beauté et d'une force de corps remarquables, elle était admirée pour sa bravoure par ses compatriotes. Elle avait laissé son armée sur les frontières de l'Hyrcanie, n'étant accompagnée que de trois cents Amazones, équipées d'armures de guerre. Frappé de surprise à la vue imposante de cette femme guerrière, le roi demanda à la reine la raison de sa venue. Elle déclara vouloir de lui un enfant, estimant que de tous les hommes, il est celui qui as accompli les plus grandes actions. Aussi, aucune femme ne l'emporte sur elle en force et en bravoure. Donc, de deux êtres aussi supérieurs aux autres, il naîtra probablement un enfant qui surpassera les autres mortels par ses qualités. Ravi de cette réponse, le roi accueillit cette invitation et, après avoir passé treize jours avec elle, il la renvoya comblée de beaux présents[35].

Quinte-Curce composa au Ier siècle L'Histoire d'Alexandre le Grand et raconta cette histoire dans le sixième livre. D'abord, il décri une vallée par où l'on pénètre en Hyrcanie, expliquant qu'elle se prolonge sans interruption jusqu'à la mer Caspienne. Au nord de la vallée sont les Cercètes, les Mossyns et les Chalybes, à l'est sont les Leucosyriens (en) et les plaines des Amazones. Puis, il narre l'épisode en lui-même. Les Amazones habitaient près des frontières de l'Hyrcanie, dans la plaine de Thémiscyre, sur les bords du Thermodon. Leur reine, Thalestris, qui commandait à tous les peuples situés entre le mont Caucase et le fleuve du Phasis. Brûlant du désir de voir Alexandre, qui se trouvait alors à faible distance, elle sortit de ses États etlui envoya des messagers pour l'informer qu'une reine, curieuse de le visiter et de le connaître, venait le trouver. Le roi lui ayant aussitôt permis d'approcher, elle fit rester en arrière le reste de sa suite et s'avança, accompagnée de trois cents femmes. Dès qu'elle l'aperçut, elle sauta toute seule de son cheval, tenant deux javelots dans sa main droite. Le vêtement des Amazones ne leur couvre pas tout le corps. Du côté gauche, elles ont le sein découvert ; le reste est voilé, mais sans que toutefois le pan de leur robe, relevé par un nœud, descende au-dessous des genoux. Elles conservent un leur sein gauche pour nourrir leurs enfants quand ce sont des filles. Le droit est brûlé, pour ne pas être gênée en bandant leur arc et lançant leurs flèches. Thalestris regardait le roi sans se troubler. Interrogée, elle avoua sans hésitation qu'elle était venue pour avoir des enfants avec lui. Elle s'estimait bien digne de lui donner des héritiers de son empire. Si l'enfant était une fille, elle le garderait, s'il était un garçon, elle le rendrait à son père. Il lui demanda alors si elle voulait faire la guerre avec lui : elle s'en excusa, expliquant qu'elle avait laissé son royaume sans défense et insista pour qu'il ne la laissât pas partir sans avoir accepté sa demande. Sa passion, plus ardente que celle du roi, le décida à s'arrêter : treize jours lui furent consacrés pour la satisfaction de ses désirs. Après quoi elle partit pour son royaume et Alexandre pour la Parthie[36].

Plutarque raconte la Vie d'Alexandre dans ses Vies parallèles (rédigées entre 100 et 120). Il raconte qu'il passa le fleuve Orexartès, qu’il prenait pour le Tanaïs. Il avait mis en fuite les Scythes, qu'il avait poursuivis sur plus de cent stades, en étant gêné par la dysenterie. C’est là que la reine des Amazones le vint trouver, selon la plupart des historiens, comme Clitarque, Polycritus, Antigènes (en), Onésicrite et Ister. Cependant, Aristobule, Charès de Théangèle, Ptolémée, Anticlide, Philon le Thébain, Philippe de Théangèle (en), Hécatée d’Érétrie, Philippe le Chalcidien et Douris de Samos, assurent que cette visite est une pure fable. Alexandre lui-même semble leur donner raison dans une de ses lettres à Antipater, où il fait un récit détaillé de cette expédition. Il dit que le roi scythe lui offrit sa fille en mariage, sans mentionner d'Amazone. De plus, Plutarque rapporte que, plusieurs années après, lorsque Lysimaque était roi, Onésicrite lui lut son quatrième livre, dans lequel il raconte la visite de l’Amazone. Le souverain lui dit alors en souriant : « Et moi, où étais-je donc alors ? »[37].

Arrien écrit au IIe siècle Anabase, description détaillée des campagnes d'Alexandre le Grand. Dans le quatrième livre, il parle de Pharasmane, roi des Chorasmiens, vint trouver Alexandre et lui annonça qu'il était voisin de la Colchide et de la contrée des Amazones. C'est surtout dans le septième livre qu'il parle des Amazones. Atropatès, satrape de Médie, lui en amena cent, équipées en cavaliers, portant la hache et la pelte. On dit qu'elles ont le sein droit plus petit, qu'elles découvrent dans les combats. Alexandre les renvoya pour éviter de les exposer aux outrages des Macédoniens ou des Barbares. Il les chargea d'annoncer à leur reine qu'il ferait un enfant avec elle. Mais, selon Arrien, ni Aristobule, ni Ptolémée, ni aucun historien qu'il estime digne de foi, n'en ont parlé. La race des Amazones devait être éteinte depuis longtemps avant Alexandre. Xénophon n'en fait pas mention non plus, bien qu'il parle du Phase, de la Colchide et de toute la côte barbare que les Grecs parcoururent après leur départ, ainsi qu'avant leur retour à Trébizonde, autour de laquelle ils ne trouvèrent pas d'Amazones. Cependant, l'auteur ne veut pas remettre en cause leur existence, attestée par tant d'historiens célèbres. On raconte qu'Hercule marcha contre elles et ramena en Grèce le ceste de leur reine Hippolyte, et aussi que les Athéniens, menés par Thésée, défirent les Amazones qui tentèrent une invasion en Europe. Cimon a décrit ce combat avec autant de soin que celui des Athéniens contre les Perses. Hérodote mention plusieurs fois ces femmes. Et tous les panégyristes des guerriers morts au combats rapportent celui des Amazones. Arrien suppose que les femmes qu'Atropatès présenta à Alexandre étaient sans doute des Barbares exercées à courir à cheval et montées comme les Amazones[38].

Justin, dans son Abrégé des Histoires Philippiques (IIIe siècle), précisa qu'au pays des Mardes, la reine Minithye (ou Thalestris) vint à la rencontre d'Alexandre, à la tête de trois cents femmes, après une marche de vingt-cinq jours au milieu de pays ennemis. Souhaitant avoir des enfants avec un si grand roi, elle partagea treize jours son lit, pendant lesquels il suspendit sa marche. Puis, croyant avoir conçu, elle rentra chez elle et décéda peu après ; le nom des Amazones s'éteignit avec elle[39].

Cette rencontre avec la reine des Amazones est donc considérée comme une fiction par Plutarque et Arrien[40]. Ces deux historiens antiques, soucieux d’authenticité, suivent l’avis de Ptolémée, d’Aristobule et de Douris qui déjà contestent la réalité de cette rencontre. Pour autant, Arrien et Plutarque en recherchent le fondement historique :

  • Une ambassade scythe arrive auprès d’Alexandre à Samarcande en 328 av. J.-C. ; un chef de tribu scythe offre la main de sa fille à Alexandre.
  • D’après Arrien[41] et Quinte-Curce[42], le chef des Chorasmiens, un peuple des bords de la mer d'Aral, propose à Alexandre de mener campagne contre les Amazones.
  • D’après Arrien[43], Atropatès le satrape de Médie fait don à Alexandre de 100 femmes scythes dont il est dit qu’elles seraient des Amazones.

La question de la réalité historique des Amazones[modifier | modifier le code]

Hérodote, dans le quatrième livre de ses Histoires (vers 440 av. J.-C.), présente les Sauromates. Il explique que les Scythes appellent les Amazones « Aiorpata », que les Grecs traduisent par Androctones (qui tuent des hommes), car en scythe, « aior » signifie « un homme » et « pata » « tuer ». Quand les Grecs eurent remporté contre elles la victoire sur les bords du Thermodon, on raconte qu'ils emmenèrent avec eux, dans trois vaisseaux, toutes celles qu'ils avaient pu faire prisonnières. Lorsqu'on fut en pleine mer, elles attaquèrent leurs ennemis qu'elles taillèrent en pièces. Mais, comme elles ignoraient la manoeuvre des vaisseaux, elles se laissèrent leur bateau voguer au gré des flots et des vents. Puis, et débarquèrent à Cremnes, sur le Palus-Maeotis, qui se trouve dans le pays des Scythes libres. Les Amazones avancèrent au milieu des terres habitées. S'étant emparées du premier haras qu'elles rencontrèrent sur leur route, elles montèrent à cheval, et pillèrent les terres des Scythes. Ces derniers ne pouvaient ignoraient qui étaient ces ennemis. Trompés par l'uniformité de leur taille, ils les prirent d'abord pour des hommes et ils leur livrèrent bataille. Mais, voyant les cadavres de leurs ennemis après le combat, ils virent que c'étaient des femmes. À la suite d'un conseil tenu à ce sujet, ils résolurent de ne plus en tuer. Ils leurs envoyèrent le plus grand nombre possible des plus jeunes d'entre eux, avec ordre d'établir leur camp près de celui des Amazones. Ils devraient ensuite les imiter, ne pas les combattre même si elles attaquaient, mais plutôt prendre la fuite, et camper près d'elles lorsqu'elles cesseraient de les poursuivre. Leur objectif était d'avoir des enfants avec ces femmes belliqueuses. Les jeunes obéirent : les Amazones, découvrant qu'ils n'étaient pas venus pour leur faire du mal, les laissèrent tranquilles. Cependant, les deux camps s'approchaient tous les jours de plus en plus. Les Scythes n'avaient, comme les Amazones, que leurs armes et leurs chevaux et vivaient comme elles, de leur chasse et du butin qu'ils pouvaient enlever. Vers midi, les Amazones s'éloignaient du camp, seules ou par binomes, pour satisfaire aux besoins de la nature. Les Scythes en firent autant. L'un d'eux s'approcha d'une d'entre elles ; loin de le repousser, elle lui accorda ses faveurs. Comme tous deux ignoraient la langue de l'autre, elle lui dit par signes de revenir le lendemain au même endroit avec un de ses compagnons, qu'elle amènerait alors une de ses compagnes. Le Scythe, de retour au camp, y raconta son aventure. Le jour suivant il revint avec un autre Scythe au même endroit, oit il trouva l'Amazone, qui l'attendait avec une de ses compagnes. Les autres Scythes, mis au courant, apprivoisèrent aussi le reste des Amazones[44].

Toujours d'après Hérodote, ayant ensuite réuni les deux camps, ils demeurèrent ensemble, chacun prenant pour femme celle dont il avait eu d'abord les faveurs. Ils ne pouvaient apprendre la langue de leurs compagnes, mais elles apprirent celle de leurs maris. Lorsqu'ils commencèrent à se comprendre, les Scythes leur parlèrent ainsi : « Nous avons des parents, nous avons des biens ; menons une autre vie : réunissons-nous au reste des Scythes, et vivons avec eux. Nous n'aurons jamais d'autres femmes que vous. » Elles répondirent « Nous ne pourrions pas demeurer avec les femmes de votre pays. Leurs coutumes ne ressemblent en rien aux nôtres : nous tirons de l'arc, nous lançons le javelot, nous montons à cheval, et nous n'avons point appris les ouvrages propres à notre sexe. Vos femmes ne font rien de ce que nous venons de dire, et ne s'occupent qu'à des ouvrages de femmes. Elles ne quittent point leurs chariots, ne vont point à la chasse, ni même nulle part ailleurs. Nous ne pourrions par conséquent jamais nous accorder ensemble. Mais si vous voulez nous avoir pour femmes, et montrer de la justice, allez trouver vos pères, demandez-leur la partie de leurs biens qui vous appartient ; revenez après l'avoir reçue, et nous vivrons en notre particulier. » Persuadés, les Scythes obéirent et, lorsqu'ils eurent obtenu la part patrimoine qui leur revenait, ils les rejoignirent. Alors elles leur parlèrent ainsi : « Après vous avoir privés de vos pères, et après les dégâts que nous avons faits sur vos terres, nous en craindrions les suites s'il nous fallait demeurer dans ce pays ; mais, puisque vous voulez bien nous prendre pour femmes, sortons-en tous d'un commun accord, et allons nous établir au delà du Tanaïs. » Les hommes y consentirent, passèrent le fleuve et, ayant marché trois jours à l'est, et autant depuis le Palus-Maeotis vers le nord, ils arrivèrent dans le pays qu'ils habitent encore à l'époque d'Hérodote. C'est pourquoi les femmes des Sauromates ont conservé leurs anciennes coutumes : elles montent à cheval, vont à la chasse, tantôt seules, tantôt avec leurs maris. Elles les accompagnent aussi à la guerre et s'habillent comme eux. Les Sauromates utilisent la langue scythe ; mais, depuis leur origine, ils ne l'ont jamais parlée avec pureté, parce que les Amazones ne la savaient qu'imparfaitement. Quant aux mariages, ils ont déclaré qu'une fille ne pourrait se marier tant qu'elle n'eût tué un ennemi. Aussi y en a-t-il qui, ne pouvant accomplir la loi, meurent de vieillesse célibataires[44].

Hérodote affirme auraient occupé la Cappadoce lors de leurs combats contre les Égyptiens vers 2000 av. J.-C.[45][Pas dans la source]. Des guerriers scythes auraient été exterminés dans une embuscade et leurs veuves auraient pris les armes. Hérodote cite aussi le mythe de l’Éthiopide d'Arctinos de Milet selon lequel « amazone » signifie « privée de mamelle ». Mais il ajoute qu'en langue caucasienne, ce nom signifierait « qui ne mange pas de pain » (ce qui évoque les sociétés nomades non agricoles) ou « qui vivent ensemble », ou encore serait une allusion à une « ceinture magique » portée par les Amazones.

Strabon, géographe grec, parle des Amazones dans plusieurs passages de sa Géographie, se montrant souvent sceptique quant aux nombreux récits à leur sujet. Dans le chapitre 5 du livre XI, consacré au Caucase, il explique que l'Histoire concernant les Amazones est singulière. Tandis qu'en général, les historiens se montrent soigneux de bien séparer ce qui relève de la fable (c'est à dire, toute tradition mensongère et merveilleuse) de ce qui concerne l'Histoire. Celle-ci devant, pour toutes les époques, chercher uniquement le vrai, excluant le merveilleux. Il existe des cas fort rares, comme celui des Amazones, sur lesquelles il n'y a que des traditions absurdes et invraisemblables. Qui pourrait croire que des femmes seules, sans hommes, aient pu se perpétuer à l'état d'armée, de cité ou de nation ? Qui pourrait croire qu'elles aient pu s'engager dans des expéditions contre les autres nations, arriver par des conquêtes à s'emparer de l'Ionie et franchir la mer pour arriver jusqu'en Attique ? Autant vaudrait prétendre que les hommes de ce temps-là étaient des femmes et les femmes des hommes. N'est-ce pas là cependant ce que nos plus récents historiens nous disent des Amazones ? Il admet à la rigueur que certaines villes, telles qu'Ephèse, Smyrne, Cymé et Myriné, aient dû leur origine et leur nom à des Amazones, dont les tombeaux peuvent en témoigner. Il accepte aussi que, comme le racontent ces anciennes traditions, les Amazones aient eu pour demeure primitive Thémiscyre, les plaines du Thermodon et les montagnes environnantes comprises et que plus tard elles en aient été expulsées militairement. Sur leur demeure actuelle, en revanche, il estime qu'il n'y a que de rares témoignages, que des allégations sans preuves et sans vraisemblance. Il n'existe pas plus d'informations au sujet de Thalestrie, cette prétendue reine des Amazones, venue en Hyrcanie pour s'unir d'amour à Alexandre pour avoir un fils du héros. Parmi les nombreux historiens d'Alexandre, les plus exacts n'en parlent pas. Il n'en est pas fait mention non plus dans les documents officiels. Enfin les historiens qui le rapportent sont loin de s'accorder entre eux. Enfin, Clitarque évoque Thalestrie partant pour aller joindre Alexandre, des Pyles Caspiennes et des bords du Thermodon, alors que la Caspienne et le Thermodon sont séparés par un intervalle de plus de 6000 stades[46].

Dans le chapitre 3 du livre XII, dédié au Pont, Strabon explique que c'est des Cappadociens dont parle Pindare, lorsqu'il montre les Amazones «guidant au combat les phalanges syriennes dont la lance répand au loin la terreur». Dans ce passage, il s'agit apparemment des Amazones de Thémiscyre qui dépend du territoire des Amisènes (où se trouve Amisus), qui sont des Leucosyri (en) d'au delà de l'Halys. Puis, il poursuit sur une analyse grammaticale liée aux Amazones, citant plusieurs auteurs grecs[b],[47].

Le chapitre 1 du livre XIV, sur l'Ionie, explique que Smyrna était l'Amazone qui avait un moment régné sur Éphèse et qui donna son nom à la ville de Smyrne[48].

Hérodote considère les Amazones comme des archères scythes ou sarmates, thèse que cite Platon dans Les Lois[49],[50].

Le cheval est inséparable des populations des steppes, dont font partie Scythes et Sauromates (proto-Sarmates) renommés dans l’Antiquité comme éleveurs de chevaux et excellents archers. On peut supposer, à la suite d'Hérodote, que les Amazones sont les épouses des Scythes, et, fait inconcevable pour un Grec, ont le droit de chevaucher et de guerroyer. De là est né le mythe de farouches guerrières, élevées comme telles. Il a cependant historiquement existé des guerrières, notamment des femmes grecques sollicitées lorsque la patrie est en danger[29].

Selon les Histoires incroyables de Palaiphatos de Samos, les Amazones n'étaient pas des femmes guerrières, mais des hommes aux chitons longs jusqu'aux pieds, rappelant celui des femmes de Thrace, ce qui explique pourquoi ils passaient pour des femmes aux yeux de leurs ennemis ; peuple expert au combat, les Amazones en tant qu'« armée de femmes » n'auraient jamais existé. D'ailleurs, selon Palaiphatos, personne ne pouvait se targuer d'en avoir vu.

Leurs relations avec les hommes[modifier | modifier le code]

Les Amazones voient leur continuité au féminin, puisque la légende dit qu’elles tuent les enfants mâles et n’élèvent que les filles, ce qui peut paraître difficile pour assurer leur perpétuation, mais il serait possible qu'après le sevrage, les garçons aient été confiés aux hommes avec lesquels elles ont enfanté. Cela supposerait plutôt un type de société matriarcale, ce dont les Grecs avaient horreur. Ce pourrait être la raison pour laquelle ils blâment tant cette population. La légende rapporte également que les Amazones ne gardent auprès d’elles que des hommes mutilés, estropiés, prétendant que cela augmenterait la domination de leur sexe, l'infirmité empêchant les hommes d'être violents et d’abuser du pouvoir. On dit à ce propos que la reine Antianeira aurait répondu à une délégation d’hommes scythes qui s’étaient proposés comme amants exempts de défauts physiques que « l'estropié est un meilleur amant ».

La quadruple question de la réalité historique des Amazones, de leur statut égal à celui des hommes, de leur relation à ces derniers et de leur sexualité, ont suscité dès l'Antiquité de nombreux commentaires et stimulé les imaginations. Dans l’Histoire des animaux d'Aristote, les Amazones tuent leurs enfants mâles ou les rendent aveugles ou boiteux, pour ensuite les utiliser comme esclaves domestiques et sexuels, et si elles s'unissaient une fois par an avec des hommes des peuplades voisines, c'est pour les tuer ensuite.

Strabon explique que, d'après certains historiens, la nation des Amazones se situe dans les montagnes au-dessus de l'Albanie du Caucase[51]. Théophane, qui a accompagné Pompée dans toutes ses guerres et visité personnellement l'Albanie, place entre les Amazones et les Albani deux nations d'origine scythe : les Gèles et les Lèges (en). Il indique le cours du Mermadalis comme ligne de démarcation entre les possessions de ces derniers et celles des Amazones. Toutefois, d'autres auteurs, comme Métrodore de Scepsis et Hypsicrate qui connaissaient aussi bien ce pays, assurent que les Amazones sont limitrophes des Gargaréens et occupent les dernières pentes du versant nord de la partie du Caucase nommée monts Cérauniens. Ils ajoutent qu'elles vivent là habituellement seules, s'occupant elles-mêmes du labourage, des plantations, du soin de leurs bestiaux, surtout leurs chevaux. Les plus vaillantes d'entre elles préfèrent cependant consacrer leur temps à la chasse et aux exercices guerriers. Mais on leur brûle à toutes indistinctement le sein droit dans leur première enfance pour que, plus tard, elles puissent se servir plus librement de leur bras droit pour lancer le javelot. Elles ont aussi pour armes offensives l'arc, le sagaris et le pelte et pour armes défensives des casques, des manteaux, des baudriers faits avec la peau des bêtes fauves qu'elles ont tuées. Chaque année, les deux mois de printemps font exception à leur vie solitaire. Elles montent alors sur le sommet de la montagne qui sépare leur territoire de celui des Gargaréens. Ceux-ci, en vertu d'un ancien accord, sont tenus de s'y rendre aussi pour célébrer en grande pompe un sacrifice commun. Ils s'unissent ensuite à elles charnellement, mais seulement pour engendrer des descendants. Ainsi, l'acte s'accomplit sans choix, dans l'obscurité et au hasard des accouplements. Puis, les Gargaréens les renvoient chez elles. Les Amazones ne gardent avec elles que les filles, tandis que les garçons, sans exception, sont confiés aux Gargaréens pour être élevés parmi eux. Mais aucun Gargaréen n'admet avec empressement dans sa maison un enfant dont il peut se croire le père, vu la nature mystérieuse de l'union à laquelle cet enfant doit la vie. Le Mermodas traverse le territoire des Amazones et toute la Sirakène, ainsi que les déserts intermédiaires, pour aller se jeter dans le mer d'Azov (ou lac Méotide). Quant aux Gargaréens, selon la tradition, ils seraient partis de Thémyscire avec les Amazones, remontant avec elles depuis la côte du mer Noire (ou Pont-Euxin) jusque dans le Caucase, mais ils n'auraient pas tardé à se séparer d'elles. Ils leur auraient même fait la guerre, aidés par les Thraces et les Eubéens, que leurs aventures avaient conduit dans la région. Seulement, cette guerre se serait rapidement terminée par un traité conclu aux conditions citées marquées plus haut. Ainsi, par la suite, les deux nations n'auraient plus eu de commerce ensemble sauf pour avoir des enfants, vivant à part cela dans une complète indépendance l'une de l'autre[46]. On a rapproché le nom « Gargares » de l'ancien géorgien gargar : « abricot », les abricotiers Prunus armeniaca étant encore très cultivés dans la région. Dans la vision protochroniste de l'histoire, les Gargares sont revendiqués comme ancêtres par les Tchétchènes[52] et par les Ingouches, qui s'auto-désignent comme galgaï[53].

Adrienne Mayor pense que les femmes scythes auraient eu un statut et un comportement trop similaire aux hommes aux yeux des Grecs, mais que cela a pu être une caractéristique des peuples cavaliers antiques[54]. Selon Xénophon, la tribu des Mosynèques du Pont pratiquait la sexualité en public sans pudeur et avec n'importe quel partenaire[55]. Selon Hérodote, la tribu sarmate des Agathyrses en faisait autant. Même s'il est imaginaire, le récit de Strabon à propos des Gargares et des Amazones a été rapproché de la coutume caucasienne de la c'ac'loba, qui s'apparente aux pratiques orgiaques de bien d'autres peuples, durant lesquelles on débride deux ou trois jours par an la sexualité pour augmenter la fertilité, hors des règles familiales, sociales et religieuses habituelles, avec obligation d'oublier ce qu'il s'y est passé et sans possibilité de contestation ou de vengeance par la suite[56].

Amazones libyennes[modifier | modifier le code]

Représentations artistiques et littéraires[modifier | modifier le code]

Dans l'Antiquité gréco-romaine[modifier | modifier le code]

Amazonomachie, musée archéologique de Nicopolis d'Épire.

Le thème de l'Amazone apparaît couramment dans l'art grec. Elles sont représentées portant des tuniques courtes, à l'instar d'Artémis, ou encore avec des pantalons bouffants asiatiques. Souvent, le sein gauche, une épaule ou un pied est dénudé, ce qui pouvait justifier la frénésie de la bataille. En revanche, on ne trouve aucune occurrence de sein coupé. Les jeunes femmes athlètes sont souvent représentées en Amazones. Aucune amazone n'a été représentée nue durant les époques archaïque et classique. Cependant dans l'art hellénistique, certaines Amazones ont été représentées dénudées.

L'amazonomachie, ou combat des Grecs contre les Amazones, est également un thème populaire : il figure sur l'avers du bouclier d'Athéna Parthénos ou sur le trône de Zeus à Olympie, ou bien encore le sarcophage des Amazones réalisé probablement au IVe siècle av. J.-C. à Tarquinia[57]. Il est souvent représenté symétriquement avec le combat des Lapithes contre les centaures, comme c'est le cas sur les métopes du Parthénon.

En particulier, le combat d'Héraclès contre les Amazones est l'un des thèmes les plus populaires de la peinture sur vases attiques à figures noires : on le retrouve sur près de 400 vases[58]. Dans la sculpture monumentale, il est représenté dans les métopes du trésor des Athéniens à Delphes, du temple E de Sélinonte, du temple de Zeus à Olympie et de l'Héphaïstion d'Ahènes, ainsi que sur la frise du temple d'Apollon à Bassae. C'est en fait un combat singulier qui est dépeint : Héraclès revêtu de sa peau de lion affronte une Amazone portant la plupart du temps une armure d'hoplite, plus rarement vêtue comme un archer scythe ou comme un guerrier perse[58]. Le combat de Thésée est également fréquent, mais celui de Bellérophon n'est pas représenté dans l'art grec[59].

Représentations artistiques après l'Antiquité[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

Détail de la fresque représentant Calafia à l'hôtel Mark Hopkins, San Francisco.
Bas-relief représentant Califia.

Alchimie[modifier | modifier le code]

À partir de l'époque byzantine, et surtout à la Renaissance, la mythologie antique va être interprétée comme une image des procédés alchimiques ce qui « dotait l'alchimie d'une imagerie nouvelle et quasi inépuisable, [et] lui apportait en outre aux yeux de bien des doctes la précieuse caution des Anciens : grâce à la notion de "théologie poétique", il devenait soudain possible d'argumenter contre le fréquent reproche selon lequel l'Antiquité classique n'avait pas connu l'Alchimie. »[64]. Ce courant, allant du chroniqueur Jean d'Antioche (VIIe siècle) à Dom Pernety (XVIIIe siècle) en passant par Petrus Bonus (XIVe siècle), s’est avant tout développé dans les écrits d’auteurs comme Robert Duval, Michael Maier ou Pierre-Jean Fabre[65],[66].

Le mythe des Amazones a ainsi fait l’objet de réinterprétations alchimiques. L’alchimiste Michael Maier interprète le neuvième travail d’Héraclès, dans lequel le héros doit rapporter à son cousin Eurysthée la ceinture d’Hippolyte, la reine des Amazones :

« L’artisan [c’est-à-dire l’alchimiste] Hercule doit les affronter, et il doit retirer le très précieux ceinturon de leur reine, qui consiste en diamant et escarboucle, les plus chères et les plus rares médecines de ce monde, dirais-je, blanche et rouge, mille fois plus précieuses que l’or[67],[68] ! »

Vingt ans plus tard, Pierre Jean-Fabre consacre un chapitre entier de son Hercules piochymicus aux Amazones, et réinterprète intégralement le mythe : il voit en les Amazones les « sels chimiques qui se trouvent cachés au centre de toute chose[69]. »

Les neuf Preuses, cheminée du château de Coucy.

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

  • Dans un épisode de la série Josie and the Pussycats in Outer Space (en), Warrior Women of Amazonia (1972), Josie et sa bande sont capturés et emmenés une planète peuplée de femmes réduisant les hommes à l'esclavage.
  • Dans un épisode de Speed Buggy, The Hidden Valley of Amazonia (1973), les personnages découvrent dans l'Himalaya la vallée cachée d'Amazonie, dirigée par la reine Sheba, où les femmes utilisent les hommes comme esclaves[70].
  • La super-héroïne de bande dessinée Wonder Woman, une Amazone, est adaptée dans une série télévisée américaine éponyme diffusée de 1975 à 1979, où elle est jouée par Lynda Carter.
  • Dans Planète des Amazones, épisode de Buck Rogers (1979), le héros est capturé et emmené sur la planète Zantia pour être vendu comme esclave.
  • Dans la série animée franco-japonaise Les Mystérieuses Cités d'or (1982-83), un peuple d'Amazones d'Amérique apparaît dans les épisodes 21 (Les Amazones) et 22 (Le Miroir de la Lune).
  • La série télévisée d'aventure américaine et néo-zélandaise Xena, la guerrière (diffusée de 1995 à 2001) met en scène le personnage de Gabrielle, compagne de Xena. Gabrielle est grecque mais elle est adoptée par la tribu des Amazones à la suite de ses premiers exploits.
  • Amazon Women in the Mood (en) est un épisode de Futurama sorti en 2001.
  • Dans la série animée japonaise La Petite Olympe et les Dieux, les Amazones sont l'objet de l'épisode 40 (Héraclès et Hippolyte).
  • Dans l’animé japonais One Piece, les Kuja sont des femmes guerrières habitant sur une île nommée « Amazon Lily » ; le nom est inspiré des Amazones. Elles apparaissent pour la première fois dès l’épisode 392.

Installation artistique[modifier | modifier le code]

Réutilisations du nom des Amazones après l'Antiquité[modifier | modifier le code]

Les Amazones d'Amazonie[modifier | modifier le code]

Comment les Amazones traitent ceux qu'elles prennent en guerre (1557), bois gravé.

Témoignages de François d'Orellana[modifier | modifier le code]

Au XVIe siècle, les premières explorations espagnoles de la région équatoriale d'Amérique du Sud, qui ont à leur tête l'explorateur François d'Orellana croient découvrir des peuplades similaires sur les bords du Maragnon qu'ils appellent alors le « fleuve des Amazones », « Amazone ». Ils y rencontrent en effet des femmes qui combattent aussi farouchement que les hommes. Les Amazones d'Amazonie sont parfois représentées avec la peau blanche.

Selon Pierre Samuel[71], les Amazones qui ont rencontré l'explorateur espagnol Orellana en 1542, qui vivaient sur le bord du fleuve brésilien, seraient des guerrières robustes vivant dans 70 riches villages. Elles feraient payer un tribut aux villages voisins et feraient prisonnier des hommes afin de pouvoir procréer. Si l'enfant était un garçon alors il retournait avec son père et si cet enfant était une fille, elle restait avec sa mère.

Témoignages d'André Thevet[modifier | modifier le code]

En 1557, au retour d’un voyage au Brésil (dans ce qui sera la baie de Rio de Janeiro), André Thevet reprend dans son ouvrage Singularités de la France antarctique, le thème des femmes guerrières trouvées par les Espagnols sur le fleuve Amazone. Il accompagne sa description de deux gravures effrayantes qui connaîtront un grand succès. Il nous dit « Elles font guerre ordinairement contre quelques autres nations, et traitent fort inhumainement ceux qu’elles peuvent prendre en guerre. Pour les faire mourir, elles les pendent par une jambe à quelque haute branche d’un arbre ; pour l’avoir ainsi laissé quelque espace de temps, quand elles y retournent, si le cas forcé n’est trépassé, elles tireront dix mille coups de flèches ; et ne le mangent comme les autres sauvages, ainsi le passent par le feu, tant qu’il est réduit en cendre » (Singularités p 243[72]). André Thevet d'abord se réjouit qu'aux trois sortes d'Amazones décrites dans l'Antiquité, celles de Scythie, d'Asie, et de Libye, viennent s'ajouter les Amazones d'Amérique. Ainsi chaque continent a ses Amazones. Plus tard, dans la Cosmographie universelle, Thevet se dira « bien marry que je sois tombé en la faute de l’avoir creu ».

Témoignages de Walter Raleigh[modifier | modifier le code]

Carte de la région des Guyanes par Jodocus Hondius (1598), figurant le lac Parimé. En bas de la carte est représentée une Amazone.

L'explorateur anglais Walter Raleigh mena une expédition (en) le long du fleuve sud-américain Orénoque en 1595, avec pour objectif de trouver la contrée mythique d'Eldorado (ou Manoa). Il estimait que ce lieu se situait dans le plateau des Guyanes, au bord du légendaire lac Parimé. Ce voyage est narré dans son ouvrage The Discovery of Guiana (en)[73]. Il y évoque plusieurs peuples mythiques dont il a entendu parler sur place, tels que les Ewaipanomas (es) (acéphales) ou les Amazones. De ces dernières, il décrit longuement les mœurs, se basant sur ce que lui raconte le cacique Topiawari :

« Cependant, je vais transcrire ce qui m’a été transmis comme vrai sur ces femmes, et j’ai parlé avec un cacique, ou seigneur, qui me dit qu’il avait été sur le fleuve et au-delà. Ces nations de femmes sont situées sur la rive sud du fleuve dans les provinces de Topago, et leurs retraites et leurs camps fortifiés se trouvent dans les îles au sud de l’embouchure, à quelque soixante ligues dans l’estuaire du même fleuve. Les témoignages sur de telles femmes sont très anciens […] ; celles qui habitent près de la Guyane ne vont avec les hommes qu’une fois par an… »

— Walter Raleigh, The Discovery of Guiana

Line Cottegnies rapporte[74] que, selon Neil L. Whitehead (en), Raleigh ne différencie pas ici ce qui a trait au mythe et ce qui concerne la réalité historique. Elle constate également que l'explorateur réunit dans son texte le mythe des Amazones avec la figure idéalisée de la reine d'Angleterre de l'époque Élisabeth Ire, surnommée « La Reine Vierge ». Dans ce même esprit, il est possible que Ralegh, si sensible aux signifiants, ait associé par glissement quasi homonymique « Guiana » à « Gyneia » (le pays des femmes). Cottegnies cite deux hypothèses afin d'expliquer l'origine de ces Amazones. Soit il s'agirait de guerriers à cheveux longs qui auraient été confondus avec des femmes. Soit ce seraient des tribus matriarcales composées de guerrières. La seconde hypothèse est jugée possible mais peu probable, même si certains peuples de culture orale de la région ont été oubliés à cause de la conquête espagnole. D'après l’anthropologue Jonathan D. Hill, la présence de tribus matriarcales dans cette région du monde n'a pas été prouvée.

Cependant, les Amazones constituent un mythe quasiment universel, y compris dans le contexte amérindien. Il y est question de femmes puissantes et accompagnant les sociétés patriarcales fortes (d'après un schème d’opposition avec la structure sociale dominante). En fait, les Amazones sont comme l'Eldorado : ils sont objet de quête mythique et leurs frontières sont déplacées au fil des nouvelles révélations et mystifications[74].

Amazones et femmes-guerrières en Afrique[modifier | modifier le code]

Frederick Forbes, Amazone du Dahomey (1851).

Il existe d'autres traditions de femmes-guerrières en dehors des peuples des steppes d'Asie centrale.

Au Dahomey (sud de l'actuel Bénin), Tasi Hangbè (ou Nan Hangbe), sœur jumelle d'Akaba, règne sur le Dahomey de 1708 à 1711 après la mort soudaine d'Akaba en 1708. C'est lors d'une campagne contre les voisins Ouéménou du royaume qu'elle prit la tête de l'armée, travestie — pour galvaniser ses troupes — à l'image de son frère jumeau défunt Akaba. Elle est la créatrice du corps des amazones du Dahomey. Elle a été largement effacée de l'histoire officielle du Dahomey, sous le roi Agadja son successeur, dont les partisans obligèrent la reine à démissionner.

Plus tard, le souverain Ghézo (1818-1858) créa des compagnies féminines de cavalerie et d'infanterie qui seront baptisées les « Amazones vierges du Dahomey ». Elles combattront d'abord dans les nombreuses guerres de sécession ayant opposé le Dahomey aux Yoroubas. Par la suite le roi Béhanzin les utilisa contre les troupes coloniales françaises.

Au Sénégal, le royaume du Cayor (ancien royaume du Sénégal) envoyait ses « Linguères » qui étaient des sœurs et cousines des souverains dans ses différentes batailles contre les Maures trarzas.

L'Empire zoulou (ancien territoire d'Afrique australe) avait auparavant constitué des régiments de jeunes filles combattantes ou chargées de la logistique[75].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (la) Justin, Historiae Phillippicae ex Trogo Pompeio, vol. Liber II, p. 4
  2. Justin, Abrégé des Histoires Philippiques, Livre II, IV (lire en ligne).
  3. Virgines (...) armis, equis, venationibus exercebant, inustis infantum dexterioribus mammis, ne sagittarum iactus impediantur; unde dictae Amazones.
    Elles formaient les vierges aux maniements des armes, à l'équitation et à la chasse ; elles brûlaient le sein droit des enfants, ainsi elles n'auraient aucune difficulté à tirer de l'arc ; c'est pour cette raison qu'elles ont été appelées Amazones.
  4. a b c et d (en) Natalie Haynes, « The Amazons: Lives & Legends of Warrior Women Across the Ancient World by Adrienne Mayor, book review », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Adrienne Mayor, Start the Week, Radio Four », bbc.co.uk,‎ (lire en ligne)
  6. Jacques Boulogne, « La mutilation mammaire des Amazones : un mythe de la médecine grecque ? », Pallas, no 78,‎ , p. 59-65.
  7. Eric Partridge, (en) Origins: a Short Etymological Dictionary of Modern English, éd. Greenwich, New York 1983, (ISBN 0-517-414252), page 479 — 479
  8. Quintus de Smyrne, Suite d'Homère, I, 159.
  9. Iliade, III, 188-189.
  10. Épisode relaté par exemple dans La Suite d'Homère (I, 1-722)
  11. fr. 149 Jacoby
  12. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 46)
  13. Épitome, V, 1.
  14. Énéide, I, 491.
  15. O. Lagercrantz, Xenia Lideniana, Stockholm, 1912, p. 270 et suiv.
  16. George Hinge, (de) Herodot zur skythischen Sprache : Arimaspen, Amazonen und die Entdeckung des Schwarzen Meeres (« Hérodote à propos de la langue scythe : Arimaspes, Amazones et découverte de la mer Noire »), éd. Glotta 2005, pages 86–115.
  17. J. H. Blok, (en) The Early Amazons: Modern and Ancient Perspectives on a Persistent Myth', éd. Brill, Leyden 1995, (ISBN 90-04-10077-6) [1].
  18. Paul Faure, Alexandre, Fayard, 1985, p. 531.
  19. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, Klincksieck, 1999 (édition mise à jour), 1447 p. (ISBN 978-2-25203-277-0), q.v., p. 69a.
  20. a et b Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, Livre II, parties LII. à LV. (52 à 55) [détail des éditions] lire en ligne
  21. Plutarque, Vies parallèles, traduction d'Anne-Marie Ozanam, sous la direction de François Hartog, Gallimard, coll. « Quarto », Paris, 2001.
  22. Justin, Abrégé des Histoires Philippiques, Livre II, parties I & IV (lire en ligne) & Livre XLII, partie III (lire en ligne).
  23. Isidore de Séville, Etymologiae : Livre III, partie 22 (lire en ligne en latin) ; Livre VIII, partie 11 (lire en ligne en latin et en anglais) ; Livre IX, partie 2 (lire en ligne, en latin) ; Livre XVIII, partie 4 (lire en ligne, en latin).
  24. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, Livre IV, parties XVI. et XXVIII. (16 à 27) [détail des éditions] lire en ligne
  25. a et b Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, Livre II, chapitre III lire en ligne et épitomé lire en ligne.
  26. Mention présente dans maints récits historiques, qui témoigne d'un climat plus froid que l'actuel, à moins de considérer la totalité de ces récits comme mythiques.
  27. "On dit que le Thermodon est un petit ruisseau de notre territoire de Chéronée, qui va se jeter dans le Céphise ; mais, aujourd’hui, nous ne connaissons aucun cours d’eau qui se nomme de la sorte. Toutefois nous conjecturons que celui qu’on appelle maintenant Hémon se nommait alors Thermodon : il passe le long du temple d’Hercule, près duquel les Grecs avaient établi leur camp ; et il est vraisemblable que la quantité de sang et de cadavres dont il fut rempli à la bataille, donna lieu à ce changement de nom. Mais Douris de Samos prétend que le Thermodon n’est point une rivière. Des soldats, suivant lui, qui creusaient la terre pour dresser leur tente, trouvèrent une statuette de marbre, sur laquelle était gravée cette inscription : Thermodon portant dans ses bras une amazone blessée." Plutarque, Vies parallèles : Vie de Démosthène lire en ligne
  28. Plutarque, Vies parallèles : Vie de Thésée lire en ligne
  29. a et b Violaine Sebillotte Cuchet, « Les Amazones ont-elles existé ? », L'Histoire, no 374,‎ , p. 70.
  30. Homère, l'Iliade, Chant III (lire en ligne) et Chant VI (lire en ligne)
  31. Virgile, l'Énéide, Chant I (lire en ligne), Chant V (lire en ligne) et Chant IX (lire en ligne).
  32. a et b Quintus de Smyrne, Suite d'Homère, Chant I (lire en ligne ici et ici).
  33. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], XVII, 77, 1-3 ; Quinte-Curce, L'Histoire d'Alexandre le Grand [lire en ligne], 6, 5, 24-34 ; Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée [détail des éditions] [lire en ligne], XII, 3. La Vulgate désigne par opposition aux récits d’Arrien et de Plutarque une vision panégyrique et merveilleuse du règne d’Alexandre.
  34. Il s'agit peut-être d'Onésicrite.
  35. Diodore, XVII [réf. incomplète].
  36. Quinte-Curce, VI, 5, 32.
  37. Plutarque, Vies parallèles : Vie d'Alexandre lire en ligne
  38. Arrien, Anabase, Livre IV lire en ligne et Livre VII lire en ligne.
  39. Justin, II, 4 ; XII, 3.
  40. Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne], Alexandre, 46, 1 ; Arrien, Anabase [lire en ligne], VII, 13, 2.
  41. Arrien, IV, 15, 1-6.
  42. Quinte-Curce, VIII, 1, 7-9.
  43. Arrien, VII, 13, 2.
  44. a et b Hérodote, Histoires, Livre IV, CX.-CXVII. (110-117) détail des éditions] lire en ligne
  45. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne]IV, 110-117
  46. a et b Strabon, Géographie [détail des éditions], Livre XI, 5, « Le Caucase », lire en ligne.
  47. Strabon, Géographie [détail des éditions], XII, 3, « Le Pont », lire en ligne.
  48. Strabon, Géographie [détail des éditions], XIV, 1, « L'Ionie », lire en ligne.
  49. Luc Brisson, Jean-François Pradeau, Les Lois de Platon, Presses Universitaires de France, 2008, (ISBN 978-2130564751), p. 854-855.
  50. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 110-117.
  51. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], V, 3.
  52. Encyclopédie Larousse en ligne, art. « Tchétchénie ».
  53. Henri Dorion, Arkadi Tcherkassov, Le Russionnaire : petite encyclopédie de toutes les Russies, Éditions MultiMondes, 2001, p. 94 (en ligne).
  54. Adrienne Mayor (trad. de l'anglais), Les Amazones, Quand les femmes étaient les égales des hommes, VIIIe siècle av. J.-C.-Ier siècle, Paris, la Découverte, , 559 p. (ISBN 978-2-7071-9466-4), p 160- 168.
  55. Xénophon, Anabase [détail des éditions] [lire en ligne], V.
  56. F. Thelamon, « Amazones et Gargaréens : la disjonction des masculins et des féminins au Caucase », Persée,‎ , p. 319-338 (lire en ligne)
  57. Jean-Marc Irollo, Histoire des Étrusques, p. 147-148.
  58. a et b Thomas H. Carpenter, Les Mythes dans l'art grec, Thames & Hudson, Paris, 1998, p. 126.
  59. Thomas H. Carpenter, Les Mythes dans l'art grec, Thames & Hudson, Paris, 1998, p. 127.
  60. Sophie Cassagnes-Brouquet, « Penthésilée, reine des Amazones et Preuse, une image de la femme guerrière à la fin du Moyen Âge », dans Clio [En ligne], no 20, 2004, mis en ligne le 1er janvier 2007.
  61. (es) Susan C. Giráldez, University of California, Berkeley, « LAS SERGAS DE ESPLANDIAN, GRANADA, CONSTANTINOPLA Y AMÉRICA: LA NOVELA CABALLERESCA COMO PORTAVOZ DE LA MODERNIDAD »
  62. a et b Richardot (2007).
  63. « Atlas des géographes d’Orbæ (Tome 1) », sur francois-place.fr
  64. Didier Kahn, Alchimie et Paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625), Droz 2007, « L'exégèse alchimique de la mythologie », p. 66-68
  65. Robert Halleux, Les textes alchimiques, Turnhout, Brepols, coll. « Typologie des sources du Moyen Âge occidental » (no 32), , 153 p. (ISBN 978-2-503-36032-4), p. 144
  66. Sylvain Matton, « L’interprétation alchimique de la mythologie », Dix-huitième siècle, no 27,‎ , p. 73-87 (lire en ligne).
  67. (la) Michael Maier, Arcana arcanissima, S.l., s.e., (lire en ligne), p. 232 - Michael Maier (trad. du latin par Stéphane Feye), Les arcanes très secrets, Grez-Doiceau, Beya, , 444 p. (ISBN 2-9600364-5-X et 978-2-9600364-5-9), p. 331
  68. (en) James Brown Craven, Count Michael Maier, Doctor of Philosophy and of Medicine, Alchemist, Rosicrucian, Mystic, 1568-1622 : Life and Writings, Kirkwall Orkney, W. Peace & Son, (lire en ligne), p. 26, 47.
  69. (la) Pierre-Jean Fabre, Hercules piochymicus, Toulouse, Pierre Bosc, (lire en ligne), p. 144.
  70. (en) Lara Cain, « Speed Buggy: The Hidden Valley of Amazonia », sur Internet Movie Database
  71. Samuel P., « Les amazones : mythes, réalités, images », Article de revue,‎ , p. 10-17 (lire en ligne)
  72. édition établie par Frank Lestringant, Le Brésil d’André Thevet. Les singularités de la France antarctique (1557), Éditions Chandeigne,
  73. Lire en anglais sur Wikisource
  74. a et b Line Cottegnies, « Le récit d’exploration à la Renaissance : The Discovery of Guiana de Sir Walter Ralegh1 (1596), entre anthropologie implicite et récit colonial », sur books.openedition.org
  75. Tidiane N'Diaye, Le Génocide voilé : enquête historique, Paris, Gallimard, coll. « Continents noirs », 253 p. (ISBN 978-2-07-011958-5, présentation en ligne), p. 103

    « Une enquête historique sérieuse sur la traite des Noirs d’Afrique par le monde arabo-musulman. »

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Voici l'extrait concerné de la Vie de Pompée par Plutarque : « La poursuite de Mithridate, qui s’était caché parmi les nations du Bosphore [Cimmérien] et des Palus-Méotides, offrait de grandes difficultés ; d’ailleurs Pompée reçut la nouvelle que les Albaniens s’étaient derechef révoltés : il traverse encore une fois le Cyrnus, mais avec beaucoup de peine et de danger : les Barbares en avaient fortifié la rive par une palissade de troncs d’arbres. Au delà du fleuve, il lui fallut faire une longue route dans un pays sec et aride : il fit remplir d’eau dix mille outres, et passa du côté des ennemis, qu’il trouva rangés en bataille sur le bord du fleuve Abas (en). Ils avaient soixante mille hommes de pied et douze mille chevaux ; mais ils étaient mal armés, et n’avaient, la plupart, pour toute défense, que des peaux de bêtes. Ils étaient commandés par un frère du roi, nommé Cosis. Dès que le combat fut engagé, Cosis, courant sur Pompée, lui lança son javelot, et l’atteignit au défaut de la cuirasse ; mais Pompée le perça de sa javeline, et l’étendit mort. On dit que les Amazones, descendues des montagnes voisines du fleuve Thermodon, combattirent à cette bataille du côté des Barbares, car les Romains, en dépouillant les morts après le combat, trouvèrent des boucliers et des brodequins d’Amazones ; mais on ne reconnut pas un seul corps de femme. Les Amazones habitent la partie du Caucase qui regarde la mer d’Hyrcanie ; elles ne sont pas limitrophes des Albaniens : les Gètes et les Lèges les en séparent ; elles vont chaque année passer deux mois avec ces deux peuples sur les bords du Thermodon ; ce terme expiré, elles rentrent dans leur pays, où elles vivent absolument seules, sans aucun commerce avec les hommes ».
  2. Strabon parle de grammairiens changent la leçon Alizônôn qui est la leçon consacrée, certains en Alazônôn, les autres en Amazônôn, substituant en même temps à la leçon ex Alubês les mots ex Alopês ou Alobês. Ceux qui choisissent la leçon Alazônôn prétendent qu'Homère a pensé aux Scythes Alazons qui habitent au-dessus du Borysthène, sans penser que tous ces noms, Alazons, Callipides et autres semblables, sont de pures inventions d'Hellanicus, Hérodote et Eudoxe faites pour amuser la crédulité des gens. Quant à ceux qui préfèrent la leçon Amazônôn, ils croient qu'Homère a pu vouloir désigner sous ce nom toutes les populations habitant entre la Mysie, la Carie et la Lydie. Comme le croit l'historien Éphore de Cumes que le pays occupé plus tard par les Aeoliens et les Ioniens l'aurait été primitivement par les Amazones. Celui-ci tranche la difficulté en changeant ces derniers mots dans le texte d'Homère : « À leur tour Odius (en) et Epistrophus avaient amené les Amazones d'Alopé, d'Alopé où réside encore la race des Amazonides ». Le problème est que dans le pays auquel il pense, il n'y a aucun lieu nommé Alopé. Métrodore ne paraît pas être d'accord avec Ephore, pas plus qu'avec les grammairiens qui, en maintenant la leçon Alizônôn, supposent qu'Homère considère qu'il s'agit des Halizonii de la presqu'île de Pallène. Il n'admet pas non plus que les Nomades habitant au-delà du Borysthène eussent envoyé des troupes au secours des Troyens. Il préfère plutôt adopter soit l'opinion d'Hécatée de Milet, soit celle de Ménécratès d'Elée (el), voire celle de Paléphate. Voici le passage d'Hécatée issu de sa Description de la terre : « Près de la ville d'Alazia (en) passe le fleuve Odrysès qui sort du lac Dascylitis, traverse ensuite vers l'est toute la plaine mygdonienne et va se jeter dans le Rhyndaque ». Il ajoute que, si Alazia est à son époque déserte, les Alazones occupent encore plusieurs villages au milieu desquels coule l'Odrysès. Dans tous ces villages, Apollon est particulièrement vénéré, mais que c'est dans le canton bordant la frontière des Cyzicéniens qu'il reçoit les plus grands honneurs. Quant à Ménécrate, il signale, dans sa Description de l'Hellespont, une chaîne de montagnes qui règne sans interruption au-dessus du canton de Myrlée et il prétend que c'est là qu'habitait la nation des Halizones (en). Il rajoute : «Seulement,, il faut écrire ce nom par deux lambda, et, si le poète n'en a mis qu'un, ce ne peut être que pour les besoins du vers». Enfin, Paléphate pense que l'armée des Alazones commandée par Odius et Epistrophus était bien partie d'Alopé. Mais, depuis, cette même nation s'était rapprochée et avait occupé Zélia. Strabon déclare qu'il n'y avait pas de quoi donner tant d'éloges aux opinions de ces trois auteurs. Surtout qu'eux aussi ne se sont pas fait faute de toucher à l'ancienne leçon, ils ne nous disent ni ce qu'étaient ces mines d'argent dont parle le poète, ni dans quelle partie de la Myrléatide se trouvait Alopé. En supposant qu'il existât réellement une ville du nom d'Alopé ou d'Alazia dans cette contrée, ils n'ont pas plus dit comment on a jamais pu dire qu'une armée partie des environs de Myrlée pour se rendre à Troie était venue de loin, les environs de Myrlée étant encore plus rapprochés de la Troade que ne le sont ceux d'Ephèse. Enfin, Démétrius le premier traite de bavards impertinents ceux qui placent les Amazones près de Pygela (en) entre Éphèse, Magnésie et Priène, et cela « par la raison que l'épithète de lointaine ne saurait convenir à cette localité !», combien plus choque-t-elle appliquée à une localité située en Mysie, en Teuthranie (en) ! Paléphate, lui, se contente de dire que les Amazones qui avaient Alopé pour leur demeure primitive sont actuellement établies à Zélia.
  3. « Sache qu'à main droite des Indes il y a une île appelée Californie très proche du bord du paradis terrestre ; elle est peuplée de femmes noires, sans aucun homme parmi elles, car elles vivent à la façon des Amazones. Elles étaient belles et robustes, de valeur fougueuse et de grande force. L'île était grande, avec ses rochers escarpés. Leurs armes étaient toutes en or. Elles domptaient des animaux sauvages et leur mettaient des harnais. Dans toute l'île, il n'y avait aucun métal sinon de l'or. »

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources antiques[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Luc Brisson (dir.) et Daniel Loayza (trad. du grec ancien), Ménexène : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Luc Brisson (dir.) et Jean-François Pradeau (trad. du grec ancien par Jean-François Pradeau), Les Lois : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Pierre Pellegrin (dir.) (trad. du grec ancien), Aristote : Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, , 2923 p. (ISBN 978-2-08-127316-0)
  • G. Camps, « Amazones », Encyclopédie berbère,‎ , p. 568 (ISSN 1015-7344, lire en ligne, consulté le )
  • Y. Germain (trad. du grec ancien), Amazones et femmes de guerre dans l'Antiquité, Clermont-Ferrand, Paleo, coll. « Histoire - accès direct », , 102 p. (ISBN 978-2-84909-854-7)
  • Iaroslav Lebedynsky, Les Amazones, Paris, Errance, 2009. (ISBN 978-2877724029)
  • Adrienne Mayor (trad. de l'anglais, préf. Violaine Sebillote Cuchet), Les Amazones : quand les femmes étaient les égales des hommes, VIIIe siècle av. J.-C.-Ier siècle, Paris, la Découverte, , 559 p. (ISBN 978-2-7071-9466-4, lire en ligne).
  • Pierre Petit, De Amazonibus, Dissertatio, Paris, (réimpr. Leyde, 1712), in-12°
    L'auteur tente de démontrer, textes et vestiges à l'appui, l'existence des Amazones.
  • Anne Richardot, « Cythère redécouverte : la nouvelle géographie érotique des Lumières », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés, no 22, 2005, mis en ligne le 01 décembre 2007. DOI 10.4000/clio.1747 [lire en ligne]
  • P. Samuel, « Les amazones : mythes, réalités, images », Les cahiers du GRIF, vol. 14, no 1,‎ , p. 10–17 (DOI 10.3406/grif.1976.1113, lire en ligne, consulté le )
  • Violaine Sebillotte Cuchet, « Artémise : l'Amazone qui a existé », L'Histoire, vol. no 340, no 3,‎ , p. 26–27 (ISSN 0182-2411, lire en ligne, consulté le )
  • F. Thélamon, « Amazones et Gargaréens : la disjonction des masculins et des féminins au Caucase », Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, vol. 491, no 1,‎ , p. 319–338 (lire en ligne, consulté le )
  • C. Tourre-Malen, « Des Amazones aux amazones. Équitation et statut féminin », Techniques & Culture. Revue semestrielle d’anthropologie des techniques, nos 43-44,‎ (ISSN 0248-6016, DOI 10.4000/tc.1181, lire en ligne, consulté le )
  • Cécile Voisset-Veysseyre, Les Amazones font la guerre, l'Harmattan, Paris, 2009 (ISBN 978-2-296-10849-3).
  • Cécile Voisset-Veysseyre, Des Amazones et des femmes, l'Harmattan, Paris, 2010 (ISBN 978-2-296-10832-5).
  • (en) William Blake Tyrrell, Amazons, a study in Athenian mythmaking, Johns Hopkins University Press, 1984.
  • (en) Josine Henriëtte Blok, The Early Amazons : Modern and Ancient Perspectives on a Persistent Myth, Leyde, E. J. Brill, coll. « Religions in the Graeco-Roman World » (no 120), , XXI-473 p. (ISBN 90-04-10077-6, présentation en ligne).
  • (en) Dietrich von Bothmer, Amazons in Greek Art, Oxford, Clarendon Press / Oxford University Press, coll. « Oxford Monographs on Classical Archaeology », , XXVII-252 p. (présentation en ligne).
  • (en) Nurida Gadirova Ateshi, The Caucasian Amazons – the true history behind the myths [« Les Amazones du Caucase : la véritable histoire derrière les mythes »], Berlin, ADSN/GIB, (ISBN 978-3-9811675-2-8)
  • (en) Sarah B. Pomeroy, Goddesses, Whores, Wives, and Slaves : Women in Classical Antiquity, Schocken, 1995 (ISBN 080521030X), p. 23–25.
  • (it) Vanna De Angelis, Ammazzoni, Piemme, 1998.

Sources radiophoniques[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bases de données et dictionnaires[modifier | modifier le code]