Cotre
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f6/Sail_plan_cutter.svg/207px-Sail_plan_cutter.svg.png)
Le cotre (de l'anglais : cutter) est un voilier à un mât gréé en voile aurique à plusieurs focs, rapide et maniable, généralement équipé d'une grand-voile à corne, d'un flèche[1] et de deux focs : le foc sensu stricto et la trinquette[2].
Détail du gréement[modifier | modifier le code]
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/16/Brest_2016_-_20160717-013_Marie-Fernand.jpg/206px-Brest_2016_-_20160717-013_Marie-Fernand.jpg)
La bôme située en bas du mât supporte la grand-voile ; le foc et la trinquette sont en avant du mât. Dans les gréements traditionnels, la grand-voile est à corne ("cotre à corne") et le foc est amuré à un bout-dehors parfois très long[2].
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/ca/Sereine-Inauguration2_clair.jpg/205px-Sereine-Inauguration2_clair.jpg)
Les voiliers modernes ont un système de voiles bermudiennes épurées et présentent seulement trois voiles : la grand-voile, le foc et la trinquette.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/51/FMIB_37391_Cotre.jpeg/208px-FMIB_37391_Cotre.jpeg)
Le principal avantage du cotre était la division des voiles d'avant (focs) et donc leur surface, ce qui permettait une manipulation plus facile. La généralisation des enrouleurs de génois a quelque peu enlevé de l'intérêt à ce type de gréement sur les bateaux de plaisance actuels.
Utilisation historique[modifier | modifier le code]
Usage civil[modifier | modifier le code]
Leur gréement, présentant une surface de voile importante par rapport au gabarit (mât pouvant atteindre une trentaine de mètres)[2], en particulier grâce à leurs multiples voiles d'avant (focs), leur donnait d'excellentes qualités de vitesse et de manœuvrabilité, avec en particulier une capacité à remonter au vent bien meilleure que les navires à voiles carrées. Ils étaient très utilisés comme :
- navire de pêche ; les termes sloop et cotre étaient à cette époque synonymes chez les pêcheurs[3] ;
- navire de cabotage (pour les plus gros modèles) ;
- bateaux pilotes dans les ports comme au Havre ; on appelait ces cotres « Hirondelles
»[1]. Les cotres étaient aussi utilisés pour des missions de liaison et de surveillance côtière. Pour cette raison, les marines britannique et américaine continuent à appeler cutters leurs garde-côtes.
Usage militaire[modifier | modifier le code]
Au temps de la marine à voile, les cotres étaient les plus petites unités des flottes militaires utilisées comme navire de guerre (corsaire par exemple) et appelé alors « cotres de guerre »[1] (sloop-of-war). Ils étaient équipés de six à huit canons légers et de voiles carrées[1] pour en augmenter la vitesse : on parle de « cotre à hunier » dans cette configuration de voiles. Le Renard, dernier bateau corsaire armé par Robert Surcouf, en est un exemple caractéristique.
Différents usages du cotre | |||
---|---|---|---|
Bateau pilote dans les ports
avant l'arrivée des moteurs |
Bateau de pêche | Petit navire de guerre ou aviso | Plaisance ou bateau-école |
![]() |
![]() |
![]() |
Typologie et différences avec les gréements voisins[modifier | modifier le code]
Le cotre est proche du sloop. Il diffère par la présence de focs multiples à l'avant (au moins deux focs pour le cotre et un seul pour le sloop).
Les voiliers à un mât sans foc ne sont pas des cotres ni des sloops, mais sont appelés « catboats » de façon générale et « bateau à livarde », « canot à misaine », « bateau à voile latine »… suivant le type de voile[4].
Comme vu précédemment, un « cotre à hunier » est un cotre qui possède une à deux voiles carrées au-dessus de la grand-voile (hunier seul ou hunier + perroquet).
Les cotres sont généralement pontés et à quille (contrairement au dériveur).
Lorsqu'il possède un deuxième mât (tapecul) on parle de « cotre à tapecul » ou de yawl[1],[5], plus approprié.
Typologie de navires à un mât | |||||
---|---|---|---|---|---|
Nom du gréement | Cotre | Sloop | Catboat ou « Canot à misaine » | Yawl (« cotre ou sloop à tapecul ») | Cotre à hunier |
Terme anglais | cutter | sloop | Catboat | Yawl | topsail cutter |
Particularités | 2 focs ou plus | 1 foc | Pas de foc | 2 mâts | 2 focs ou plus et huniers |
Schéma | ![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Exemple de gréement traditionnel | ![]() |
![]() |
![]() | ||
Exemple de gréement bermudien | ![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
[modifier | modifier le code]
[modifier | modifier le code]
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fa/Brest_2016_-_20160717-017_Marie-Fernand.jpg/220px-Brest_2016_-_20160717-017_Marie-Fernand.jpg)
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/26/Cutter_Clara-4.jpg/220px-Cutter_Clara-4.jpg)
- "Pen Duick" (1898)
- Le Spray est un ancien cotre américain transformé ultérieurement en yawl.
- Le Landrath Küster (1889), plus ancien hochseekutter de la région de Hambourg.
- Le Marie-Fernand (1894) est un cotre-pilote français.
- Le NAN (1896) est un des premiers plan Fife parmi les plus performants en régate de sa génération.
- Le Lady Maud (1907) est un cotre aurique anglais avec mât de flèche.
- Le Viola (1908) est un cotre écossais aurique.
- Le Tuiga (1909) est un cotre de course monégasque.
- Le Jolie Brise (1913) est un cotre de fabrication française et qui sert de navire-école britannique.
- Le Sainte-Bernadette (1926) est un cotre français à voile aurique.
- Le Nethou-Vagabond (1926) est un cotre français.
- Le Mutin (1927) est un cotre de la Marine nationale française servant de navire-école.
- Le Winibelle II (1932) est un cotre norvégien à voiles auriques construit en France.
- Le Marie Madeleine (1934) est un cotre français à tapecul, type cordier du Cotentin construit en 1934.
- L’Oiseau de Feu (1937) est un cotre français classé monument historique.
- Le Khayyam (1938-39) est un cotre à coque bois français, construit aux Pays-Bas.
- Le Vieux Copain (1940) est un cotre à tapecul, ancien thonier.
- La Sinbad (1950) est un cotre bermudien français.
- La Sereine (1952) est un cotre bermudien français de 12,50 m.
- Le Renard est un cotre à hunier, réplique de celui du corsaire Robert Surcouf (1812).
- Le Marche-Avec (1991) cotre-sardinier de Concarneau.
- Le Saint-Michel II (1876, réplique 2011), bateau de Jules Verne et cotre de Nantes sur la base des Hirondelles de la Manche.
- Le Hope (caseyeur), cotre aurique de 1943 de Croix-de-Vie, classé monument historique depuis 1998.
- Le Saint-Quay (1947), cotre à tapecul en bois, ville de Saint-Quay-Portrieux.
- Le Skellig (2011) est une réplique de dundee langoustier d'Iroise (cotre à tapecul), construit à Douarnenez.
- La Marcelle, cotre bois à trois focs basé à Boyardville.
- Isis (1935), cotre Marconi, conçu pour la Fastnet de 1935 par Georges Baldenweck.
- Morna (1913), cotre conçu pour la Sydney-Hobart[6].
[modifier | modifier le code]
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/71/Louis_Garneray%2C_le_furet%2C_cotre_de_l%27etat_au_service_de_la_duchesse_de_Berry.jpg/227px-Louis_Garneray%2C_le_furet%2C_cotre_de_l%27etat_au_service_de_la_duchesse_de_Berry.jpg)
- Le Furet au service de la duchesse de Berry.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Guide des termes de marine, Éditions du Chasse-Marée, , page 114.
- Guide des gréements, Éditions du Chasse-Marée, , page 106.
- Guide des gréements, Éditions du Chasse-Marée, , page 30.
- Guide des gréements, Éditions du Chasse-Marée, , page 128.
- Guide des gréements, Éditions du Chasse-Marée, , page 107.
- (en) « MORNA », sur 12mrclass.com (consulté le ).
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- E. Pâris et P.-M.-J. de Bonnefoux, Dictionnaire de marine à voiles, Éditions du Layeur, 1999 (réédition d'un ouvrage du xixe siècle), 720 p.
- Collectif, Guides des voiliers : Reconnaître les gréements anciens, Douarnenez, Éditions du Chasse-Marée, , 72 p. (ISBN 2-903708-13-4)
- Collectif, Guide des termes de marine : Petit dictionnaire thématique de marine, Douarnenez, Éditions du Chasse-Marée - Armen, , 136 p. (ISBN 2-903708-72-X)
- Collectif, Guide des gréements : Petite encyclopédie des voiliers anciens, Douarnenez, Éditions du Chasse-Marée, , 127 p. (ISBN 2-903708-64-9)
- Collectif, Guide de la manœuvre des petits voiliers traditionnels, Douarnenez, Éditions du Chasse-Marée, , 135 p. (ISBN 2-914208-05-7)
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :