Solidarité et progrès

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Solidarité et progrès
Image illustrative de l’article Solidarité et progrès
Logotype officiel.
Présentation
Président Jacques Cheminade
Fondation 1974 (POE)
1991 (FNS)
(SP)
Positionnement Divers[1],[2],[3],[4],[5]
Idéologie Souverainisme[6],[7]
Climatoscepticisme[8]
Euroscepticisme[6]
Anti-impérialisme[9],[10]
Gaullisme de gauche[11]
Affiliation nationale La Raison du peuple (depuis 2022)
Affiliation internationale Mouvement LaRouche
Couleurs Rouge et jaune
Site web solidariteetprogres.org

Solidarité et progrès (abrégé en SP ou parfois en S&P), qui a succédé à la Fédération pour une nouvelle solidarité (FNS) et au Parti ouvrier européen (POE), est un parti politique français. Son dirigeant est Jacques Cheminade, candidat aux élections présidentielles françaises de 1995, 2012 et 2017.

Histoire[modifier | modifier le code]

Parti ouvrier européen[modifier | modifier le code]

Jacques Cheminade est le secrétaire général du Parti ouvrier européen, fondé en 1974, de 1982 à 1989, année où le parti disparaît. Il est ensuite le président du parti Solidarité et progrès.

Dès sa création, il est lié au Parti ouvrier nord-américain de Lyndon LaRouche. Au niveau international, il s’associe ainsi au mouvement LaRouche.

Aux élections européennes de 1984, le POE remporte 0,08 % des suffrages exprimés[12]. Le POE présente 27 listes aux élections législatives de 1986 et recueille en moyenne 0,16 % des suffrages. Le POE présente 75 candidats aux élections législatives de 1988, et son meilleur score est de 2,05 % pour Paulette Weber dans la 7e circonscription de la Moselle. En 1989, lors des élections européennes, la liste du POE, nommée « Rassemblement pour une France libre », récolte 0,18 % des suffrages exprimés.

Solidarité et progrès[modifier | modifier le code]

À l'occasion de l'élection présidentielle de 1995, Jacques Cheminade obtient 84 969 voix, soit 0,28 % des suffrages exprimés.

Un militant de Solidarité et progrès tenant un stand dans une rue de Paris.

En 2002, Jacques Cheminade échoue à se présenter à l'élection présidentielle, ayant recueilli 406 parrainages[9]. Il échoue à nouveau en 2007, n'ayant cette fois récolté que 250 parrainages.

Solidarité et Progrès présente une liste aux élections européennes de 2004 dans la circonscription Île-de-France, conduite par Jacques Cheminade, qui obtient 0,11 % des suffrages exprimés[13].

Solidarité et progrès présente six candidats aux élections législatives de 2007, réalisant des scores compris entre 0,11 et 0,34 % des voix au premier tour.

Le parti est présent aux élections cantonales de 2008 dans le Rhône, l'Ille-et-Vilaine, l'Essonne et la Lorraine, puis à l'élection cantonale partielle de Redon en 2009 (1,8 % des voix)[14].

Solidarité et progrès participe aux élections régionales de 2010 en Bretagne et réalise le score de 0,94 % soit 10 306 voix.

Pour l'élection présidentielle de 2012, Jacques Cheminade réussit à rassembler plus de 500 parrainages d'élus et obtient, au premier tour, 89 545 voix, soit 0,25 % des voix[15]. Pour les élections législatives de 2012, le parti présente 78 candidatures, obtenant des scores allant de 0,00 à 1,10 % des voix au premier tour.

Trois binômes (en Ille-et-Vilaine, dans le Tarn-et-Garonne et dans le Val-d'Oise) sont présentés dans le cadre des élections départementales de 2015, réalisant des scores entre 1,5 et 3,2 % des voix au premier tour.

En 2017, Jacques Cheminade se présente de nouveau à l'élection présidentielle. Il obtient, au premier tour, 65 586 voix, soit 0,18 % des suffrages exprimés[16]. Solidarité et progrès présente cinq candidats aux élections législatives de 2017[17].

Solidarité et progrès ne présente pas de candidature à l'élection présidentielle de 2022. Le parti soutient Georges Kuzmanovic, souverainiste issu de La France insoumise, mais celui-ci ne parvient pas à obtenir les parrainages nécessaires[18],[19].

Programme et orientations[modifier | modifier le code]

Logo de la Fédération pour une nouvelle solidarité.

Solidarité et progrès se distingue par ses positions critiques envers le capitalisme financier, son déni du changement climatique, son soutien à l'énergie nucléaire et son ambition de colonisation spatiale[8].

S&P base ses orientations sur celles de Lyndon LaRouche, qui prône une croissance illimitée permise par la technologie, tout en rejetant fermement l'écologie et la décroissance[20].

Stratégie[modifier | modifier le code]

Cherchant à s'établir comme une force politique autonome en France, Solidarité et progrès s'organise localement en ciblant des régions à forte tradition militante comme l'Île-de-France, Lyon et Rennes. Le parti met en avant — tout comme le mouvement LaRouche aux États-Unis — la féminité et la jeunesse de ses candidats et utilise massivement les réseaux sociaux. Comparé au mouvement LaRouche aux États-Unis où les candidats issus de minorités sont mis en avant, les candidats de Solidarité et progrès sont eux souvent issus des milieux populaires, afin de maximiser leur capital d'éligibilité et apparaître représentatifs des électeurs locaux[8].

Il adapte ses stratégies d'implantation locales en fonction des réalités sociologiques et territoriales. Ainsi, le docteur en science politique Julien Giry note que lors des élections régionales de 2010 en Bretagne, la liste Bretagne-Phare du Nouveau Monde met en œuvre une stratégie de régionalisation, soulignant un fort attachement aux réalités locales et utilisant un vocabulaire maritime. Le mouvement multiplie les actions de terrain, comme la distribution de tracts et l'usage du chant choral, pour attirer l'attention[8].

S&P vise particulièrement à obtenir de l'influence auprès des étudiants[21].

Finances[modifier | modifier le code]

S&P bénéficie du soutien financier des réseaux LaRouche, notamment via l'Institut Schiller[21].

Critiques[modifier | modifier le code]

En 2003, Charlie Hebdo voit dans le discours de Solidarité et progrès « des idées qu'un Le Pen ne renierait pas, derrière un vernis de préoccupations sociales[22]. »

Dans son rapport de 2005, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) indique que « [Solidarité et progrès] sous l’apparence d’une idéologie politique “anti-Bush” et avec une image alternative aux mouvements politiques constitués, joue sur la fibre engagée et idéaliste des étudiants[23]. » En janvier 2012, le secrétaire général de la Miviludes, Hervé Machi, déclare :

« C’est un dossier qui pour nous aujourd'hui à la Miviludes n’est pas vivant. Les derniers signalements que nous avons reçus remontent à 5 ou 6 ans, donc grosso modo la période de la dernière élection présidentielle. Les personnes qui avaient fait ces signalements avaient été reçues à la Mission et ces témoignages n’ont pas débouché sur une saisine de l’autorité judiciaire par la Mission, sans doute parce qu’à l’époque la Mission a considéré que les critères de la dérive sectaire n’étaient pas caractérisés[24]. »

L'UNADFI a estimé qu'il avait un « comportement sectaire » dans ses méthodes de recrutement destinées aux étudiants, ainsi que dans son fonctionnement interne[25],[26]. Le témoignage d'un ancien membre confirmerait les descriptions de l'UNADFI[27].

En août 2021, Rudy Reichstadt de Conspiracy Watch le décrit comme un mouvement complotiste aux dérives sectaires, mentionnant ses liens avec le mouvement américain mené par l'essayiste Lyndon LaRouche[28].[pertinence contestée]

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections présidentielles[modifier | modifier le code]

Jacques Cheminade se présente pour la première fois à l'élection présidentielle de 1995 où il recueille 84 959 voix avec 0,28 % des suffrages exprimés, et finit à la 9e et dernière place.

Il se présente pour la seconde fois en 2012, où il finit de nouveau dernier à la 10e place avec 89 545 voix et 0,25 % des suffrages exprimés.

Il se présente pour la dernière fois en 2017 où il réalise son plus petit résultat qui est de 65 586 voix et 0,18 % des suffrages, le plaçant à la 11e place.

Résultats[modifier | modifier le code]

Élection Candidat Nombre de voix Score Rang
1995 Jacques Cheminade 84 959 0,28% 9e (dernière)
2012 89 545 0,25% 10e (dernière)
2017 65 586 0,18% 11e (dernière)

Publication[modifier | modifier le code]

Nouvelle Solidarité est un journal mensuel publié par le parti ; depuis 1974, le journal, diffusé exclusivement par « vente militante » et sur abonnement (papier et en ligne), se veut « d'offrir un outil d'analyse et de proposition au public francophone décidé à s'associer à un mouvement politique et philosophique international de résistance (Solidarité et Progrès) agissant sur plusieurs continents. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Résultats des élections législatives 2017 », sur interieur.gouv.fr, (consulté le )
  2. « Nuancier politique du Ministère de l’Intérieur », sur data.gouv.fr, (consulté le )
  3. « Résultats des élections législatives françaises 2007 1er tour », sur data.gouv.fr (consulté le )
  4. « Résultats des élections législatives françaises 2012 1er tour », sur data.gouv.fr (consulté le )
  5. Julia Cagé et Thomas Piketty, Une histoire du conflit politique. Élections et inégalités sociales en France, 1789-2022, Annexe G, Éditions du Seuil, (lire en ligne), p. 220-236
  6. a et b « Qui est Jacques Cheminade, candidat pour la troisième fois à l'élection présidentielle », sur Les Échos, (consulté le ).
  7. « Présidentielle. Jacques Cheminade va voter blanc au second tour », sur Ouest-France, (consulté le ).
  8. a b c et d Julien Giry, « Le mouvement LaRouche à l'international », Politeia, vol. 28,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )
  9. a et b « Qui est Jacques Cheminade, le candidat de l'espace ? », sur lexpress.fr, .
  10. « Jacques Cheminade : le retour du candidat conspirationniste », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  11. « Jacques Cheminade gaulliste de gauche candidat à l'élection présidentielle », sur france3-regions.francetvinfo.fr (consulté le ).
  12. « Elections européennes du 17 Juin 1984 », sur jcautran.free.fr (consulté le ).
  13. « Résultats des élections européennes 2004 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Élection cantonale partielle des 7 et 14 juin 2009 - canton de Redon » [PDF], sur ministère de l'Intérieur (consulté le ).
  15. « Résultats de l'élection présidentielle 2012 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  16. « Résultats de l'élection présidentielle 2017 / Présidentielles / Les résultats / Elections - Ministère de l'Intérieur », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  17. Pierre-Yves Crochet, « Qui sont ces micropartis qui se présentent aux législatives ? », sur Sud Ouest, (consulté le ).
  18. Yves-Marie Robin, « Présidentielle 2022. Désunion, rivalité, bisbilles… Les échos de la campagne », sur Ouest-France, (consulté le ).
  19. Raphaëlle Aubert et Gary Dagorn, « Élection présidentielle 2022 : explorez les parrainages obtenus par les candidats », sur Le Monde, 2022, mis à jour le 16 mars 2022 (consulté le ).
  20. Alexandre Moatti, Alterscience : Postures, dogmes, idéologies, Odile Jacob, , 336 p. (ISBN 978-2-7381-7779-7, lire en ligne), chap. 16 (« Lyndon LaRouche et le technofascisme »).
  21. a et b Michel Bergès, « Sur la revue Fusion: Épistémologie et politique » Accès libre, sur Les Classiques des sciences sociales, (consulté le )
  22. Charlie Hebdo du 2 juillet 2003.
  23. « Rapport au Premier ministre », Miviludes, (consulté le ).
  24. Entretien avec Claire Chaudière. sur le site lemouv.fr.
  25. « « Descriptif du POE / Solidarité et progrès » par l'UNADFI.
  26. « Solidarité et progrès (Lyndon Larouche) » par l'UNADFI.
  27. Témoignage d'un ancien membre sur prevensectes.me.
  28. « Des reclus de Monflanquin à Vivian Kubrick: dérives sectaires et complotisme », sur francetvinfo.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]