Extrême droite en France

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L’extrême droite en France est une partie de la classe politique française, en évolution depuis la Révolution française jusqu'à nos jours. Pour l'historienne Ariane Chebel d'Appollonia, « le terme a été appliqué à tant d'opinions ou de programmes politiques différents qu'une signification claire et acceptée par tous reste aléatoire »[1].

Au-delà de cette diversité, on peut tout de même retenir quelques traits récurrents de l'extrême droite française, souvent opposée au régime républicain : une droite de refus, de rejet. Rejet des institutions gouvernementales ou constitutionnelles, rejet de la démocratie, haine des étrangers, remise en cause de l'ensemble des institutions civiles, administratives, sociales, économiques et religieuses. Condamnant le matérialisme, le capitalisme, comme le collectivisme[2], son objectif à long terme est d'instaurer un ordre nouveau, politique, social, économique, parfois culturel et religieux.

Mais au sein de l'extrême droite peuvent s'opposer des courants religieux et athée, libéraux ou rigoristes… Selon Ariane Chebel d'Appollonia, « L'extrême-droite ne peut être perçue qu'en fonction d'une époque et des problèmes posés à un moment particulier de l'histoire, tant il est vrai qu'une force politique est tout autant reflet d'une philosophie politique donnée que témoignage de l'état de la société »[3]. L'extrême droite française n'échappe pas à cette règle. En effet, plusieurs courants politiques s'y sont classés au cours de l'histoire de France : boulangisme, nationalisme, fascisme… chacun ayant sa propre doctrine et ses propres modes d'action, parfois similaires, parfois totalement opposés, souvent violents.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant 1945[modifier | modifier le code]

L'expression apparaît dans les années 1820 pour désigner les partisans ultras de la Restauration qui considèrent que les institutions et élites mènent au chaos selon l'historien Nicolas Lebourg[4]. La bataille de Sedan et la fin du Second Empire font passer les bonapartistes du côté de la droite[5]. Néanmoins, bonapartistes comme monarchistes disparaissent peu à peu pour laisser place au nationalisme, dont « le boulangisme a dressé l'acte de naissance » et « l'Affaire Dreyfus son acte de baptême » selon l'historien René Rémond[6].

Au cours de l’Affaire Dreyfus, l’extrême droite est antidreyfusarde. Le premier apogée de l'extrême droite intervient pendant les années 1930 et au début des années 1940, au travers du succès des différentes ligues. Les idées d’extrême droite trouvent leur consécration avec le régime de Vichy, de 1940 à 1944. De nombreux membres et sympathisants des ligues ou des mouvements monarchistes d'avant-guerre deviennent collaborationnistes par antimarxisme, antiparlementarisme et antisémitisme, ainsi que par adhésion aux idéologies fasciste et nazie[7], d’autres rejoignent les mouvements de résistance à l'Occupation[8] par nationalisme et antigermanisme.

En 1941, Eugène Deloncle, cofondateur de la Cagoule, déclare qu'il faut que l'extrême droite s'organise en sociétés secrètes, morcelées et séparées les unes des autres. Cette stratégie se retrouvera particulièrement dans l'organisation de l'extrême droite d'après guerre[9].

Après 1945[modifier | modifier le code]

Depuis la conférence de Yalta, qui aurait mis au point selon eux un « partage du monde », certains mouvements classés à l'extrême droite défendent l'antiaméricanisme.

1949 - 1960 : L'extrême droite morcelée face aux guerres décoloniales[modifier | modifier le code]

Après-guerre, l'extrême droite reste marginale sur la scène politique. Le premier groupe d'extrême droite d'après-guerre d'une taille significative, d'orientation néofasciste, est Jeune Nation fondé en 1949 et dirigé par Dominique Venner et Pierre Sidos. Ce mouvement, espérant déclencher une insurrection grâce aux troubles des guerres décoloniales, ne compte qu'une centaine de militants et se retrouve dissous en 1958 pour sa participation au coup d'Etat du 13 mai 1958[10]. Après la dissolution de son successeur, le Parti nationaliste, en moins d'une semaine, les militants de Jeune Nation décident de se réfugier derrière le syndicalisme estudiantin et fondent en 1960 la Fédération des étudiants nationalistes[10].

Durant la même période, l'Organisation de l'armée secrète est créée en 1961 et utilise le terrorisme pour tétaniser la population de la France métropolitaine et espérer faire avancer la cause de l'Algérie française. Les attentats à l'encontre des responsables gaullistes et communistes se succèdent, sans obtenir de résultats concrets[9].

1960 - 1969 : De la Fédération des étudiants nationalistes à Occident et Europe-Action[modifier | modifier le code]

Un des chefs de Jeune Nation emprisonné pour ses liens avec l'OAS, Dominique Venner, écrit alors en prison une autocritique du mouvement et appelle à s'inspirer du léninisme pour élaborer une doctrine révolutionnaire et unifier les mouvements nationalistes. Il rejette catégoriquement l'usage du terrorisme au vu de l'échec de l'OAS, et prône la fin de l'activisme, qu'il juge stérile[9]. A la suite de son manifeste, intitulé Pour une critique positive (1962), et de sa prise de contrôle de la FEN aux côtés d'Alain de Benoist, plusieurs tentatives d'unification des extrêmes droites françaises se succèderont au fil des décennies[10].Sous la direction de Dominique Venner, qui profite de l'absence de Pierre Sidos toujours en prison, la FEN se professionnalise et prend ses distances avec l'OAS. Le mouvement, fort d'un millier de membres selon les services de renseignement français, enseigne un nationalisme révolutionnaire et rompt définitivement avec l'illégalisme de l'OAS le 2 novembre 1962 lors d'une réunion entre les différents cadres[9],[11].

Une première tentative de rassemblement se produit lors des élections de 1965, derrière le candidat Jean-Louis Tixier-Vignancour avec la création des comités Tixier-Vignancourt, avec le député Jean-Marie Le Pen comme directeur de campagne. Cette volonté d'union échoue à réunir l'extrême droite française, et les positions anti-activistes de la FEN et sa revue Europe-action suscitent plusieurs scissions : le Front universitaire européen (sous l'impulsion de militants de Jeune Europe) puis le mouvement Occident en 1964[9],[11].

Occident devient alors le principal mouvement d'extrême droite de son époque, bénéficiant de 450 militants, et est dirigé par Alain Madelin, Gérard Longuet, Alain Robert et François Duprat[9],[10]. Contrairement à la doctrine prônée par Dominique Venner, qui privilégiait l'électoralisme à la violence, les cadres d'Occident se tournent vers la violence politique, qui croît considérablement de 1964 à 1968 et envisagent même de commettre des attentats terroristes[9],[10],[11]. De nombreuses scissions ont lieu, certaines d'entre elles se regroupent au sein de la Fédération d'action nationale et européenne (1966 - 1987), d'orientation nationaliste-révolutionnaire jusqu'en 1979 puis national-socialiste jusqu'à sa dissolution en 1987[12].

Les armes blanches et armes à feu sont cependant prohibées lors des très nombreux affrontement ayant lieu durant cette période, la rumeur attribuant cette absence à un accord entre Pierre Goldman et François Duprat. En réalité, elle serait plutôt due selon Nicolas Lebourg à un accord tacite et des liens existants entre les organisations d'extrême gauche et d'extrême droite[11]. A la suite de l'attaque du comité Vietnam de Gérard Filoche en 1967, durant laquelle un militant de gauche se retrouve dans le coma, Occident opère une purge interne et exclut, après les avoir agressés, François Duprat et Patrick Devidjian[11]. Le 3 mai 1968, un raid avorté d'Occident mène à l'arrestation de nombreux militants d'extrême gauche à la Sorbonne et déclenche le mouvement de mai 1968[11]. L'extrême droite s'implique peu dans les évènements de mai 68, la seule rixe impliquant Occident ayant lieu contre l'Action française. Le groupe est donc épargné par les dissolutions de "mouvements subversifs" de juin 1968, jusqu'à sa propre dissolution en automne suite à un attentat à l'encontre d'une librairie maoïste[9].

A la suite sa dissolution, Occident éclate en de multiples groupuscules locaux qui connaîtront plusieurs tentatives d'unification. Les anciens cadres d'Occident lancent l'Elite Européenne tandis qu'Alain Robert prend la tête du Groupe union défense créé en 1968. Ensemble, ils s'accordent pour créer le Centre de Rassemblement National, qui a pour objectif de planifier de futures actions violentes[9]. Finalement, l'union se fera en novembre 1969 sous le nom d'Ordre nouveau, dirigé par Jean-François Galvaire puis François Duprat à partir de 1970[9].

1969 - 1972 : Hégémonie d'Ordre nouveau et création du Front national[modifier | modifier le code]

Le congrès fondateur d'Ordre nouveau est marqué par l'explosion de la salle prévue la veille de la réunion. En 2010, Jean-Marie Le Pen attribuera cette bombe à l'organisation elle-même, dans une volonté de provocation[10]. La stratégie d'Ordre nouveau se base, de fait, sur la provocation afin de prendre une place prépondérante dans le milieu d'extrême droite : le mouvement revendique 2700 adhérents alors qu'ils ne disposent que de 200 encartés, et recouvre Paris d'affiches annonçant une conférence internationale qui rassemblerait le MSI, les salazaristes et le NPD (qui n'avait en réalité pas été contacté). Selon Jack Marchal, cadre du mouvement, cette stratégie est un succès : « On doit reconnaître à François Duprat un coup de génie, celui d’avoir mis ON en orbite ex nihilo, juste avec une affiche provocatrice à souhait, alors que nous n’avions alors ni journal, ni local, ni boîte postale. L’hégémonie remportée d’emblée dans notre camp a été un coup de bluff dont on ne remerciera jamais assez Duprat »[10].

Ordre nouveau apparaît en 1970-1971 comme une organisation efficace rassemblant la plupart des forces d'extrême droite, une image dont le groupe profite grandement mais qui n'est pas tout à fait fidèle à la réalité. Si les anciens cadres d'Occident ont pu recréer leur groupe, il subsiste encore une quantité importante de groupuscules éparpillés sur toute la France, et des tensions internes. Le mouvement se structure, et se dote de trois syndicats : un syndicat étudiant, le GUD, un syndicat lycéen, l'Union des lycéens nationalistes, et un syndicat professionnel, l'Union générale des travailleurs. Cependant, aucun d'entre eux ne réussit à s'implanter (en dehors du GUD, qui parvient à créer une section à Aix-en-Provence), du fait de la sociologie de leurs militants et de leur anticommunisme[10].

La création du Front National est l'aboutissement d'une décennie de tentatives d'union de l'extrême droite, qui se sont toutes jusqu'à présent soldées par un échec. A la suite de la défaite de Tixier-Vignancour en 1965, d'anciens cadres d'Europe-Action impliqués dans les comités profitent des divergences entre le candidat et son directeur de campagne Jean-Marie Le Pen pour créer un nouveau parti en 1966 : le Mouvement nationaliste du progrès[10]. Celui-ci n'est en réalité que le paravent d'une structure officieuse, le Centre nationaliste, issue d'Europe-Action et de la FEN. Le MNP donne naissance par la suite au Rassemblement européen de la liberté, qui échouera aux élections législatives de 1968. Ordre Nouveau reprend ce projet d'un parti politique unifiant les différentes tendances nationalistes, et se réunit Jean-Marie Le Pen en 1971 pour discuter de la création d'un front national. Néanmoins, ils sont concurrencés par la fusion du Mouvement pour la justice et la liberté de Georges Bidault et du Parti de l'unité française (lui-même issu des Jeunesses patriotes et sociales et de Militant)[10].

En mai 1972, malgré l'absence de ralliements majeurs, Ordre nouveau demande à ses militants de créer des "comités de Front national" pour préparer les élections législatives de 1973.Le parti est lancé en juin 1972 et s'intitule "Front national pour l'unité française", suite au rejet d'une motion des militants du GUD qui souhaitaient le nommer "Front national pour un ordre nouveau". Les militants d'Ordre Nouveau sont réticents face à ce qu'ils perçoivent comme un reniement des valeurs et de l'objectif de leur mouvement, tandis que leurs cadres multiplient les réunions pour clarifier leur position et garantir l'indépendance d'ON[10].

1972 - 1981 : La recomposition de l'extrême droite française autour du Front national[modifier | modifier le code]

La présidence du parti est proposée à Dominique Venner, qui la refuse, puis à Jean-Marie Le Pen. Celui-ci, bien que méprisé par les cadres du mouvement, bénéficie de ses idées poujadistes populaires dans la population et de son expérience auprès de Tixier-Vignancour. Jean-Marie Le Pen annonce seul le congrès de création du Front national, sans prévenir Ordre Nouveau qui tenta d'organiser sa propre réunion avant d'abandonner[10]. Fin 1972, Jean-Marie Le Pen devient l'un des trois co-présidents du Front national aux côtés de François Brigneau, représentant d'Ordre Nouveau, et de Guy Ribaud, représentant Georges Bidault et son mouvement. Cependant, Georges Bidault quitte le parti moins d'une semaine après sa création, suite à des tensions avec Jean-Marie Le Pen. Les instances du parti sont finalement partagées en deux : Jean-Marie Le Pen devient président, avec François Brigneau comme vice-président. Chaque poste est ainsi doublé, afin de garantir l'équilibre entre les deux tendances restantes[10]. Les membres d'Ordre nouveau qui refusent la stratégie de Front national quittent le mouvement en février 1973 pour fonder le Groupe action jeunesse qui s'opposera au GUD, parfois physiquement, jusqu'à leur fusion dans l'Union des étudiants de droite en 1978[13],[14].

Le Front national tente de se construire sur un public et une ligne différente d'Ordre nouveau, et est alors le seul parti politique à se réclamer ouvertement de droite, mais les tensions internes qui existaient depuis la création du mouvement éclatent après sa défaite aux élections législatives de 1973 : le parti ne réunit que 1,32% des suffrages, loin de l'objectif des 3% qu'Ordre nouveau s'était fixé. Un congrès se réunit alors les 28 et 29 avril 1973, avec comme objectif de mettre un terme aux luttes intestines entre radicaux et lepénistes. Jean-Marie Le Pen demande alors la dissolution d'ON dans le Front national, et somme les cadres de choisir entre leurs deux appartenances. Alain Robert quitte alors le secrétariat général du Front national pour rester dans celui d'Ordre nouveau. Malgré ces fortes divergences à la tête du mouvement, les militants de base continuent à militer pour le Front national et s'opposent à la séparation des deux groupes lors du congrès d'Ordre nouveau en juin 1973[10].

Néanmoins, afin d'affirmer son individualité vis-à-vis du FN et de revitaliser le groupe, Ordre nouveau accentue fortement son recours à l'action violente. Entre janvier 1971 et mai 1973, les forces de l'ordre décomptent 83 faits de violence publique impliquant ON. C'est finalement ce retour à la violence qui aura raison du groupe. Le 21 juin 1973, Ordre nouveau organise une conférence contre l'immigration visant à provoquer l'extrême gauche parisienne : celle-ci se présente finalement avec un cortège de 2000 personnes, dont la moitié sont armées. Les affrontements entre l'extrême gauche et les forces de l'ordre sont extrêmement violents, occasionnant 76 blessés chez les policiers dont 16 sont hospitalisés. Ordre nouveau et la Ligue communiste d'Alain Krivine sont perquisitionnés, puis dissous le 23 juin 1973. Alors que la Ligue communiste est soutenue par la plupart de la gauche française, Ordre nouveau ne parvient pas à mobiliser autour de lui. Ses militants partent alors soit au GUD, qui a échappé à la dissolution, soit au Front national, à présent entièrement sous la domination de Jean-Marie Le Pen[9].

L'après-Ordre nouveau : le Parti des forces nouvelles en concurrence avec le Front national (1973 - 1981)[modifier | modifier le code]

La dissolution d'Ordre nouveau, principal groupe d'extrême droite en France en 1973, donne lieu à une profonde recomposition du milieu. Les comités "Faire front", créés en 1973 pour soutenir le Front national, font scission sous la direction d'Alain Robert et deviendront, en 1974, le Parti des forces nouvelles. Leur journal, Faire Front : le journal du Front national, signe le début d'un conflit ouvert avec le Front national de Jean-Marie Le Pen, qui a perdu une large partie de ses militants. François Brigneau, vice-président du FN, démissionne et annonce son ralliement au PFN. L'élection présidentielle de 1974 entérine la rupture : si Jean-Marie Le Pen présente bien sa candidature, le PFN préfère quant à lui soutenir Valéry Giscard d'Estaing (dont il assurera le service d'ordre). Ce ralliement est à la fois politique, par anti-gaullisme et anti-lepénisme, et financier, le PFN ayant les lourdes dettes d'Ordre nouveau à éponger. Jean-Marie Le Pen n'obtient finalement que 0,74% des voix[15].

Le PFN, alors toujours dénommé Faire Front, s'appuie alors sur deux structures de jeunesse, le Front de la jeunesse et le GUD, et dispose désormais de moyens financiers, d'une revue de presse et de liens avec différents responsables politiques. Le parti est finalement lancé officiellement en novembre 1974, faisant concurrence à un Front national très affaibli. L'objectif du PFN est de s'insérer dans la majorité présidentielle pour la radicaliser et obtenir un capital électoral suffisant à dépasser la barre des 3%. Quelques anciens cadres d'Ordre nouveau, comme François Duprat (resté au FN), critiquent le nouveau parti tandis qu'il obtient le soutien de diverses personnalités d'extrême droite, comme Jack Marchal, Jean-Pax Méfret, Maurice Bardèche, ou encore Jean Raspail[15].

Réutilisant les méthodes d'Ordre nouveau, notamment l'implantation syndicale, le PFN se fait surtout remarquer en 1975 en s'opposant à l'Appel des Cent, qualifié d'« entreprise de démoralisation » de l'armée : le parti crée un Comité de soutien à l'armée et occupent Antenne 2 et Europe 1 pour empêcher des prises de parole de personnalités d'extrême gauche sur le sujet. Le PFN organise également des manifestations, par exemple en 1977 contre la venue du Front Polisario en France ou en 1979 contre une visite de Brejnev[15].

Déçu par le libéralisme de Giscard d'Estaing, le parti se tourne vers Jacques Chirac en 1976. Roland Gaucher, membre du bureau politique, déclare alors : « Aujourd’hui, l’axe de la contre-offensive à l’adresse de l’appareil communiste passe par Chirac ». Les législatives de 1978 sont un échec pour les deux partis : le PFN (1,06%) passe devant le FN (0,37%) mais ne parvient pas à atteindre son objectif de 3%. Une liste commune est envisagée pendant les élections européennes de 1979, mais le PFN présente finalement sa propre liste avec Tixier-Vignancour en première position. Le score de 1,32% achève le parti, qui échouera à présenter un candidat aux élections présidentielles de 1981. Le PFN renoue avec l'activisme, abandonnant sa quête de légitimité institutionnelle, et finit étouffé par la progression électorale du Front national dans les années 1980. Le parti devient alors un mouvement de réflexion, jusqu'à sa disparition en 1998, et ses militants rejoignent le Front national, les différents groupes nationalistes-révolutionnaires, voire le RPR dans le cas d'Alain Robert[15]. La peur d'un coup d'État d’extrême droite disparaît avec l'alternance de 1981, qui se déroule sans incident[16].

Naissance du nationalisme-révolutionnaire moderne[modifier | modifier le code]

Malgré la concurrence du Parti des forces nouvelles, rassemblant en son sein nombre de personnalités d'extrême droite (souvent inspirées par Dominique Venner), le Front national dispose aussi d'une aile radicale menée par François Duprat. Cet ancien de Jeune Nation, puis de la Fédération des étudiants nationalistes, a ensuite rejoint Occident suite au désaccord lié à la ligne d'Europe-Action prônée par Venner. Il en devient alors le chargé de propagande, puis rédacteur en chef de la revue étudiante du mouvement jusqu'à la dissolution de celui-ci, qui le mènera chez Ordre nouveau puis au Front national. Resté fidèle à Jean-Marie Le Pen après la création du PFN, il siège en 1974 au bureau politique du parti et préside sa commission électorale[17],[18]. C'est lui qui met au premier plan l'immigration dans la communication du Front national, s'inspirant des succès d'Enoch Powell en Grande-Bretagne. Avec l'aval du parti, heureux d'accueillir de nouveaux militants après le départ d'Ordre nouveau, François Duprat fonde les Groupes nationalistes-révolutionnaires en 1976 aux côtés d'Alain Renault et crée la revue Année Zéro. En 1978, Duprat écrit le Manifeste nationaliste révolutionnaire, texte structurant la mouvance NR pour les décennies à venir, avant d'être assassiné par un groupe inconnu dans l'explosion de sa voiture[17],[18].

A sa mort, Alain Renault devient secrétaire général du FN jusqu'en 1981 et continue d'y animer la frange nationaliste-révolutionnaire. Les GNR disparaissent, tandis que leurs militants partent à la Fédération d'action nationale et européenne, pour les néonazis, ou rejoignent le Mouvement nationaliste-révolutionnaire, pour les adeptes d'une troisième voie. Si François Duprat n'a pas inventé le nationalisme révolutionnaire, en témoigne l'existence du Mouvement jeune révolution plus d'une décennie auparavant, il est en revanche à l'origine du son rebond depuis les années 80[17],[18].

1981 - 1998 : Percée du Front national et tensions avec l'extrême droite radicale[modifier | modifier le code]

Les années 80 et 90 voient une progression constante des résultats du FN, qui obtient ses premiers élus européens en 1984 puis ses premiers députés à l'Assemblée nationale en 1986, et enfin son premier maire en 1989.

En 1981, poussée vers la sortie par Jean-Pierre Stirbois, secrétaire général du Front national, l'équipe du journal Militant quitte le parti accompagnée par Alain Renault. Elle fonde, en 1983, le Parti nationaliste français avec la participation de Pierre Bousquet et Pierre Pauty. Ce parti, d'obédience antisémite et pétainiste, donnera naissance en 1985 à une scission, le Parti nationaliste français et européen d'idéologie néonazie[19],[20].

En 1985, Bruno Mégret et ses Comités d'action républicaine rejoignent le Front national par l'intercession de Patrick Buisson et Jean-Yves le Gallou. Issu du Club de l'Horloge, Mégret est forcé de se ranger aux côtés de celui qui s'est affirmé comme le chef de file de l'extrême droite française et apporte au FN ses capacités d'organisation et ses cadres, qui lui manquaient cruellement[21]. Devenu numéro deux du parti, il publie en 1989 la revue Identité puis en 1991 "Cinquante mesures pour mettre fin à l'immigration", propulsant dans la sphère médiatique les thèmes identitaires et le sujet de la préférence nationale[22].

Troisième Voie et le nationalisme révolutionnaire face au Front national[modifier | modifier le code]

Le Mouvement nationaliste-révolutionnaire, qu'avaient rejoint les partisans de Duprat après sa mort, fusionne en 1985 avec des éléments dissidents du Parti des forces nouvelles et le GUD, devenant Troisième Voie. Le groupe bénéficie alors du soutien du GRECE et donc des sphères intellectuelles de la Nouvelle Droite de l'époque, menées par Alain de Benoist. Finalement, les tensions autour de l'autonomie du GUD s'accroissent et celui-ci quitte le mouvement en mai 1988. Il se rapproche alors du Front national en intégrant le Renouveau étudiant, branche étudiante du parti. Certains cadres du parti, comme Samuel Maréchal, soutiennent alors le développement du GUD en espérant contrer l'influence grandissante de Bruno Mégret. En 1991, Christian Bouchet et ses soutiens quittent à leur tour Troisième Voie pour fonder Nouvelle Résistance[23],[24]. L'opposition franche de Nouvelle Résistance au Front national ne paie pas, et finalement le groupe s'associe au GUD et à Jeune Résistance en 1998 pour fonder Unité Radicale. Ce nouveau groupe mise alors sur une double appartenance au Front national et à UR pour faire de l'entrisme et radicaliser le parti frontiste[24].

1998 - 2002 : L'illusion mégretiste et les débuts de la mouvance identitaire[modifier | modifier le code]

En 1998, les relations entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret s'enveniment, ce dernier supportant de moins en moins le goût pour la polémique du président du parti et rejetant l'idée d'une candidature de Jany Le Pen pour remplacer son mari. Jean-Marie Le Pen craint, quant à lui, que ses cadres ne prennent trop de pouvoir au sein du parti. Mégret et ses alliés, expulsés en décembre 1998, créent le Mouvement national républicain (alors appelé Front national - Mouvement national) lors d'un congrès en janvier 1999. Bruno Mégret emporte avec lui 60% des cadres du FN, créant une crise majeure dans l'extrême droite française[25].

Unité Radicale prend alors le parti de Bruno Mégret, au grand dam du GUD qui finit par quitter le groupe en décembre 2001. Le Parti nationaliste français et européen, d'obédience néonazie, cesse ses activités en 1999 et ses militants rejoignent alors Unité Radicale qui les accueille à bras ouverts et réclame maintenant ostensiblement la grâce pour le terroriste Michel Lajoye. Le Parti nationaliste français tente à son tour un rapprochement avec le groupe en 2001, qui n'aboutit pas. Unité Radicale n'aura finalement jamais rassemblé, contrairement à ses prétentions, l'intégralité du mouvement nationaliste-révolutionnaire français. L'Oeuvre française semble n'avoir eu aucun lien avec le groupe, le PNF s'en est écarté, et le GUD finit par le quitter en 2001[24].

Unité Radicale intègre le Front de la jeunesse lancé par les mégretistes, et tente d'intégrer les listes du MNR aux élections législatives en lançant un mouvement d'union appelé "CoordiNation". L'union entre les deux mouvements est presque officielle, des accords sont scellés pour accorder à UR des places éligibles lors des élections et Philippe Vardon, alors membre d'UR est présenté sur France 2 comme responsable jeunesse du MNR. Christian Bouchet, un des cadres dirigeants d'UR, est élu au Conseil national du MNR[24].

Au début des années 2000, sous l'influence des thèses de Guillaume Faye et Alexandre Del Valle, Unité Radicale s'éloigne du nationalisme révolutionnaire pour se tourner vers une idéologie plus proche de l'identitarisme. Les cadres dirigeants doivent en effet s'adapter à ces nouvelles idées, reposant davantage sur une lecture ethnique du monde que les thèses NR traditionnelles et qui prendront de l'importance pendant les décennies suivantes. Suite à l'attentat de Maxime Brunerie le 14 juillet 2002, Bruno Mégret exclut les membres d'Unité Radicale des instances dirigeantes du MNR. Unité Radicale est dissout en août 2002[26],[24].

Finalement, Bruno Mégret obtient 2,5% des voix aux élections présidentielles de 2002 qui placent Jean-Marie Le Pen au second tour face à Jacques Chirac et appelle à voter pour le candidat du FN, entérinant la domination totale du parti au sein de l'extrême droite française[27].

2003 - 2017 : L'extrême droite sous domination identitaire[modifier | modifier le code]

La scission du Mouvement national républicain a finalement mis au jour une nouvelle tendance au sein de l'extrême droite, qui prévaudra au sein du milieu pendant plus d'une décennie  : la mouvance identitaire. Inspirés par les écrits de Dominique Venner, de la Nouvelle Droite d'Alain de Benoist etGuillaume Faye, les identitaires privilégient l'identité européenne à la souveraineté nationale et l'ethnocentrisme à l'ethno-différentialisme . Ils s'opposent en cela à la mouvance nationaliste-révolutionnaire dont ils sont en partie issus et prônent plutôt un "combat culturel", cherchant à s'éloigner de l'image marginale de l'extrême droite. En avril 2003, l'ancien chef d'Unité Radicale Fabrice Robert crée le Bloc identitaire qui deviendra un parti en 2009. Philippe Vardon, lui aussi ancien membre d'Unité radicale, rejoint le Bloc et fonde les Jeunesses identitaires. Cette section jeune du mouvement conserve une indépendance vis-à-vis du parti, afin de le protéger en cas de poursuites pénales et deviendra Génération identitaire en 2012. D'autres sections locales existent, telles que Alsace d'abord, Vox Populi Turone (Tours), Nissa Rebela (Nice), Rebeyne (Lyon)[28],[29].

Le Bloc identitaire, bien que principal groupe militant de son époque, ne détient pas l'exclusivité de la mouvance identitaire. D'autres mouvements existent comme Terre et Peuple fondé par Pierre Vial, le Réseau Identités et la Ligue du Midi de Richard Roudier, ou encore Europe Jeunesse[29].

Le Bloc identitaire se rapproche durant cette période du Front national mais reste en opposition avec Marine Le Pen et Louis Aliot, leur préférant Marion-Maréchal Le Pen. En effet, la ligne identitaire du Bloc préfère le localisme et l'européisme au nationalisme prôné par les souverainistes du Front national et son libéralisme économique est davantage compatible avec la petite-fille de Jean-Marie Le Pen. De plus, depuis les élections présidentielles de 2002, Marine Le Pen cherche à dédiaboliser son parti en s'écartant officiellement des activistes radicaux[30],[29]. La Ligue du Midi tentera en 2014 d'adhérer au parti Souveraineté, Identité et libertés, allié du Front national, mais se heurtera à l'opposition de Louis Aliot[31].

Le Front national face aux scissions[modifier | modifier le code]

Au début des années 2000 Thibaut de Chassey quitte le Front national de la jeunesse pour fonder la Garde Franque qui devient en 2005 le Renouveau français, groupuscule national-catholique en activité jusqu'en 2017[32].

En 2005, le maire d'Orange Jacques Bompard est exclu du bureau politique du Front national pour ses critiques répétées à l'encontre de Jean-Marie Le Pen avant de quitter le parti[33],[34]. Il rejoint alors le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers puis le quitte suite à son rapprochement avec l'UMP, afin de fonder son propre parti implanté localement : la Ligue du Sud[35].

En 2008, l'ancien secrétaire général du Front national Carl Lang et Jean-Claude Martinez sont suspendus puis exclus du parti après avoir présenté des listes dissidentes face à Marine Le Pen et Louis Aliot aux élections européennes de 2009[36]. Il crée alors en 2009 le Parti de la France, qui s'allie lors des élections régionales de 2010 au Mouvement national républicain et à la Ligue du Sud[37]. En 2011, Carl Lang annonce la création d'une coalition pour se présenter à l'élection présidentielle de 2012. Son Union de la droite nationale est soutenue par le MNR, la Nouvelle droite populaire de Robert Spieler, Terre et peuple de Pierre Vial, les Jeunesses nationalistes d'Alexandre Gabriac, et les journaux d'extrême droite Rivarol et Militant[38]. Il échoue finalement à obtenir les 500 parrainages requis pour se présenter[39].

En mai 2017, le vice-président du parti Florian Philippot crée sa propre association au sein du Front national, intitulée Les Patriotes[40]. Ses relations avec Marine Le Pen se dégradent au cours de l'année, jusqu'en septembre 2017 où elle le somme de choisir entre son poste de vice-président du FN et celui du président des Patriotes[41],[42]. Suivi par Sophie Montel, Mireille d'Ornano et une vingtaine d'élus locaux, Florian Philippot quitte le FN et transforme son association en parti politique[43],[44]. Celui-ci ne parvient pas à s'implanter et ne dispose plus, en 2021, d'aucun élu en France[45].

L'extrême droite radicale en difficulté[modifier | modifier le code]

Représentée principalement par le GUD durant cette période, et ponctuellement par le Rassemblement des étudiants de droite, la mouvance nationaliste révolutionnaire s'avère très divisée suite à la dissolution d'Unité radicale. Une de ses principales figures, Christian Bouchet, se retire de l'activisme politique[29]. Edouard Klein, président du RED, tente de relancer le GUD en 2010 sans grand succès puis rejoint le FNJ. L'arrivée de Logan Dijan, proche d'Axel Lousteau, à la tête du groupe en 2012 concrétise le rapprochement avec le FN. Philippe Péninque, ancien cadre du GUD, crée Egalité et Réconciliation avec Alain Soral qui finira par s'éloigner du Front national suite à des tensions avec Marine Le Pen et Louis Aliot[46],[47].

Serge Ayoub réactive en 2010 les Jeunesses nationalistes révolutionnaires, ancien groupuscule skinhead des années 80, et organise quelques manifestations les années suivantes qui rassembleront plusieurs centaines de personnes[48]. Le groupe sera finalement dissout, en compagnie de l'Oeuvre Française et des Jeunesses nationalistes d'Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, suite à la mort de Clément Méric en 2013[49],[50]. Yvan Benedetti crée alors Jeune Nation, site internet se réappropriant le nom d'un ancien mouvement nationaliste, et réactive le Parti nationaliste français en 2016[51],[52]. De son côté, le Mouvement d'action sociale, rassemblant les déçus du virage identitaire d'Unité radicale, peine à réunir plus d'une quinzaine de membres lors de ses évènements jusqu'à son auto-dissolution en 2016[53],[54].

Finalement le GUD-Lyon, devenu la principale incarnation de l'ancien mouvement étudiant, s'auto-dissout pour créer le Bastion social en 2017[47].

2017 -  : Evolutions récentes de l'extrême droite française[modifier | modifier le code]

Emergence de mouvements hétéroclites par le biais des réseaux sociaux[modifier | modifier le code]

En 2019 Séraphin Alava, membre de la chaire de l'UNESCO sur la prévention de la radicalisation, constate l'importation de mouvements d'extrême droite issus d'Amérique du Nord, comme celui des incels, par les réseaux sociaux et Internet[55]. Les services de renseignement craignent, eux, une mouvance "néopopuliste" à tendance survivaliste, détachée des structures traditionnelles de l'ultra-droite et s'organisant via des réseaux sécurisés[56].

De fait, plusieurs groupes d'extrême droite violents formés sur Internet ont été démantelés par les forces de l'ordre : OAS de Logan Nisin sur Facebook en 2017, l'Action des Forces opérationnelles et les Barjols sur Facebook en 2018, ou encore le site web Réseau Libre en 2019[57],[55],[58].

Lors du procès du groupuscule terroriste WaffenKraft, issu en partie du groupe d'extrême droite Vengeance Patriote fondé sur Discord, le chef de la sous-direction judiciaire de la DGSI dresse un portrait de cette nouvelle menace. Selon lui, l'extrême droite terroriste s'informerait désormais par des sites web constituant une "fachosphère" comme Egalité et Réconciliation, Fdesouche ou Boulevard Voltaire, et se diviserait en deux mouvances : d'un côté les "accélérationnistes", qui souhaitent précipiter une guerre civile ou raciale, et de l'autre les "conspirationnistes insurrectionnels", qui ciblent les autorités de l'Etat[59].

Dissolution de Génération identitaire et résurgence du nationalisme-révolutionnaire[modifier | modifier le code]

Génération identitaire, mouvement de jeunesse des Identitaires ayant acquis son autonomie, est dissout en 2021. Dès lors, les militants d'extrême droite délaissent l'identitarisme et se tournent vers les groupes locaux ayant succédé à la dissolution du Bastion social en 2019 tels que Tenesoun, l'Alvarium, ou encore le GUD réactivé en 2022[60].

Ceux-ci, d'orientation nationale-révolutionnaire, sont implantés dans plusieurs grandes métropoles françaises et sont aidés par une résurgence des mouvements nationaux-catholiques au travers notamment des groupes Aucturum et Academia Christiana, avec lesquels ils entretiennent des liens. En 2023, le média Streetpress constate une résurgence du nationalisme-révolutionnaire, qui profite alors de la dissolution de Génération identitaire, et une concurrence entre les héritiers du Bastion social et ceux de Génération identitaire, comme Argos ou Les Natifs[60].

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Dans une carte interactive, Libération, détaille la diversité des mouvances d'extrême droite présentes sur le territoire. Plus de cinquante groupuscules sont recensés et classés en quatre catégories : identitaires, royalistes, ultranationalistes et nationalistes-révolutionnaires. Cette enquête décrit une mouvance éclatée à la suite des dissolutions de groupes nationaux rendant plus complexe le travail des services de renseignement. Enfin, Libération décrit deux caractéristiques liés à ces mouvements, les liens existant avec les structures institutionnelles comme les partis politiques et les actions communes de ces mouvements autour de manifestations conjointes ce qui n'était traditionnellement pas le cas[61].

Selon Le Monde, « les idées d’extrême droite se diffusent dans les médias et l’opinion » en 2024 sur des sujets comme les fait divers et l'immigration, notamment grâce à l'extension dans les médias du groupe Bolloré, mais aussi sur Le Figaro, Valeurs actuelles ou BFMTV. Dans certain cas ces sujets sont issus de la fachosphère comme Fdesouche[62].

Orientations politiques[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Le politologue Thomas Guénolé distinguait en 2014 quatre types de courants dans la famille d'extrême droite française : l'extrême droite poujadiste, l'extrême droite souverainiste, l'extrême droite traditionaliste et l'extrême droite raciste. Ces quatre familles correspondent respectivement d'après lui, sous forme radicalisée, aux familles de la droite française que sont la droite libérale, la droite gaulliste, la droite morale et la droite sécuritaire[63]. L'extrême droite serait donc seulement une version radicalisée de la droite classique.

Socle idéologique commun[modifier | modifier le code]

Il y a de grandes nuances dans les différents courants, rendant difficile l'identification d'un socle idéologique commun. L’antisémitisme de néofascistes comme Yvan Benedetti n'est pas partagé par tous, tout comme le monarchisme de l’Action française de Charles Maurras ou le survivalisme de l'Action des forces opérationnelles (AFO)[64]. Ces divergences se retrouvent aussi chez les spécialistes de l'extrême droite dans le milieu académique, qui utilisent différents termes pour qualifier l'extrême droite : droite radicale, ultra-droite, fascisme, néofascisme, extrémisme de droite[65]. Cas Mudde avait d'ailleurs identifié, en 2004, 26 définitions de l'extrême droite regroupant près de 58 critères[66].

Pour Pierre-André Taguieff, le principal marqueur n'est pas dans les idées, mais plutôt dans la façon intolérante de les affirmer, le refus du débat et de la possibilité d'évoluer[67]. L'extrême droite serait alors fondamentalement distincte de la droite classique. Il s'agit surtout, selon ce dernier, d'« une étiquette politique polémique, plutôt qu’une catégorie conceptuellement élaborée ou un modèle d’intelligibilité utilisable dans les travaux savants »[67].

Nationalisme exclusif[modifier | modifier le code]

Une des positions communes de l'extrême droite serait le rejet de l'altérité. Selon Jean-Yves Camus, le "nationalisme exclusif" serait l'un des des principaux marqueurs de l'extrême droite française[67]. Il est en cela rejoint par Jean-Paul Gautier, qui identifie le rejet du multiculturalisme et du cosmopolitisme comme un trait caractéristique de la mouvance, et par le professeur Cas Mudde, qui y ajoute la promotion de valeurs traditionnelles comme la famille ou la religion[65]. Dans sa définition de l'extrême droite, le politologue Lars Erik Berntzen considère le nativisme comme l'un des deux piliers de ce courant idéologique[65].

Pour Marion Jacquet-Vaillant, docteure en science politique, « à partir de 2015, la figure de l’immigré, qui était assimilée à celle de la racaille, est associée à celle de l’islamiste ». Une frange de l'extrême droite est déçue par le Rassemblement national « pour qui désormais tout individu peut devenir français à condition de s’assimiler », et pour Jean-Yves Camus « ils restent ethno-différentialistes et considèrent que certaines populations, en raison de leur origine ethnique ou de leur religion, ne sont pas assimilables à la nation française », tel le groupe Génération identitaire dissous en 2021[64].

Les mouvements d'extrême droite en Europe sont souvent accusés de racisme et de xénophobie en raison de leur hostilité générale à l'immigration et des positions ouvertement racistes revendiquées par une grande partie d'entre eux. Ils partagent la haine d'un ennemi commun, d'un bouc émissaire qui aurait changé au cours du XXe siècle : le juif au début du XXe siècle, l'immigré de nos jours, ce qui est théorisé par la thèse conspirationniste du Grand remplacement, développée par Renaud Camus, et son corollaire la remigration, c'est-à-dire l'expulsion par la force ou par la peur de « l'étranger ». Selon Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite, « « L’étranger » a surtout les traits du musulman. L’islamophobie se trouve « au cœur du logiciel idéologique » de presque chacun des activistes d’ultra-droite ». La haine s'étend également aux institutions, à « l'Establishment », à la « classe politique ». Le tout conjugué à « une fascination pour la violence » et un « virilisme » opposé au féminisme et à l'homosexualité, considérés comme « traitres », « symptômes de la décadence des sociétés occidentales orchestrée par leurs propres dirigeants »[64].

Cette exclusion d'une partie de la population s'accompagne aussi d'une vision organiciste de la société, d'après Jean-Yves Camus et Nicolas Lebourg[67],[66]. Un collectif d'historiens et de spécialistes de la politique perçoit d'ailleurs cet organicisme comme le principal moteur de l'extrême droite dans un texte publié en 2014. C'est-à-dire que la société serait conçue comme un être vivant, qui donc est fondée à se défendre contre les corps étrangers susceptibles de l'attaquer comme le font les microbes pour un organisme :

« Les extrêmes droites véhiculent une conception organiciste de la communauté qu'elles désirent constituer (que celle-ci repose sur l'ethnie, la nationalité ou la race) ou qu'elles affirment vouloir reconstituer. Cet organicisme implique le rejet de tout universalisme au bénéfice de l'« autophilie » (la valorisation du « nous ») et de l'« altérophobie » (la peur de « l'autre », assigné à une identité essentialisée par un jeu de permutations entre l'ethnique et le culturel, généralement le cultuel). Les extrémistes de droite absolutisent ainsi les différences (entre nations, races, individus, cultures). Ils tendent à mettre les inégalités sur le même plan que les différences…[68]. »

— Collectif, Le FN, un national populisme

Rejet des Lumières et de la démocratie libérale[modifier | modifier le code]

Le deuxième marqueur caractéristique de l'extrême droite serait, selon Jean-Yves Camus, le rejet des "idées phares des Lumières"[67]. Celui-ci se retrouve également dans les définitions de Jean-Paul Gautier et du politologue Lars Erik Bernsten, sous la forme d'une méfiance voire d'un rejet de la démocratie libérale ou parlementaire[65]. Nicolas Lebourg inclut lui aussi ce rejet dans sa définition de l'extrême droite, qui concernerait à la fois les institutions de la démocratie et les valeurs qu'elles portent[66].

Valorisation de la violence comme outil politique[modifier | modifier le code]

La violence serait aussi valorisée, affirme Nicolas Lebourg, car l'extrême droite se perçoit comme tributaire d'une mission "salvatrice" face à la "décadence" de la société. Elle peut donc accepter l'idée de révolution, mais dans l'objectif de restaurer un ordre passé qui serait aussi une "palingénésie communautaire"[66].

D'après Emmanuelle Bertout et Elyamine Settoul, il conviendrait de différencier l'extrême droite en deux groupes selon leur rapport à la violence. D'un côté la droite radicale, qui opère dans le cadre de la loi et de la démocratie, et de l'autre l'extrémisme de droite, qui privilégie l'utilisation de la violence ou de moyens alternatifs pour aboutir à un changement politique[65]. Jean-Yves Camus utilise lui aussi le terme de "droite radicale", notamment pour qualifier le Rassemblement national[69].

Selon Jean-Yves Camus et Nicolas Lebourg, autre spécialiste de l'extrême droite, les attentats de Paris de novembre 2015 et celui du 14 juillet 2016 à Nice ont servi de catalyseur à certains groupuscules d'extrême droite qui se considèrent en guerre, une partie d'entre eux voulant recourir à la violence, six attentats ayant été déjoués entre 2017 et 2021[64].

Liens avec la droite française[modifier | modifier le code]

Au milieu de l'année 1937, à la suite de la victoire du Front populaire aux élections législatives de 1936, le Front de la liberté est créé notamment à l'initiative de Jacques Doriot, chef du parti populaire français, et regroupe au côté de ce parti et d'autres représentants du fascisme français et de ligues dissoutes la Fédération républicaine, parti représentant la droite républicaine conservatrice au Parlement. Cette tentative d'opposition bloc contre bloc échoue en quelques mois, les partis du centre-droit (Alliance démocratique, parti démocrate populaire) ainsi que le Parti social français refusant de s'y associer.

Une petite partie des hommes politiques de la droite française actuelle a commencé son activisme politique comme partisans de l'Algérie française (Hubert Bassot, Jean Taoussan…) ou au sein de groupuscules d'extrême droite nationalistes comme Occident (Patrick Devedjian, Gérard Longuet, Alain Madelin…). Après l'échec du Parti des forces nouvelles, certains de ces activistes rallient la droite classique (Gérard Ecorcheville, Alain Robert, Philippe Guignache, José Bruneau de la Salle, Hervé Novelli, Serge Didier, Guy Teissier…), la plupart par le biais de la « machine Albertini » ou par celui du Centre national des indépendants et paysans.

La « machine Albertini » était dirigée par Georges Albertini, ancien collaborateur cadre du Rassemblement national populaire. L'anticommunisme est leur étendard de ralliement et est selon certains le véritable seul point commun entre les libéraux de la droite et l'extrême droite. Roland Gaucher écrit à leur sujet : « un certain nombre de ces récupérés (Madelin, Ecorcheville, Van Ghell, Nicolas Tandler) sont passés par la machine à laver ultra-silencieuse de feu Albertini et de l'IST »[réf. nécessaire].

Le Centre national des indépendants et paysans (le parti de centre-droit d'Antoine Pinay sous la IVe République) a également servi de point de passage vers la droite. Anti-gaulliste après les accords d'Alger, il se rapprocha du RPR en 1976. À la fin des années 1970 et pendant les années 1980, il accueillit de nombreux anciens militants de groupuscules d'extrême droite, en particulier du Parti des forces nouvelles. Alain Robert, Hervé Novelli, Philippe Guignache, Yves Van Ghele, entre autres sont passés par le CNIP avant de rejoindre la droite classique. D'autres personnalités ont transité par le CNI pour rallier ensuite le Front national comme Pierre Sergent ou Michel de Rostolan.

Par la suite, deux partis vont largement accueillir les anciens nationalistes : le RPR (Patrick Devedjian, Bruno Tellene, Jean Taoussan, Jean-Jacques Guillet…) et au sein de l'UDF, le Parti républicain (l'ancien résistant Alain Griotteray, Hubert Bassot, Alain Madelin, Gérard Longuet, Guy Tessier, Serge Didier, Hervé Novelli). Une fois ralliés à la droite, les ascensions politiques de ces personnalités seront diverses, plus ou moins couronnées de succès.

À l'inverse, des recrues de la « Nouvelle Droite » telles que Bruno Mégret et Jean-Yves Le Gallou, respectivement issus du RPR et de l'UDF, s'éloigneront de la droite « classique » pour rejoindre le FN dans les années 1980 puis fonder le MNR dans les années 2000.

Des accords ont existé localement directement entre la droite et le Front national : Jean-Pierre Stirbois a été élu en 1984 à Dreux sur une liste commune UDF-RPR-FN. De 1986 à 2004, la région Languedoc-Roussillon était administrée par Jacques Blanc avec le soutien des élus du Front national.

Depuis la percée du Front national lors des élections présidentielles de 2002 et plus encore 2017, celui-ci exerce son attraction sur la « droite de la droite » ou sur d'autres partis d'extrême droite, qui peut se traduire par des ralliements (comme Thierry Mariani), des soutiens (Christine Boutin et le Parti chrétien-démocrate) ou des alliances (comme Nicolas Dupont-Aignan et Debout la France).

Influence de l'extrême droite dans la société[modifier | modifier le code]

Influence médiatique[modifier | modifier le code]

De nombreux journaux d’extrême droite ont été publiés en France au début du XXe siècle : Le Nouveau Siècle (1925), Le Franciste, Les Cahiers, La Revue française, l'Action française, Combat, Plans, Je suis partout.

Le régime de Vichy a favorisé la publication de nombreux journaux d’extrême droite comme Au Pilori ou Le Petit Marseillais.

Après la guerre, les membres de revues telles le Devenir européen et Notre Europe, reprirent les thèmes de la Collaboration. Marc Frederiksen, créateur du journal Notre Europe, fut d'ailleurs condamné pour avoir publié un encart en faveur de la libération du nazi Rudolf Hess.

Parmi les journaux d’extrême droite publiés en France après 1944, on trouve Paroles françaises (1946), Verbe (1949), Rivarol (1951), Fraternité française (1954), Défense de l’Occident (1952-1982), Jeune Nation (1959), Minute (1962-2020), Europe-Action (1963-1967), Militant (1967), Initiative nationale (1975-1981), Pour une force nouvelle (1982), Présent (1982), National-Hebdo (1984-2008), Alliance populaire (1994), Le Choc du mois (1987-1993, puis 2006-2011), Valeurs actuelles (1966).

Plus récemment de nouvelles revues sont apparues telles que la revue nationaliste et identitaire Synthèse nationale publiée depuis 2006, le trimestriel Réfléchir et agir.

Actions politiques[modifier | modifier le code]

  • Création de l'association « SOS enfants d'Irak », proche du FN, et présidée par Jany Le Pen, épouse du président d'honneur du FN.
  • Distribution par des associations comme « Solidarité des Français » (SdF), proche des Identitaires, ou Solidarité alsacienne, proche de la Nouvelle droite populaire, de soupe au cochon aux SDF, la soupe identitaire, écartant ainsi tout juif ou musulman qui appliquerait sa religion de façon littérale,,.
  • Création du « rock identitaire français » (RIF), courant musical proche des milieux identitaires, illustré par des groupes tels qu'In Memoriam, Vae Victis, Elendil… Les textes sont identitaires mais n'ont rien à voir avec le racisme du rock anticommuniste (RAC) de groupes comme Légion 88.
  • Création du « Comité d'entraide aux prisonniers européens », qui aide les nationalistes emprisonnés, proche des Identitaires.
  • Création de diverses agences de presse sur internet parmi lesquelles Novopress et Altermedia.

Liens entre ultra-droite et forces de sécurité françaises[modifier | modifier le code]

Le 9 avril 2018, le journal Mediapart publie un article, fruit d’une enquête menée depuis octobre 2017, affirmant que la DGSI et la SDAT s’inquiètent de la part grandissante de membres ou anciens membres des forces de sécurité, notamment des anciens militaires, liés à l’ultra-droite violente et ayant rejoint des groupuscules d’« autodéfense ». Une cinquantaine des individus suivis par la DGSI seraient des fonctionnaires de la sécurité en activité ou à la retraite, militaires, gendarmes, ou policiers[70].

Penseurs de la mouvance française d'extrême droite[modifier | modifier le code]

Sont fréquemment cités comme penseurs et intellectuels de l'extrême droite Maurice Barrès, Édouard Drumont, Joseph de Gobineau, Pierre Drieu la Rochelle, Robert Brasillach, André Fraigneau, Lucien Rebatet, Louis-Ferdinand Céline, Henri Massis, Léon Daudet, Thierry Maulnier, Henry de Monfreid, Jacques Bainville, Pierre Boutang, Paul Sérant, Kléber Haedens, Jacques Benoist-Méchin, Marc Augier, Alphonse de Châteaubriant, René Benjamin, Jean-Pierre Maxence, Raymond Abellio, Henri Béraud, Charles Maurras, Alain de Benoist, Pierre Gripari, Jules Monnerot, Jean Mabire, Alain Soral.

Henry Charbonneau (directeur), Philippe Henriot, Paul Marion, Abel Bonnard, Paul Morand[71], Jacques de Lacretelle, Roger Vercel, Pierre Mac Orlan comptent parmi les rédacteurs du journal collaborationniste Combats (organe de la Milice).

Groupes d’extrême droite en France[modifier | modifier le code]

Derrière Pierre Vial, une chaîne de croix celtiques (voir « La croix celtique en politique »), symbole utilisé depuis la fin des années 1940 par divers mouvements comme Jeune Nation ou Ordre nouveau.
Jean-Marie Le Pen en meeting (photo à dater, années 1980-1990).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Chebel d'Appollonia 1998, p. 9.
  2. Chebel d'Appollonia 1998, p. 59.
  3. Chebel d'Appollonia 1998, p. 13.
  4. « Compte rendu. Commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême droite en France », sur assemblee-nationale.fr, (consulté le )
  5. Chebel d'Appollonia 1998, p. 15.
  6. René Rémond, La Droite en France, Paris, Aubier,
  7. On citera par exemple Joseph Darnand, Robert Brasillach, Xavier Vallat, Henry Charbonneau, Louis Darquier de Pellepoix, Abel Bonnard, Maurice Bardèche, Lucien Rebatet, Jean de Mayol de Lupé, Pierre Bousquet, Henry Coston, Claude Jeantet, Henri Poulain, Henri Dorgères, Henry Jamet, Charles Lesca, Roger Cazy, Jean Boissel, Paul Lavigne-Delville, François Sidos, Jacques Benoist-Méchin, ou Philippe Henriot.
  8. On citera par exemple le Colonel Rémy (Gilbert Renault), Pierre Bénouville, Georges Valois (qui avait déjà rompu avec l'extrême droite plusieurs années avant la guerre), Philippe Leclerc de Hauteclocque (qui rompt avec l'extrême droite), Alain Griotteray, Daniel Cordier (qui rompt avec l'extrême droite), Paul Dungler, Jacques Renouvin, ou les frères d’Astier de La Vigerie.
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  13. Frédéric Charpier, Génération Occident. De l'extrême droite à la droite., Editions du Seuil,
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]