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Les conditions de son étude sont critiquées et sanctionnées par l'hôpital où il travaille alors<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.hhs.gov/ohrp/detrm_letrs/YR06/nov06.pdf|auteur=Patrick J. McNeilly|titre=Letter to Lenox Hill Hospital|éditeur=Office for Human Research Protections, DHHS|consulté le=27 février 2011}}.</ref>. Ses résultats, souvent évoqués dans la presse généraliste, en particulier dans le quotidien britannique ''[[The Daily Mail]]''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.dailymail.co.uk/news/article-388051/Scientists-fear-MMR-link-autism.html#ixzz1Ccgm0Z1c|titre=Scientists fear MMR link to autism|périodique=[[The Daily Mail]]|consulté le=5 février 2011}}.</ref>, n'ont jamais fait l'objet d'une publication dans une revue reconnue par la communauté scientifique<ref>{{Lien web|lang=en|nom1=Goldacre|prénom1=Ben|titre=Publish or be damned|url=http://www.theguardian.com/science/2006/jun/03/badscience.uknews|site=[[The Guardian]]|date=2006-06-02|consulté le=2016-05-19}}.</ref>. En 2004, grâce à une donation, il s'associe à Wakefield pour monter une clinique privée et donner des conférences anti-vaccins, en commençant à Austin{{sfn|Mnookin|2012|p=238}}.
Les conditions de son étude sont critiquées et sanctionnées par l'hôpital où il travaille alors<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.hhs.gov/ohrp/detrm_letrs/YR06/nov06.pdf|auteur=Patrick J. McNeilly|titre=Letter to Lenox Hill Hospital|éditeur=Office for Human Research Protections, DHHS|consulté le=27 février 2011}}.</ref>. Ses résultats, souvent évoqués dans la presse généraliste, en particulier dans le quotidien britannique ''[[The Daily Mail]]''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.dailymail.co.uk/news/article-388051/Scientists-fear-MMR-link-autism.html#ixzz1Ccgm0Z1c|titre=Scientists fear MMR link to autism|périodique=[[The Daily Mail]]|consulté le=5 février 2011}}.</ref>, n'ont jamais fait l'objet d'une publication dans une revue reconnue par la communauté scientifique<ref>{{Lien web|lang=en|nom1=Goldacre|prénom1=Ben|titre=Publish or be damned|url=http://www.theguardian.com/science/2006/jun/03/badscience.uknews|site=[[The Guardian]]|date=2006-06-02|consulté le=2016-05-19}}.</ref>. En 2004, grâce à une donation, il s'associe à Wakefield pour monter une clinique privée et donner des conférences anti-vaccins, en commençant à Austin{{sfn|Mnookin|2012|p=238}}.


==== Déclarations et publications de William Thompson et Brian Hooker ====
==== Déclarations et publications de William W. Thompson et Brian Hooker ====
Le {{date|27|août|2014}}, le {{dr}} William W. Thompson, un médecin retraité des [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies]] (CDC) américains, considéré comme un [[lanceur d'alerte]], publie une déclaration officielle selon laquelle les CDC ont caché et falsifié des données prouvant un lien entre vaccin ROR et autisme, tout particulièrement chez les garçons [[afro-américains]]{{sfn|Berthoud|2016|p=}}. Il s'agit d'un désaccord portant sur la façon dont ses collègues ont traité les données dans le cadre d'une étude publiée en 2004 dans ''{{lang|en|Pediatrics}}''<ref name="Hoaxbuster"/>. Considérant que cela remet l'étude en questions, de nombreuses personnes signent un pétition afin qu'elle soit rétractée{{sfn|Berthoud|2016|p=}}. William W. Thompson est en fait entré en contact avec les militants antivaccins Andrew Wakefield et Brian Hooker<ref name="Hoaxbuster"/>. Ce dernier publie une étude dans la revue ''Translational Neurodegeneration'' le {{date|8|août|2014}}, sur la base des mêmes données avec un traitement différent.
Le {{date|27|août|2014}}, le {{dr}} William W. Thompson, un médecin retraité des [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies]] (CDC) américains, considéré comme un [[lanceur d'alerte]], publie une déclaration officielle selon laquelle les CDC ont caché et falsifié des données prouvant un lien entre vaccin ROR et autisme, tout particulièrement chez les garçons [[afro-américains]]{{sfn|Berthoud|2016|p=}}. Il s'agit d'un désaccord portant sur la façon dont ses collègues ont traité les données dans le cadre d'une étude publiée en 2004 dans ''{{lang|en|Pediatrics}}''<ref name="Hoaxbuster"/>. Considérant que cela remet l'étude en questions, de nombreuses personnes signent un pétition afin qu'elle soit rétractée{{sfn|Berthoud|2016|p=}}. William W. Thompson est en fait entré en contact avec les militants antivaccins Andrew Wakefield et Brian Hooker<ref name="Hoaxbuster"/>. Ce dernier publie une étude dans la revue ''Translational Neurodegeneration'' le {{date|8|août|2014}}, sur la base des mêmes données avec un traitement différent<ref>{{Article|prénom1=Brian S.|nom1=Hooker|titre=Measles-mumps-rubella vaccination timing and autism among young african american boys: a reanalysis of CDC data|périodique=Translational Neurodegeneration|volume=3|date=2014-08-27|issn=2047-9158|pmid=25114790|pmcid=PMC4128611|doi=10.1186/2047-9158-3-16|lire en ligne=https://doi.org/10.1186/2047-9158-3-16|consulté le=2017-07-23|pages=16}}</ref>. L'étude de Hooker est rétractée le 3 octobre 2014 par la revue concernée, entre autres en raison de l'absence de déclaration de conflit d'intérêt avec le mouvement antivaccins<ref>{{Article|prénom1=Brian S.|nom1=Hooker|titre=Retraction Note: Measles-mumps-rubella vaccination timing and autism among young African American boys: a reanalysis of CDC data|périodique=Translational Neurodegeneration|volume=3|date=2014-10-03|issn=2047-9158|pmid=25285211|pmcid=PMC4183946|doi=10.1186/2047-9158-3-22|lire en ligne=https://doi.org/10.1186/2047-9158-3-22|consulté le=2017-07-23|pages=22}}</ref>. William W. Thompson a par la suite pris ses distances avec le mouvement antivaccins<ref name="Hoaxbuster" />.


==== Film documentaire ''Vaxxed'' ====
==== Film documentaire ''Vaxxed'' ====
{{article connexe|Vaxxed}}
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Wakefield participe à la réalisation du [[film documentaire]] ''[[Vaxxed]]'' [« Vacciné »], qui reprend la déclaration de William Thompson et défend la théorie de l'autisme dû aux vaccins, ainsi que d'un complot des CDC américains pour le cacher. Supprimé de la programmation du [[Festival du film de Tribeca]] en 2016 en raison de protestations, entre autres, de la [[communauté scientifique]]{{sfn|Berthoud|2016|loc=Le film Vaxxed}}{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.nytimes.com/2016/04/02/nyregion/anti-vaccine-film-pulled-from-tribeca-film-festival-draws-crowd-at-showing.html|titre=Anti-Vaccine Film, Pulled From Tribeca Film Festival, Draws Crowd at Showing|auteur=Melena Ryzik|date=1er avril 2016|éditeur=[[The New York Times]]|consulté le=18 juillet 2017}}.</ref>, Vaxxed devait être diffusé au [[parlement européen]] en [[février 2017]], par la députée française [[Michèle Rivasi]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Stéphane|nom1=Foucart|titre=Un documentaire antivaccin provoque une vive controverse à Bruxelles|périodique=[[Le Monde]]|date=2017-02-08|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/02/08/la-projection-autour-d-un-documentaire-antivaccin-declenche-une-vive-controverse_5076743_1651302.html|consulté le=2017-06-25}}.</ref>, mais les protestations des députés britanniques ont là aussi conduites à l'annulation de cette projection{{sfn|Chamak|2017|p=2}}. Il a été discrètement projeté au [[festival de Cannes]] de 2017, et connaît une large diffusion aux États-Unis, en Europe, et en Chine<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Oliver|nom1=Moody|titre=Anti-vaccine film Vaxxed will be given Cannes screening|périodique=[[The Sunday Times (Royaume-Uni)|The Sunday Times]]|date=23 mai 2017|issn=|lire en ligne=https://www.thetimes.co.uk/article/anti-vaccine-film-vaxxed-will-be-given-cannes-screening-3phdqm6xv|consulté le=2017-07-23|pages=}}.</ref>.
Wakefield participe à la réalisation du [[film documentaire]] ''[[Vaxxed]]'' [« Vacciné »], qui reprend la déclaration originelle de William W. Thompson et défend la théorie de l'autisme dû aux vaccins, ainsi que d'un complot des CDC américains pour le cacher. Supprimé de la programmation du [[Festival du film de Tribeca]] en 2016 en raison de protestations, entre autres, de la [[communauté scientifique]]{{sfn|Berthoud|2016|loc=Le film Vaxxed}}{{,}}<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.nytimes.com/2016/04/02/nyregion/anti-vaccine-film-pulled-from-tribeca-film-festival-draws-crowd-at-showing.html|titre=Anti-Vaccine Film, Pulled From Tribeca Film Festival, Draws Crowd at Showing|auteur=Melena Ryzik|date=1er avril 2016|éditeur=[[The New York Times]]|consulté le=18 juillet 2017}}.</ref>, Vaxxed devait être diffusé au [[parlement européen]] en [[février 2017]], par la députée française [[Michèle Rivasi]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Stéphane|nom1=Foucart|titre=Un documentaire antivaccin provoque une vive controverse à Bruxelles|périodique=[[Le Monde]]|date=2017-02-08|issn=1950-6244|lire en ligne=http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/02/08/la-projection-autour-d-un-documentaire-antivaccin-declenche-une-vive-controverse_5076743_1651302.html|consulté le=2017-06-25}}.</ref>, mais les protestations des députés britanniques ont là aussi conduites à l'annulation de cette projection{{sfn|Chamak|2017|p=2}}. Il a été discrètement projeté au [[festival de Cannes]] de 2017, et connaît une large diffusion aux États-Unis, en Europe, et en Chine<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Oliver|nom1=Moody|titre=Anti-vaccine film Vaxxed will be given Cannes screening|périodique=[[The Sunday Times (Royaume-Uni)|The Sunday Times]]|date=23 mai 2017|issn=|lire en ligne=https://www.thetimes.co.uk/article/anti-vaccine-film-vaxxed-will-be-given-cannes-screening-3phdqm6xv|consulté le=2017-07-23|pages=}}.</ref>.


=== Lien entre thiomersal et autisme ===
=== Lien entre thiomersal et autisme ===

Version du 23 juillet 2017 à 15:48

La controverse sur le rôle de la vaccination dans l'autisme est une controverse scientifique portant sur la vaccination, particulièrement forte dans les pays anglo-saxons. Elle porte d'une part sur le rôle joué par le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (dit ROR ou MMR), et d'autre part sur celui d'un agent conservateur à base de mercure, le thiomersal, dans le déclenchement de l'autisme. Cette controverse débute en 1998 avec l'étude princeps d'Andrew Wakefield sur le ROR. Elle perdure pendant plus de quinze ans, notamment à travers une interprétation conspirationniste de la conférence de Simpsonwood tenue en 2000 aux États-Unis, au sujet du thiomersal. La controverse est alimentée par des prises de positions antivaccinales de la part de quelques professionnels de santé, tels que Bernard Rimland, et des déclarations de personnalités publiques, telles que Robert Francis Kennedy Jr. et Donald Trump.

Des preuves de fraude et de corruption dans l'étude d'Andrew Wakefield ainsi que dans les allégations de l'expert judiciaire Mark Geier sont progressivement apportées. Paul A. Offit publie Les Faux Prophètes de l'autisme en 2008, un ouvrage qui s'oppose fortement aux conclusions en faveur d'une relation entre vaccins et autisme. En octobre 2011, Dennis K. Flaherty décrit l'étude d'Andrew Wakefield comme « la fraude scientifique la plus dommageable de ces 100 dernières années ». Entre temps, des études portant au total sur des millions d'enfants sont venues démentir toute relation entre vaccinations et autisme, mais de nombreux sites web conspirationnistes et des ouvrages faussement scientifiques propagent toujours cette croyance.

La controverse a pris une dimension judiciaire, avec de nombreuses plaintes de familles américaines via l′Omnibus Autism Proceeding, qui ont été déboutées en 2009. Elle pose toujours un problème de santé publique en raison de la baisse de la couverture vaccinale, et du retour d'épidémies de rougeole dans des pays occidentaux. Des professionnels ou anciens professionnels de santé tels que Henri Joyeux, des journalistes tels que David Kirby et Sylvie Simon, et des célébrités dont l'une des plus actives est Jenny McCarthy, soutiennent que certains vaccins causent l'autisme.

Histoire

Cette controverse a historiquement démarré dans les pays anglo-saxons, en particulier le Royaume-Uni et les États-Unis[1]. Cette polémique s'inscrit dans le contexte plus large d'une controverse sur la vaccination, partiellement due au fait qu'avec la fin des grandes épidémies (variole, peste, etc), la population occidentale actuelle n'est plus directement confrontée aux raisons d'être de la vaccination[2],[3]. Trois théories existent concernant la façon dont les vaccins provoqueraient l'autisme : celle du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (ROR) qui endommagerait les intestins (énoncée par Andrew Wakefield), celle du thiomersal toxique pour le système nerveux central, enfin celle selon laquelle l'injection combinée de plusieurs vaccins affaiblirait le système immunitaire[4]. Jeffrey P. Baker souligne que, bien que la peur de la vaccination causant l'autisme soit commune, les citoyens britanniques se sont davantage mobilisés contre le ROR, et les citoyens américains contre la présence du thiomersal[3]. Ces deux courants de pensée se sont rejoints au début des années 2000 pour former un mouvement antivaccins international[5].

Lien entre ROR et autisme

Étude d'Andrew Wakefield

Andrew Wakefield, chercheur britannique, publie en 1998 avec son équipe une étude associant le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (abrégé en ROR, RRO ou MMR) et le déclenchement de l'autisme, dans la prestigieuse revue The Lancet[6]. L'étude porte sur 12 enfants et n'a pas de groupe contrôle[4]. Il accuse ce vaccin de déclencher « l'entérocolite autistique » (autistic enterocolitis), terme qu'il a lui-même inventé pour décrire une forme de maladie inflammatoire des intestins. Il estime que l'administration du vaccin est particulièrement impliquée dans les cas d'autisme régressif[7]. D'après sa théorie, la souche vaccinale contenue dans le ROR provoque des troubles digestifs qui entraînent le passage de substances neurotoxiques dans le sang[8]. Il préconise alors de remplacer l'injection du ROR par trois injections séparées[9] ; les vaccins séparés n'existant pas sur le marché, il recommande par la suite de ne pas faire vacciner[10].

L'information est diffusée aux États-Unis grâce à internet et est relayée sur place par Dan Burton, un organisateur de conférences persuadé que l'autisme de son fils serait dû à un vaccin[11], particulièrement durant l'année 2000[12], la controverse étant amplifiée par les chiffres d'épidémiologie de l'autisme[13]. Wakefield déclare durant une interview diffusée le qu'il refuserait de faire vacciner ses propres enfants avec un vaccin trivalent ; cette déclaration est reprise par différentes agences de presse dans le monde, conduisant le ministère de la santé du Japon à suspendre ses recommandations vaccinales, et 100 000 citoyens américains à refuser de faire vacciner leurs enfants avec le ROR[14]. Le , un docudrama à propos des recherches de Wakefield, Hear the Silence, est diffusé à la télévision britannique, poussant également de nombreux parents britanniques à refuser de faire vacciner leurs enfants avec le ROR[15]

Quatre ans après cette publication princeps, les résultats d'autres chercheurs ne confirment ni ne reproduisent ceux de Wakefield[16]. En 2004, l'existence de l'« entérocolite autistique » n'est toujours pas prouvée[17],[18].

Critiques et rétractation

Le journaliste d'investigation britannique Brian Deer enquête à propos d'Andrew Wakefield, et contacte le rédacteur en chef de The Lancet en 2004[19]. Le General Medical Council (GMC) britannique (Conseil général de la médecine en Grande-Bretagne) démontre avec l'aide de Brian Deer que Wakefield a sciemment commis des fautes professionnelles graves dans le but de tirer profit des résultats de son étude[20]. En 2004, dix des douze coauteurs de l'étude de 1998 se rétractent[21].

En février 2010, The Lancet rétracte complètement la publication de l'étude de 1998 sur la base des résultats de l'enquête du GMC, notant que des éléments du manuscrit sont falsifiés[22]. Wakefield est radié du registre médical (c'est-à-dire renvoyé de l'Ordre des Médecins) en mai 2010, et n'est plus autorisé à exercer la médecine au Royaume-Uni[23]. Il a été rémunéré par un avocat en prévision d'un procès en recours collectif que ce dernier envisageait de mener contre un laboratoire fabriquant des vaccins ROR[24], en s'appuyant sur une campagne de propagande anti-vaccins[25].

En janvier 2011, le British Medical Journal qualifie lui aussi cette étude de « fraude »[26]. En octobre 2011, le chercheur Dennis K. Klaherty décrit l'étude d'Andrew Wakefield comme « la fraude scientifique la plus dommageable de ces 100 dernières années »[27]. Il n'existe aucune donnée scientifique (en 2012) à l'appui d'un lien entre vaccin ROR et autisme[28].

Travaux d'Arthur Krigsman

Le Dr Arthur Krigsman, gastro-entérologue au Lenox Hill Hospital, à New York, reprend l'hypothèse du Dr Andrew Wakefield pendant des conférences données aux États-Unis[29], et devient « un important témoin pour le mouvement anti-vaccins »[30]. Il conduit une étude en 2002 sur les intestins de 40 enfants autistes, et déclare y avoir observé des inflammations[31]. Il déclare que ses recherches sont « indépendantes » de celles de Wakefield, mais est en réalité rémunéré par le même avocat que ce dernier[32], et emploie la même méthodologie que lui, pour arriver aux mêmes conclusions[33].

Les conditions de son étude sont critiquées et sanctionnées par l'hôpital où il travaille alors[34]. Ses résultats, souvent évoqués dans la presse généraliste, en particulier dans le quotidien britannique The Daily Mail[35], n'ont jamais fait l'objet d'une publication dans une revue reconnue par la communauté scientifique[36]. En 2004, grâce à une donation, il s'associe à Wakefield pour monter une clinique privée et donner des conférences anti-vaccins, en commençant à Austin[37].

Déclarations et publications de William W. Thompson et Brian Hooker

Le , le Dr William W. Thompson, un médecin retraité des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains, considéré comme un lanceur d'alerte, publie une déclaration officielle selon laquelle les CDC ont caché et falsifié des données prouvant un lien entre vaccin ROR et autisme, tout particulièrement chez les garçons afro-américains[38]. Il s'agit d'un désaccord portant sur la façon dont ses collègues ont traité les données dans le cadre d'une étude publiée en 2004 dans Pediatrics[39]. Considérant que cela remet l'étude en questions, de nombreuses personnes signent un pétition afin qu'elle soit rétractée[38]. William W. Thompson est en fait entré en contact avec les militants antivaccins Andrew Wakefield et Brian Hooker[39]. Ce dernier publie une étude dans la revue Translational Neurodegeneration le , sur la base des mêmes données avec un traitement différent[40]. L'étude de Hooker est rétractée le 3 octobre 2014 par la revue concernée, entre autres en raison de l'absence de déclaration de conflit d'intérêt avec le mouvement antivaccins[41]. William W. Thompson a par la suite pris ses distances avec le mouvement antivaccins[39].

Film documentaire Vaxxed

Wakefield participe à la réalisation du film documentaire Vaxxed [« Vacciné »], qui reprend la déclaration originelle de William W. Thompson et défend la théorie de l'autisme dû aux vaccins, ainsi que d'un complot des CDC américains pour le cacher. Supprimé de la programmation du Festival du film de Tribeca en 2016 en raison de protestations, entre autres, de la communauté scientifique[42],[43], Vaxxed devait être diffusé au parlement européen en février 2017, par la députée française Michèle Rivasi[44], mais les protestations des députés britanniques ont là aussi conduites à l'annulation de cette projection[20]. Il a été discrètement projeté au festival de Cannes de 2017, et connaît une large diffusion aux États-Unis, en Europe, et en Chine[45].

Lien entre thiomersal et autisme

Molécule de thiomersal.

Le thiomersal est utilisé depuis les années 1930 comme agent conservateur dans les vaccins inactivés, principalement aux États-Unis dans les vaccins multidoses (mais pas en Europe)[46]. La controverse démarre avec un amendement du membre du Congrès américain Frank Pallone le , portant sur le recensement des produits de santé qui contiennent du mercure, produit toxique à hautes doses pour l'être humain[46],[13]. Le , l'Académie américaine de pédiatrie et le service de santé publique des États-Unis demandent le retrait du thiomersal en raison du mercure qu'il contient[47], en vertu du principe de précaution[46], mais aussi, d'après Seth Mnookin, en raison de la panique provoquée par la diffusion de la théorie de Wakefield à la même époque[48]. En juin 2000, la conférence de Simpsonwood est tenue en Géorgie pour présenter des données à partir de la Vaccine Safety Datalink, et examiner la possibilité d'un lien entre le thiomersal et les problèmes neurologiques chez les enfants qui ont reçu ces vaccins[49].

Le , deux mères d'enfants autistes, Sally Bernard et Lyn Redwood, se documentent au sujet du mercure et co-publient un article[13] dans la revue médicale confidentielle Medical Hypothesis, lançant l'hypothèse d'un lien entre l'autisme et l'exposition au thiomersal. Elles notent la similitude entre les symptômes de l'empoisonnement au mercure et ceux de l'autisme, et en concluent que « le thiomersal contenu dans les vaccins pourrait être la cause de l'autisme »[47],[46]. Cette publication est reprise sans recul ni regard critique par un journaliste du New York Times le , menant à une médiatisation nationale[46]. Des parents discutent de cette théorie sur internet, et reçoivent le soutien de praticiens de médecine non-conventionnelle[50]. Dans les années qui suivent, Mark et David Geier publient de nombreux articles qui font état d'une relation entre le mercure et l'autisme, et proposent des traitements par chélation[46]. Dans le même temps, des mères d'enfants autistes (principalement) s'organisent dans l'association Safe Minds (« Esprits sains ») pour demander réparation vis-à-vis des vaccins qu’elles estiment être responsables de la condition de leurs enfants[51].

En mai 2001 paraissent les résultats des travaux de Leslie et Robert Ball dans Pediatrics, qui concluent qu'il n'existe « aucune preuve de dommages causés par des doses de thiomersal dans les vaccins, à l'exception des réactions locales d'hypersensibilité » (v.o. : no evidence of harm caused by doses of thimerosal in vaccines, except for local hypersensitivity reactions)[52]. La même année, le thiomersal des vaccins américains est progressivement retiré. Il s'agit des vaccins diphtérie-tétanos-coqueluche, hépatite B, et Hib[53]. Le vaccin ROR n'est pas concerné, car il s'agit d'un vaccin vivant qui ne contient pas et n'a jamais contenu de thiomersal[54]. La validité des études officielles est mise en doute par les militants anti-vaccins, qui font valoir que les données auraient été manipulées[51].

La controverse est relancée à partir d'un article de 2005, écrit par l'influent homme politique américain Robert Francis Kennedy Jr., et publié par Rolling Stone et Salon.com. Il porte sur la conférence de Simpsonwood, dans le cadre d'un complot visant à retenir ou à falsifier les données concernant les vaccins[55]. Cependant, l'article de Kennedy contient de nombreuses erreurs factuelles et, après un certain nombre de corrections, a finalement été retiré par Salon.com[55]. La même année, le journaliste d'investigation du New York Times David Kirby publie Evidence of Harm : Mercury in Vaccines and the Autism Epidemic: A Medical Controversy (en français : Preuve de dommages : Le mercure dans les vaccins et l'épidémie d'autisme : une controverse médicale), ouvrage qui reprend en grande partie les arguments de Kennedy, et devient rapidement un best-seller, réédité deux fois, avec un projet de film[56],[46]. La controverse atteint une grande ampleur, de nombreux parents défilant devant la Maison Blanche pour demander réparation vis-à-vis de l'autisme de leurs enfants[46].

Aucun lien entre thiomersal et autisme n'a, par la suite, été trouvé[4],[57],[58]. Les études épidémiologiques menées à ce sujet concernent au total des millions d'enfants au Canada, aux États-Unis, au Danemark et en Angleterre[8].

Dimension sociologique

Sylvie Simon, auteure de Autisme et vaccination : Responsable mais non coupable !

L'une des premières personnes à affirmer que les vaccins causeraient l'autisme fut l'Américaine Barbara Loe Fisher, auteure d'un ouvrage publié en 1985 et qui explore les effets secondaires de la vaccination, A shot in the dark [« Une flèche tirée dans la nuit »], et qui avait créé en 1982 le National Vaccine Information Center[59],[60],[61].

D'après la psychologue britannique Uta Frith (2010), « ces dernières années, l'association risque d'autisme/vaccination s'est fortement implantée dans l'inconscient collectif », conduisant de nombreux parents à refuser de faire vacciner leurs enfants[62]. Elle ajoute que « l'idée d'un lien entre l'autisme et la triple vaccination s'est installée aussi vite que certaines des légendes urbaines les plus tristement célèbres »[62]. Le biologiste moléculaire français Bertrand Jordan souligne qu'un grand nombre de sites internet et d'ouvrages « à visée prétendument médicale » présentent l'association autisme/vaccins comme une vérité démontrée[63]. La sociologue française Brigitte Chamak note que la diffusion de cette théorie s'accompagne généralement de « la promotion d'une médecine alternative » par des associations de parents d'enfants autistes, dans le cadre d'une perte de confiance envers les institutions[20]. L'individualisme des parents entre en cause, puisqu'ils sont très nombreux à ne se focaliser que sur leurs propres enfants, en oubliant la dimension collective de la vaccination[64]. La façon de considérer les créateurs de vaccins a évolué : vues comme des héros dans les années 1950, les personnes qui défendent la sûreté des vaccins reçoivent désormais des insultes et des menaces de mort de la part d'activistes[64].

Les déclarations de personnalités politiques américaines ont accentué la controverse, Rand Paul et Chris Christie ayant publiquement invoqué la liberté vaccinale le [1]. D'après Henri Joyeux, en Australie, les parents qui refusent de faire vacciner leur enfant par peur de l'autisme perdent leurs allocations familiales[65].

Rôle des médias

D'après Paul A. Offit, les médias anglophones ont joué un rôle majeur dans la diffusion de la théorie d'une relation entre vaccins et autisme, en publiant de nombreux articles alarmistes au début des années 2000[66]. Le lendemain de la conférence de presse donnée par Wakefield au sujet de son étude, le , les médias britanniques ont répercuté l'information sous des titres alarmistes, appelant à bannir sans délai la vaccination infantile ROR obligatoire : environ 1 500 articles de presse paraissent à ce sujet dans les années qui suivent[10].

Le , le journaliste américain Dan Olmstead publie un article intitulé The Age of Autism: The Amish anomaly dans The Washington Times, faisant valoir qu'il n'existe pas de cas d'autisme chez les enfants Amish qui pour l'essentiel ne sont pas vaccinés, et que cela s'expliquerait par l'utilisation d'une « médecine naturelle »[67]. Son article contient de nombreuses erreurs : la part des Amish qui font vacciner leurs enfants est plus élevée qu'Olmstead le prétend, et plusieurs médecins témoignent avoir observé des symptômes d'autisme chez des enfants Amish, y compris non vaccinés[68],[69]. Cet article, beaucoup relayé, entraîne la propagation d'un mythe selon lequel l'autisme n'existerait pas chez les Amish[70]. La prévalence de l'autisme observée chez les Amish est plus basse que dans la population générale, mais cela s'explique vraisemblablement par des facteurs culturels plutôt que par l'absence de vaccination[68],[70],[71].

Certains sites web francophones relaient des informations antivaccins à propos des causes de l'autisme, entre autres le site web et le magazine de l'INREES (dans un article publié le )[72]. Le site HoaxBuster note que la controverse s'alimente de ces diffusions d'informations manipulées ou exagérées par des sites conspirationnistes, qui font régulièrement remonter la rumeur d'un lien entre vaccin et autisme en utilisant des titres d'articles racoleurs et alarmistes[39]. Un courrier électronique viral en langue française a été diffusé par le mouvement antivaccins francophone Initiative Citoyenne à partir de septembre 2014, en présentant un article « de CNN » affirmant que la vaccination ROR augmente le risque d'autisme de 340 %[39]. CNN n'y est que l'hébergeur public d'un contenu rédigé par Eben Plettner, père d'enfant autiste et militant antivaccins[39].

Une étude sur 327 personnes exposées à des sources écrites au sujet de la relation entre vaccins et autisme montre qu'une majorité de personnes exposées aux deux types de sources (pour et contre) ont tendance à croire qu'il existerait un lien causal entre vaccins et autisme, et que la communauté scientifique serait divisée sur la question[73] (principe de la loi de Brandolini).

Mécanisme de croyance

Seth Mnookin met en relation la diffusion de la croyance en un lien entre vaccinations et autisme avec la recherche des causes de l'autisme, non encore totalement définies par la recherche, ce qui entraîne désespoir et frustration chez un certain nombre de parents[48]. Dans un premier temps, les institutions officielles de santé n'ont pas cherché à contredire cette croyance, la laissant se propager sous l'effet de l'activisme des militants anti-vaccins[64].

Des parents sont convaincus par cette association en raison de leur expérience personnelle[62]. Ainsi, d'après Sylvie Simon, la moitié des parents qu'elle a interrogés estiment que leur enfant a changé de comportement après la vaccination[74]. Bertrand Jordan souligne la faiblesse bien connue du « vécu des parents » en tant que donnée scientifique[63]. Uta Frith cite trois facteurs qui conduisent à soupçonner les vaccins : le fait que certaines lésions cérébrales graves mais rares aient été par le passé reliées aux vaccins ; le fait que les premiers signes d'autisme soient généralement repérés par les parents à l'âge de deux ans, ce qui correspond également à un âge classique de vaccinations ; enfin, les observations effectives de cas d'autisme régressif, caractérisées par le fait que l'enfant perde des compétences précédemment acquises[62]. Bertrand Jordan rejoint l'idée d'une coïncidence entre l'âge de repérage des premiers symptômes de l'autisme et celui des vaccinations, estimant que de nombreux parents confondent coïncidence et causalité[63]. L'érosion de la confiance en la vaccination s'est accentuée aux États-Unis en raison des chiffres d'épidémiologie de l'autisme, de nombreuses personnes croyant en une épidémie causée par des facteurs environnementaux[1].

En 2016, malgré l'absence de preuve de la validité de la théorie initiée par Wakefield (comme de toute preuve scientifique de lien entre vaccins et autisme), une vague de panique anti-vaccins sévit dans le monde occidental, sur un modèle comparable à celui des croyances, et sur fond de scepticisme vis à vis de la science[75]. De nombreux parents d'enfants autistes américains restent persuadés que le mercure dans les vaccins cause l'autisme[51], environ un quart d'entre eux partageant cette croyance en une relation vaccins-autisme (en 2016)[76]. Des mères d'enfants autistes originaires du Maghreb en sont également persuadées (2013)[77]. D'après Seth Mnookin, le maintien de la croyance au lien entre autisme et vaccination malgré les preuves scientifiques contraires s'explique par un phénomène de dissonance cognitive[78].

Théories du complot

Bertrand Jordan note une tendance conspirationniste, citant en exemple l'introduction de l'ouvrage de la journaliste et essayiste française Sylvie Simon, publié en 2007 chez Guy Trédaniel : Autisme et vaccination : Responsable mais non coupable ! Elle y affirme que les pouvoirs publics prétendraient que l'autisme est d'origine génétique afin de cacher l'existence d'une épidémie d'autisme d'origine vaccinale à la population[63]. De même, le médecin retraité François Choffat estime que les participants à la conférence de Simpsonwood en 2000 « se sont surtout préoccupés de ne pas révéler ces informations [à propos des vaccins contenant du mercure] au public », et ont ensuite mandaté une étude pour démentir tout lien entre vaccins, mercure et autisme[79]. David Icke inscrit la multiplication des cas d'autisme par la vaccination dans le cadre d'une conspiration reptilienne mondiale[80]. L'utilisation d'internet joue un grand rôle dans la diffusion de théories du complot relatives aux vaccins, dans la mesure où des parents d'enfants autistes sans formation scientifique se sont mis à tirer puis à partager leurs propres conclusions médicales, plutôt que de dialoguer avec des professionnels de santé[81]. Seth Mnookin note également une forte paranoïa parmi les personnes qui soutiennent le lien entre vaccins et autisme[82].

Les prises de position du gouvernement britannique en faveur de la vaccination ont entraîné un soupçon de dissimulation de la vérité, et une théorie du complot entre les laboratoires pharmaceutiques et le gouvernement, aggravée par le souvenir qu'ont les citoyens britanniques de la mauvaise gestion de la crise de la vache folle[83]. D'après Brigitte Chamak (2017), les personnes convaincues de l'association vaccins-autisme accusent les auteurs des études qui démentissent ce lien d'avoir des relations avec les producteurs de vaccins[20]. De nombreuses personnes et personnalités des États-Unis ont érigé Wakefield au rang de héros victime d'une conspiration[75].

Problèmes de santé publique

Cette controverse a entraîné une baisse palpable du taux de vaccination (couverture vaccinale) dans plusieurs pays[8], notamment les États-Unis, les Pays-bas, l'Allemagne et le Royaume-Uni[20]. Le taux de vaccination est passé de 92 % à 78,9 % au Royaume-Uni, entre 1998 et 2003[84]. Le fort déclin de la couverture vaccinale au Royaume-Uni s'accompagne d'une augmentation des cas de rougeoles y correspondant, le tout résultant en de sérieux troubles de la santé ainsi que plusieurs décès[85],[66].

Paul A. Offit cite l'exemple d'un enfant américain de 11 ans non-vacciné car ses parents avaient peur de l'autisme, qui a contracté la rougeole pendant un voyage en Angleterre en juin 2009. De retour aux États-Unis, il a infecté de nombreux enfants d'une colonie de vacances. En janvier 2010, 1 500 cas de rougeole découlant de cette épidémie étaient recensés. 65 enfants ont rencontré des complications et 19 ont été hospitalisés[59]. Le nombre de cas de rougeole a beaucoup augmenté aux États-Unis depuis 2014, résultant de la réticence d'un nombre croissant de parents à faire vacciner leurs enfants en raison de la croyance selon laquelle les vaccins causeraient l'autisme[1].

Une augmentation des cas de rubéole, d'oreillons, de poliomyélite, de diphtérie et de coqueluche, en particulier aux États-Unis, a également été reliée à la diffusion de la théorie de Wakefield[20]. Cette baisse de la couverture vaccinale a été constatée plus tardivement en France, avec une réapparition de foyers de rougeole en 2015[20], dix cas ayant entraîné la mort[86].

Dimension judiciaire

Plaintes

Depuis les débuts de la controverse et jusqu'en 2007, environ 5 600 plaintes ont été déposées par des familles américaines, en relation avec l'autisme de leurs enfants[87], généralement via l′Omnibus Autism Proceeding[88], une action de groupe de parents d'enfants autistes, qui se sont regroupés à l'été 2007, pour la « poursuite d'un procès inhabituel » visant des fabricants de vaccins et de l'adjuvant thiomersal[89]. En certaines occasions, l’Office of Special Masters (de la) Court of Federal Claims aux États-Unis (aussi appelée « vaccine court ») a déclaré qu’il existe un lien entre l’autisme et le ROR, octroyant jusqu'à 810 000 $ de dommages et intérêts à une famille[90],[91]. En d'autres occasions, le verdict est contraire[92].

Le , le Vaccine Injury Compensation Program (VICP) américain prend une décision largement commentée dans la presse internationale[59] : dans un document de 700 pages examinant l'ensemble des données scientifiques relatives au lien éventuel entre vaccins et autisme, elle conclut que les plaignants « n'avaient pas démontré un lien entre ces vaccins et l'autisme »[93]. En juillet et août 2009, l′Office of Special Masters confirme l'absence de lien entre vaccins et autisme dans les 3 cas incriminés (ROR, thiomersal, et réaction à une surdose de vaccins)[93].

Un tribunal italien a accordé une indemnité à vie à un enfant autiste en novembre 2014. Selon le juge, à l'origine de cette décision, l’existence d’un lien causal entre la vaccination et le diagnostic d'autisme est avéré[94] bien qu'aucune expérimentation scientifique n'aie pu le corroborer. Cette décision a été par la suite annulée en appel devant la faiblesse des études présentées par l'expert mandaté en première instance, et l'absence de démonstration de causalité[95].

Affaires impliquant Mark Geier et Kathleen Seidel

L'indépendance de Mark Geier, un expert judiciaire fréquemment convoqué aux États-Unis dans les cas de plaintes pour cause d'autisme supposément dû à la vaccination, est remise en cause par Kathleen Seidel[96], une militante des droits des personnes autistes connue pour sa position en faveur de la neurodiversité et contre les allégations selon lesquelles les personnes autistes seraient empoisonnées au mercure[97]. Elle l'accuse d'avoir des intérêts financiers dans le domaine des traitements de l'autisme, et de donner des conférences pseudoscientifiques[98]. Depuis 2011, Mark Geier a été interdit d'exercice de la médecine dans chaque état américain dans lequel il était enregistré comme médecin, en raison de sa promotion de traitements de l'autisme dangereux et non-validés par la science (chélation) et de sa fausse déclaration au conseil de santé du Maryland, durant laquelle il a prétendu être un généticien et épidémiologiste diplômé[99].

D'après Andrew Solomon (dans un article du magazine New York), Kathleen Seidel fait l'objet d'un subpoena le [100]. Clifford Shoemaker, un avocat spécialisé dans les accidents de vaccination, lui enjoint de déposer et de produire des documents dans une affaire judiciaire où elle n'est pas impliquée, Sykes v. Bayer[101]. Le subpoena semble avoir été motivé par un post sur son blog, dans lequel elle indique que les accords de Sykes ont « agressivement promu l'hypothèse discréditée par une très grande majorité du monde scientifique selon laquelle l'autisme est une conséquence de l'intoxication au mercure »[102]. David Gorski écrit sur son blog, Respectful Insolence [« Insolence Respectueuse »], que « la lecture du subpoena révèle de manière stupéfiante que Shoemaker espère démontrer que Kathleen a accepté l'appui du gouvernement fédéral ou des fabricants de vaccins, ce que, je suppose, il espère utiliser pour la traîner dans la boue et détruire sa crédibilité. Il n'y a rien, mais Shoemaker pense le contraire, et c'est suffisant »[103]. Kathleen Seidel a décrit la citation à comparaître comme étant « très vague », et a déposé une requête en annulation. Shoemaker a été sanctionné en conséquence[104].

Prises de position

Instances scientifiques officielles

La Haute Autorité de santé et le Ministère des Affaires sociales et de la Santé en France[105], les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies[106] et l'Académie nationale des sciences[107] aux États-Unis, le National Health Service du Royaume-Uni[108],[109] et la Société canadienne de pédiatrie[110] (entre autres) ont conclu à l'absence de preuves démontrant un lien entre le vaccin ROR et l’autisme, tout comme l'Organisation mondiale de la santé, en 2003 : « Cet examen a permis de conclure que les études existantes ne montrent aucune preuve d'une association entre le risque d'autisme ou de troubles autistiques et le vaccin ROR »[111].

En 2015, une étude publiée à partir du suivi d'une cohorte de 95 000 enfants vaccinés, dont certains ont des frères et des sœurs autistes, arrive aux mêmes conclusions : « Parmi ce large échantillon d'enfants assurés en privé avec des frères et sœurs plus âgés, la réception du vaccin ROR n'a pas été associée à un risque accru de TSA, indépendamment du fait que les frères et sœurs plus âgés avaient des troubles du spectre de l'autisme. Ces résultats n'indiquent aucune association nuisible entre la réception du vaccin ROR et les TSA, même chez les enfants déjà à risque »[112].

Aucun lien entre thiomersal et autisme n'a été trouvé[4],[71],[113],[114].

Chercheurs

D'après le Pr Laurent Mottron (en 2003), « l'hypothèse selon laquelle le vaccin ROR est responsable de l'autisme est rejetée par la quasi-totalité de la communauté scientifique »[115]. Le Dr Éric Fombonne, épidémiologiste de l'autisme et directeur du département de psychiatrie à l'Hôpital pour enfants de Montréal, affirme l'absence de lien entre vaccins ROR et autisme[116],[117], de même que le Dr Bertrand Jordan, biologiste moléculaire[8]. Franck Ramus, directeur de recherches au CNRS, souligne que l'augmentation des diagnostics d'autisme n'est pas due aux vaccins, mais à une meilleure connaissance et un meilleur diagnostic[118]. Par ailleurs, Fombonne note en 2008 que le thiomersal a disparu des vaccins depuis 2001, mais que la prévalence de l'autisme est toujours la même chez les enfants vaccinés sans thiomersal[119].

Mouvements antivaccins

Des témoignages de parents attribuant la cause de l'autisme (en particulier l'autisme régressif) de leur enfant à la vaccination sont régulièrement relayés[120]. Ces parents d'enfants autistes se regroupent en mouvements qui, d'après la Food and Drug Administration, sont opposés aux vaccins et/ou utilisent des thérapies alternatives, tels que le régime diététique évitant gluten et caséine, des médicaments chélateurs de métaux lourds, des probiotiques, suppléments vitaminiques, et divers produits comme la solution mineral miracle[121]. La principale de ces associations dans le monde anglophone est AutismOne[122].

Médecins et anciens médecins

Henri Joyeux défend l'existence d'un lien entre vaccins et autisme dans l'un de ses ouvrages.

Le Pr Bernard Rimland, docteur en psychologie, conseiller technique pour le film Rain Man et fondateur de l’Autism Society of America et de l’Autism Research Institute, est connu pour avoir rejeté le modèle psychogène de l'autisme et démontré des causes biologiques[11]. Il publie en 2000 une étude décrivant une épidémie d'autisme, et appelant à la recherche d'un lien avec le vaccin ROR[123]. Il a re-déclaré l'année suivante être convaincu que le vaccin ROR peut causer l'autisme, lequel pourrait d'après lui être soigné par chélation de métaux lourds[124]. Bernard Rimland décède en 2006, au moment où la controverse prend de l'ampleur. Son rôle dans cette dernière est mineur, toutefois, il a soutenu jusqu'à sa mort que l'autisme puisse être causé par les vaccins, et a tenu à jour un registre de témoignages de parents[125].

Radié de l'ordre des médecins britanniques, Wakefield a fondé aux États-Unis The Strategic Autism Initiative, au sein duquel il poursuit ses recherches et ses interventions[126]. Un mouvement de soutien s'est constitué autour de lui. Des associations comme AutismOne l'invitent régulièrement en conférence[127], Medical Interventions for Autism (MIA) organise des levées de fonds en sa faveur[128]. Au Canada, le Dr Andrew Moulden estime que toutes les vaccinations polluent le corps et sont susceptibles de provoquer l'autisme[129].

En France, Henri Joyeux, lui aussi radié de l'Ordre des médecins (en 2016) en raison de ses propos « non appuyés sur des bases scientifiques » et « qui peu[ven]t être dangereux pour la population »[130], estime que le vaccin ROR peut causer l'autisme dans son ouvrage Vaccins: Comment s'y retrouver ?, paru fin 2015[131]. Il y défend la validité de l'étude de Wakefield, et met en cause le vaccin ROR trivalent Tripedia de Sanofi Pasteur[132].

Aux Pays-Bas, le médecin homéopathe Tinus Smits a écrit un ouvrage (traduit en italien mais pas en français) affirmant que l'autisme peut guérir grâce à l'homéopathie, et serait dû à 70 % aux vaccins[133]. Depuis son décès en 2010, le groupe CEASE (Complete Elimination of Autistic Spectrum Expression, soit en français « Élimination complète des expressions du spectre de l'autisme ») poursuit son travail[133].

Politiques

Robert Francis Kennedy Jr. est un homme politique américain très actif dans le mouvement antivaccins[134]. Il a notamment publié l'ouvrage Thimerosal: Let the Science Speak: The Evidence Supporting the Immediate Removal of Mercury--A Known Neurotoxin--From Vaccines (en français : Thiomersal : Laissez la science parler), en 2014[135]. De même que David Kirby, il a reçu le soutien d'Arnold Schwartzenegger et de John Kerry[46].

Le , pendant un débat préparatoire aux élections présidentielles sur CNN, Donald Trump a affirmé connaître un jeune garçon de 2 ans qui a reçu récemment un vaccin combiné et a depuis développé un trouble du spectre de l'autisme[136], renforçant ainsi cette croyance auprès de très nombreux téléspectateurs américains[136].

Célébrités

Jenny McCarthy milite contre l'utilisation des vaccins, affirmant qu'ils sont la cause de l'autisme de son fils.

Certaines célébrités se sont exprimées en faveur d'une relation entre vaccins et autisme, notamment Jenny McCarthy, Kristin Cavallari[137], Toni Braxton[137] et Jim Carrey[138].

McCarthy, actrice et écrivain, est connue pour être l'une des militantes les plus actives. D'après Seth Mnookin, elle a d'abord défendu une théorie selon laquelle son fils Evan, né en 2002, serait un enfant indigo, et tenu à jour un site web, IndigoMoms.com, à ce sujet[139]. Ensuite, elle a affirmé que le diagnostic d'autisme de son fils proviendrait du vaccin ROR. Elle a écrit plusieurs ouvrages en faveur de la théorie d'une origine vaccinale de l'autisme depuis 2007, et défendu publiquement cette association causale[140]. Elle a aussi créé l'organisation Generation Rescue, qui prétend venir en aide aux familles concernées par l'autisme en les mettant en contact avec des thérapeutes proposant un régime sans gluten et sans caséine[141]. La gestion de cette association est devenue pour elle une activité à plein temps ; par ailleurs, elle a obtenu le soutien d'autres personnalités américaines, telles que Jim Carrey[141]. Certains scientifiques attribuent les symptômes de son fils au syndrome de Landau et Kleffner, ce que réfute complètement l'actrice[142].

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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Ouvrages scientifiques

Ouvrages non-scientifiques

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Articles de presse

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Lien externe